YPRES.
cette plage où lui-même avait perdu sa
mère. Le public le savait et se montrait
vivement louché de ce poignant souvenir.
On ne croyait pas toute fois, celte époque
que l'état du prince devait bientôt devenir
si grave.
M. Angillis, dans les travaux qu'il fait
exécuter l'ancien couvent des Riches-
Claires, a fait plusieurs découvertes des
plus intéressantes. Entre autres, trois pier
res tumulaires portant des sculptures et
des inscriptions du xvi' siècle sont réputées
très-remarquables au point dç vue artisti
que. L'une de ces pierres représente l'ado
ration des Mages, une autre l'Annonciation,
la troisième porte, nous assure t-on, les
acmoiries d'unedes plus anciennes familles
nobiliairesd'Ypres; cette famille trouverait,
en effetune abbesse des Riches-Claires
dans sa ligne ascendante.
Plusieurs cercueils en bois déposés en
pleine terre ont été trouvés intacts; quel
ques-uns ne renfermaient plus que des
cendres, un autre renfermait un squelette
parfaitemenlconservé; chose remarquable,
les habits de la défunte sont restés en par
fait état de conservation.
Les pierres tumulaires ont été transpor
tées la demeure de M. Angillis, où elles
sont exposées l'examen des amateurs
d'antiquités.
On écrit d'Oslende, 5 septembre Les
cadavres des deux malheureux canotiers
qui ont péri devant le port, le 27 août der
nier ont été retrouvés. Le premier, celui
de Louis Adama été reprêché hier soir
par des canotiers lamaneurs l'autre, celui
d'Ivon Smissaert. a été débarqué en ce port,
ce malinpar un bateau de pèche français.
Vu l'état de décomposition, ils ont été en
terrés immédiatement.
On écrit d'Ostende, le 3 septembre
Notre liste officielle des étrangers.accuse,
ce soir même, 17,274 étrangers, arrivés en
notre ville pendant la saison de 1868.
En 1857, année réputée la meilleure
de notre littoral pour la saison des bains,
celte même liste accusait un nombre égal
de personnes étrangères la fin d'octobfe
seulement.
Les chaleurs excessives qui, pendant
plusieurs mois, ont transformé nos climats
en contrées tropicales nous ont aussi amené
des formes pathologiquesanalogues celles
des pays chauds. Les stases sanguines vers
les organes abdominaux, et particulière
ment vers le (oie, ont provoqué chez beau
coup de personnes quelques indispositions
qui n'ont pas en généralprésenté de
caractères graves, au moins en Belgique.
Cependant, depuis 1854, on n'avait plus
observé un nombre aussi grand d'hépatites,
qui sont généralement rares dans nos lati
tudes.
Les accidents congestifs et apoplectiques
ont été également plus fréquentes qu'ils ne
le sont les autres années pareille époque.
Dans beaucoup de cas, les rhumatismes,
que nous avons dit avoir été nombreux, se
sont compliqués d'affections cardiaques.
Journal de Médecine.)
La saison reste brillante Spa. A la
date du 2 septembre, le chiffre des visiteurs
s'était élevé 13,498. D'Oslende, on signale
également un nouveau débarquement de
baigneurs. Avec le beau temps qu'il fait;
les saisons de bains ne finiront que tard.
Un accident grave est arrivé, samedi,
sur la ligne du chemin de fer de Paris
Bruxelles. Le train parti de Paris 3 heu
res de relevée, en arrivant Creil, s'est
jeté sur un train de marchandises qui se
trouvait un peuén retard, et les deux trains
se sont frôlés de telle façon que plusieurs
des voitures ont été brisées et ont volé en
éclats.
On parle d'une cinquantaine de blessés,
parmi lesquels une douzaine assez grave
ment pour avoir dû rester Creil.
FRANCE.
Le Moniteur raconte qu'à la gare de Châ-
Ions, l'Empereura trouvé, pour le conduire
Monrmelon, un train attelé d'une loco
motive chauffée l'huile de pétrole.
C'est la première expérience de ce genre
faite en France sur les chemins de fer- On
brûle, sur une plaque de briques, et en
arrière d'upe simple grille verticale, un
courant d'huile débité par un robinet, au
moyen duquel on règle aussi facilement
que possible et la production de la vapeur
elle développement de la force.
L'huile minérale destinée au chauffage
est une substance presque fixe, un peu
visqueuse, analbgue, par ses propriétés,
aux huiles fixes dé colza et d'olive, et ne
présentant par conséquent aucune chance
sérieuse de danger.
L'Empereur a fait le trajet sur la loco
motive. L'expérience a parfaitement réussi.
Nous apprenons, dit YVnivers, que
le R. P. Martinoff, de la Société de Jésus,
vient d'être nommé consulteur de l'une
des commissions chargées des travaux
préparatoires du futur Concile. Ce savant
jésuite fait partie de la maison établie
Versailles; ses beaux travaux sont connus
de tous ceux qui s'occupent des questions
religeuses et la connaissance qu'il a de la
situation de la Russie, sa patrie, le mettra
en mesure de rendre de grands services.
Le jour de l'ouverture de la chasse,
un caporal des grenadiers de la garde, ac
compagné d'un chien, se présente au bu
reau des bagages et demande un billet
pour son compagnon de route.
Combien pour cet animal jusqu'à
Melun?
