D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Mercredi 14 Avril 1869. j\o 5,377. REVUE POLITIQUE. La Chambre des représentants est ren trée de ses vacances de Pâques et abor dé la discussion générale du budget de la guerre pour l'exercice courant. Le Bien public a reçu de Rome, sous la date du dimanche il, un télégramme ainsi conçu Samedi soir, S. S. le Pape a visité la basi lique de Latran où il y avait adoration per pétuelle. Le Saint-Père a été l'objet sur tout le parcours d'un accueil enthousiaste. La coupole de l'église était illuminée. Aujourd'hui, fêle jubilaire de Pie IX, cent mille personnes remplissaient les vastes nefs de Saint-Pierre. Le Pape a cé lébré une messe basse et a distribué en suite la sainte communion pendant une demi-heure. Les communions ont ete in nombrables la chapelle du Saint Sacre ment. A Gand, Bruges, Liège, Tournay, Namur, ce sont NN SS. les évêques qui ont officié pontificalement. Dans toute la Belgique, en un mot, ce n'a été qu'un con cert de dévotion et de prières en l'honneur de l'immortel Pie IX, du Père des Pères et du plus saint des Ponlifès. Chaque paroisse a tenu célébrer avec autant d'empresse ment que de ferveur le jubilé sacerdotal du bien-aimé Pasteur des Pasteurs. La fête du 11 avril nous rappelle une circonstance bien louchante et ayant direc tement rapport avec l'oldination sacerdo tale du Saint-Père. Nois avons recueilli ces détails dans une biographie de Pie IX, et l'auteur les tenait d'un personnage im portant ayant vécu dans l'intimité de Sa Sainteté avant son élévation au siège pon tifical Pie IX, dans sa jeunesse, était sujet aux accidents d'une maladie très grave; ces accidents paraissaient et étaient en effet unobstacleinsurmontahle pour sa vocation au sacerdoce. Il avait, du reste, été envoyé Borne pour faire ses étudeset recom mandé très particulièrement au Pape Pie VII, avec lequel sa famille avait des liens de parenté. Avant de recevoir le sous-diaconat et de prendre un engagement irrévocable, le jeune Mastaï vint trouver Pie VII et lui exposa avec douleur les tristes inquiétudes que lui donnait sa santé. Le saint Pape lui répondit Mon fils, ayez confiance, priez la sainte Vierge, et avancez toujours, Le jeune lévite avança, sur la parole du vénérable Pontife, et reçut successive ment le sous dioconat et le diaconat; mais, malgré les assurances de Pie VII et l'admi rable docilité du pieux jeune homme, les accidents de cette terrible maladie ne fu rent ni moins nombrux ni moins graves. Huit jours avant l'ordination sacerdo tale en avril 1819et la veille d'entrer en retraite pour s'y préparer, le jeune Mastaï vint trouver le Pape, lui exposa de nouveau le fâcheux état de sa santé et l'impossibilitéoù ilsetrouverait de célébrer la sainte messe. Pie VII lui répondit: Mon enfantayez encore confiance recomman dez vous toujours la sainte Vierge, com mencez aujourd'hui une neuvaine en son honneur, nous la ferons ensemble. En même temps, faites paisiblement votre re traite recevez en paix l'ordination, dites votre première messe avec joie, et vous verrez que tout ira bien. Mastaï s'en alla tout consolé, repassant ces douces paroles dans son cœur, en des cendant les escaliers du Vatican. Il entra un moment Saint-Pierre, et alla bénir Dieu sur le tombeau des saints Apôtres, puis il fit sa neuvaine et sa retraite reçut le sacerdoce, célébra sa première messe au milieu des larmes de sa piété et de sa re connaissance; et aujourd'hui cinquante an nées se sont écoulées depuis, sans qu'il ait jamais éprouvé le moindre ressentiment de la terrible maladie qui l'avait si cruel lement éprouvé. On sait le reste il fut successeur de Pie VII au siège d'Imola, et il devint Pie IX, successeur de Pie VII et de Saint-Pierre au Saint-Siège de Rome. Nous trouvons dans la Cloche des détails très-circonstanciés sur l'enquête laquelle a été soumise la jeune Louise Lateau Deux expériences extrêmement inté ressantes ont été faites sur la stigmatisée de Bois-d'Haine en présence de plusieurs savants médecins, parmi lesquels un des professeurs les plus distingués de l'Univer sité de Liège. Disons d'abord que l'écoulement de sang et l'extase avec toutes les circonstances telles que nous les avons apportées dans un précédent numérose répètent toutes les semaines avec une précision mathéma tique. Tous les Vendredis du carême le sang a coulé de toutes les plaies la fois des deux mains, des deux pieds, du côté gauche et de la tête autour de laquelle on