D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52,r,e Année.
Mercredi 26 Août 1868.
5,311.
UNE DEESSE.
D'après le désir rie GL VIM., une consul
tation a eu lien dimanche au château de
Laeken entre MM les docteurs Grnrq, De
Houbaix, Henriette,Lefchvre, Rayé.Spring
et Wimmer.
De l'avis unanime de ces messieurs, la
situation il u duc royal est grave, mais non
de'sespérée.
La consultation qui a eu lieu au palais
de Laeken. au sujet de l'état du prince royal
et laquelle ont assisté sept médecins,
n'a pas duré moins de quatre heures.
Le dernier bulletin officiel de la santé
du jeune prince royal est ainsi conçu
Palais de Laeken, 25 août.
Nous extrayons ce touchant détail de la
dernière correspondance bruxelloise du
Courrier de f Escaut
Le 15 août, fête de la Vierge, avait lieu
la procession de Laeken; quand le pieux
cortège passa l'avenue Sainte Anne, le
Roila Reine et ses enfantsy compris le
cher malade qu'on y avait porté, se trou
vaient la grille du parc; lorsque le prêtre
leur donna, selon l'usage, la bénédiction
du saint Saçremenl. la fuule entière enten
dit les sanglots déchirants d'un père et
d'une mère qui n'étaient autres que Léo-
pold II el Marie Henriette.
Un arrêté royal du 23 août autorise |g
commission administraiive de l'Institution
royale de Messines admettre dans cette
maison d'éducation neuf filles de militaires
morts ou devenus invalides au service de
l'État.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BGLCE.
REVIIE POLITIQUE.
Pendant que le Constitutionnel de Pqris en
tonnait son hymne la paix, le Mm'oieur pu
bliait avant hier un nouveau rapport adressé
h l'Empereur par le ministre des finances sur
les résultats définiti/s de l'emprunt.
Le total des souscriptions se trouve officiel
lement arrêté 66 ">.609 4 10 fr. de rente, repré
sentant un capital de plus de quinze milliards,
c'est dire trente quatre fois le capital de
mandé par te gouvernement.
Sur le chiffre général un sixième a été sous
crit par lés départements, les cinq autres sixiè
mes Paris. Mais, dans le relevé des petites
coupures de 5 fr. de rente, les déparlements fi
gurent pour près des trois quarts 5ao,4o4
souscripteurs y ont pris 1 602,020 fr. df rente,
sur les î.36o 100 fr. auxquels s'élève ce cha
pitre spécial de la souscription.
Ce .(ternier résultat n'est pas le moins digne
de remarque. Il réfute une assertion qu'on avait
cherché répandre et d'après laquelle les peli -
tes coupures auraient été principalement l objet
de souscriptions facticesorganisées h Paris
dans un but de spéculation Les chiffres dé
montrent, au contraire, l'empressement réel
des petits capitaux dans toutes les parties de
l'empire.
u Sans aucnn doute, dit en terminant le
ministre, ces résultats ne prouvent pas que nos
ressources soient inépuisablesmais ils attes
tent leur immense étendue rt tout bon citoyen
doit y voir avec satisfaction le moyen le plus
efficace de garantir la paix et de la rendre
féconde.
C'est avant hier que la session des conseils
généraux s'est ouverte en France.
Les nouvelles d Espagne font pressentir un
remaniement prochain du ministère.
Une convention militaire a été conclue le 24
juillet 1668 entre le roi de Prusse et le grand-
rtffn de Mecklembourg Schwerin sur la situa
tion réciproque des officiers de l'armée prus
sienne et de formée grand ducale. Il résulte de
(Suite. Voir notre dernjer numéro
Aossi Marcel, loin de s'égarer comme la plupart
des hommes de son âge, dans ce dédale onverte
ans imaginations ardentes, pnisa ans sontees mê
mes du désordre desconvictions inébranlables, et
il s'attacha plus fortement ans institutions que ren
versaient d'aveugles colères.
Ce fut par miracle que le marquis de Pavy
échappa aux émeute*, aux égorgeurs. aux pros
criptions, !t l'échafaud. Grâce l'activité infatiga
ble de Marcel, le noble vieillard évita toutes les
hJS< ,ous 'es Périls, el le 23 janvier 1793,
il quitta Paris, furtifepient, pour venir achever
ses jours au pays qui l'avait vu naître.
Marcel avait entretenu avec la comtesse de
Pavy uoe correspondance active; il avait mis en
jeu, pour cela, toute prudence, et il avait pu, en
entretenant Éiienuelte de son amour, de ses ser-
raeris, de ses espérances, faire filtrer dans le cœur
de la jeune fille tons les purs sentiments dont il
était animé. Son style était si élevé, ses pensées si
justes et loyales, qu'Étienneite, fiere de son fiancé,
était devenu peu S peu, sine femme supérieure
toutes les femmes de.sa classe. Son âme, eu reflé-
traot les vertus dont Marcel était doué, s'était
ces stipulationsmaintenant connues, que le
roi Guillaume accorde aux officiers rt employés
militaire du corps d'armée meckUmbourgeois
le d'oit d'entrer dans les cadres de l'armée
prussienne. Pur compensation le grand duc
confère au roi Guillaume le droit de nommer
les officiels de l'armée mecl/embourgeoise, de
pourvoir leur avancement en grade et de les
transférer son gré d'un corps dans un autre.
