D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 52me Année. Mercredi 30 Septembre 1868. 5,321. REVUE POLITIQUE. La situation s'aggrave en Espagne, et l'espoir que les défenseurs du gouverne ment fondaient sur les divisions de ses ennemis ne paraît pas devoir se réaliser. Ce qui le prouvece sont non seulement les proclamations qui viennent d'être lan cées de commun accord par les membres de l'Union libérale et par le général Prim, mais c'est surtout l'arrivée de ce dernier dans les eaux de Carlhagène la tête de trois frégates. En premier lieu, il demeure établi que le général Prim, sur lequel ont circulé tant de bruits contradictoires, est arrivé dès le 17 en rade de Cadix, et que, s'il n'a pas matériellement donné le signal de l'insurrection, c'est lui du moins qui a dé cidé l'amiral Topete agir. La proclama tion de ce dernier caractérise le sens et le but politiques du mouvement dont il a pris l'initiative, et démontre qu'il est allé, dès le premier pas, bien au delà d'une simple manifestation de mécontentement contre le ministère. Quant au générale Prim lui même, son appel aux populations se termine par le cri significatif de: Vive la souveraineté nationale! Il ressort aussi du récit des.jaurnaux portugais que la ville de Cadix est tombée aux mains des insurgés dès la matinée du 18, et qu'il y a été installé aussitôt une junte provisoire, sous la présidence de l'amiral Topete. Pendant que la révolution se déchaîne en Espagne,Caribaldi prépare une nouvelle entreprise contre Rome. Dans toutes les villes italiennes, les officiers garibaldiens ont reçu l'ordre de se tenir prêts marcher. Les agents de la révolution parcourent les villes limitrophes des Etats de l'Église, IL A WDE OfflOLOT&Ofôl I. disposant tout pour le passage des bandes. Us annoncent la prochaine arrivée de Menotti, de Catabene, d'Acerbi et d'autres chefs qui de leur côté, enflamment les pas sions et raccolent les oisifs, tes repris de justice et les anciens garibaldiens. L'insurrection, que des mesures promp tes et énergiques pouvaient encore maî triser au début gagne décidément du terrain en Espagne. Enfin, de Saint-Sébastien, on signale la défection du dernier navire qui fût resté la disposition de la Reine. Le dernier bulletin officiel de la santé du jeune prince royal est ainsi conçu Palais de Laeken, 29 septembre. Mgr. levêque de Bruges vient de nom mer Aumônier au dépôt de mendicité des deux Flandres, Bruges, M. Cartier, direc teur du couvent d'Anseghera; directeur du couvent d'Anseghera, M. Missiaen, profes- seor an collège épiscopal d'Ostende; coad- juieur de M. le curé Steene, M. Plets, prêtre au séminaire. Le Moniteur universel enregistre un juge ment prononcé le 6 mars 4868 par le tribunal correctionnel de Lille et devenu définitif contre M, Sacré Duquesne, libraire Bruxelles, pour délit d'outrages la mo rale publique et religieuse, aux bonnes mœurs, et d'offenses envers la personne de l'Empereur et envers les membres de la famille impériale, en vendant et colportant en France plus de 50 ouvrages, dont la feuille cite les titres. Les coaccusés de Duquesne étaient sa femme; Lécrivain, ancien libraire,Brux elles; Blanche, libraire, Bruxelles; Pou- let-Malassis, demeurant en Belgique. Ces cinq personnes ont été condamnées, savoir Sacré, un an d'emprisonnement et 2,000 fr. d'amende; la femme Sacré, quatre mois d'emprisonnement et 500 fr. d'amende; Lécrivain, trois mois d'empri sonnement et 500 fr. d'amende; Blanche, six mois d'emprisonnement et 500 francs d'amende; Poulet Malassis, un an d'em prisonnement et 500 francs d'amende. Le même jugement a en outre ordonné la suppression ou la destruction des écrits sus énoncés qui ont été saisis ou qui pour ront l'être, excepté des chapitres des Mé moires de Cassanova. YÏÏTesT Madame la douairière de Messire Lam bert chevalier de Stuers, née Van den Peereboom, est pieusement décédée hier en cette ville, l'âge de 59 ans, après une longue et pénible maladie supportée avec la plus grande résignation. Les pauvres perdent en Madame de Stuers une grande bienfaitrice. La respectable défunte était membre de plusieurs sociétés charitables. Avant hier a eu lieu une distribution de prix aux nombreux enfants des Salles d'asile. Une commission présidée par le général Burnell