D'YPRES ET OE L'ARRONDISSEMENT.
Mercredi 13 Janvier 1869.
revue politique.
LA NIÈCE DU PAPE.
52me AnnéeJjk
J\o 5.351.
Un télégramme de Paris apprend que le
ministre de Grèce, n ayant élé admis la
conférence qu'avec voix consultative, a de
mandé d'être placé sur un pied d'égalité
avec le représentant de la Sublime Porte.
Cette prétention n'a pu être accueillie, les
puissances en ayant décidé autrement dans
leurs arrangements préalables.
D'après une dépêche de Vienne, les pre
mières informations transmises celte
capitale par M. de Metlernich sont favora
bles au dénouement pacifique de la confé
rence.
Avant d'ouvrir la session législative, le
gouvernement français a voulu mettre
sous les yeux du pays le tableau de sa si
tuation financière. Ce tableau, tel qu'il
ressort de l'exposé de M. Magne, publié
par le Journal officiel, est, en somme, plus
satisfaisant que ne permettait de l'espérer
un accroisement de dépenses qui n'est pas
toujours en proportion avec le développe
ment de la fortune publique.
L'ordre règne en Italie, c'est le télégraphe
de Florence qui l'affirme, mais les corres
pondances de ce pays ne laissent aucun
doute sur le sentiment des populations,
qui continuent s'opposer partout où elles
lu peuvent la perception de l'odieux im
pôt sur la mouture. Une correspondance
de l'arme évalue 12,000 le nombre
d'hommes que le général Cadorna a sous
ses ordres, et qu'il a partagés en détache
ments dans les provinces de l'arme et de
Beggio. Des colonnes mobiles parcourent
le pays et tienneut en respect les localités
où les troubles se sont prodoits. On a dû
procéder aussi de nombreuses arresta
tions. La Gazette de Turin en fixe le chiffre
500 pour les premiers jours qui ont suivi
l'arrivée des troupes.
(Suite. Voir notre dernier numéro
ii.
LE PALAIS OL PAPE.
Dès le lendemain, tonte la ville de Saverdun
connaissait la nouvelle, et la maison de maitre
Claude ne désemplissait pas. C'était chez le bou
langer un concours perpétuel de bourgeois et de
luaoaots qui venaient se recommander lui. Tous
lui rappelaient leur ancienne amitié.
Vous savez, disait l'un, maîne Claude, vous
savez si je vous ai toujours été dévoué
Par ma barbe! disait un autre, j'aurais voulu
qu'il vous lût arrivé malheur pour avoir le plaisir
de vous venir eu aide.
Chacuu enfin, en termes différents, loi parlait
de son dévouaient. Il n'en était pas un, les en
tendre, qui n'eût, a l'occasion, donné ses biens et
sa vie poor maître Claude. Les gens mêmes qui
l'avaient le moins aimé, qui s'étaient toujours rais
en avant quand il y avait eu k répandre par la
ville un bruit défavorable au boulanger, étaient
ceux dont les protestations étaient les plus vives
et les plus empressées.
Il n'y eut pas jusqu'au compère Guérard, qui
avait si mal a propos maugréé la veille, qui ne
Tandis que le gouvernement de Victor
Emmanuel est réduit I emploi de ces
a moyens moraux pour se faire obéir, et
qu'il répond par des coups de fusil aux
plaintes de pauvres paysans en proie la
plus affreuse misère, on continue jouir
dans les provinces pontificales de la tran
quillité la plus profonde, et les populations,
calmes et heureuses, passeront un hiver
assez doux sans connaître trop le besoin
et la souffrance.
Voici le dernier bulletin sur l'état de
santé du jeune prince royal
Palais de Laeken, 1 2 janvier.
La journée d'hier et la nuit sont aussi bonnes
que les précédentes.
D1 Wimmeb; Dr Henriette.
Nous trouvons dans le Mémorial diplo
matique, sur l'état du jeune prince, les
renseignements suivants, dont tout le
monde désirera la confirmation
Nous avons été les premiers annoncer, il y
a six semaines, que l'affection dont est atteinte S.
A. R. le duc de Brabant commençait prendre un
caractère pins bénin; depuis, l'amélioration n'a fait
que devenir de plus en plus sensible et accroître
l'espoir d'une entière guéiison. Cet espoir, selon
ce qu'on nous mande de B-uxelles, est fondé prin
cipalement sur cette circonstance que le jeune
malade a heureusement traversé la période la plus
critique. Les médecins avaient craint que l'in
fluence de l'hiver, qui auiait obligé le prince de
rester enfermé dans des appariemetrts chauffés sans
pouvoir respirer l'air pur du dehors, n'aggravât
ies étoufferuents auxquels il était sujet; mais la
douceur de la saison actuelle, qui permet de re
nouveler fréquemment l'air des appartements, a
dissipé cette crainte, et plus nous approchons do
printemps, plus l'amélioration promet de faire des
progrès.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 30 décembre, le
viol s'eo excuser, et ne cherchât s'assurer de la
protection du compère Claude, espérant, par son
crédit auprès du pape, obtenir de Sa Sainteté l'af
franchissement de la redevance de dix pains cuits
envers les moines de Saint-Benoît. Quand aux au
tres, ce qu'ils voulaient, c'était force faveurs et
privilèges.
