D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Samedi 10 Avril 1869.
N® 5,376.
REVUE POLITIQUE.
La discussion du budget se continue
sans incidents notables au Corps législatif
français. Dans la séance d'avant hier la
Chambre s'est occupée de plusieurs ques
tions de détail se rapportant au mode de
volation. Toute une série d'amendements
présentés par l'opposition ontété repoussés.
La question financière est l'ordre du
jour en Angleterre comme peu près par
tout. L'expression présenté hier la Cham
bre des communes par M. Lowe fait espé
rer un excédent de recettes assez considé^
rable pour l'année courante c'est le fruitj
des économies introduites par la nouvelle
administration Par contre, les comptes de
l'exercice précédent soldent en déficit, par
suite des frais de l'expédition d'Abyssinie.
Le chancelier de l'Echiquier vient de pro
poser de diminuer d'un centime l'impôt
sur le revenu et de remettre en vigueur la
taxe sur le blé. Voilà une mesure qui ne
sera pas accueillie avec satisfaction par le
peuple.
Les journaux anglais s'étonnent de la
réception assez froide qui a été faite au
prince Arthur en Irlande. Ils croyaient la
réconciliation de l'île sœur achevée. Qui
sait L'Irlande attend peut être pour faire
éclater sa joie que les promesses de l'Au-
gieterre soient devenues des actes.
Le bruit a couru, il y a quelques jours,
que la Prusse ne paraissait pas éloignée de
renoncer aux traités d'alliance offensive et
défensive conclus par elle il y a deux ans
avec les Etats de l'Allemagne au Sud. Ce
bruit, qui avait du reste rencontré peu de
créance, a été l'objet de démentis énergi
ques, particulièrement de la part de la
presse prussienne. Le Mémorial diplomatique
assure néanmoins qu'en dépit de toutes
les dénégations, ce bruit n'était pas abso-
lument dénué de tout fondement.
LES DEUX PORTRAITS DE FAMILLE.
Les nouvelles d'Espagne sont mauvaises
pour le gouvernement et font presentir la
prochaine entrée en campagne du parti
carliste. Le dévouement de l'armée au nou
vel ordre de choses est plus douteux que
jamais, et l'on s'attend des pronuncia-
mientos militaires. Le mécontentement
est, du reste, général.
S'il n'y a plus de juges Berlin on en
trouve encore en Italie, où malgré de con
tinuels remaniements, la magistrature
donne encore de loin en loin des preuves
d'indépendance. Le dernier mandement
de l'évêque d'Ivrée ayant déplu l'autorité,
le procureur du roi en ordonna la saisie.
Pour frapper l'imagination des peuples,
juge de paix, carabiniers, agents de la ques
ture, tout un monde de police fut aussitôt
mis sur pied; on procéda avec apparat
une perquisition minutieuse l'évêcbé
chez les curés, chez les moindres desser
vants, le mandement incriminé fut saisi,
étouffé. La chambre des mises en accusa
tion, chargée de prononcer sur la validité
de ces poursuites vient de déclarer, la
grande colère du procureur du roique le
document incriminé ne contenait rien de
contraire aux lois, et elle a ordonné le res
titution des exemplaires saisis!
La chambre de commerce de Charleroy,
saisie d'une proposition conçue dans îe
sens d'une union douanière avec la France,
l'a rejetée l'unanimité de ses membres,
y compris l'auteur de la motion.
YPllttS.
Voici le programme des morceaux d'har
monie qui seront exécutés le dimanche il
avril, midi, aux Halles, par lamusiquedu
10'de ligne, sous la direction de M. Walhain:
i* La Royale Belge. Biot.
M8' l'évêque de Bruges vient dénommer
curé Avecappelle M. Jules Van Liere,
professeur au collège de Courtrai.
Le Roi Léopold II a accompli hier sa 54"
année. Sa Majesté est née au palais de
Bruxelles le 9 avril 1835.
L'affaire de M. le vicaire Van Eecke
sera appelée devant le tribunal correc
tionnel de Courtrai dans la première quin
zaine de ce mois. C'est M" Soenens, ancien
membre de la Chambre des représentants,
qui sera chargé de la défense du vicaire.
On écrit de Bruxelles l'Avenir natio
nal Le gouvernement français s'est ému
du projet de choisir Ostende au lieu de
Marseille comme lieu de débarquement
des malles-postes pour l'Orient. Uue confé
rences internationale avait été convoquée
ce sujet Florence pour le 3 avril. Il
s'agissait de choisir entre les deux ports et
d'examiner le plan d'une ligne directe de
navigation entre Brindisi et Ostende.
Des dispositions peu favorables pour
Marseille semblaient dominer chez la plu
part des puissances qui devaient se faire
représenter Florence. Le cabinet des
Tuileries, instruit de ces préventions, a
réussi a faire ajourner la rnnf«s*«ace pro
jetée, qui ne se tiendra que l'année pro
chaine Stuttgart.
