D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52me Année.
No 5,313.
Le gouvernement de Florence vient de
se livrera un nouvel acte d'hostilité contre
l'Église. Le cardinal de Reisacb, chargé par
Je Saint Père de l'administration du diocèse
qui avait pour évêque le cardinal d'Andréa,
faisait sa tournée pastorale dans la partie
de son diocèse située en dehors de la fron
tière actuelle de l'Etat pontifical, lorsque
l'ordre a été transmis de Florence aux au
torités locales d'arrêter le prélat, sous
prétexte qu'il n'avait pas obtenu Vexequalur
royal. Il suffit pour comprendre l'injustice
de cet ordre de remarquer que le cardinal
ne pouvait demander Vexequalur sans re
connaître implicitement les prétendus
droits du gouvernement italien dans des
provinces dont le Pape est le seul souve
rain légitime. Le cardinal de Reisach, aver
ti du danger qu'il courait, a pu repasser
la frontière avant de tomber entre les
mains sacrilèges des sbires da roi galant-
homme, en sorte que le gouvernement
italien en sera pour la honte de ce nouveau
démenti donné fameuse devise CÉglise
libre dans l'État libre.
Le gouvernement français apporte un
grand soin désavouer les intentions belli
queuses que cerlainsnouvellistes persistent
lui attribuer. C'est ainsi que le Moniteur
de CArmée prend aujourd'hui la parole
pour expliquer ou démentir des mesures
qui avaient été représentées tort comme
des préparatifs de guerre.
C'est seulement hier que les infants
d'Espagne ont fait leur visite Fontaine
bleau. D'après les renseignements qui nous
arrivent, le séjour de Leurs Altesses Roya
les ne devait pas se prolonger au delà de
vingt qualreheures. Tout le haut personnel
gouvernemental a dû assister la fête don
née en leur honneur.
Dans la plupart des départements fran
çais les conseils généraux se sont séparés
la semaine dernière, après avoir terminé
UNE DEESSE.
en trois ou quatre séances la besogne qui
leur incombait. Nous avons dit qu'en pro
nonçant leurs discours d'ouverture, les
présidents de ces assemblées s'étaient géné
ralement renfermés dans le cercle des
questions purement administratives. Ban
nie des séances officielles, la politique a
retrouvé ses droits dans les banquets qui
ont eu lieu, suivant l'usage, la clôture des
travaux de chacun de ce corps délibérants.
Hâtons nous de le dire, ce sont des vœux
pour la paix qui ont été partout formulés
en même temps qu'on proposait la santé
du souverain.
A en croire la correspondance du Nord-
Est, l'empereur Alexandre aurait invité le
roi Guillaume assister aux grandes ma
nœuvres qu'il se propose de faire exécuter
Varsovie, la fin de septembre, et qu'il
doit commander en personne. Le roi Guil
laume se serait excusé en alléguant la fati
gue de ses nombreuses revues et de ses
récents voyages dans ses propres Etats.
C'est en effet une véritable inspection-
générale que passe en ce moment le mo
narque prussien. Après avoir inspecté suc
cessivement presque toute l'armée prus
sienne, il va continuer celte tournée mili
taire dans les Etats de l'Allemagne du Nord
qui appartiennent la Confédération.
Dans la polémique engagée en Angle
terre en vue des élections, on des princi
paux arguments de l'opposition est l'ac
croissement de dépenses que constate le
budget anglais.
Le dernier bulletin officiel de la santé
du jeune prince royal est ainsi conçu
Palais de Laeken, t" septembre.
cours légal le 1" Octobre prochain. Ces
pièces sont, en Belgique, de 20 et de 50
centimes, d'un franc, de deux francs et de
deux francs cinquante centimes qui ont été
émises sous le règne de Léopold I" et qui
portent l'effigie du feu roi.
En Fi ance ne seront plus admises que
les monnaies qui portent au revers la cou
ronne impériale, c'est dire que toutes
celles qui sont l'effigie de Napoléon 1",
de Louis XVIIIde Charles X, de Louis-
Philippe, de la République disparaissent,
ainsi que les pièces frappées dans les pre
mières années de l'Empire.
En Suisse et en Italie, les seules mon
naies auxquelles le cours légal sera con
servé sont celles qui portent un millésime
postérieur 1863.
Nonobstant la bonté du titre des mon
naies d'appoint de fabrication belge dont
le cours légal va cesser le 1" octobre pro
chain, ces pièces peuvent avoir perdu par
l'usure assez d'argent fin pour constituer
en perte les délenteurs qui ne les auraient
pas échangées aux caisses publiques avant
le janvier prochain, suivant ce que pres
crit l'arrêté royal du 26 juillet dernier.
