D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT Mercredi 27 Janvier 1869 LIN A OU LE DEVOIR -îrr ■-rri-ffVffir'i 52">e Année FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE, lient un anneau. Le tout, avant detre des rendu dans le caveau de la famille royale, sera encore enfermé dans une caisse en plomb. Une émotion profonde s'emparait de la foule la vue de ce cercueil recouveri d'un drap mortuaire blanc et renfermant les restes mortels d'un jeune prince chéri de ses augustes parents aimé de tout un peuple, et sur la tête duquel reposaient tant d'espérances. Mais l'impression devint plus vives encore, bien des larmes coulé renl, lorsque l'on vit le Roi s'avancer, triste et abattu, derrière sa dépouille mor telle du fils qu'il avait tant aimé. Sa Majesté marchait lentement et péniblement appuyée sur le bras de son royal frère, S. A. R. le comte de Flandre. Le visage pâle amaigri de Sa Majesté témoignait la foule émue des tourments et des souffrances que la douleur avait causé au Père voyant mourir son enfant bien aimé, au Roi perdant le digne héritier de sa couronne. Un modeste corbillard orné seulement d'une couronne reposant sur un coussin, précédait les voitures de la cour, en grand deuil. La marche était fermée par un dé lâchement de cavalerie. En avant des voitures de la cour, con duit par deux laquais, harnaché en deuil, marchait le petit poney du jeune prince défunt. Le cortège funèbre, parti du château de Laeken vers onze heures, est arrivé l'église. Au milieu du transept était dressé un catafalque également d'une grande sim plicilé et au dessus duquel s'élevait un dais draperies noires frangées d'or. Un splen- dide luminaire ressortait sur ces tentures de deuil et entourait le catafalque. Deux prie Dieu avaient été disposés dans le chœur pour le Roi et S. A. R. le comte de Flandre; les fauteuils et les stalles. par Mgr. Dechamp, archevêque de Malines, entouré des évêqucs des autres diocèses se rendit de l'église au château, pour pro céder la levée du corps. Le haut clergé seul pénétra dans la salle funèbre où se trouvait le cercueil du royal enfant; MM. les ministres des linances et de la justice, etc. Le Roi, en uniforme de lieutenant généralparut quelques moments après, accompagné de S. A. R. le comte de Flan dre, qui était également en uniforme; puis, le cortège se mit en branle. La marche était ouverte par la musique du régiment des guides cheval et par un escadron de ce régiment. Une députalion de la garde civique cheval venait ensuite et précédait le nombreux clergé venu de la capitale et des environs pour rendre les derniers devoirs l'héritier du trône, et pour offrir au Ciel ses ardentes prières pour le prince défunt et son auguste fa mille. On remarquait également dans les rangs du clergé des membres de tous les ordres religieex que renferme la capitale. Entourés de leurs vicaires généraux, NN. SS. les évêques de tous les diocèses mar chaient en habit de chœur devant Mgr. l'archevêque, qui officiait mitre en tête. A la suite du clergé s'avançait le cer cueil du jeune prince, porté par douze sous officiers de toutes les armes il l'armée et de la garde civique. Les restes mortels du prince ont été enfermés dans un cer cueil de plomb capitonné de soie blanche, lequel est enfermé dans un cercueil en chêne recouvert de velours noir, et garni seulement d'une plaque en argent portant les nom, prénoms, titres et qualités du duc de Brahant Le cercueil d'apparat qui ren ferme les deux est en éliène; il est orné d'un grand Christ l'ivoire et de coins d'ar gent. ainsi que d'écussons du même métal représentant une tête de lion dont la geule FUNÉRAILLES I»U l'RINCE ROYAL Les obsèques de S. A. R. le duc de Bra hant, héritier du trône, ont été célébrées lundi, onze heures du matin, en l'église de Laeken. Dès neuf heures, la foule se portait vers la résidence royale, et une grande circulation s'établissait entre Lae ken et la capitale. Des détachements des troupes de la garnison nrenaiènl position sur le parcours du c h funèbre et au tour de l'église de L Aux premières lt,o( or, le canon avait annoncé par partielles intervalles plus ou ongs les so lennités Tunèbres du jour, U coup de ca non fut tiré d'abord de demi-heure en demi- heure, et ensuite de cinq minbtes en cinq minutes, jusqu'à la fin des cérémonies d'in humation. Les personnages invités se rendre au château même sont allés s'inrliner, en ar rivant, devant le cercueil du jeune prince, déposé au centre d'une chapelle ardente installée dans l'ancien cabinet du feu Roi. Celle chapelle était d'une grande simpli cité. Tendue entièrement de crêpe noir, elle était éclairée par un lustre appendu au centre et par les candélabres d'un autel érigé dans le fond. Le cercueilen ébène avec crucifix en argent, était recouvert d'un drap d'argent sur lequel était posée une simple couronne blanche. Au pied du cercueil se trouvaient les armoiries du jeune prince, avec la date de sa mort. Der rière le cercueil, qui faisait face a l'autel, était un écusson aux armes de Belgique avec la date funèbre du 22 janvier 1869. Un prêtreel une sœur de charité en prières et deux officiers du palais veillaient aux côtés du cercueil. A dix heures et demie, le clergé, conduit civilisées l'emportent sur le courage aveugle el la multitude d'un penpie barbare, les usurpateurs obtinrent enfin l'avantage, et après de grandes cruante's ils réduisirent a l'escla»e tout ce qui restait des naturels de l'île; je devrais dire le plus grand nombre des naturels survivants, car il y en eut plusieurs qui s'enfuirent dans les foré s impé nétrables et les rochers de l'intérieur où ils se cachaient durant le jour, dans leurs cavernes et dans leurs retraites .secrètes, comme des bêtes fauves; mais chaque nuit ils descendaient dans les vallées, sempararent des troupeaux des planteurs espagnols, et trop souvent ils tiraient une ven geance horrible des tua'heurs que leur pays avait soufferts en portant le fer et la flamme dans les habitations européennes. Mais il arrivait presque toujours que ces cruelles représailles étaient in fligées des personnes innocentes ce'qui excitait l'indignation des Européens contre tes bandits «indicatifs. Alors on leur donoait la citasse avec des chiens, des armes feu, sans remords ni pitié, daos le but d'exterminer la race entière des habi tants naturels de i île. Les Espagnols ne faisaient L'île de la Dominique, dans les Indes occiden tales, fo! ainsi nommée pour avoir été découverte un dimanche par Colomb. Elle se distingue des l'es qui l'avoisineot par la beauté des sites, l'abon dance des plus brillantes fleurs, des fruits les pins xquis les flancs des hautes collines sont cou verts de graods arbres, dont le feuillage épais ba>me les yeux et procure de frais ombrages, andis que les formes bizarres des sommets hérissés da rochers qui s'élèvent de toute part donnent au paysage uu aspect hardi et pittoresque. Plusieurs sources limpides et des ruisseaux scintillants des cendent des collines et vont rafraîchir les profoudes vallées. Sari s les ouragans et les tempères auxquelles elle est exposée, cette île pourrait être coustdétée comme un véritable paradis. Ce fut ap'ès bien des luttes violentes que les habitants aborigènes de la Dominique se soumirent au joug espagnol. Mais comme il arrive ordinaire ment que la tactique et la discipline des nations

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1