ypresT
M. le vicomte de La Guéronnière se rend
la semaine prochaine Bruxelles pour
présenter an roi les lettres de créance qui
l'accréditent la cour de Belgique titre
d'envoyé extraordinaire et de ministre
plénipotentiaire.
Sa Majesté le roi des Belges,-en raison
de la situation douloureuse de la Tamille
royale, a fait exprimer au nouveau ministre
de France le désir que sa réception ait
lieu sans aucun cérémonial, comme cela a
été Tait récemment par le nonce du Pape
il n'y aura aucun échangé de discours en
tre le roi des Belges et lè représentant dé
la France. (Pairie, de Paris.)
Les pièces d'argent de 20 c. de 1 fr., 2
fr. et 2 fr. 50 c., qui cesseront d'avoir cours
légal partir du 1" Octobre 1868 sont:
pour la Belgique celles de Léôpold 1";
pour la France, celles de Napoléon 1", de
Charles X, de Louis Philippe, de la Répu
blique, de Napoléon III ne portant pas au
revers la couronne impériale pour l'Italie
toutes celles d'une daté antérieure 1863.
A l'occasion des Fêtes de Septembre le
carillon s'est fait entendre aujourd'hui et
le drapeau national a été at-boré sur la
tour de l'église Saint-Martin.
Un journal assure avoir appris de source
certaine que le camp de Beverloo ne sera
levé que le 1" Octobre. Les troupes rentre
ront immédiatement dans leurs garnisons
et les miliciens qui ont été rappelés seront
renvoyés dans leurs foyers.
Nous lisons dans un journal de Char-
leroy Une arrestation qui cause une
profonde émotion en notre ville a eu lieu
vendredi, dans l'après midi, aux environs
de la stations. Elle se rapporterait, dit-on,
un drame dont les journaux ont parlé il
y a quelque temps et dont une maison de
la rué Fossé aux Loups, Bruxelles, aurait
été le- théâtre. La persônne arrêtée est un
industriel de notre arrondissement. Les
charges sont si graves que nous ne pouvons
croire qu'elles soient fondées.
Voici ce que nous lisons propos de
cette affaire dans une correspondance
bruxelloise
a Rue Fossé aux-Loups dans une mai
son portant le n° 64 demeurait un vieux
monsieur, ayant les allures d'un officier de
cavalerie en retraite et passant, sinon pour
un maniaque, du moins pour un original.
Depuis quelques mois, ce monsieur, que
nous appellerons X..., avaitfterdu sa mère,
~ei il vivait seul avec un ou deu^t domesti
ques. Cette vie d'isolement paraissait l'en
nuyer fort; aussi lui prit-il la fantaisie
d'aller habiter la campagne, et il choisit de
préférence la maison d'une de ses nièces
qui habite une importante localité du Hai-
naut.
Mais, avant son départ, il voulut don
ner sa parente un gage de son affection.
Il se rendit donc chez le notaire J...., de
Bruxelles, et il dicta un testament authen
tique par lequel il instituait sa nièce pour
son héritière universelle. Cela fait, il aban
donna sa maison rue Fossé aux Loups et
alla vivre dans la famille de sa nièce. Il
était installé depuis quelque temps la
campagne, lorsqu'une nuit les habitants
de la maison se réveillèrent aux lueurs
d'un incendie. C'était la chambre de M. X...
qui brûlait. M. X gravement atteint par
l'incendie, mourait au bout de 3 jours des
suites de ses blessures. Cet événement re
monte trois ou quatre mois déjà. On
procéda la liquidation de la succession;
l'héritière universelle n'avait droit qu'à
une partie de l'actif, parce que M. X... avait
des enfants naturels reconnus. Des diffi
cultés s'élevèrent l'occasion du partage,
puis, un beau jour, on vit arriver Char-
leroy M. le procureur général de Bavay,
qui commença une instruction judiciaire
l'effet de rechercher les causes de la mort
de M. X...
Il est probable que la justice a eu tous
ses apaisements, car aucune mesure pré
ventive n'a été prise. Il est remarquer
que M. X... a survécu plusieurs jours ses
blessures; jusqu'au dernier moment, il a
conservé toute sa présence d'esprit, et il a
raconté lui même aux personnes qui le
soignaient comment l'incendie avait eu
lieu. M. X... n'accusait que sa propre im
prudence, et il a donné cet égard les
détails les plus minutieux et les plus cir
constanciés. Il est donc probable que cette
affaire, qui semblait, d'après les récits des
journaux,entourée de mystères, n'amènera
d'autre rêsdllat qu'une contestation civile
propos de la liquidation de la succession
dè-M X... Quant l'Officier ministériel qui
a passé le testament, il s'est borné rece
voir un acte de son ministère, et il n'a pu
être un seul instant question d'incriminer
sa conduite.
U11 douloureux événement est arrivé
Anvers jeudi après-midi, dans la 4' sec-
lion. Une mère était sortie, laissant ses
deux jeunes enfants seule au domicile. A
son retour, elle trouva ses voisins autour
de son enfant cadet, qui était tombé dans
une marmite d'eau bouillante et en avait
été retiré cruellement brûlé. Il expira pen
dant son transport l'hôpital.
On a arrêté Enspyk une femme qui
jouissait d'unç excellente réputation, et
qu'on soupçonnait néanmoins d'avoir allu
mé un incendie la lin du mois passé.
Cet incendie a détruit sept habitations.
L'accusée a avoué son crime.
