D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
V> 5,326.
52me Année.
Samedi 17 Octobre 1868.
REVUE POLITIQUE.
Le retour de l'empereur des Français
Paris est annoncé pour demain. Divers
bruits ont circulé sur les projets dont Na
poléon III s'est occupé Biarritz. Les uns
disaient qu'il y préparait des réformes in
térieures et des changements ministériels;
les autres prétendaient qu'il y combinait
des alliances et des plans de guerre. Un
démenti des plus péremptoires vient d'être
donné la version alarmiste. Nous appre
nons, eri effet, par le Mémorial diplomatique
et par la Patrie que le gouvernement im
périal va procéder une forte rédoction
des cadres de l'armée et de la marine.
Trente mille soldats seront renvoyés en
congés semestriels.
Les décrets pleuvent Madrid. Le gou
vernement provisoire supprime l'octroi et
le remplace par un impôt spécial qui sera
calculé d'après le taux des loyers et dont
les militaires, jusqu'au grade de colonel,
seront exempts. Les conseils provinciaux
sont supprimés; une section du conseil
d'Etat, celle du contentieux, est supprimée.
On annonce que la junte de Madrid, son
tour, va bientôt, cesser de fonctionner.
Enfin, après avoir expulsé les jésuites,
le gouvernement provisoire, de sa propre
autorité et sans recours au pouvoir légis
latif, va s'occuper de réglementer Iin
struction publique. Pour peu que cela
continue, comme le remarque un journal
français, on aura fait table rase des institu
tions avant même que les Cortès consti
tuantes se soient réunies.
Le conflit soulevé entre le Danemark et
la Prusse paraît plus éloigné que jamais
d'une solution pacifique.
Lesjournaux de Vienne se livrent depuis
quelques jours diverses conjectures au
sujet de la présidence du conseil dans le
ministère cisleitban. Suivant la Correspon
dance du Nord-Est, la candidature du prince
LE GRENADIER DE SAINT-CLOUD.
Le vieux militaire plenrait h chaudes larmes et
Adolphe d'Auerspergfrère du précédent
ministre, pourrait être considérée comme
abandonnée, et l'on songerait, pour occu
per ce poste important, au comte Cfaoleck.
autrefois lieutenant de l'Empereur en Bo
hême, ainsi qu'au prince Coloredo-Mans-
feld, ancien président de la Chambre des
seigneurs.
Les vingt et une Diètes provinciales des
pays cisleithaniens de l'empire d'Autriche
sont closes, et le Heichsrath va se réunir
prochainement. La session de ces Diètes
n'a pu s'achever sans amener, comme on
l'a vu, la suspension pour la Bohème des
garanties consacrées par les nouvelles lois
constitutionnelles Des lettres de Vienne
laissent entendre que cette dérogation
pourrait bien s'étendre d'autres provin
ces de la Bohême. Le fait est que ces or
donnances exceptionnelles paraissent plu
tôt justifiées par la situation générale de
l'empire, ou du moins de la partie occi
dentale de la monarchie, que par le mou
vement tchèque exclusivement.
Le fameux complot de Constantinople
paraît se réduire une spéculation cou
pables d'anciens fournisseurs du sérail et
ne se rattacher aucune tendance poli tique.
On mande de cette ville que les prévenus
dont le nombre est déjà considérablement
réduit, sont toujours au secret, mais que
de cette mystérieuse affaire rien a pu en
core transpirer dans le public.
Le ministje des affaires étrangères par
intérimSafvet Pachaa fait savoir ces
jours derniers par une note aux représen
tants des puissances, que désormais la
Sublime-Porte n'accordera d'autorisation
pour le passage des détroits des Darda
nelles et du Bosphore qu'aux seuls navires
de guerre de haut bord étrangers qui por
teront un souverain ou le chef d'un Etal
indépendant. Celle résolution, qui s'appuie
sur le traité de Londres du 13 juillet 1841
et sur celui de Paris du 30 mars 1856, a été
prise la suite des difficultés diplomatiques
auxquelles a donné lieu tout récemment
l'entrée de la frégale américaine le Franklin.
Le Moniteur publie ce matin la note sui
vante
D'après les ordres de LL. MM., il y a
en aujourd'hui une nouvelle consultation
au château de Laeken entre les docteurs
Crocq. Derouhaix Henriette, KœplLe*
febvre. Spring et Wimmer
De l'avis unanime de ces messieurs
quôique l'état du prince royal soit toujours
très grave, il y a cependant amélioration
depuis la consultation tenue le 23 août
dernier.
