garnis de draperies funèbres, avaient été réservés aux prélats et aux dignitaires de la cour. M. le curé de Laeken officiait. Après le service, le cercueil du jeune prince a été retiré du catafalque et transporté dans la chapelle latérale de Sainte-Barbe. Le Roi fy a suivi, et, après avoir déposé une cou ronne sur le cercueil de son fils, Sa Majesté s'est agenouillée et a prié pendant quelques instants. La dépouille mortelle de l'enfant royal va être déposée provisoirement dans le caveau où ont été inhumés le roi Léopold 1" et la reine Louise Marie, jusqu'à ce que la nouvelle église de Laeken puisse servir de sépulture aux membresdéfunts de notre famille royale. Après être restée quelque temps dans ce lieu peuplé de tant de sou venirs, Sa Majesté s'est retiré en proie une émotion visible, et après avoir échangé quelques paroles avec Mgr. l'archevêque de Malines. On peut sans exagérer évaluer plus de quarante mille le nombre des personnes venues Laeken de deux lieues la ronde. L'église et la chapelle des tombeaux royaux ont été accessibles pendant l'après- midi. La maison du Roi portera le deuil de fa mille pendant un an pour le prince royal. D'après les ordres de Leurs Majestés, de nombreuses aumônes ont été distribuées l'occasion des funérailles du prince royal, Bruxelles, Laeken et dans les villages environnants. Tous les évêques de Belgique, l'exem ple de leur vénérable frère en épiscopat, Mgr. Dechamps archevêque de Malines et primat de Belgique viennent d'adresser un mandement aux fidèles de leur diocèse res pectif, l'occasion de la mort du prince royal, l'effet d'ordonner les prières pour l'auguste défunt, pour LL. MM. le Roi et la Reine et pour la Belgique. REVUE POLITIQUE. La question gréco turque occupe tou jours la première place dans les préoccu pations publiques. On attache une impor tance décisive la réponse que fera la Grèce la déclaration des puissances, mais jusqu'à présent rien ne permet de prévoir avec certitude quelle sera cette réponse. Tandis que le Parlement de Florence continue discuter les interpellations re latives au recouvrement de l'impôt sur la moulure, les lettres d'Italie nous appor tent de tristes détails sur la fermentation qui règne sur plusieurs points de la pcnin- du gouverneur espagnolayant épousé une Euro péenne, en a.ait en une fille nommée Lina. Lina était ce qu'on appelle une quarteronne. Sa peau u'élail pas cuivrée comme celle de son père, mais d'une nuance olive clair; ses longs cheveux soyeux étaient noirs, de même que ses yeux qui expri maient la douceur de sou âiue. Lina n'était pas heureuse; âgée seulement de seize ans, elle venait de perdre sa mère, et le caractère violent de sou père était aggravé par des habitudes d'intempé rance. Farouche et intraitable, ce sauvage avait adopté les vices de la civilisation sans en imiter les vertus. Ils s'irritait contre l'autorité du gouverneur espa gnol, qu'il accusait de tyrannie. Cependait il faisait gémir la pauvre Lina sous nn joug beaucoup plus despotique, et il la maltraitait sans pitié, malgré l'intelligeoce et l'activité qu'elle montrait dans la tenue de leur ménage. C'était, au reste, l'uniqoe tâche de la pauvre petite; et qualité de chrétienne et d'enfant d'une mère libre, elle échappait aux ligueurs infligées aux autres esclaves. A cette époque, un oouveau gouverneur fut en- sule, notamment en Piémont. Des émeutes ont éclaté Brandizzo, Caselle. aux cris de Abasso il macinalo. A la Veneria (dans les environs de Turin), l'émeute avait pris un caractère si grave que la troupe a tiré un peu au hasard; on parle de six morts et de quinze blessés. Le télégraphe, bien entendugarde un silence prudent sur ces désordres Ajoutons qu'à Moncalieri, Carignano, quelques kilomètres de Turin, d'autres émeutes ont également éclaté. Ces nouvelles prouvent que les populatious n'ont pas accepté la taxe du macinato avec la résignation dont parlent les journaux du gouvernement. La situation politique du Portugal paraît toujours fort troublée. Comme on le pré voyait la Chambre des députés a été dis soute; les élections auront lieu prochaine ment, et la nouvelle Chambre s'assemblera le 4 mai. Le prince et la princesse de Galles sont arrivés le 21 janvier Vienne. Ils ont été reçus la gare du chemin de fer par l'em pereur François Joseph, accompagné des dignitaires de sa maison et du personnel des missions d'Angleterre et de Danemark. Pendant le séjour du prince de Galles Berlin, le roi Guillaume a présidé un chapitre des chevaliers de l'ordre de l'Ai gle noir, dans lequel finvesliture a été so lennellement conférées Son Altesse Royale, dans la nomination dans l'ordre remonte 1858. Après l'accomplissement des for malités d'usage, le roi a exprimé au prince de Galles la satisfaction particulière qu'il éprouvait lui remettre les mêmes insignes qui avaient été portés par son auguste père le prince Albert. