D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52rne Année. 59. 5,373.
LE PROPAGATEUR
FOI CATIIOLIQl'E. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Les actions de la révolution italienne,
déjà si dépréciées depuis la déroule de
Mentana, vont encore subir une nouvelle
baisse. Le fameux Livre verl, attendu avec
anxiété par les amis du galanthomme et de
sa triste politique, vient enfin de paraître
Florence, et le télégraphe nous en ana
lyse la partie la plus importante, celle qui
concerne les aplications échangées entre
la France et l'Italie au sujet de la question
de Rome. Il résulte des télégrammes de M.
Menabrea que le jamais de M. Routier a
produit son effet de l'autre côté des Alpes
le gouvernement de Victor-Emmanuel a
bien dû finir par comprendre que tous ses
efforts pour s'installer Rome avec la con
nivence de Napoléon III échoueraient con
tre la volonté énergiquement exprimée par
la France de préserver de toute nouvelle
atteinte la souveraineté pontificale. En
présence de ces engagements solennels,
l'Italie s'abstiendra dit piteusement le
ministre de Victor Emmanuel, de formuler
désormais des propositions qui ne servi
raient qu'à coustater les dissentiments qui
la séparent de la France sur la question de
Rome.
Les nouvelles de Paris continuent
n'offrir qu'un intérêt très secondaire. En
dépit des conjectures de certains nouvel
listes, l'opinion se refuse attribuer une
grande signification soit aux préparatifs
militaires qui ont lieu dans les places de
guerre de l'empire, soit la présence
Paris de tel ou tel personnage politique
étranger. A l'heure qu'il estla question
des alliances est toute résolue pour la
France, et personne n'admettra, par exem
ple, que le cabinet des Tuileries ait attendu
l'arrivée de M. de Vitzthum Paris pour
s'entendre avec l'Autriche sur les condi
tions d'une action commune pour le cas
où la guerre viendrait éclater en Europe.
LES DEUX CENT ONZE.
Avant de commencer cet épouvantable drame
que tout le monde sait, Ljor» et qoe les vieil
lards qui l'oot vu se rappellent avec effroi, j'aurais
voulu, en causant, donner la silhouette de cette
grande cité lyonnaise; observer cette activité dé
vorante, ce bruit de trente mille métiers, ce peuple
de travailleurs, qui va, qui vient, qui se heurte;
ces arrivages de vapeurs doot les roues sèment
autoor d'elles des gerbes d'eau diainaotées. Mais
ne nous accu pou s pas des mille communautés
religieuses qui font de Lyon comme une ville es
pagnole. Ne visitons pas les dix sept forts détachés,
lourde ceintare de pierre, d'eau, de bronze et de
soldats; ne me demandez rien de tout cela h cette
heure. Suivez-moi daus le quartier des Brotteaux::
marchons droite qoelque deux cents pas, et ar-
rèloos-oous devant ce monument morne isolé
comme un tombeau c'est ici le dénouement du
drame; écoutez
C'était eu 1795, h cette époque terrible où, au
nom de la régénération sociale et de l'humanité
tout entière, la France s'était couverte d'écbafands
sur lesquels 00 traioait par milliers les premiers
citoyens de la oation ceux-là mène souteot qui
Il n'y a pas lieu, selon nous, de s'inquiéter
davantage de la décision que le gouverne
ment impérial vient de prendre de n'accor
der aucune prolongation de congé ceux
de ses soldats qui avaient été renvoyés
momentanément dans leurs foyers. Celte
mesure s'explique, comme le fait remar
quer la Latrie, par la nécessité de complé
ter l'instruction des hommeset des officiers
depuis l'adoption du nouvel armement. Si,
comme nous en avons la conviction, l'opi
nion publique en France est favorable la
paix nous ne croyons pas que le gouver
nement impérial soit assez mal inspiré
pour rompre en visière au sentiment géné
ral en imprimant sa politique des ten
dances agressives.
Pour le moment, toutes les préoccupa
tions se concentrent de plus en plus sur
la prochaine lutte électorale.
L'égalité civile vient d'obtenir un nou
veau succès en Suède, où elle a eu tant de
peine pénétrer. Les membres de la no
blesse, qui avaient conservé jusque dans
ces derniers temps le droit de n'être jugés
que par les cours supérieures, viennent de
renoncer ce privilège, dont la suppres
sion avait déjà fait d'ailleurs l'objet d'un
vote de la Diète. Toutefois, ies concessions
de la noblesse laissent encore désirer sur
un point elle consent se soumettre la
juridiction commune pour les affaires cri
minelles, mais elle se refuse l'accepter
pour les procès civils. Il n'est pas probable
que l'assemblée populaire admette cette
distinction, et c'est ce qui pourrait donner
lieu un nouveau conflit.