Voici le dernier bulletin officiel de la
santé du jeune prince royal
On lit dans la Pairie M. Van den
Berghe, éditeur du 't Jaer 30, sa femme,
son maître ouvrier, M. Gezeile, vicaire
SM-Walburge, Bruges, et M. l'avocat
Boutens ont reçu mercredi une assignation
comparaître jeudi devant le juge d'in*
struction de Courtrai le premier comme
accusé, les autres comme lé/noins.
On nous écrit de Zonnebeke
Un incendie qn'on attribue la mal
veillance a éclaté mardi dernier, vers 10 h.
du soir, dans les bâtiments de la ferme
occupée par le sienr Lagrou en notre com
mune, appartenant M. Landasancien
juge au Tribunal de l'instance Courtrai.
La graDgel'étable et les écuries ont été
totalement détruites avec les récoltes et
une partie des insltuments aratoires. Ce
LE PBOPAGATEUB
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE,
Uo joor qoe Napoléon faisait nne promenade en
calèche avec l'impératrice Joséphine, ils remar
quèrent au quartier des guides d'escorte sur le
chemin de Saint-Clood oo grand écrileau cloné
sur ooe planche, qui montait et descendait le loog
du mor. Bonaparte, voici une de ses casernes
que l'on met h louer, dit l'impératrice en plai
santant. 1
Il y avait sur cet écritesu quelque chose d'écrit
que l'empereur essaya de lire. Curieux de le con
naître il fit mettre pied h terre h l'aide-de-camp
qui coorol jusqu'à la caserne. Cet écrileau portait
le mot GRACE
Dites au colonel de n'amener cet homme
demain matin la parade, a fut la répoose de
Napoléon au rapport de son officier. Le lendemaio
préoccupé par de graves événements politiqoes,
il avait totalement oublié l'aventure de la veille,
de sorte qu'arrivé devant un vieux soldat genoux
il s'arrêta brusquement et demanda
Qu'est-ce que cela signifie?
De pot répondre. C'était pitié de voir ce brave,
décoré de la croix d'honneor, le front coopé eo
deux par nne énorme cicatrice, pleurer comme
on enfant, et se cacher le visage dans les mains.
Est-ce qoe ta ne veux pas me parler, dis-
moi dooe?
Le troopier fit un nouvel effort; mais ses sanglots
partirent de pins belle, et l'empereor fit sigoe au
colooel de s'avancer.
Monsieor, qu'est-ce que cela signifie? Pour
quoi cet homme genoux? Pourquoi ces larmes?
Sire, votre Majesté doit se rappeler qu'hier
elle a doooé l'ordre de loi amener aojourd'hoi cet
homme, c'est loi doot l'écriteau
Ah! ah! je me souviens de cela. Et il re
tourna au militaire.
C'est toi qui t'avises, de te griser? de te
griser comme no vraie chenapan, et d'avoir le via
tnaavais?Tu insultes un deteschefs? ta le frappes?
Te voilà dans de beaux draps; et qo'est-ce qu'il
va l'arriver de tout ceci? Tu ne rougis pas d'une
telle conduite, toi qui portes la boutonoière une
pareille décoration? Cela t'arrive-t-il souvent de
te griser? Cela t'arrive-t-il souvent de te griser?
Non, Sire, répondit le colonel pour le pau
vre soldat trop ému et trop interdit.
Laekmmercredi i4 octobre.
Palais de Laeken, 16 octobre,
a L'état du prince n'a pas changé.
D' Wimmer; Dr Henriette.
NOUVELLES DIVERSES.
Tu vas passer aujourd'hui devant le coDseif
de guerre, et ta doia savoir ce qui l'attend. Ce
pendant si j'étais sûr que ta fusses on boo cama
rade
Est-ce on bon camarade? deroanda-t-il en
se tournant vers le régiment.
Qui, oui Sire, criait-00 de tooles parts.
Qu'a-t-il gagné la croix qu'il porte?
A Austerlitz.
L'empereur retourna près do soldat et le prit
par les moustaches.
Comment, mon vieox, to étais avec moi Aus
terlitz, ta y gagnas la croix d'bonnenr, et ta te
coodtis comme no conscrit sans discipline? Qu'est-
ce qo'il te serait arrivé pourtant, si ma femme
n'eut point eu de bous yeox, ou si ma voitare
n'eut poiot passé vis-à-vis de la prison. Allons,
lève-loi, va l'eu ton rang, et si jamais ta t'avises
de te griser, gare toi.
Jngez des cris de Vive l'Empereur! <\ei s'é'e-
vèrent de tontes parts! Jugez de l'eolbousia-a:
qu'exila ce généreux pardon! 00 n'entendait que
de vienx militaires qui faisaient de se battre ainsi
que des enragés et de tnoorir, quand ils eo trouve
raient l'occasion, pour on bon enfant comme
l'Empereur.