Une paysanne suédoise récemment
enfermée par mégarde dans un caveau de
l'église de sa commune y est restée onze
jours sans pouvoir faire entendre ses cris
de détresse etnaturellementsans boire
ni manger. Lorsqu'un heureux hasard l'eût
délivrée vivante de son sépulcre, elle com
mença par demander de l'eau, et^ce ne fut
qu'au bout de quelque temps qu'elle put
prendre des aliments plus substantiels.
Elle est en ce moment hors de danger.
(Fremdenblatt.)
On lit dans le Journal de Chartres
Un accident peut être sans exemple a
causé, vendredi dernier, la mort d'une pe
tite fille âgée d'un an, appartenant au sieur
Pasques, maçon, au hameau de Saint Mar
tin du Peau, commune de Bonneval. Pen
dant une courte absence de sa mère, cette
enfant est lombéeen dehors de son berceau,
auquel elle s'est trouvée suspendue par le
cou un cordon retenant un hochet. La
strangulation était malheureusement com
plète lorsque la pauvre femme a eu con
naissance de cet événement imprévu.
FRANCE.
La reine Marie Christine d'Espagne est
arrivée hier Bordeaux.
L'ex-reine Christine et son mari, le
duc de Riançarès, avec une nombreuse
suite d'enfants et de gens de service, n'ont
fait que traverser Paris, pour se rendre
leur résidence de Sainte-Adresse, au Havre.
Marie Christine, malgré ses soixante-deux
ans révolus (elle est née en 4806), se porte
merveille si elle ne marchait difficile
ment, on lui donnerait peine cinquante
ans, Isabelle II, sa fille, qui n'a que trente-
huit ans, semble relativement moins active.
ANGLETERRE.
Le steamer Weser est arrivé apportant
les nouvelles suivantes, en date de New-
York, 24 septembre
Le Président a envoyé le général Meade
en Géorgie pour y prendre le comman
dement et faire une enquête.
Pendant les désordres de la Nouvelle-
Orléans, un nègre a été tué; plusieurs
blancs et plusieurs nègres ont été blessés.
On assure que des nègres et un officier
chargé de l'enregistrement des électeurs ont
été tués dans le comté de Fullon (Arkansas).
Le Herald assure qu'une bande de nègres
armés, commandée par un radical blanc
du Nord a traversé les rues de Goldsbo-
rouhg (Caroline du Nord) le 49.
Le bruit court qu'un conflit sérieux au
rait eu lieu dans ce district entre les blancs
et les noirs.
Le tribunal de Washington a décidé que
l'affaire de Surratt ne tombe pas dans le
décret d'amnistie.
Un combat a eu lieu entre 700 Indiens et
une compagnie de soldats commandée par
le colonel Forsyth.
Le congrès des délégués des ouvriers de
New-York s'est prononcé contre le suffrage
des femmes.
Des fenians canadiens ont essayé de ren
verser un train dans lequel voyageait M.
Reilly, avocat général qui a poursuivi le
fenian Whelan.
ALLEMAGNE.
Un incendie a détruit la plus grande
partie du château-résidence du duc d'AI-
tenbourg
Lorsque l'on s'aperçut du sinistre, l'élé
ment, activé par le vent et alimenté par
des dépôts considérables de tourbe et de
bois de chauffage, ainsi que par d'autres
matières non moins inflammables, avait
déjà envahi la majeure partie de cet im
mense palais.
Tout ce qui avait échappé l'incendie de
4864 a été dévoré par les flammes.
Unô vingtaine de personnes ont mal
heureusement péri victimes de leur dé
vouement.
ESPAGNE.
Une correspondance de Madrid du 3
octobre s'occupe de la succession au trône
d'Espagne; elle dit que le duc de Montpen-
sier n'a guère de chances, quoiqu'il ait
d'assez nombreux partisans en Andalousie,
où il s!est fait aimer. On ne croit pas non
plus, ajoule-t elle que le roi de Portugal
ni le père de ce roi soient appelés au trône.
Mais on commence mettre l'élection du
duc d'Edimbourg sur le tapis. On s'imagine
que l'Angleterre rendrait dans ce cas
l'Espagne la place de Gibraltar. On dit que
la junte de Séville ayant décrété la liberté
des cultes, la religion du prince anglais ne
serait pas un empêchement, mais il y en
aura bien d'autres. El sans doute qu'il y
en a bien d'autres!
Ces diverses candidatures ne sont d'ail
leurs pas les seules qui aient été mises en
avant. N'a-t-on pas poussé l'absurdité jus
qu'à parler du roi des Belges comme d'un
successeur possible de la reine Isabelle? Un
des fils du roi Victor Emmanuel le duc
d'Aoste a également été désigné comme
candidat au trône. Dès lors, on parlait de
l'établissemeDt de la république comme de
la seule solution possible, et la révolution
est peine accomplie que la république
est soudain mise l'index. On ne s'occupe
plus, en effet, que du soin de rechercher
un candidat pour faire cesser la vacance
du trône.
