D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Mercredi 21 Avril 1869. j\o 5,379. LA FOLLE DE SALINS. Y PRES. PAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Le Constitutionnel de Paris croit devoir mettre le public en garde contre les pro portions exagérées que certains journaux donnent aux pourparlers franço belges: Dans ces récits, dit le journal officieux côté des renseignements exacts, mais offrant peu d'intérêt, il s'en trouve de très- inexacts et de nature égarer l'opinion sur l'esprit et la tendance qui président aux pourparlers des deux cabinets. Corn- menlen serait il autrementdans une affaire où des intérêts majeurs sont engagés et qui a pu se heurter un instant des suscepti bilités nationales toujours plus difficiles exciter qu'à apaiser? Le gouvernement français, nous en avons la conviction, fera son devoir il ne laissera ni compromettre des intérêtssérieuxniaffaiblirson prestige; il ne se laissera aas aller davantage aux inspirations de cet x qui voudraient tirer parti de tout inc' ent qui surgit dans la politique géné^^iour troubler la paix de l'Lurope^^^^^Bfe> .es chemins de uestion politique ce caractère, quoi feuilles. De part et ,vec calme et dans le ceci doit suffire au répétons ne saurait as- rgarde contre les bruits alarmants répandus par une partie de la presse. Les journaux de Derlin nous apportent le compte rendu du débat sur la motion des nationaux libéraux concernant l'insti tution d'un ministère fédéral, débat qui s'est terminé, comme on sait, par une sorte de satisfaction de forme accordée aux au teurs de la motion. Ce qu'il y a de plus instructif dans ce débatc'est l'argument commun dont se sont servi les partisans et les adversaires de la motion; les uns et les autres ont signalé comme le but pour suivre l'achèvement de l'unité allemande. fer belges n' et elle ne qu'en disen( d'autre, on désir de s' public qui, sez se tenir' (Suite et fin. Voir notre dernier numéro.) Amédée écooia ce récit a«ec on «if intérêt; mais dans ses yeux qu'humectaient des larmes d'attendrissement M. Desperrois chercha vaioe- tnent 'a voir briller une larme d'espéraoce. Araédée demanda encore si la folie de Mm* Do- cange o'avait pas été quelquefois interrompue par one apparence de retour la raison. M. Desperrois répondit négativement, et lui parla cette occa sion des crises qui se manifestaient chaque mois, saus apporter aucon changement dans son état. Ces crises-là, reprit Amédée, seraient peut- être one planche de salut, si votre belle-mère était plus jeune, ou si son mal était moins io«éiéré mais, je dois voos le déclarer francbemeot, tout ce que vous venez de me dire me laisse peu d'espoir; il j a malheureusement des limites qu'il n'est pas doooé la science humaine de franchir, M. Desperrois était consterné Pauvre Cornélie! dit-il en soupirant; ma démarche aoprès de «oos avait porté déjà quelque consolation dans son âme; elle vous attendait comme Les nationaux libéraux voulaient offrir au Sud la perspective d'un ministère respon sable, comme une attraction de plus. M. de Bismark a soutenu au contraire que l'institution d'un tel ministère amènerait des complications qui retarderaient l'uni fication finale. Le nouveau Parlement hongrois se réu nit aujourd'hui. Après la vérification des pouvoirs et la constitution des bureaux, la session sera le 24 par un discours de l'Em pereur. Une dépêche de Lisbonne nous a révélé hier combien la situation s'aggrave en Portugal. Il y a peu de temps, des troubles éclataient sur plusieurs points du royaume ils avaient pour cause ou pour prétexte,de nouveaux impôts. Depuis lors une crise ministérielle et l'atteinte portée la représentation natio nale par une loi qui diminue le nombre des députés sont venues fournir encore un ali ment l'effervescence des esprits. Les am bitieux ont saisi ce moment pour agir sur l'armée, espérant la détourner de ses de voirs et la faire servir leurs projets. Ces coupables menées n'ont pas été stériles. Des détachements de troupes désignées pour aller tirer vengeance au Mozambique du massacre de soldats portugais se sont soulevés et ont refusé de partir. La répres sion a été prompte. Malheureusement, on annonce en même temps que des troubles viennent d'être signalées Mafra. M. Théodore Ceriez, peintre de genre, a exposé, au local du Cercle artistique et littéraire, une nouvelle œuvre due son pinceau et destinée figurer la prochaine Exposition de Bruxelles. Cette