D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 52mc Ai Mercredi 17 Février 1869. N° 5,361. *?DTU On a beaucoup parlé ces jours derniers d'une dépêche du prince GortschakofT aux agents diplomatiques de la Russie, au sujet de la position respective de la Grèce et de l'empire ottoman. Le Nord, qui est en po sition d'être bien renseigné cet égard, affirme n'avoir aucune connaissance de cette pièce, et les journaux officieux de Paris s'empressent de prendre acte de sa déclaration. Le Journal officiel, son tour, constate que les légations russes n'ont reçu aucune communication d° celle nature. Voilà l'opinion débarrassé* d'un nouveau sujet d'inquiétude. Le corps législatif de l.ance a fixé lundi l'ouverture de la disci ion du projet de loi relatif au traité de la ville de Paris avec le Crédit foncier. Peux demandes d'interpellation ont été faites, l'une par M. Maurice Richard, l'autre par M. Pagezy. La première se rapporte au transfert des cimetières de Paris Méry sur Oise, l'autre conrerne le tarif des octrois. Les deux de mandes ont été renvoyées aux bureaux. Un décret impérial charge le ministre de la guerre, le maréchal Nie!, de soutenir la discussion du projet de loi relatif l'ap pel de cent mille hommes pour le recrute ment de 1869. On sait que la gauche a dé posé un amendement tendant a réduire ce chiffre quatre vingt mille hommes. En dépit des assurances données par le maréchal Serrano dans son discours d'ou verture des Cortès, les nouvelles de Cuba continuent être des plus mauvaises. Mal gré les efforts très énergiques du général Pulce, disent les feuilles officieuses, les in surgés se montrent intraitables; ils décla rent, les armes la main, qu'ils ne sesou- mettronl que lorsqu'ils auront obtenu un gouvernement semblable celui du Canada. Devant celle attitude, le général Dulce de- mande instamment des renforts, et notam ment de l'artillerie. Le gouvernement provisoire fait partir régiments sur régi ments, et tâche, mais sans succès, de ras surer l'opinion publique, très émue des proportions inquiétantes que prend l'in surrection. En Espagne même la tranquilité inté rieure est sérieusement troublée dans plu sieurs provinces. 0» signale sur divers points des manifestations tumultueuses et la Galice nolafameijt est le théâtre de faits qui révèlent une situation inquiétante. Des bandes socialistes parcourent le pays un presbytère aurait été incendié. Des troupes onlétéenvoyéesàla poursuitedeces bandes. Le nouveau Parlement d'Angleterre s'est réuni mardi. Sur les affaires extérieures, le discours est très sobre d'appréciations et il ne four nira guère d'aliments la curiosité publi que. La confiance dans le maintien de la paix, par suite des efforts communs des puissances, y est cependant professée avec netteté et le gouvernement britannique croit pouvoir s'applaudir ce point de vue des résultats de la conférence. La partie relative aux affaires intérieures du pays est plus développée, et, comme on s'y attendait, c'est l'Irlandequien a surtout les honneurs. Le gouvernement se montre juste titre plein de sollicitude pour les intérêts en souffrance et pour les droits si longtemps lésés de l'île sœur. Il annonce pour ce pays des mesures réparatrices, qui serviront tout la fois la cause de la reli gion et celle du patriotisme en rattachant plus étroitement ces populations la Cou ronne parle lien d'une muluellesyrapalhie. Le gouvernement promet aussi d'opérer toutes les réductions possibles dans les dé penses publiques et appelle l'attention du i'arlement sur la nécessité d'entourer de nouvelles garanties la sincérité du vote et la liberté électorale. La condition des tra vailleurs lui paraît également digne de toute la sollicitude du gouvernement et il espère pouvoir proposer des mesures qui amélioreront leur sort. Le Sénat a repris hier ses travaux. La séance qui a été très courte, n'avait d'au tre but que la réception des divers projets de loi adoptés par la Chambre des repré sentants depuis le dernier ajournement de la haute assembléeet parmi lesquels ou remarque surtout celui concernant les cessions des concessions de chemins de fer. Ce dernier projet de loi a été renvoyé l'examen de la commission de la justice seule, malgré les réclamations de M. le comte L. de Robiano, qui aurait voulu que les deux commissions de la justice et des travaux publics fussent