Il est bon, dès présent, de ne pas s'en
combrer des monnaies dont le retrait va
avoir lieu ne fut ce que pour s'éviter la
peine d'en aller opérer le change et l'ennui
de se les voir refuser dans les bureaux de
poste, aux guichets des chemins de fer, et
un peu partout.
RTttSu
Le Concert du dimanche 6 septembre,
qui clôturera la série des fêtes de la saison,
aura lieu avec beaucoup d'éclat; un fea
d'artifice préparé par M. Alphonse Ver-
schaevequi déjà souvent a donné des
preuves de ses connaissances pyrotechni
ques sera tiré pendant l'exécution da
dernier morceau du programme.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
(Suite. Voir noire dernier numéro
Sans tenir compte da découragement profond
do digne vieillard, Éiieoneite le prit par les deux
mains, et, l'obligeant b se baisser, le guidant avec
précantion, réchauffant ses doigts entre les siens,
«Ile parvint, sans trop de peine, b le faire sortir Je
la grotte. Alors elle lui donna le bras, se dépooilla
de sa mante ponr.l'en couvrir, et le conduisit, sans
accident, jusqu'à la ferme où elle entra après lui,
le froDt rayonnantle cœur agité mais joyeux.
C'est nous, Marcel, dit la jeune fille en frap
pant b la porte de la chambre où son fiancé s'était
réfngié, la course est faite, ouvrez.
Marcel ouvrit, et, serraut la main d'Etiennette,
il la remercia avec effusion. Lorsque la mère
Guiraud viot s'informer des proscrits, elle les
trouva près d'un bon feu et téparant leurs forces
épuisées b nue table que la jolie fermière avait
garnie des meilleures provisions de son garde-
manger.
Eh bien! monsiear le marquis, demaoda
La noir a été meilleure que la précédente.
L'état général da prioce ne s'est pas modifié
depuis hier.
Dr Wimmer; Dr Henriette; Dr Spring.
Les pièces démonétisées cesseront d'avoir
Marcel, êtes-vous on peu plus solide sur vos jam
bes, maintenant?
Oui, mon fils, mais ce n'est pas ce bon feo
qui m'a réchauffé, ce n'est pas cet excellent pain
qui m'a nourri, ce n'est pas ce vin par qai m'a
ranimé... c'est la verta de nos hôtes, c'est la joie
d'avoir enfin rencontré les âmes honnêtes comme
la tienne. On nous avait donc trompés snr le
compte de ce pauvre brave Guiraud, hein? ou est-
il, Guiraud?
Notre homme est au village, monseigneur,
répondit la fermière, et comme ce serait offenser
Diea que vous tromper, je voas dirai que Guiraud
ne se conduit pas bieu du tout; il s'est laissé en-
joler par les mauvais sujets du pays, et il fait bande
avec eux contre les royalistes, contre les prêtres
contre vous... mais c'est égal, vous avez bien fait
de venir nous trouver, nous sommes restées, ma
fille et moi, les servantes de madame la comtesse
et les servaotes du bon Dieu... C'est nn grand
honneur pour nous que de vous donner l'hospita
lité, et personne n'osera vous poursuivre jusque
daos cette ferme qui vous appartient de la cave au
grenier.
Le marquis tendit la main b la mère Guiraud,
SOCIÉTÉ DE LA. CONCORDE,
(Extra-maroa).
saos répondre, mais deux larmes coulèrent sur ses
joues.
Quand reviendra M. Guiraud? demanda
Marcel.
A la nuit, peut-être bien lard, car les ci
toyens de ta commune soot plus bavards que rai
sonnables, et lorsqu'ils se chamaillent ça durent
longtemps.
Alors, nons partirons dès que la nnit sera
venue.
Partir! s'écria Étiennette, vous n'y pensez
pas!
Est-ce que vous craindriez d'être dénoncés
par Guiraud? ajouta la fermière: pour ça, je ré
ponds de lui...
Eh! mon Dieu, chère mère, répliqu i Marcel
je connais les hommes de ce temps, ce qu'ils ne
font pas par méchanceté, la peure le leur fait
faire. Nous sommes hors la loi, M. le marquis et
moi, et c'est par miracle que rions nous sommes
évadés de la prison de Voiroo; suivis* la piste,
traqués comme des loups, toute maison qui nous
abrite et livrée b la colè<e de nos ennemis, toute
charité qui nous est faite est p< nit comme un
crime; nous ne voulons pas *o«s exposer b la fo
reur de ceux qui nous donnent la thisse, nous oe