toile, de 35 centimètres de haut sur 60 de large, repré sente les Apprêts delà Pantomime. Pierrot, le principal personnage du ta bleau, se fait blanchir la face par une no sauveur; et vous De répondez ces avides ques- tioos que par un aveu d'impuissance! O mon Dieu! comment supportera-t-elle ce dernier coup? Je vous eo conjure, monsieur, ménagez sa faiblesse; no si crnel arrêt, brusquement annooeé, la tuerait, j'en ai la conviction. Four elle du moins mes efforts ne seront peut-être pas inutiles; car c'est elle que nous de vons chercher guérir; il faut combattre cette mé lancolie dont vous m'avez parlé, et qui la minerait insensiblement; laissez moi faire, et permettez-moi seulemeotderesterquelqoes juurs au milieu de voos. M. Desperrois remerciait Amédée eo lui serrant la main avec effusion, lorsque Cornélie entra; elle portait sur ses br3s sa petite Marie, alors âgée de dix mois, qu'elle abandonna un moment aux ca resses de soo père, et sur laquelle son orgueil maternel appela bientôt l'attention du docteur; c'est uo besoin pour toutes les mères de parler de leurs enfants et de les faire admirer. Niais ce qui frappa surtout Amédée ce fut la prodigieuse ressemblance qu'il remarqua eotre Cornélie et sa fille. Son esprit parut même forte ment préoccupé partir du momeor où il eut fait cette observaiioo. Cependant il n'ooblia pas ce qu'il avait promis a M. Desperrois; saos tromper danseuse (2* personnage); il s'y prête de la meilleure grâce du monde, son air résigné, sa pose forcée dénotent de sa part une grande soumission sa Dame. Tant est grande la déférence qu'il lui porte que, dans la crainte de lui brûler les doigts, Pierrot a bien soin de tenir son brûle- gueule l'écart. La danseuse, jeune, forte et jolie femme, semble prendre cœur de bien s'acquitter de sa tâche. Habituée blanchir son ami Pierrot, elle vaque cette besogne avec un sérieux imperturbable. Une soubrette (3' personnage) complète le groupe du premier plan. Elle regarde Pierrot avec intérêt mais non sans mali gnité; un sourire mal dissimulé erre sur ses lèvres. Du côté droit du tableau, le Cassandre (4' personnage), affublé en costume Louis XV, ouvre demi le rideau qui dérobe la scène et voit s'il pourra bientôt annoncer Pierrot. Ses regards perçants semblent guetter une proie. Le rideau ainsi entr'ouvert laisse voir une partie de la scène où un artiste, taillé en Hercule, harangue un auditoire ébahi. Un effet de lumière d'une vérité saisissante éclaire celte partie du tableau. Non loin du Cassandre et sur le premier plan, une insouciante petite fille (5e per sonnage) s'amuse apprendre des tours un lapin. Mais l'animal, trouvant sans doute que l'enfant lui tire trop les pattes, semble en détournant la têtene pas se prêter de bonne grâce aux instructions de sa jeune maîtresse. L'endroit qu'occupent les cinq person nages que nous venons de mentionner contient l'ameublementdessaltimbanques: vêtements appendusen désordre, affiche demi déchirée, miroir brisé, trompette, bagages pêle mêle, tambour, chandelier renversé, table avec l'indispensable bou teille d'amer, jeu de cartes pour l'escamo teur, culotte d'arlequinhibou et cage positivement la jeune femme, il évita de prononcer une seule parole qu il put jeter le découragement dans son esprit, et il parvint la maintenir quelque temps, sinoD daos uoe confiance entière, au moins dans un doute qui ne fermait pas encore toute entrée l'espérance. Plusieurs jours s'écoulèrent pendant lesquels Amédée semblait avoir abdiqué le caractère grave et réfléchi de sa profession pour s'abandonner aux charmes des causeries intimes de la famille. Un soir, on était allé, sur sa proposition, respirer l'air embaumé d'une petite prairie attenante an jardin de M. Desperrois. A la chaleur énervante du jour avait succédé une brise légère dont la fraîcheor stimulante faisait éprouver l'esprit comme au corps ud bien être indéfinissable. Cornélie et soo mari, séduits par la conversation vive et spirituelle d'Amédée, ne s'apercevaient poiul de la fuite ra pide des heures, et la Duit était verni que personne n'avait encore songé donner le signal de la re traite. Un seul etre se montrait, comme d'ordinaire indiffétent tout ce qui l'entourait, c'était M"1» Ducange qui s'était machinalement laissé trans porter dane son fauteuil sans témoigner ploj de joie ni plus de répognance que si on l'eût aban donnée seule la maison,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1