C'est vingt sous.
Comment, vingt sous, et moi, je suis
militaire, je ne paye que quatre sous Re
marquez que c'est un chien militaire, que
c'est le chien du colonel.
Je le crois, répond l'employé, mais
il n'est pas en uniforme. (Paris Gazette.)
Le Gaulois prêle l'Impératrice le mot
suivant:
Se promenant dans la forêt de Fontai
nebleau avec ses hôtes, l'Impératrice aurait
exprimé au comte de Girgenti toute l'ad
miration qu'elleressentait pour* l'auguste»
belle sœur du prince, Maaie-Sopbie de Na-
ples, l'héroïne de Gaëte C'est Jeanne
d'Arc épouse et mère aurait dit, entre
autres éloges, l'Impératrice.
ANGLETERRE.
Dans un meeting orangiste tenu samedi
Manchester, M. Murpby a fait une allo
cution. Beaucoup d'Irlandais y assistaient.
Un combat coups de pierres et de bâtons
a eu lieu dans les rues. Six mille personnes
y ont pris part.
Plusieurs personnes ont été blessées et
des arrestations ont été opérées. Hier, le
tumulte s'est renouvelé.
Un télégramme par câble, publié par le
Times, annonce que leslndiensdu Nouveau-
Mexique ont brûlé un train de chemin de
fer et ont scalpé 10 conducteurs.
On mande de Gibraltar que le Gibraltar
Clironicle annonce que le vaisseau anglais
Maria Sluart a été pillé Charlbagène par
des pirates espagnols.
Pendant les tempêtes violentes qui
sévissaient ces jours derniers sur les côtes
d'Angleterre, douze bâtiments ont fait nau
frage dans la Mersey, et environ cent per
sonnes ont été noyées.
ITALIE.
Ou écrit la Gazelle de Milan J'ai su
que S. M. le Roi a couru un très grand
danger dans une de ses dernières parties
de chasse Valdieri. Le Roi poursuivait
vivement un gibier au milieu des ravins
de la montagne. Tout coup il se trouva
devant un rocher qui paraissait suffisam
ment praticable. Le Roi y posa le pied
mais la neige y avait formé une masse de
glace qui pouvait d'un moment l'autre
se détacher et rouler dans l'abîme.
Un berger (Je la montagne, setant
aperçu du danger que courait le chasseur
lui inconnu, grimpa lestement sur le ro
cher: il arriva temps pour ramener le
Roi en arrière et le sauver.
Le Roi se découvrit devant le berger
et lui donna 1,000 écus. Il lui a en outre
accordé une pension viagère comme mar
que de reconnaissance.
AUTRICHE.
Le père des qnatre Radovanovitcb, as
sassins du prince Michel, étant repoussé
par toutes les communes de la Servie, est
NOUVELLES DIVERSES.
malio, et que noos en serons quittes pour une farce.
Et tous avez accepté cette proposition.
Sans hésiter, sans barguigner... Ah beo si
j'avais fait la moindre grimace, mon compte aurait
été bieotôt réglé. Les anciens sont restés tout pe
nauds; ils croyaient que j'allais refuser, et ilss'ap-
prêtaieot h me traiter en aristocrate, en contre-ré
volutionnaire, en girondin.... Merci! je sais trop
ce que ça rapporte.
Eh bien mon père, vous vous êtes mis dans
un mauvais cas.
Hein
Vous vous êtes mis dans le cas de me faire
guillotiner, moi.
Allons donc.
Après tout, ma mort vous sera utile, car elle
fera briller votre dévouement b la République.
Jamais je ne me prêterai b ces scandales, b cette in
famie, b cette impiété. Plutôt que d'outrager le
bon Dieu, je me ferai déchirer eu morceaux.
Comment! lu serais sotte au point...
Au point de vous faire hooneor en ne me
déshonorant pas. Tenez, mon chère père, ne par
lons pins de ces vilenies je vous ai dit moo dernier
mot, il n'y aura plus de neige sot le Mont Blauc
Paris, 5 septembre.
quand vous me verrez masqoée en déesse de la
Raison... fil doDc!... n'êles-vous honteux?...
Eliennede s'écria Guiraud en reienaDt sa
fille avec violence... Réfléchis bien b ce que'tu
veux faire... nia parole est engagée, je ne veux
pas recaler.
Et moi je recalerai encore moins... accusez-
moi, dénoncez-moi, faites-moi jeter en prison,
vous êtes maître de mes joots; mais de ma con
science, mais de mon âme, mais de ma religioo, je
puis seule disposer. Or, j'en ai disposé déjb, tout
cela appartient an Dieu que je sers, et s'il faut
mourir pour loi, je mourrai sans peur, sans repro
che, avec plaisir.
Étiennette, je te donne jusqn'b ce soir pour
réfléchir, et je ne te quitterai pas d'ici là. Si tu ne
soumets pas, tu seras responsable d'épouvantables
malheurs.
- Le malheur que je redoute le plus, c'est
d'être vile et lâche; je ne serai ni l'une ni l'autre.
Et, sur ce mot ooble et hardi, la jeone fille se
dérachaot de l'étreinte de son père, cotnut trouver
madame Guiraud et se jeta tout eu pleurs dans
ses bras.
[Pour être continué.)
Lotion es, 7 septembre.