Celle convention équivaut évidemment une
absorption pure et simple de f armée grand-
ducale dans l armée prussienne, et il est évident
que le roi Guillaume a fait, en cette occasion,
d'une pierre deux coups, puisque le grand duc
de Mecklembourg Slre/itz ne saurait se dis
penser, en raison de l'union intime des deux
Etals, de.suivre l'exemple donné par le grand-
duc de Mecklembourg Schwerin.
Il convient de rappeler, ce sujet, que l'au
tonomie du contingent de la Fesse Grand-
Ducale a disparu de la même manière il y a
quelques mois et qu'il ne restera plus bientôt,
dans les limites de la Confédération, d, autre
corps d'armée peu près indépendant que celui
de la Saxe Roy aie.
Les correspondances adressées de Cracovie
aux journaux de Fienne font prévoir que la
majorité de ta Diète de Gaticie repoussera les
idées fédéralistes des radicaux et surtout tes
projets d une coalition entre les Polonais et les
Tchèques-
Malgré les dénégations de M Bratiano et
les assurances qu il a du faire renouveler
Paris par son jière, envoyé en mission, plu
sieurs lettres de Routchouk reçues Fienne,
constatent que les préparatifs d'une seconde in
vasion de volontaires en Bulgarie se font
ostensiblement el presque sous le patronage des
autorités roumaines
La campagne présidentielle aux Etats Unis
menace de se compliquer de graves épisodes.
Les réunions préparatoires ne se passent plus
avec le calme d'autrefoisplusieurs ont été
marquées par des conflits sanglants.
Au Mexique, l'anarchie est toujours en pro
grès.
éclairée d'un céleste rayon, et la belle jeune fille,
s'éludiaot plaire son futur épout, avait, comme
lui, pris en haine les bandits et les apostats qui
souillaient la France de crimes et de sacrilèges.
Cependant, le Dauphiné avait été, pendant l'ab*
seuce du roaiquis de Pavy, le théâtre de graves
désordres; l'armée révolutionnaire y avait, comme
partout, semé des ravages, et l'exaltatioo, ou la
peur, on le lucre avait poussé de pernicieux ex
cès des bointues A qui Dieu semblait avoir tout
donné, car ils étaient' maîtres de la plus belle et de
la plus tiche contrée de la France.
I es clubs fonctionnaient Grenoble et dans
les plus minces bourgades du département de
l'Isère, et les apôtres du jocobinisme s'étudiaient
y rivaliser d'éloquence avec les verbeux orateurs
des carrefours parisiens.
Le bon homme Guiraud, mettant en oenvre
toute la finesse du paysan, avait, tool d'abord, mé
dité sur la gravité des événements qui préoccu
paient le pays. Il s'était dit le jour était venu de
prendre parti pour ou contre la révolution; il
s'était avoué que sa positiou était fausse vis-è-vis
des démocrates; que, fermier de père eo fils de
châtelains de Pavy, il subirait le soit de son seig
neur s'il se déclarait sor-le-cbamp son ennemi, et
il avait tésolu de se lancer, tête baissée, dans les
premiers orages politiques, pour être des premiers
Le prince a passé une bonne nuit. La légère
amélioration signalée hier se maintient.
Dr Wimmer; D' Henriette.
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AGTES OFFICIELS.
rr Iges politiques, popr ê're des premiers récolter
les fruits impurs dont ces orages joocheraieoi le
sol de la pairie.
Le père Guiraud avait hieo été un peu gêoé
par sa femme, qui s'obstinait rester fidèle ses
châ'e'ains; mais, décidé poursuivre sou bat,
notre rusé républicain ne consulta bieniôr plos la
fermière, et il ne fut le premier de son village
orner son chapeau d'ace cocarde colossale, puis
jeter son chapeau pour se collier du bonnet rouge.
Aussi Guiraud passa-t-il, dans sa commune, pour
pu Brutus; ou eo fil uo président de club, pnis un
maire, puis un délégué; on en eu fait un conven
tionnel, s'il o'eût préférer le bonheur de s'eniicbir
en achetant des biços d'émigrés A la gloire de lan
cer des décrets stériles pour sa bourse.
Étigooeite souffrait cruellement de la popularité
de son père, mais elle profitait avec adresse de sou
ascendant sur le redoutable sans-calotte, pour
protéger le château de Pavy souvent menacé par
les démolisseurs. La comtesse avait snpporté avec
courage et résignation toutes les épreuves de ces
jours mauvais; il avait bu le calice amer de l'in
sulte et de l'ingratitude, et elle était restée dans
son domaine, pendant que son mari avait émigré,
pendant que ses plus anciens serviteurs tournaient
elfe cooire après avoir abandonnée, leur farenr et
leurs desseins pervers.