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 17 janvier, ont été nommés membres de la cliambreple com merce d'Ypres: MM. P. Beke et L. Rahau, Ypres; J. De Grensel, Poperinghe Ronle père, Boesinghe. Un arrêté royal du 19 janvier dr porte Art. i". La gestion de la fondation établie par la Demoiselle Vanzunlpeene et des biens qui en dépendent, est remise a l'Administration commu nale d'Ypres, sans préjudice du droit des tiers. Art. 2. Dans le mois de la notification qui lui sera faite du présent article la Supérieure ou Directrice de l'École dont il s'agit remettra an Secrétariat communal tous les titresregistres et autres documents qu'elle possède relativement îi cette fondation; daos le même délai, elle rendra compte de sa gestion au Conseil communal, qui le soumetl-a avec son avis, b l'approbation de la Députation permanente du Conseil provincial. voyé dans l'île Une grande fête, qui devait duter plusieurs jours, fut donnée pour célébrer sou ar rivée et celle de la nouvelle mariée, charmaote Anglaise que les Espagnols appelaient dona Clara. Lina viut a«ec la foule sur la grande place du palais, mais seule, sans compagne, elle était isolée dans les flots de la multitude. Taudis que les esclaves se livraient la joie et l'oubli passager de leurs chaînes, elle alla se plscet derrière une colonne du portique d'où elle voyait avec terreur son père assido b la distribution des liquenrs fortes. Ses regards errants se portaient aussi sur le groupe élégant qui entourait dona Clara; elle admirait surtout la dooceur de celte aimable physionomie anglaise aux yenx bleus, au teint rosé. Dona Clara I aperçut, triste et pensive, au milieu de la gaieté générale. Elle s'approcha d'elle et la questionna avec bonté. Les accents de celle voix si dooce émurent profondément Lina qui, au lieu de ré pondre, fondit eo larmes. Pauvre enfantdit dona Clarason cœur est pleiu Ayant appris la liiste situation de Lina, elle NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Courtrai Les travaux du palais de justice sont statés. Les entre preneurs ont quitté la ville et intentent deux procès la province et l'arcltetecie. Les journaux d'agriculture de France d'Allemagne et d'Angleterre ont consacré d'intéressants articles au concours inter national ouvert récemment par l'Associa tion libre de cultivateurs Ghislelles. Ce concours a pour but d'obtenir par une hybridation de céréales et de graminées maritimes la création d'une plante ali mentaire nouvelle qui puisse se cultiver naturellement dans les dunes qui longent l'Océan. Cette question est une des plus importantes qui se soit produite en physio logie végétale: elle sera pour les botanis tes d'un attrait puissant, car la solution de ce problème aura pour effet de per mettre l'emploi de vastes terrains incultés. Mous apprenons que M. le ministre de la guerre est assez gravement atteint d'une fièvre muqueuse. M. le ministre des travaux publics est également indisposé. On nous rapporte que les ouvriers fileurs d'un établissement du quartier des Gérard-Champs se sont mis en grève au jourd'hui. (Nouv. de Verriers.) Le brouillard est si intense Londres qu'il y arrive presque chaque jour des ac cidents. Hier, vers onze heures et demie du matin, un train de charbon, composé d'une machine et de vingt wagons, suivait toute vapeur la ligne du North London railway. Arrivé au Copenhagen tunnel Caledonian Road, le mécanicien n'aperçut point, cause du brouillard, que les signaux marquaient danger ou arrêt. Il ne ralentit pas la marche du train et s'engagea dans une voie formant bifurcation avec la ligne principale, une vitesse de vingt milles l'heure. Cette voie était en construction. Heu reusement que les rails avaient été posés sur une certaine longueur. Mais un mur épais et des tampons se trouvaient l'ex- tréinilé. Parvenue ce point, la locomo tive. lancée toute vapeur, se brisa avec un fracas épouvantable, faisant voler en éclats les deux premiers wagons et dérail ler le convoi tout entier. Le mécanicien et le chauffeur ont été tués sur le coup et en sevelis sous un monceau de débris tel qu'il a fallu déblayer trois heures durant pour retrouver leurs cadavres. (La Presse.) Les administrateurs de plnsieurs quartiers de Londres viennent d'adresser au ministre de l'intérieur une pétition ré clamant avec instance une meilleure admi nistration de la police 11 y est exposé que l'attira doucement auprès d'elle et lui offrait de la prendre son service. A ces mots, Lina se préci pita aux pieds de sa protectrice dans l'axtase d'oce joie iodicible. Dès cet instant elle devint l'objet des boutés éclairées de dooa Clara qui l'instruisit avec soiu. Le sentiment religieux développa rapidement en elle les sublimes instincts d'amonr filial qui, dès l'eofance, l'avaient rendue soumise et prévenante envers un père dénaturé. Loin de s'autoriser de nouveaux devoirs qu'elle avait b remplir auprès de sa bienfaitrice pour né gliger le service de sou père, elle lui dévooait tout son loisir. En retournant chez lui, dans les intervalles de ses travaux, Orui trouvait toujours sa hotte propre et rangée, et Lina prête lui servir ses repas. Dès cette époque il fut mieux oourri, wieox vêtu, parce qu'elle employait ses épargnes' au bien-être de son père. Mais le farouche Orai, livré b l'abrutissement de l'ivresse, restait insensi ble aux soins empressés de sa généreuse, fille, et il continuait de la maltraiter. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2