D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52me Année.
Samedi 22 Août 1868.
fl° 5,310.
Y P R ES.
UNE DEESSE.
Le dernier bulletin officiel de la santé du
jeune prince royal est couçu eu ces termes
Peut on voir dans ces derniers mots une
lueur d'espoir pour la guérison de l'auguste
malade?
Un arrêté royal du iO août approuve le
budget de la Flandre occidentale, pour
l'exercice 1869, arrêté par le conseil pro
vincial, dans sa séance du 23 juillet 1868,
en recettes et en dépenses provinciales la
somme de fr. 1,622,100 94 et en recettes
et en dépenses pour ordre la somme de
fr. 242,144-16.
Nous apprenons que S. M.après avoir
chargé M. le Bourgmestre de témoigner
aux habitants d'Ypres et de l'arrondisse
ment toute sa satisfaction pour l'accueil
patriotique qu'Elle avait reçue le 3 Août, a
daigné encore donner un souvenir de son
séjour en notre ville, diverses personnes
qui ont particulièrement contribué l'éclat
de nos fêtes.
M. Ch. Otto, auteur de la cantate patrio
tique exécutée sur la Graud'place, a reçu
une épingle en or et pierreries.
M. Albert De Noyelle, l'auteur des pa
triotiques paroles de cette cantate a reçu
une épingle ornée de pierres fines.
M. De Bruck qui a décoré les Halles en
1860 et eu 1868 et dont le concours a tant
contribué l'organisation des fêtes du 3
Août, a reçu une épingle composée d'un
brillant et orné d'émeraudes.
Enfin M. Breyne, auteur de la cantate
exécutée la Halle, pendant le banquet
royal, S. M. a fait cadeau dune paire de
boutons de manchettes en onyx noir ornés
d'un brillant.
M'J.-B" Vanden Peereboom, président
de la Société des Beaux Arts de notre ville,
vient d'être informé que le Roi a commandé
un statuaire, M. Fraikin un buste en mar
bre de S. M. la Reineet que ce buste est
destiné au musée de la ville d'Ypres. Comr
me ce travail ne peut être immédiatement
terminé, le Roi a envoyé, au musée un
exemplaire en plâtre de ce portrait fait par
le même artiste.
Nous apprenons que S. M. vient de faire
prendre 150 billets de la tomhola organisée
par le Cercle artistique et littéraire de
notre ville, l'occasion de l'exposition
d'objets d'art due l'initiative de ce cercle.
La nouvelle école gratuite pour filles
créée par la ville, sera ouverte le i" octo
bre prochain.
Le Conseil commnna] d'e notre ville, en
sa séance huis clos du 1.7 de ce mois, a
nommé M. Léon Descamps, professeur
agrégé de l'enseignement moyen dn 1"
degré, professeor de mathématiques supé
rieures au Collège communal d'Ypres en
rein placement de M. Navez, démissionnaire.
Les bataillons du 10' régiment de. ligne
en garnison Ypres ont quitté notre villè
hier 21 c\ pour aller au camp de Beverlbo.
Le prix du pain soumis la taxe a été
réduit cette semaine d'un centime et fixé
29 centimes le kilo.
Le monde aristocratique afflue Ostende
parmi les personnages de distinction ré-
LE PBOPAGATEUB
Nous recevons de Paris la confirmaliou offi -
cielle des changements annonces dans le per
sonnel diplomatique. Des décrets insérés au
Moniteur universel d'avant hier nomment M. de
Bannevitle ambassadeur de France Borne
M. de Comminges Guitaut ministre plénipo
tentiaire Berne, et M. de La Guéronnière
envoyé extraordinaire et ministre plénipoten
tiaire en Belgique.
Nous avons rapporté, d'après certaines feuil
les allemaudes, que la note d'Usedom serait
devenue le sujet d'un dissentiment assez grave
entre le roi Guillaume et M. de Bismark. Cette
nouvelle se confirme. Il paraît qu'en homme
d'État pratique, M. de Bismark était d'avis
que le désaveu de la note précitée, après un
laps de temps de deux années, ne pouvait avoir
aucune signification sérieuse aux yeux de la
diplomatie étrangère mais le Roi a insisté
pour que ce désaveu eût Heu malgré les repré
sentations de son ministre, et celui ci a été
très blessé de ce que, dans une circonstance si
importante on n'ait pas tenu meilleur compte
de son avis.
De cette divergence d'opinions entre le Roi
et son premier ministre relativement la lettre
d'Usedom, il serait résulté que le roi Guillaume
aurait, de sa propre initiative, donné la cour
de Fienne des explications tendantes atté
nuer la fâcheuse impression que la publication
de celte dépêche avait dû nécessairement y
produire.
