D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Samedi 3 Avril 1869. J\o 5,374. Y PUES. 52me Le Corps législatif de France a terminé avant-hier le débat en parties doublés sou levé par un membre de la majorité et par un membre de l'opposition au sujet des manœuvres électorales. Nous avons dit que M. Jérôme David avait retiré son inter pellation après quelques paroles de M. Rouher. Le ministre d'Etal s'est borné faire observer que le corps électoral fran çais est trop nombreux pour donner prise la corruption, et qu'il n'y a aucune raison d'appliquer le décret de 1852 plus sévère ment qu'il ne l'a été jusqu'ici. La seconde interpellation, celle de M. Picard a rouvert le débat abandonné par M. Jérôme David et le député de Paris a porté la tribune les griefs et les dolé ances de l'opposition. Deux membres de la majorité, MM. Granier de Cassagnac et Mathieu, ont répondu ces attaques; puis M. Jules Favre, intervenant son tour dans le débat, a critiqué d'une manière très- acerbe les pratiques électorales du gouver nement. C'est le ministre de l'intérieur qui a ré pondu au discours de l'orateur de la gau che. et il a exposé, celle occasion, la con duite que le gouvernement tiendra l'é gard des candidatures officielles dans les prochaines élections. S'il croit devoir se mêler la lutte, c'est uniquement, a dit le ministre, cause des promesses que l'op position fait aux populations quand une réduction d'impôts et la diminution de l'armée; mais il ne combattra pas certaines candidatures qu'il eulcomballues autrefois et il respectera toujours dans ses choix les liens anciens existantentrelescandidats et leurs électeurs. Après un discours de M. E. Ollivier, l'ordre -du jour sur l'interpellation de M. Picard a été adopté par 157 voix contre 47. C'est lundi prochain que les Corlès es pagnoles aborderont la discussion du pro jet de constitution. De grandes incerti tudes continuent planer sur la question dynastique. Nous trouvons dans une correspondance allemande la relation d'un fait qui prouve combien peu la Prusse peut se flatter d'a voir conquis les sympathies de ses nou veaux sujets du Hanovre, lin ordre supé rieur venu de Berlin avait prescrit de pas ser en revue dimanche dernier Miinder (Hanovre) tous les hommes de la réserve du 10' corps d'armée qui venaient d'être appelés sous les drapeaux. Le commandant prussien chargé de l'inspection crut devoir laire aux hommes une petite allocution. 11 leur dit que le Roi et la patrie auraient bientôt peut être be soin d'eux, que l'on comptait sur leur fidé lité et leur bravoure, et qu'il ne serait pas impossible que sous peu ils fussent appelés entrer en campagne contre l'ancien en nemi héréditaire de l'Allemagne, contre lequel leurs aïeux ont combattu sous Wel lington; en un mot, contre la France. A peine l'officier prussien avait il ter miné sa harangue, que tons les hommes présents,au nombredeplusieurs centaines, sp mirent crier de toute leur force «Vive la France! Le gouvernement prussien peut con clure de ce fait, qui n'est pas isolé, que sa popularité n'a fait aucun progrès, et qu'en cas de guerre avec la France il ne doit pas trop compter sur l'appui des Hanovriens. Voici le programme des morceaux d'har monie qui seront exécutés le dimanche 4 avril, midi, aux Halles, par la musique du 10* de ligne, sous la direction de M. Walhain Ou lit dans la Feuille d'Ostende La plus grande animation n'a cessé de régner depuis PAGATEÏÏ FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. LES DEUX CEUX ONZE. (Suite et fin. Voir notre dernier numéro.) Lorsqu'une heure sonna, au bourdon de l'Hôtel- de-Ville Çollot, d'un geste impatient, donna |e signal du départ. Alors toute la colonoe s'ébranla; quelques adieux se firent de loin et par signe, et bientôt on u'entendit plus, sur la place des Ter reaux, que quelques voix avinées qui chaulaient la Carmagnole. Point de pitié pour les aristocrates, ils mour ront |ons! il faut en purger la patrie entends-\u bien citoyenne? criait le représentant Maribon a Mm* de Senzet, qui, avec son enfant, l'implorait h genoux les mains jointes et avec une voix p|ejne de larmes. Ton père mourra, |e dis-je, je ne veux plus l'entendre. Maiscitoyen représentant ce n'est Pa* grâce que je vous demande, tuez-le si «pus voulez, mais jugez le. Juger! toujours juger! la commission se fa tigue et s'eDnuie; et puis, ton père est coupable, nu jour de plus ou jour de moins, qu'est-ce qqe cela peut te faire Mon père coupable! dites vous, et de quoi D'avoir trop aimé ses eqfauts, d'avoir envoyé son fils contre l'ennemi de la patrie, d'avoir adressé dix mille livres la Convention pour les besoios du people? et c'est être coupable, cela! Mais ou l'a vu pleurer et iusolter les sans- culottes lorsque too mari est mort guillotiné, il y a quinze joors; est-ce que tu as pleuré, toi A cette questioo inouïe, Mm' de Senzet tomba b la renverse; une agitation nerveuse s'empara d'elle, et Maribon, presque ré; entant du mot barbare qu'il Venait de prononcer, s'empressa de la relever et de lui faire respirer des sels placés su; la chérainée. Relève-toi donc, citoyenne; je n'aime pas te voir ainsi suppliante mes genoux. Oh, de grâce, encore, çitoyensuspendez l'exécution; tenez, signez un mot, allons, par pitié mon père sera jugé, vous verrez alors! ou bien voulez vous que je meure sa place, moi Tu es folle; allons donc, toi mourir ne vas pas dire cela devant Collot-d'Herbois, il te pren drait au mot. Eb bien signez donc alors; mon père marche toujours, il approche, il ne faut pas on quart d'heure pour allervous ne le savez donc pas ci toyen! Et la pauvre femme, hors d'elle-même, présentait la plume au tribun indécis, pendant que son enfant insoucieux, inattentif, jouait avec ou épngpeul, dans un coin de l'appartemeot. Un instant, Maribon ému, uon de pitié, mais je ne sais de quel sentiment qui lui inspiraitmalgré loi, cette jeune femtue, saisit la plorne et s'apprêta écrire, mais, comme honteux de sa faiblesse, il se leva brusquement, brisa la plume, et se promena grands pas dans la chambre. Allons citoyenne, va t'eq, tq D'obliençbas rien du moi. Sors, te dis je! CHRONIQUE JUDICIAIRE. COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE. Affaire 4e Salut-Genois. Pr&sideDce d? M. De Kiçh.mak, conseiller la çour d'appel de Gand. Audience du i" avril. M. le substitut, requiert coDtre les quatre ac cusés l'application de la loi. Les défenseurs déclarent s'en référer la sa gesse de la cour. VaodeputieVan Ovçtscbelde et De Poorter déclarent n'avoir rien dite. Virginie Takkens proteste avec force de son innocence, La cour se rçtiie pour délibérer sut l'applica tion de la peine. L'arrêt condamne Vancfcputte 12 ans de travaux forcés, la femme Takkeos i5 ans de la même peine, Vao Overschelde a îçr ans de la même peine et De Poorter a 5 ans de réclusion. M-le président. Accusés, vous avez trois jouta pour «;oos pourvoir en cassation, MM. les jorés, je vous remercie du soin avec lequel vous avez rempli votre lâche. i* Marche. FFinter. 2* Ouverture de Martba. Flotow. 3* Pot-pourri de Zampa. Herold. 4* Valse des Valses. Strauss. NOUVELLES DIVERSES. Ob non oh non je vous eu prie, écoutez- moi! et ses yeux cherchaient h adoucir le tigre... un mot, uo seul! Mariboo, hors de lui, vint se rasseoir son bureau. Ecoute: jurerais-ta de devenir ma femme, si j'accordais ce que tu demandes et si je rendais top père h la liberté? Ob ouicitoyen, je vous épouserai, s'écria- t-elle dans l'exaltation de la douleur et de la piété filiale, je vous suivrai partout, je serai républicaine. Enchanteresse va tieusvoici ce que ma mère n'aurait pas obtenu Elle arracha de sa main l'heqreox billet enleva sou enfant, sortit et disparut, Le cortège avait contiaué sa marche mais len tement et sttuq cesse arrêté par des Ilots de peuple qui courait h une fête car pour le peuple de la terreqr tout massacre était up passe-terpps. Rendons justice celui d'aujourd'huiil pime les émqtiops. Riais fictives seulement il y a améliorations, quoi qp'on dise. Arrivés sur le pont Morand les bourreaux craignant qu'il ne leur mauquât ppe victime, firent faire hqlte a la colouoe. Par uo singulier hasard, au lieu de deux ceut sept inscrits sur l'ordre d'exé- cqtiou il s'eo troma deux ceut neuf li la cl^aîue. En gens scrupuleux et bien appris, les exécuteurs (Jépêchùreot une urdonnance Collot-d'Herbois, pour lui demander ce qu'il fallait faire de ces deux intrus. A cette nouvelle, le bideux conventionnel partit

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1