Ce fut avec une dignité comique et prétentieuse
que maître Claude promit sa protection tous ses
voisins et amis. Il était ivre de joie et d'orgueil.
Depuis la veille, il avait ri, pleuré, chaulé, fait
mille folies, et l'éoivrement causée par la nouvelle
apportée par le moine oe l'avait pas encore aban
donné. Aussi, comme on le pense bien, il n'avait
pas quitté son bel ajustemeut tout neuf, et d'après
ses ordres, sa femme et sa fille devaient se tenir,
comme lui, dans une mise du sort brillant que sou
imagination rêvait déjà dans l'avenir.
Quand je serai dans moo castel, se disait-il
tout le jour, j'aurai des gardes, des vassaux, ma
table sera royalement servie, et je ferai bâtir un
four, car le mien commence k devenir mauvais.
Dans sa tête, l'idée de sa position présente se
mêlait k ce qu'il espérait dans l'aveoir, et le brave
homme était encore si étoordi qu'il ne pouvait
voir bien clair dans sa pensée. C'était surtout pour
sa fille qu'il créait de beaux rêves car il faut ren
dre celte justice k marre Claude, qu'il aimait sa
fille par dessus tout.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
délai dans lequel le canal de jonctiou de
la Lys au canal d'Ypres doit être établi et
livré la navigation, sur tout son dévelop
pement est prorogé jusqu'au 31 janvier
1871.
Un arrêté royal du 5! décembre porte
qu'à partir du premier jour du mois qui
suivra la date de la publication dudit ar
rêté, un traitement de 600 fr. est attaché
chacune des neuf places de vicaire ci-après
désignées
Astene (Flandre orientale), première;
Aiseau, (Hainaut), première; Ruysbroeck-
sur Senne (Brabant), première; Saint Ser
vais lez Namur (Namur), première; Beau-
raing (id.). première Langheroarck, église
de Saint Paul (Flandre occid.), deuxième;
Ixelles, église de Saint Croix (Brabant),
troisième; Aerscbot(id.), troisième; Boulers
(Flandre occidentale), cinquième.
A compter du premier jour du mois qui
suivra la date de la publication dudit ar
rêté, le traitement attaché la place de
quatrième vicaire de l'église de S'-Martiu,
Courtray (Flandre occidentale), est trans
féré la place de premier vicaire de l'église
de Sainl-Roch, en la même ville.
NOUVELLES DIVERSES.
La victime du crime horrible perpétré
Bruges dans la nuit de mardi mercredi a
été enterrée vendredi. Le plus jeune des
malfaiteurs est en aveu et donne la justice
les renseignements les plus détaillés. Les
deux autres se renferment dans un systè
me de dénégation absolue.
Le plus jeune a élé conduit seul l'hô
pital pour être mis en présence du cadavre
de Braet l'autopsie a eu lieu. Les hommes
de l'art déclarent qu'il est impossible de
faire mourir un homme d'une mort plus
atroce, plus horrible que celle que les
assassins italiens ont infligée leur mal
heureuse victime.
Pauvre enfant! je la verrai donc richement
dotée, femme de quelque haut et poissant seigneur,
accoutrée et «êtue comme une priocesse! Par ma
barbe! qu'elle sera bieo ainsi!...
Cependant, quand le premier moment de joie
fut passé, maître Claude songea k mettre k profit
sa qualité de frère du pape. Il fut convenu entre
loi et Guillemetle, avec laquelle il était parfaite
ment réconcilié, que l'on partirait le plus tôt pos
sible pour Avigooo, qu'on se rendrait auprès du
pape et qu'on lui présenterait sa nièce. Le départ
une fois arrêté, il ne fut plus question que de le
mettre k exécution, et maître Claude s'en occupa
activement. Il ferma sa boutique, réalisa quelques
créances, et s'enquit de trouver une mulle pour
lui et sa femme, et une baqnenée pour la fille-
Pendant que les préparatifs se faisaient. Goille
■nette, eotrant un jour dans la chambre de B'anche
vit la jeune fille assise auprès du vitrail et plongea
dans une profonde rêverie.
A quoi peuses-tu donc, ainsi Blaucbe? lui
demanda-t-elle.
Au passé et k l'avenir, mère, répondit Blan
che.
Et certes, l'un droit le paraître plus gracieux
que l'autre. Il y a huit jours, tu allais épouser
Germain, et tu ne pouvais espérer d'être appelée
toute ta vie que mademoisellecomme il cou ient
a la femme d'un bourgeois; maintenant il se peut