On se préoccupe vivement Madrid de
la manière dont sera reçue la Havane la
nouvelle de la révolution. On dit que le
gouvernement provisoire doit accorder
la Havane la plus grande somme de liberté
pour lui ôter tout prétexte de se déclarer
indépendante, ainsi que Port Riche. On
veut que tous les fils des noirs, nés depuis
le 29 septembre, soient libres ipso jure. Si
cela était, écrit un correspondant de Ma
drid, ce serait un premier pas vers l'aboli
tion progressive de l'esclavage dans celle
partie de l'Amérique.
La Gazette officielle dit La junte de
Madrid, considérant que les juntes de Ca
dix, Saniader et autres ont accordé un
rabais d'un tiers sur les tarifs des douanes,
décrète
Les droits de douane de la province de
Madrid seront diminués également du 4"
au 46 octobre.
Ros de Olano, capitaine général de la
Nouvelle Castille, a donné sa démission
pour cause de santé. Il est remplacé par
Caballeros Rodas.
La corporation des jésuites vient d'être
expulsée, sans violence, de Barcelone. Le
général Serrano leur a promis de faire
maintenir intactes les propriétés qu'ils
possèdent sur plusieurs point de l'Espagne.
On leur a permis d'emporter leur argen
terie et autres objets mobiliers de prix.
On annonce de Paris que don Juan a
abdiqué ses droits la couronne d'Espagne
en faveur de son fils don Carlos. L'acie de
renonciation est daté de Paris 3 octobre
4868.
On écrit de Madrid, 4 octobre
On a reçu ce matin une triste nouvelle
d'Antequerra dans le district de Malaga.
Il paraît que le peuple s'est précipité sur
un couvent de religieuses, l'a mis au pil
lage et a fini par l'incendier. On craint
qu'il n'y ait eu des victimes. Le général
qui commande dans ces parages s'est hâté
d'accourir pour rétablir l'ordre, mais mal
heureusement le mal était fait quand il est
armé.
Le général Prim est arrivé deux heures.
Il est impossible de faire comprendre
l'enthousiasme frénétique de la population.
Une foule immense est accourue.
On n'a jamais rien vu de pareille nulle
part.
Toute la ville est debout. Des députa-
tions venues de tous côtés, de l'armée, de
la marine et des corporations escortent
Prim, qui quatre heures n'ont pas suffi
pour traverser la ville. La circulation est
devenue impossible.
Plusieurs hommes et femmes ont été
écrasés par la foule devant l'hôtel de Prim
et la Puerta del Sol.
Des députations française, italienne et
suisse et des orchestres accompagnaient
le cortège.
Le Gaulois annonce, sous réserve, que
la Havane se serait soulevée et se serait
déclarée indépendante.
Le Figaro mentionne un bruit analogue.
La junte de Malaga a supprimé les cou
vents des religieuses quicette heure
s'évacuent pour être vendus au profit de
l'État. C'est absolument le procédé des
jacobins en France en 4790. Les religieuses
qui n'auront pas de moyens d'existence
par leurs familles seront logées dans un
seul couvent que la junte organise pour
celte destination.
Les couvents des jésuites de Vais et de
Valladolid sont évacués et transformés en
casernes pour les soldats et le peuple armé.
Encore un détail sur la partie théâtrale
et puérile des événements
Beaucoup de femmes, Madrid, portent
dans leurs cheveux et au cou des rubans
de couleur rouge, comme les écharpes que
portent au bras les soldats de l'armée
libératrice.
Tout le monde a cru que le marquis de
Novaliches était mort il paraît que la
nouvelle de sa mort est fausse.
Le marquis de Novaliches est dans un
petit village cinq lieues de Madrid; la
blessute qu'il a reçue lui a fracassé la mâ
choire; son état est assez grave.
Selon la Correspondencia. on frappe déjà
l'hôtel des monnaies de Séville des pièces
sur un nouveau modèle. Au centre de
l'écusson se voit un lion portant le drapeau
espagnol,sur lequel est inscrit: Liberté.
Nous apprenons que M. ADLER, cé
dant aux sollicitations de sa clientèle,
viendra un jour tous les mois, Ypres.
C'est une heureuse nouvelle pour notre
ville, car la réputation, le talentet l'estime
générale dont il jouit depuis longues années
On a trouvé, dit-on, au palais 48 millions
de titres 3 p. c., mais peu de bijoux. Les
employés auraient répondu que par ordre
de la Reine on les avait portés Saint-Sé
bastien 4 ou 5 jours avant la révolution.
Paris, 7 octobre.
Sotjthamptoh, 5 oclobre.
Madrid, 7 octobre.
Madrid, 7 octobre, 7 b. dn soir.
Paris, 7 octobre.