Nous avons annoncé, il y a quelques se
maines, que la Porte avait dû faire une
démonstration contre les îles Sporades,
où une certaine partie de la population
manifestait des velléités de s'affranchir de
la domination ottomane. L'apparition de
quelques vaisseaux turcs avait suffi pour
calmer celte effervescence, mais il paraît
s'étaient associés aux orgies populaireset quila
veille, a.aient admiré leur bourreau du lendemain.
Nous o'a.ons pas juger ici ces temps doulou
reux où tous les liens furent brisés, tous les raDgs
confondus, toutes les passions heurtées, cataclysme
effrayant, qui fera pâlir 00s enfants.
Après un horrible blocus de trois mois, le géné
ral comte de Précy, qui a.ait héroïquement défendu
Lyon oootre le génie opiniâtre et méthodique de
Dubois-Crancé, venait enfin d'abandonner la ville
avec deux mille aristocrateset les troupes de la
République commandés par le général Dopet,
ainsi qoe les »iogt-cioq raille réquisitionnâmes de
Coutbon y étaient entrés aux chants de la Car
magnole et de 1'igooble Ça ira. La moitié de la
ville était en ceodre le sol était horriblement
labooré par les vingt mille boulets qui y avait jetés
Dubois-Crancé. Ou ce marchait que sur des dé
combres, et les républicains furent eux-mêmes
obligés d'arrêter l'ioceudie qoi dévorait l'élégante
place Bellecour. C était un triste spectacle; partout
oo sileoce profond; les rues étaieot désertes, les
boutiques ferméestout commerce interrompu
toute communication détruite; la terreur planait
sur les familles. C était comuie une cité morte.
Cou 1 bon avait écrit: v.« vtCTis! et on savait
quelles allaient être les représailles de la sictoire.
que les mécontents n'ont pas renoncé
poursuivre le redressement de leurs griefs
en faisant appel l'intervention des puis
sances étrangères.
Nous avons du gouvernement français
quelques nouvelles de l'Amérique centrale.
Le général Monagas, fils du président de
la république de Venezuela, récemment
décédé, vient d'être investi du pouvoir
exécutif par une décision du Congrès pour
une période qui reste courir jusqu'à la
nomination régulière et définitive du pre
mier magistrat de la république.
Une nouvelle révolution a éclaté le 16
janvier dans la république de l'Equateur.
Le président Espinosa a été déposé, et dès
le lendemain on gouvernement provisoire
s'est installé sans éprouver de résistance.
M. Garcia Moreno a été élu président inté
rimaire. Les différentes provinces de l'État
ont adhéré au nouvel ordre de choses.
NOUVELLES DIVERSES.
Les nommés Bovo et Lapetinacon
damnés mort par la cour d'assises de la
Flandre occidentale le 18 de ce mois, ont
été graciés par le Roi et leur peine com
muée en celle des travaux forcés perpé
tuité.
On écrit de Tournai Mercredi ont
eu lieu la citadelle de Tournai les expé
riences annoncées, en présence d'une foule
considérable de curieux et des autorités
militaires;
A midi, les opérations1 ont commencé
par l'explosion de quatre fournaux qui
avaient pour objet d'étudier les effets pro
duits par la poudre dans certaines condi
tions, et de détruire les galeries souterrai
nes qui entouraient la première enceinte;
ces expériences, qui sont toutes scientifi
ques et appréciées uniquement par les
hommes spéciaux, n'offraient pas tout l'at
trait de celles qui ont suivi, si ce n'est le
Eo effetde son entrée daus la ville, Couthon
avait écrit la Convention
Je viens de créer une commission de Monta-
goards qui aura juger militairement tous les
contre-révolutionnaires. Il existe Lyon trois
classes bieo distinctes
i* Les riches coupables; a* les riches égoïstes;
5* les ouvriers ignorants.
Il faut guillotiner les premiers et détruire leurs
maisons faire contribuer impitoyablement les
secoods, et dépayser les derniers.
En réponse celte lettre, la Convention rendait
le décret suivant
La ville de Lyon sera détruite.
La noovellecité preodra le nom de Commune-
Affranchie.
Sur les débris de Lyon sera élevé 00 monument
où on lira
Lyon fit la guerre la libertéLyon n'existe
plus.
A la suite de ce foodroyaot arrêt, la Convention
nommait pour exécuteurs de ses vengeaoces, et
pour répréseotaots auprès de la cité maudite, le
féroce Collet-d'Herboisancien acteur sifflé
Lyon Maribon-Montant et Foucbé (de Nantes)
trinité infernale, qui devait outrepasser sa mission
exterminatrice.