remarquait des traces ressemblant aux piqûres d'une couronne d'épines. On se rappelle qu'à un moment de la journée l'extatique se jette terre et y reste une heure et demie les bras étendus, de manière former avec la tête et le reste du corps une croix très-régulière. La première des deux expériences que nous voulons signaler l'attention des sa vants est celle-ci Pendant que la stigmatisée, toujours en extase, est couchée la face contre terre, la tête un peu inclinée sur la droite, de ma nière qu'il lui est tout fait impossible de voir sa main et son bras droit, on lui sou lève la main et le bras et ils retombent aussitôt par leur propre poids. C'est natu rel; mais on lui met dans la main un petit crucifix en bois ou en cuivre on la soulève de nouveau et celte fois ci le bras et la main tenant le crucifix restent soulevés aussi longtemps qu'on y laisse le crucifix; aussitôt qu'on i'ôte, le bras et la main re tombent. Un des médecins présents propose la contre-épreuve au moyen d'un clef ou d'un simple morceau de bois ayant peu près le même poids et l'extrémité infé rieure la même forme que le crucifix. On donne l'extatique ce morceau de bois ou la clef en main, on élève la main, on lâche, et la main et la clef ou le morceau de bois retombent l'instant. Mais voici ce qui est encore plus extraordinaire on fait subir au bras et la main de la prosternée une torsion jusqu'à la dernière limite du possi ble pour r.e pas les disloquer. On conçoit que du moment où l'on abandonne ces membres eux-mêmes, ils reprennent immédiatement leur position naturelle. On répète l'opération et quand le bras et la main sont tordus, comme nous venons de le décrire, on y glisse de nouveau le cruci fix et le bras et la main restent immobiles dans cette position naturellement impos sible. PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. La difeossioD du budget se poursuit rapidement au Corps législatif de France. Les débats politiques pont épuisés, et l'on peut déjà considérer la session comme moralement close. Dans le camp de l'oppo sition comme dans les rangs de la majorité, l'at tention se porte de plus sur les préparatifs de la prochaine lutte électorale. Toutefois, la séance d'a.ant hier a été marquée par no incident qui complète la démonstration pa cifique que le gou.ernement impérial a cru de.oir faire au Sénat par l'organe du maréchal Niel. Ré pondant aux observations de M. Picard, le ministre de la guerre a repoussé l'idée que l'administration militaire prendrait des mesures en vue d'une pro chaine campagne, et il eu a donné pour preuve que les soldats apparteuant la deuxième série du contingent avaient été renvoyés dans leu-s foyeis. On ue parle plus en Espagne que de l'entrée en campagne des partisans de don Carlos. Déjà qnel- qoes coups de feu ont été échangés la Seo de Ur- gel entre une baude carliste et quatre compagnies envoyées eu toute hâte par l'autorité militaire. Le gouvernement est resté maître du terrain. A Gre nade et sur d'autres points de iLy a eu des mouvements dans le même s ses es carmouches ne sont que le préInde d'ue grande levée des boucliers. C'est du i5 au 20 avril, dit Imparcial de Madrid, que les Espagnols répan dus sur la frontière doivent faire leur eotrée. Ils «ut de i'or, des fusils, et Martinez les commande. Martine?, est un militaire qui a servi la France comme xonave. se distingué daus la guerre de Cri mée et a réussi se faire nommer colonel. Don Carlos de Bourbon, voulant l'employer sa cause, lui aurait donné le titre de général. La question de la résiliation des traités militaires conclus par la Prusse avec les Etats du Sud s'agite encore de l'autre côté du Rhin, et plusieurs jour naux importants, même Berlin, s'accordent considérer l'annulation de ces conventions comme une éventualité désirablepo r l'Allemagne. On se préoccupe beaucoup aux Etats-Unis de la situation de l'île de Cuba, vis-à-vis de l'Espa gne. Les Américains n'ont jamais cessé de manifes ter pour celte magnifique colonie espagnole les p!os vives sympathies et de diriger de ce côté leur ambition intéressée. Depuis le commencement de l'insurrection qui règne dans l'île la presse des Etats-Unis a soin d'entretenir ces sentiments et ces désirs qui se sont réveillés plus ardents que jamais. Des motions ont même été présentées daos le Congrès afin d'eogager le gouvernement de I Union reconnaître l'indépendance de Cuba. LA STIGMATISÉE DE B0IS-DM1 AINE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1