La reine des Pays Bas est arrivée le
16 septembre Francfort, accompagnée
d'une nombreuse suite.
Le second congrès allemand fem
mes se tiendra le 16 octobre prochain
Stuttgart.
L». - 1
Le Moniteur annonce que le marquis
de Concha a pris des mesures énergiques
pour prévenir les progrès de l'insurrection.
L'état de siège a été proclamé.
Le marquis Duero a pris le commande
ment 'de l'armée du centre. La comte de
Cheste commande les provinces de Cala*
logne, d'Arago et de Valence et le marquis
Novalich'ès, 'l'Andalousie.
Le nommé G..., après avoir fait chez
le sieur 0..., restaurateur, Paris, un co
pieux dîner arrosé par des vins de Beaune,
de Bordeaux, de Champagne, terminé par
le café au rhum et au kireb, se présente
au comptoir et dit du ton le plus dégagé
Il y a longtemps que je n'avais fait un
si bon dîner! voici le terrible quart d'heure.
Comment, mes habits râpés, n'avez vous
pas deviné que ma bourse n'était pas aussi
grasse que mon chapeau? Je ne puis payer
en argent, je vous livre ma personne; j'at
tends. Garçon allez chercher la garde!
Lorsque le restaurateur vit que ce qu'il
avait d'abord pris pour une plaisanterie
était sérieux, il envoya er. effet requérir la
force publique, et le gastronome sans ar
gent fut conduit chez le commissaire de
police, Je suis content, répondit il aux
questions du magistrat; étant sans asile, je
voulais me faire arrêter pour un fait peu
grave pouvais je en trouver un qui le fût
moins et qui me fût plus profitable?
Plusieurs fois nous avons signalé les
conséquences funestes de l'usage inconsi
déré des champignons. On nous rapporte
aujourd'hui, dit le Mémorial de Bar sur-
Aube, un fait dont la connaissance devra
rendre plus prudentes les personnes qui
prétendent connaître ceux de ces crypto
games que l'on peut manger.
Trois personnes de trois communes dif
férentes, l'une d'Arconvillël'autre de
baroville et la troisième de Champigno),
trouvèrent un malin au bois, Jes cham
pignons qu'elles crurent bons après un
sérieux examen. La personne d'Àrconvîlle
les fit préparer pour le déjeuner, et toute
la famille en mangea. Quelques heures
après, les enfants furent pris de vomisse
ments, pois de coliques affreuses, et bien
tôt le père ressentit les mêmes douleurs
ils étaient tous empoissonnés. On appela
M. le curé, qui fit boire tous du lait mêlé
d'huile. Quand arriva un médecin de Clair-
vaux qu'on était allé chercher, les symp
tômes alarmants avaient disparu.
On se hâta de courir avertir les person
nes de Baroville et de Champignol. Ici, la
maîtresse de la maison avait refusé d'ac
commoder les champignons dont elle n'é
tait pas sûre; là, on allait les mettre sur la
table quand arriva le messager.
On savait en Bourgogne que la ré
colte des vignes serait abondante, mais on
doutait de la qualité du vin. Il résulte de
l'expertise universelle qu'il sera excellent.
L'année est doublement bonne comme
quantité et qualité. Jamais non plus la
récolte des pommes n'avait tant donné. Ni
le vin ni le cidre ne viendront manquer.
Voici, de l'Empereur, un mot qui
vaut la peine d'être rapporté.
Le prince impérial distribuait aux pau
vres qu'il rencontrait les dix louis que son
père lui avait donnés pour accomplir cette
bonne œuvre. Le cortège passa justement
devant un large écrileau portant ces mots:
La mendicité est interdite dans toute
l'étendue du département des Basses Py
rénées.
Tenez, prince, dit le capitaine Conneau
vous violez un arrêté préfectoral. La
mendicité est interdite, répondit l'Empe
reur, mais la charité est ordonnée.
(Le Gaulois
I I I - III I I II
NOUVELLES DIVERSES.
VII.
Le citoyen Goiraod donna sa démission de
maire, et fut'arrêté comme suspect pen de temps
après. Il était en roule pour Lyon, où l'attendait
l'échafaud, lorsque le 9 thermidor loi sau»a la rie.
Mais dévoré de remords et de chagrins, il ne fit
que traîner une misérable existeoce, et mourut, en
se maudissant, dès l'année 1796.
Marcel s'était réfugié Chambéry, avec madame
Guirand. L'honnête, brave et jeune bomme ne
tenait conserver ses jours que pour veiller sur
ceux de madame Guirand. Tous deux rentrèrent
en France avec le décret de l'amnistie tous deux
revioreot la ferme des Moulins, près de la tombe
d'Étiennetle. Marcel se fil paysan; ce fut grâce
son zèle, îi sa probité, son intelligence, que le
comte et la comtesse de Pavy durent de conserver
leurs terres du Danphirié; jamais il ne voulut
abandonner l'humble maison de sa:fiaocée; jamais
il ne se mêla aux hommes, si ce n'est pour partager
ou pour guider leurs plus rudes travaux; jamais il'
ne mit le pied an village, si ce n'est pour assister
aux offices da dimanche, et il employa sès pre
mières épargnes b l'achat d'une concession peîpé-
toelle près do tombeau de sa fiancée.
C est 1b que repose, depuis longtemps déjb,' la
dépouille do meilleur des hommes, aux pieds d'É
tiennetle et de madame Guirand.
A. De Gondrecoùrt.
FRANCE.
Paris, 22 septembre