rage au zouave Alphonse Ragé, d'Enghien
du re'giment des zouaves pontificaux, pour
avoir, en 1867, pris part la défense des
droits du Saint Siège et au maintien de
l'ordre dans les Etats Pontificaux.
Un accident qui aurait pu avoir des
suites extrêmement graves est arrivé lundi
un des derniers trains allant de Bruxelles
Anvers. A peine le convoi avait-il franchi
la hauteur de Weerde, petite localité située
au-delà de Malines. que le machiniste s'a
perçut que des flammes, sortant de dessous
la locomotive qu'il conduisait, lui léchaient
les jambes. Il crut d'abord devoir attribuer
cette circonstance un accident arrivé au
four, et continua sa route jusqu'à Malines.
Les flammes étaient devenues plus intenses
et, examen fait, on s'aperçut que le convoi
était entamé parle feu différents endroits.
Voici ce qui était arrivé Un.train.de mar
chandises avait précédé de quelques mi
nutes le convoi dont nous parlons. A la
hauteur de Weerde, trois barils de pétrole
étaient tombés d'um wagon. S'étaient-ils
défoncés en tombant où l'ont ils été par
l'arrivée du convoi de voyageurs, c'est ce
qu'on ignore. Toujours est-ilque le liquide
s'était enflammé par le passage de la loco
motive et avait provoqué l'incendie dont
nous venons de parler. Nous le:répétQos,
cet accident aurait pu avoir des.conséquen
ces très déplorables. Les barils auraient pu
aussi bien occasionner un déraillement
désastreux qu'incendier letconyoi en son
entier. Il paraît que le machiniste a reçu
des brûlures assez graves mais c'est heu
reusement le seul fait fâcheux que l'on ait
regretter.
Un acte de sauvagerie incroyable a
mis en émoi mardi soir, vers huit heures,
un des principaux quartiers de Tournay.
Des lanciers ivres ont traîné un de leurs
camarades par les pieds depuis le haut
jusqu'en bas de la rue de la Tête d'Or. La
tète du malheureux résonnait sur le pavé.
A ses cris, les passants s'ameutèrent et les
militaires prirent la fuite. Leur victime
fut transportée d'abord la pharmacie de
M. Sickendorf, où un officier du régiment
qui vint la visiter, donna l'ordre de la con
duire l'hôpital.
Il y a 36 ans que commença le siège
de la citadelle d'Anvers sous le comman
dement du général Gérard. Ce siège fut
engagé le 4 décembre 1832. jour de la
Sainte-Barbe, pour finir le 23 du même
mois, jour de la Sainte-Victoire, patronne
de la France.
La citadelle d'Anvers, dont la reddition
eut lieu ce jour-là, était commandée par le
général Chassé, qui avait servi dans l'armée
impériale de Napoléon I".
Le collège d'Enghien a été samedi
soir le théâtre d'un douloureux et tragique
événement. Voici la version qui nous en
est donnée; nous avons lieu de la croire
parfaitement exacte
Les élèves du pensionnat étaient réunis
au réfectoire pour prendre le dernier repas
de la journée. Deux d'entre eux, l'un âgé
de seize ans, le sieur V.et l'autre, âgé de
douze ans, le sieur F...., se taquinaient le
premier avait jeté une pomme de terre la
tête de l'autrequi avait aussitôt riposté.
La présence et les admonestations do sur
veillant les empêchèrent de continuer cette
lutte; inais, avant de rester tranquille,
V.... lança son adversaire cette menace
plus tard je te retrouverai.
Le souper fini, les surveillants conduisi
rent les élèves, rangés deux deux, dans
les vastes corridors de l'établissement pour
y prendre, après le signal d'usage, un
moment de recréation. Le jeune homme
de 16 ans aperçut alors sou jeune antago
niste sous l'embrasure d'une porte il
s'élança sur lui et lui appliqua un violent
soufflet. Vif comme la poudre, F... prit son
canif, l'ouvrit et en frappa son adversaire,
qu'il atteignit malheureusemeut au cœur.
Toul cela.se fil avec la rapidité de l'éclair.
Surveillants et élèves accoururent; on
s'empressa autour du blessé et on le trans
porta l'infirmerie, où il perdit connais
sance. Le médecin fut aussitôt mandé les
parents, quisontd'Enghien. furent appelés.
Objet des soins les plus dévoués, le pau
vre jeune homme reprit ses sens; mais
l'espoir ne fut, hélas que de courte durée
Ses forces diminuèrent de plus en plus;
il fallut lui donner les secours de la reli
gion, et, vers trois heures du matin, il ren
dit le dernier soupir dans les bras de ses
parents et de ses maîtres désolés. Nous
laissons penser la triste impression que
ce sombre événement a produite au collège
d'Enhhien, qui jouit si juste titre de la
confiance des familles.
Quant au malheureux enfant qui, dans
un brusque mouvement de colère, a porté
le coup funeste, il a été immédiatement
séquestré. A l'heure qu'il est, il ignore en
core la mort de son condisciple, et lors
qu'on la lui apprendra, il sera sans doute
désespéré. Il s'excuse de l'avoir frappé en
disant qu'il n'a pas été maître de lui. et il
croit ne lui avoir fait qu'une légère bles
sure. Cet enfant appartient une honnête
famille de notre ville, et il n'était élève et
pensionnaire du collège d'Enghien que de
puis quelques semaines.
Le directeur de l'établissement, l'âme
navrée, a rempli les tristes devoirs qui lui
incombaient en cette circonstance.
(Courrier de CEscaut.