Un fait qui a causé quelque émoi en Alle
magne vient de se renouveler dans la Hesse. Il
Y a quelques jours, un capitaine d'état-major
français était arrêté Cologne pendant qu'il
levait des plans et dessinait des vues. Les
journaux allemands parient aujourd'hui de
l'arrestation d'un autre officier français
Sch/iichtern Hesse Électorale). Ilélait porteur
de beaucoup de plans et cartes géographiques.
A ceux qui iarrêtaient il aurait répondu qu'il
voyageait pour son agrément et qu'il était
artiste. Les autorités de Schlûchlern. comme
celles de Cologne, ont donné immédiatement
avis de cette arrestation Cassel et Berlin
comme celles de Cologne aussi, il leur a été
répondu de mettre l'officier français en liberté,
en exigeant seulement de lui qu'il s'engageât
sur son honneur retourner immédiatement
en France.
(Suite. Voir noire dernier numéro
II
Le vieux châtelain de Pa»y avait parlage' l'er
reur de tonte la noblesse de France; il avait crn
nne perturbation momentanée, non b une révolu
tion profonde. Il s'était rendu b Versailles pour
porter ses conseils b la couronoe, mais il n'avait
pas prévu que ces conseils arriveraient trop lard et
que le trône s'écroulerait sons les mains brutales
des démolisseurs. Néanmoins, fidèle a ses principes
comme b chevaleresque vertu, le marquis assista b
toutes les scènes de désordre qui ensanglantèrent
et le palais de Louis XIV et le palais des Tuileries.
Il fut le premier b gémir de cette résignation royale
qui soumit Louis XVI aux outrages d'un peuple in
grat soulevé par d'avides et haineux révolution
naires; il eût vonlq, comme tous les cœurs vraiment
Il y a eu lundi dT Bergen Norwégr) une
émeute populaire qui doit avoir eu pour pré
texte la cherté des subsistances, car elle a éclaté
dit la dépêche l'occasion d'achats de tommes
de terreLa troupe et la milice citoyenne sont
intervenues. On a eu déplorer un conflit, et
beaucoup de personnes ont été blessées. Le len
demain toute trace d'agitation avait dis/raru et
la ville était rentrée dans son calme habituel.
i> Palais de Laeken, ai août.
Depuis huit jours, l'état do prince ne s'est pas
aggravé.
Nous considérons ce fait comme favorable,
Dr Wimmer; D' Henriette; Dr Spring.
ACTES OFFICIELS.
français, qu'an courage du chrétien martyr, le pe
tit-fils do saint Louis joignit la fermeté du chef
chargé do salut de l'État du salut de la société. Il
fut témoio de cette journée hideuse pendant la
quelle la cour fut ramenée b Paris, escortée d'one
populace avinée, qui portait, comme antant de
trophées de sa première victoire sor uoe monar
chie qui l'avait glorieusement gouvernée pendant
dix siècles, les têtes sanglantes de quelqoes gardes
assassinés b lenrs postes d'honneor. Il fut effrayé,
lorsque, poor achever dignement cette satnrnale,
le maire de Paris termina sa harangue au roi en
s'écriant:
Henri IV fut reçu avec enthousiasme lorsqu'il
entra dans sa boone capitale après l'avoir conquise
Paris reçoit Louis XVI avec transports, car Paris
a conquis son roi.
L'austère gentilhomme comprit que cette phrase
perfide était la diplomatie de la violence; et le re
tour de Vareones, et le 10 août, et la tour du
Temple, et les massacres de septembre et le ronle-
ment des tambours de Sanlerte, tout l'abreuvau!
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
NOUVELLES DIVERSES.
d'amers chagrins, ne le surpirenl pas, ne l'étoonè-
rent pas; pour loi, le 21 janvier 1793 n'était qoe
l'exécution dn programme traîtreusement et inso
lemment affiché dès le G octobre 1789.
Marcel avait constamment veillé, dam tout ces
désastres, sur les jours de son bienfaiteur. Son âme
honnête et chrétienne s'étaitvévoltée aux épouvan
tables scandales des tyrans qoi n'avaient déchiré
le manteau.royal qtie pour se le partager; il avait
comparé l'ivresse des vainqueurs b la majesté des
vaincus; il avait maudit l'ingratitude des uos, ad
miré la mansuétude des autres, et il eût maudit le
genre bomaiu s'il n'eût voné son respect aox an
gnstes victimes des sectes impies et futienses; il
eût maodit le genre humain, car, b cette époque
sinistre, tien n'était sacréi la famille était divisée
lorsqu'elle n'étaif pas abolie; le serviteur, comblé
de bienfaits par son maître, vendait la tète de son
bienfaiteur; l'image du Seigneur était proscrite
des lieux saints voués b des cultes grotesques issus
d'un paganisme abject, il n'y avait de grand que
le.maiheur et la.foi persécutée.