L'apparence de la campagne est des plus belles. Le seigle, dont on se plaignait quelque peu, a repris complètement; le froment se présente, fort bien. Aussi pou vons nous dès présent espérer une très bonne récolte cette année. Le colza en relard cause du temps aride de ta der nière quinzaine de mars, a repris énormé ment depuis quelques jours. La plante se développe rapidement et la floraison se fait dans les conditions les plus favorables. Il est donc présumer que, sauf accident, nous aurons une pleine récolte de grains. Les champs de fourrage sont magnifiques. Les semailles d'avoines, féverolles, vesces, pois, se sont faites dans de très-bonnes conditions. La plantations des pommes de terre est aussi très avancée, on y travaille activement. Nos jardins potagers présentent un très- bel aspect. Les nouveaux légumes sont abondants et arriveront sous peu, large ment alimenter nos marchés. Toutes nos récoltes en un mot, se trouvent dans les conditions les plus avantageuses. Lundi, vers il heures de la nuit, la voûte du Pont aux Pommes, Gand, s'est affaissée tout coup et est tombée dans la rivière. Plusieurs barquettes qui se trou vaient sous le pont, et qui servaient de chantier aux ouvriers occupés la démo lition du pont, ont été coulées bas. Déjà dans la soirée, la circulation y avait été interdite et l'autorité avait fait barrer le passage. On suppose que la chute de la voûte aura été provoquée par une brèche qui y avait été pratiquée pendant la jour née. (Bien public.) Le 11 de ce mois, le H. P. De Smet a bien voulu donner une conférence au Cer cle catholique de Terraonde. Le célèbre missionnaire a charmé son auditoire par les nouvelles consolantes qu'il a données sur le progrès du catholicisme aux États- Unis et parmi les pauvres tribus indiennes. En terminant, le R. P. De Smet a annoncé son prochain départ pour l'Amérique Mal gré ses soixante dix ans, il veut revoir ses chers Indiens et continuer se dévouer leur conversion. Que Dieu bénisse son voya ge et ses glorieux mais pénibles travaux. On annonce que le capitaine Van Eeckhout a interjeté appel devant la cour militaire du jugement du conseil de guerre du Brabantqui le condamne quinze jours d'emprisonnement. Il y a six ou sept ans, la maison de Roubaix Oedenkoven et C°, d'Anvers, fut victime d'une soustraction assez considé- Louis XVI n'était pas on ignorant, il avait quel ques connaissances en chimie, et il savait une partie des miracles qu'elle peut opérer. Il recula d'on pas et craignit que sa dignité ne fût compromise si son ministre venait lui citer quelque substance fâcheuse. C'est du sucre de cannes, M. de Maurepas; niais parlous d'autre chose... Le Parlement... Sire, c'est du sucre de betteraves. De betteraves!... Qu'est-ce que c'est que la betterave, monsieur? Sire, dit une petite duchesse qui avait écouté toute cette conversation et qui épiait le moment de se faire rema-quer, Sirece sont de petites tranches rouges de je ne sais quoi, que mes gens font mariner dans le vinaigre et qu'ils mangent dans leur salade. Le roi se prit 'a rire. Sire, dit M. de Maurepas d'on air radieux, la betterave est une racine pivotante, b pétales; elle est commune en France. Monsieur le frère de V. M. l'aime beaucoup, et on en fait do sucre. Cependant cette conversation do roi avec son ministre avait ému toos les assistants. On n'avait pas osé s'approcher, de peur d'être indiscret et de troubler quelque secret d'État; maison n'avait pas perdu un mouvement des deux interlocuteurs. Ou 1 avait vu le ministre montrer au roi sa tasse de café rable. Un de ses commis était parti pour l'Amérique, après avoir fait la caisse un emprunt forcé de 10,000 fr. MM. de Rou baix et Oedenkoven avaient fait depuis longtemps leur deuil de cette perle, quand, leur grande et agréable surprise, ils ont reçu hier une lettre contenant, outre les 10,000 francs soustraits des valeurs pour 4,000 fr.représentant les intérêts du ca pital détourné. (Opinion.) Les organisateurs de l'exposition d'é conomie domestique d'Amsterdam ayant apporté diverses modificaiions au règle ment organique de celte exposition, le Moniteur a cru devoir publier une nouvelle version de ce document, tel qu'il a été ar rêté définitivement. Ce document se trouve aujourd'hui au journal officiel. On écrit de Dusseldorf, 8 avril, qu'on avait porté ce jour même le corps d'un enfant au cimetière, et qu'on était sur le point de le mettre en terre, l'orsqu'on en tendit un bruit dans le cercueil. On l'ouvrit en toute hâte, l'enfant était vivant. On l'en toura immédiatement de draps chauds et de couvertures, et on le rendit bien portant aux parents, aussi heureux que surpris de celte résurrection. La feuille esthonienne de Dorpat, du 10 mars, mentionne un accident déplora ble qui a eu lieu récemment au village de P... Un chasseur se tenait, par une nuit sombre, l'affût dans un bois pour tuer des loups qui ravageaient la contrée; il avait, pour les attirer, fait déposer la lisière du bois le cadavre d'un cheval mort dans la journée. Du fond de sa retraite, notre chasseur aperçoit une masse noire qui s'agite sur le corps du cheval, et, ne doutant pas que ce ne soit un loup, il lâche un coup de fusil. Soudain, un cri lamenta ble, poussé par une voix