Une nouvelle édition du mort vivant
vient de se produire Charleroy. Voici ce
que raconte l'Union
Un cas de résurrection vient de se pro
duire en notre ville.
La presse locale annonçait lundi le décès
de Mathieu Clausen le chanteur de rues.
L'infortuné avait disparu depuis quatre
jours la suite d'une scène conjugale son
cadavre avait été repêché dimanche soir
dans la Sambre, en état de décomposition
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
(Suite et fia. Voir notre dernier numéro.)
Le costome on peu suranné de M. et Mm* Hubert
excite la gaîté de l'assemblée; on De pense point
qu'ils sont là et qu'ils pleurent.
L'un des rieurs met son enchère an plus vil
prix, et les portraits vont être adjugés, son
grand regret, lorsqu'on peintre connu daDS le
quartier, s'écrie A dix mille francs les deox
portraits vingt mille, dit sur-le-champ on
autre peintre; trente mille... qoarante
mille. Ici les enchérisseurs s'arrêtent, et les por
traits sont délivrés au dernier pour la somme de
4o,ooo francs.
Hubert, sa femme et Looise croient que c'est
une nouvelle insulte; l'assemblée est dans le plus
grand étoonement. Le peintre possesseur des por
traits, prend la parole, et dit Pauvres igoo-
rants! vous vous moquez de ce dont vous ne con
naissez pas le prix. Sachez donc que ces deux por
traits sod d'un peintre fameux, dont les ouvrages
sont très-rares, et qui n'existe plus. A ces mots,
il s'éloigoe, emportant les deux chefs d'oeuvre dont
il vient de faire l'acquisition.
Voila done Hubert deux fois plus riche qu'il
2* Ooveriore de Bealrice di Tenda. Bellini.
3* L'Oiseau Bleu, polka pour flûte. Walhain.
4* Bouquet (grand pot-pourri). Strauss.
ne l'était avant sa catastrophe; il peot satisfaire
ses créanciers et continuer avantageusement sou
commerce. Ces bonnes gens sont dans la joie qui
leur eût dit qu'ils possédaient chez eux tant de
richesses? Ces deox portraits, dans le temps, ne
leur avaient coûté que douze francs chacun; encore
avaient-ils eu le cadre par-dessus le marché. Ce
pendant, dit Hubert en regardant sa femme, je ne
puis m'empêcber de regretter le tien. Ah ré
pond Mma Hubert, si nous avioDsété plus riches!.
Louise partage la joie de ses parents son ma
riage peut se renouer le père de Charles est re
venu voir ses voisins. Oq l'a d'abord assez froide
ment reçu mais huit jours se sont peioe écoulés
que les voeux de Louise sont comblés.
Le lendemain de la noce, Hubert dit 'a sa femme
et sa fille Il me vient uoe bonne idée Voilà
plus d'un mois que nous ne sommes allés voir M.
de Lisban, et que oous n'avoos entendu parler de
lui il faot le surprendre allons nous-mêmes loi
annoncer le mariage de Louise je connais sou
cœur, notre booheor loi fera plaisir, a M™' Hubert
est enchantée de cette idée Looise rougit elle se
souvient de sa lettre restée sans répoose. a Qu'i-
rions-noos faire chez lui se dit-elle notre pré
sence ne loi reprochera-t-elle pas l'oobli daos
lequel il nous a laissés? Il doit la vie mes patents
et les laissait mourir de faim Comment me prê
ts OMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
NOUVELLES DIVERSES.
semer chez lui Quelle situation quel embarras
pourra-t-il soutenir ma pre'sence Louise m'a
cru meilleur que je ne suis, dira-t-il en lui-même
et maintenant Looise sait que je ne sois qu'un in
grat.
Elle emploie touteson éloquence pour détourner
ses parents de ce voyage mais, comme elle n'osa
parler de la lettre écrite l'insu et contre la vo-
looté de sou père, ses raisoos ne sont pas goûtées
Hubert et sa femme se foot uu grand plaisir de
surprendre M. de LisbaD, et Louise est bien forcée
de tes suivre.
La petite famille arrive bientôt la terre do
comte Hubert demande le voir on lui dit
qu'il le trouvera seul dans son cabinet il monte
avec sa femme, sa fille et son gendre, et ils pénè
trent sans peine jusqu'à M. de Lisban, qui les ac
cueille avec l'air du plaisir, mais cependant avec
un peu de contrainte et d'embarras.
Venez dans le salon mes amis leur dit - il
venez, nous y causerons pins notre aise que dans
ce cabioet. Pourquoi cela dit Hubert lors
qu'on est avec des personnes que l'on aitue, je
pense que l'appartement n'est jamais trop petit.
Le comte n'ose insister il demande an bon
Hubert des nouvelles de sa sauté de ses affaires
comme s'il les ignorait, et lui reprocha sa longue
abseoce: «Quelle fausseté! dit Louise eu elle-même.