■M D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Samedi 23 Janvier 1869. «o 5.354. MORT DU PRINCE ROYAL. 52,ne Année. s* r3*a-"«seirffc.'- -' LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. Le palais est en larmes et le pays en deuil. Un grand malheur public nous frap pe le jeune prince royal a succombé dans la nuit du 21 au 22 c\ une heure du ma lin, ses longues souffrances, l'âge de neuf ans et quelques mois. I/Augusle héri tier de la couronne de Belgique, Léopold- Ferdinand-Elie-Victor-Albert Marie duc de Brabarit, comte de Hainaut, duc de Saxe, chevalier de l'ordre de la Toison d'or d'Es pagne, était né Laèken le 12 juin 1859; sa naissance avait été saluée d'enthousias tes acclamations, car la Belgique voyait dans cet illustre rejeton un élément de con solidation pour la dynastie de son choix et même pour son indépendance nationale. Le pays a suivi avec une sympathique anxiété, mutes les phases de la cruelle ma ladie du jeune prince que nous pleurons chaque bulletin des médecins traitants de Son Altesse Royale était lu avec émotion, car. outre le patriotique intérêt que l'au guste malade inspirait tous, la Belgique prenait une part très grande la profonde affliction du Hoi et delà Heine. Plus l'opi nion publiquepressenlaille moment.suprê me de la séparation plus aussi les cœurs s'unissaient pour plaindre le jeune malade et pour pleurer avec ses illustres parents. Aujourd'hui que la mort nous a ravi celui en qui se résumaient les plus chères espé rances delà Belgique, nous devons nous ressouvenir des glorieux fondateurs de notre indépendance nationale et mettre résolument en pratique la belle et noble devise des combattants de septembre et de nos législateurs constituants L'union fait la force. Nous n'avons que peu de chose ra conter, sur la trop courte existence, mais nous dirons avec le livre de la Sagesse que ce qui rend l'homme vénérable, ce n'est ni la longueur de sa carrière ni le nom- bre de ses années, mais l'innocence de sa vie. Y a-t-il jamais eu une existence de prince plus digne d'être citée que celle de S. A. H. le duc de Brabant L'héritier présomptif du trône ne possédait il pas un grand cœur? N'était il pas aimé de tous ceux qui l'entouraient et qui étaient mê me d'apprécier les belles et nobles qualités desa nature d'élite?Sa pitié était louchante. Aussi a t il reçu le pain des forts des mains de Mgr. l'archevêque de Malines, avec une componction qui a profondément ému les personnes présentes ce grand et saint acte religieux. Le prince bien aimé que nous pieu- rons, dirons nous encore avec le livre de la Sagesse, a plu au beigneur, et Dieu nous l'a enlevé de peur que la malice des méchants ne corrompît sa belle intelli- gence et que les apparences tiompeuses des faux biens de ce monde ne séduisis - sent son âme si pureLes peuples voient cette conduite de Pieu I égard de ses élus sans trop la comprendre; il ne leur vient point dans la pensée que cela arrive de la sorte parce que la grâce et la miséricorde de Dieu entourent les saints et que ses regards favorables s'a- baissent sur ses élus, d Dans ses poignantes douleurs, la famille royale a besoin de consolation et de priè res. Consolons la par notre patriotique at titude, et prions pour elle et pour la Bel gique. Prions aussi pour ce jeune prince que la mort vient de t avir notre affection et notre amour, et fermons sa royale tombe aux cris répétés de Vive la llelgique! Vive le Loi! tout en rappelant la devise du Congrès national L'Union fait la force, et l'axiome de notre révolution Liberté et justice en tout et pour tous La séance de la Chambre des représen tants s'est ouverte hier sous l'empire d'une douloureuse émotion. M. le ministre des finances est monté la tribune pour faire part l'assemblée de la mort de l'héritier présomptif du trône. Cette communication du chef du cabinet a produit une pénible impression. La Chambre a décidé qu'en signe de deuil, elle suspendrait ses délibé rations jusqu'après les funérailles de S. A. H. le duc de Brabant. La proclamation suivante vient d'être placardée sur les murs de la capitale Concitoyens Le pays vient d'éprouver une perte im nrense. Le prince royal a succombé cette nuit au mal cruel qui menaçait depuis long temps une existence si précieuse tous les Belges. La population de Bruxelles, fidèle aux sentiments inaltérables qu'elle a voués une dynastie bien aimée, pleurera long temps le jeune prince dont elle avait en touré le berceau de tant d'amour et de si chères espérances. Eait l'hôtel de ville, le 22 janvier 1869. Le collège, JULES ANSPACH. Par le collège, le secrétaire, r A. LACOMBLÉ. A Laeken et dans toutes les communes de la banlieue de Bruxelles, des proclama tions ont annoncé hier dans la matinée, aux habitants des localités respectives, le cruel événement qui vient de frapper la famille royale et le pays. Une infinité de télégrammes ont été ex pédiés de Bruxelles pour annoncer en province et l'étranger la mort du prince. Le prince royal est mort dans la même J chambre où a expiré Léopold 1". Depuis quatre jours, il avait le délire. Son agonie a commencé avant-hier cinq heures. Il a expiréà minuit et quarante minutes; j c'est l'heure officielle de sa mort. Déjà onze heures, le bruit de son décès était répandu dans le village de Laeken. Les photographes sont arrivés Laeken hier matin, onze heures, pour faire le portrait du prince défunt avant qu'il soit procédé l'embaumement du corps. On assure que les restes mortels du duc de Brabant seront transférés, après l'am- baumemenl, au palais de Bruxelles, où le corps sera exposé dans une chapelle ar dente. II paraît que l'inhumation de la dépouille mortelle du duc de Brabant, comte de Hainaut, héritier présomptif du trône, se fera dans la crypte de l'église monumentale de Laeken, où doivent être transférés aussi les restes de la reine Louise Marie et de son époux Léopo/d, premier roi des Belges. Depuis plusieurs jours, le jeune prince, doué, on le sait, d'une intelligence supé rieure et d'une fermeté rare, sentait appro cher sa fin. Le 14 de ce mois, il demandait l'un de ses médecins Aurai je encore quelques jours vivre, docteur Le médecin s'efforça de le rassurer. Votre Altesse est beaucoup mieux. dit il. Eh bien, non, reprit |le prince je suis sûr que ma fin approche. ACTES OFFICIELS. Par arrêtés royaux du 20 janvier 1869 M. J. Maerlens, procureur du roi Cour: tray, est nommé président du tribunal de première instance séant Termonde, en remplacement de M. Dominer, décédé;! M. E. Molitor, juge d'instruction Cand,' est nommé procureur du roi près le tri bunal de première instance séant Cour tray, en remplacement de M. Maertens. NOUVELLES DIVERSES. La Monnaie de Bruxelles a fabriqué, pendant l'année qui vient de s'écouler. 1 37,000,000 de pièces de dieci cenlesimi pn j| bron7e, l'effigie de Villorio Emanuele II/ re d'Italia. Ces monnaies représentent une valeur nominale de 3,700,000 francs et un poids! total de 569,907 kilogr. 213 grammes Un accident est arrivé hier malin la fosse S1 André, Monligny sur1 bauilne. Une petite hiercheuse de" 13 ansla liUe

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1