humaine, lui cause la plus vive inquiétude. Il approche, et quelle n'est pas l'horreur dont il est saisi en voyant une malheureuse femme frappée mort et qui se débat dans les convulsions de l'agonie! Il s'empresse de la secourir, mais l'infortunée se meurt, et avant d'ex pirer peut encore faire comprendre par quelques mots entrecoupés qu'elle est mère de trois petits enfants que la faim tour mente, et que, ayant vu, pendant le jour, ce cheval mort, elle avait par honte, atten du la nuit pour venir couper un morceau de sa chair destiné servir de nourriture ses pauvres enfants. En effet, elle tenait la main un couteau qui lui avait servi extraire un lambeau du cheval, et une cas serole de terre pour le recevoir, puis renverser le sucrier sur la table de marbre, et examiner a»ec soin chaque morceau de socre. Un courtisan se de'tacha; il passa dans la salle de jeu de la reine, et il dit b l'oreille d'uo de ses intimes que le roi venait d'être empoisooné dans son café. Voqs m'épouvantez, dit ce courtisao dévoué; et moi qui en ai pris, et ptobablemenl de la même cafetière! Calmez-vous, M. le marquis; ce n'est pas le café qui a été empoisonné, c'est le sucre, et le roi seul a mis la main dans le sucrier préparé. Nous aurous nue régence; je vais faire ma cour a la gouvernante du danphio. Ce bruit court de bouche; il arriva jusqu'à la reine. Marie-Antoinette se leva, épouvantée; elle jeta les cartes sur la table, et passa dans le salon où Louis XVI s'entretenait encore avec M. de Maurepas. Sire, Sire!,... dit-elle. Qu'avez-voosmadamelui dit le roi avec plus de douceur qu'il n'en mettait d'ordinaire dans ses paroles, qui vous amène auprès de nous?... Vous êtes pâle, madame. Sans rien ajouter, le roi remplit d'eau un verre qui se trouvait sa portée; il y jeta quelques mor- Tous ces faits ont élé vérifiés; ils prou vent malheureusement quel degré d'in fortune et de misère sont réduits quelques paysans esthoniens. l/aulorilé du pays s'est émue de ce fait déplorable et a pris immé diatement des mesures pour assurer le sort des trois orphelins. L'un d'eux a été remis au chasseur cause involontaire de l'accident, et il a pris l'en gagement de l'élever et de pourvoir son existence; la commune elle-même se charge du second de ces enfantset elle oblige le chef de la commune sur lequel l'événement a eu lieu 5 veiller l'entretien et l'éducation du troisième, en se fondant sur ce motif que le propriétaire aurait dû s'assurer par lui même de l'état désespéré dans lequel se trouvait la victime qui faisait partie des paysans domiciliés sur le territoire, et l'empêcher par des se- cours charitables d'en venir la cruelle extrémité qui a élé cause de sa mort. (Journaux russes.) Les plus grands ennemis des lignes télégraphiques qui relient travers les prairies la Californie aux autres États de l'Union américaine, ce ne sont pas les Peaux Rouges, mais... les buffles. Ces ani maux. qui, jusqu'ici, au milieu de ces im menses steppes où il n'y a pas un arbre, ne trouvaient rien quoi se gratter la peau, ont été enchantés d'avoir maintenant pour cet usage les poteaux télégraphiques, con tre lesquels ils viennent se frotter jusqu'à ce qu'ils les aient culbutés. Pour les en empêcher, on a dernièrement muni les poteaux de tranchants de selliers; mais les buffles n'en sont venus que se gratter avec plus de rage. FRAUCE. L'Rmpereur vient d'accepter la démission offerte par M. le lieutenant de vaisseau de Gaulejac, appartenant au cadre de Roche- fort. Officier de mérite et d'avenir, peine âgé de trente-cinq ans, M. de Gaulejac a dit adieu au mondeel s'est reliréau couvent de la Grande Chartreuse, dans l'Isère 11 y a deux ans, il avait employé un congé visiter ce monastère Les élections paraissent bien décidé ment devoir être pour le 23 mai. La date du 17 est abandonnée, dit la France, attendu que c'est celle des fêtes de la Pentecôte; celle du 31 est également abandonnée, parce qu'elle correspont la Fête-Dieu. Antoine V..., bûcheron, et Pierre 1...., jardinier, traversaient un bois des environs de Paris pour se rendre leurs travaux ils aperçurent un jeune enfant déposé sur ceaux de sucre encore épars sur la table, et dit, en préparant ce breavage pour la reine Il n'y a pas assez d'air daos vns salons, on fait trop de feu dans vos cheminées, ou bien vous avez trop de monde... Ceci ta tous remettre, tous allez faire connaissance atec on nouteau socre, madame. M. de Maurepas était léger, futile, mais il était pourtu d'une cartaine finesse et il avait surtout une grande expérience de la cour. En homme vieilli dans les détours du palais, et qui savait devioer b l'inspection du visage ce qui se passait dans le cœur, il saisit le verre d'eau qu'avait pré senté le roi et l'avala. Que Cites-vousmonsieurdit le roiqoi rougit de colère. Marie-Antoinette s'avaDÇ» vers M. de Maurepas et lui tendit la main. Sire, dit elle b son époux, ce n'est rien; je vais retourner au jeu. Au moment même, le capitaine des gardes entra. Sire, dit-il, on a fermé tontes les portes du château; je puis assurer b V. M. que personne n'est sorti depuis plus d'une demi-heore. Enfin on s'est empâté du coupable; ou va l'amener devant V7. M. [Pour tére continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2