chargées de cet examen. La Chambre des représentants a conti nué hier la discussion des articles du bud get de l'intérieur. Par arrêtés royaux du 30 décembre sont nommés Dans la cavalerie. Lieutenant-colonel le major E. Routmy, commandant l'école de cavalerie. Major le capitaine commandant C. Guillaume, de l'école de cavalerie. Capitaines commandants les capitaines en second de 1" classe J. Defrance, du 2" lanciers; L. Beaufays,de l'écoledecavalerie. Capitaine en second de 2* classe le lieu tenant J. Franck, de l'école de cavalerie. Lieutenants les sous lieutenants P. Rlomme, du 2' lanciers, détaché la suite de l'école de cavalerie; L. De la Haye, du 2" chasseurs, détaché l'école de cavalerie. Sous lieutenants les sous-lieutenants m r aaaaggfca. -Viw.,- .vgagpi i il bmb—^g—M—M—"Ë'f" - _- - -— LE PBOPAKATEUB FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. LE MARIAGE I1E MA FILLE. Eh bien! mon brave Jenkin, voyons qu'est- ce qu'il y a Te voilà plan lé devant moi, raide comme un piquet, roulant ton bonnet dans tes mains, te juchaot tantôt sur on pied, tantôt sur l'autre, comme la cigogne qui loge sur la chemine'e du voisin Markus. C'est que, voyez-vous, maître Rhéooster, ce que j'ai vous dire est bien embarrassant. Voyons, et d'abord assieds-toi sur celte es- cabelle, si tu ne veux pas ressembler une grue, et parle bieu, si tu ne veux pas ressembler un im bécile. Dame! maître, c'est qu'elle est bien jolie au moins, mam'zelle Mino-Guite. Tu ne me parais pas avoir mauvais goût tuais où veux-lu en veoir? Ma foi, puisque vous me le demandez, je prends mon courage deux mains et je vais vous le dire: c'est, père Rbénoster, que je... que je... Que je... que... quoi C'est que je l'aime votre fille, est-ce que cela vous fâche? Ça ne peut pas me fâcher, puisque je l'aime aussi et que tout le monde en fait autant, n'est-ce pas! Oh pour ça, c'esl la vérité. Mais, papa Rhé noster, c est que je l'aime, moi... pas comme les autres....; comprenez-vous Hein! comment dis-tu? Ma foi,s'écria Jenkin avecune détermination extraordinaire et en eofouçant brusquement son bonnet de laine sur sa tête, je jette mon chapeau par-dessus le buisson et je vais vous conter ça longuement, maître; je vous demande Mion Guite en mariage, et voilà* Maître Rhénoster ôta ses lunettes de dessus son nez, les posa sur son établi, côté de son alêne pois, après avoir secoué son tablier de cuir, il se retourna et jeta un œil inquisiteur vers l'arrière boutique. Là était assise modestement une jeune fille de dix-sept dix-huit ans, belle comme une viergedeRapbaël, lachevelure blonde et bouclée, aux yeux azurés et baissés, mais bien baissés, sur un petit ouvrage de brode<ie. Je ne sais comment il se faisait que ces joues quelquefois un peu pâles, étaient alors vermeilles comme les pétales d'une rose de Beogale. Sou père, après l'avoir considérée en silence pendant une ou deox minutes, reprit son iraochet, sa forme et son cuir, et se remit travailler sans dire on seul mot. Après dix minutes d'un silence fort embarrassé ACTES OFFICIELS. de tous les côtés, JeDkin reprit courage et dit Vous aurais je déplu, maître? vous ne ré pondez rien. Que diable veux-tu que je te réponde, mou pauvre garçon Vois-tu, il y a des choses que je De peux pas dire sans qoe ça aie fasse dans la bou che le même effet que si je mâchais uoe oède ver te. Puis, se tournant vers sa fille, il ajouta Mino- Guite, as-tu arrosé raoo jardin, aujourd'hui Pas encore, père. Et avant qu'elle eût fini cette courte réponse et rabaissé sur sa broderie ses grands yeux bleus, Rhénoster s'était levé de dessus sa chaise trois jambes, s était emparé d'une vieille carafe en for me de buvette, et, avec la seule peine d'allonger le bras par-dessus soo étroit établi, il arrosait sou jardin. Or, ce jardin, placé sur la fenêtre, consis tait en nue caisse de bois, large d'un pied, lougue de trois, remplie de terre, daos laquelle végétaient une douzaine de tulipes, alors en pleine floraison. Jamais on u'avait connu au père Rhénoster un au tre jardio que cette caisse. Avant de continuer, il faut que vous sachiez que le drame que je vais vous raconter s'est passé il y a environ quarante aos, Harlem, ville He Hollande, célèbre par toutes sortes de choses que je ne sais pas, mais, par dessus tout, par la cultuie

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1