se trouve en celte ville, pour in specter l'Ecole de cavalerie. Dans la nuit du 21 au 22, des malfaiteurs se sont introduits dans l'église de la com mune de Lombardzyde et y ont enlevé LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. sons la aiosAnmiE. AUVERGNE ET PIÉMONT. En 1743, I" *'"e de Lille, dont la garnison était alors fort nombreuse, parce que les plus grands efforts de puissances en guerre avec la France semblaient se porter vers les Flandres, la ville de Lille, disons-DOus, comptait les régiments d'infanterie Auvergne et Piémont parmi ceux que ie roi avait chargés de faire respecter ses murailles dans le cas où les é.éneraeots de la guerre amène raient l'ennemi jusque dans nos provinces, comme cela s'éiait vu pendant les mauvais jours du règne de Louis XIV. Il y avait, b cette époque, une dizaine d'années eovirnn que ces deox régiments ne s'étaient, pour ainsi dire, pas quittés. Eu campagne ou daus les camps de plaisance ils formaieot une brigade; dans la paix ils avaient les mêmes garnisons, qu'ils prenaient le même jour et qu'ils quittaient en même temps. Cette intimité produite d'abord par le hasard avait bientôt fioi par être considérée comme on usage, peut-être même comme ou droit, de sorte qu'au ministère de la guerre, sans qu aucun ordre eût jamais été donné b cet égard, il ne serait venu La nuit a été assez bouoe. L'étal général du prince esi le même. D' Wimmer; Dr Henriette. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. CHRONIQUE JUDICIAIRE. b l'esprit de persooDe d'y porter atteinte, et il ar rivait même quelquefois qu'on la citait comme nn exemple boD b suivre par les autres corps de l'ar mée. Rien de plus touchant que cette association fraternelle de quatre mille hommes, qui s'aimaient comme s'ils n'eussent été que deux, attirés l'un vers l'autre par le charme invincible de la Sympa thie. Sur les champs de bataille elle avait eu pour résultat des faits d'armes mémorables, des actes d'héroïsme sublime, et dans les «illes de garnison elle donuait lieu chaque jour b des marques indi viduelles de dénouement, qu'on aurait peine b croire daos le temps d'égoïsme où nous vivons. Auvergne et Piémont se soulageaient réciproque ment dans le service, s'aidaient, b l'occasion de la boorse et de l'épée, ne se séparaient jamais, soit qu'il fallût courir b l'ennemi on se reodre b one fête, enffa, dans toute l'armée où cette union était connne, on ne les appelait plus Auvergne et Pié mont, mais Castor et Poilox, et loin de prendre ces sobriquets en mauvaise part, ces deux corps en en jooissaieat an contraire avec one sorte d'orgueil, comme nous avons coutume de faire pour tout ce qui flatte nos penchans favoris. Les choses en étaient Ib, lorsqu'une aventure tragique et mystérieose vint tout b coup briser ces liens qui semblaient indissolubles, et remplacer l'affectiou mutuelle et l'estime réciproque par la haine et le mépris. NOUVELLES DIVERSES. La fureur do jeu s'était emparée depois quel ques mois du régiment d'Auvergne, où elle sem blait eniretenne par on jeune capitaine que passait dn moins pour l'y avoir apportée. Ce capitaine, Irlandais de naissaoce jouissait d'une fortone con sidérable, dont il faisait on assez noble usage, assu rait-on, et, sauf l'amour du pharaou qu'il poossait uo peo loin, il n'y avait que du bien b dire de sa conduite, et on ne loi connaissait pas uo seul en nemi. Un matio, une nouvelle terrible se répaodit dans la cité Lilloise, et plongea daus la stupeur les six régiments qui y tenaient garnison. Le capitaiue O'Brieo, c'était le nom do riche Irlandais, avait été assassiné b peo de distauce d'une maison où il venait de passer une partie de la nuit b jouer avec quelques uns de ses camara des d'Auvergue. Lorsqu'on releva son cadavre, il avait sa montre, un solitaire de prix an doigt, et cinq cents louis dans ses poches. Oo ne l'avait donc pas tué pour ie voler. On s'ariêta alors b l'idée de la vengeance d'un père ou d'up mari outragé; mais, toutes informa tions prises, oui neconunaissail d'intrigue amoureuse au capitaiue O'Brieo, et il fallut bientôt reuoocer b cette supposition. La justice procéda b one enquête sévère et mi nutieuse; le lieutenant de notice envoya de Paris

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 1