Nous lisons dans une correspondance
de Bologne adressée la Gazette d'Italia de
Florence
Hier soir, 24, sept malfaiteurs ont
pénétré dans la maison de campagne de
M. Siraoni, dans la paroisse de San Rutillo.
Tonte la famille était réunie au salon, il y
avait des amis; ils étaient en tout quatorze
personnes, et on jouait. Les voleurs firent
irruption dans le salon, couteau et revolver
la main. On imagine facilement le saisis
sement de ces tranquilles joueurs. Ils fu
rent garottés tous, et les malfaiteurs com
mencèrent passer en revue les commodes
et les armoires.
Les voleurs, après avoir opéré une
razzia d'une vingtaine de mille francs, s'en
allèrent tranquillement, chargés de bijoux,
d'argenterie et d'argent, laissant au salon
les quatorze personnes, toujours attachées,
sans leur faire aucun mal.
M Simoniqui est un riche proprié
taire, en a été quitte bon compte, ajoute
le correspondant. Les voleurs n'ont pas pu
ou su retrouver son bureau, qui contenait,
dit ou, pour une valeur de 200,000 fr. eu
titres et espèces.
Le propriétaire d'une ménagerie am
bulante a trouvé un moyen ingénieux de
faire de la contrebande en France. Il a
caché des montres de Genève dans la paille
étendue sous las pieds de son lion et de sa
lionne les douaniers français ont cru pru
dent de ne pas trop s'approcher de la cage
decesanimaux, elles montres sontarrivées
sans accident leur destination.
(Fremdenblaltde Vienne.)
FRANCE.
Les héritiers du baron de Rothschild
ont versé mardi le montant du droit de
mutation du au trésor pour la succession
de leur auteur. Le chiffre s'élève 10 mil
lions. On sait que le droit est de 1 p. cent,
ce qui représente un capital de un milliard.
Le coup d'Etat qui a amené*le second
Empire français date de dix-sept ans. (2
décembre 1851).
Les funérailles de Berryer auront lieu
lundi prochain.
Ou lit dans Ie Moniteur
Des bruits répandus depuis quelque
temps pouvaient faire croire des projets
de rassemblement au cimetière Montmar
tre, dans la journée du 3 décembre.
L'autorité a dû prendre les mesures
nécessaires pour mainteuir la tranquilité
etla libre circulationaux abords cimetière.
a Une foule assez nombreuse s'est mon
trée sur le boulevard de Clichy de deux
heures quatre heures et demie. La cir
culation, un moment interrompue, a été
rapidement rétablie. Quelques arrestations
ont dû être faites, mais l'ordre a été con
stamment maintenu.
2
Paris, 4 décembre, 8 h. du matin.
Une des gloires les plus pares et les plus écla
tâmes dn monde politique fient de descendre daDs
la tombe. Berryer (Pierre- Anloioe), Dé b Paris le
4 jan.ier 1790, est mort b Aogertille, le 39 00-
vembre. Berryer fit ses étndes chez les Oratorieos
de Juilly. Ses goûts le portaient b la prêtrise; mais,
sur les instances de sa famille, il débnla par être
avoué. Marié b tiogt-ei-un ans b Mu* Gaotbier,
qui n'eu avait que seize, le jeune avoué abandonna
son étude et devint avocat.
Berryer fit partie des volontaires royaux qui
prireoi les armes pendant les Cent Jours et rame
nèrent la monarchie déchue. Malgré son dévoue
ment b la Restauration.il protesta eD i8i5 contre
les violences royalistes. Défenseur du maréchal
Ney, il prononça ces paroles mémorables Cest
une honte pour les vainqueurs de ramasser les
blessés du chnmp de bataille pour les porter
l'échafaud. n Ses plaidoyers pour les généraux
Carobrouoe, Donnadien, pour Lamennais, Chateau
briand, le prince Louis-Napoléon, renferment de
magnifiques pages de libéralisme et d'éloquence.
Envoyé b la Chambre des Députés eo i85opar
le département de la Haute-Loire, il fut l'avocat
éloquent de la légitimité.
Après la chute de la branche aînée, il consentit
b prêter b la Charte nouvelle un serment qu'on loi
a reproché.
Il combattit les projets de loi relatifs b l'exil des
Bourbons, au rétablissement du divorce, au mariage
des ptèites, etc., et il s'opposa en même temps ao
soulèvement tenté eu i832 dans la Vendée par la
duchesse de Berri. Ses conseils ayaDt été repoussés,
il voulut qnitter la France; arrêté b Aogoulême,
il fut impliqué dans le procès des iusurgés de
l'Ouest, et acquitté par la coor d'assises de Blois.
De 856 a 1848, le lalem de Berryer comme
orateur politique se déploya activement dans les
débals de la Chambre et atteignit les sommets les
plus élevés.
Eu i848 et 1849 il fut élu représentant par le
département des Boucbes-du Rhône. Dans les
assemblées républicaines, il ne traita que les ques
tions financières et administratives.
Lors du coup d'Etat, il joua uo rôle actif dans le
réunion du dixième arrondissement,où l'Assemblée
Datiooale proclama la déchéance du Président.
Il accepta eu i855 une candidature de l'oppo
sition et fot élu député au Corps-Législatif par le
département des Bouches-du-Rhôue.
Il fut nommé en i853 bâtonnier des avocats. En
i854, élu membre de l'Académie française eu
remplacement du et m e de S'- Priest, il se dispensa
de faire au chef de l'Etat la visite imposée par
l'usage.
Malgré les agitations politiques, Berryer avait
trouvé le moyeu d'être le premier avocat de Paris
et ses nombreux plaidoyers dans les affaires civiles
et criminelles sont de vrais modèles du genre. Il
avait eu partage l'éloquence, la noblesse du lao-
gage, l'élévation des idées et un orgaue sonore et
sympathique.