D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52me Année.
Mercredi 28 Avril 1869.
l\o 5,381.
REVEE POLITIQUE.
Comme on le prévoyait, le Corps législa
tif de France vient de terminer ses travaux.
Le décret qui clôture la session a été com
muniqué la CffSmbre, qui s'est séparée
au cri de Vive l'Empereur La loi sur
les pensions militaires n'a rencontré que 6
opposants parmi les députés. Il est vrai
que l'assemblée, loin d'être au grand com
plet, ne comptait plus en ce moment que
224 membres. Le président a adressé
quelques paroles ses collègues pour les
remercier du concours qu'ils ont prêté au
gouvernement.
On croit toujours que les élections au
ront lieu le 23 mai. Il serait question,
d'après la France, de convoquer la nouvelle
Chambre en session extraordinaire vers le
15 juin. Celle session d'été serait consai ée
la vérification des pouvoirs et l'examen
de certains projets qui nt t
ajournés. Le budget ext. aoi
ville de Paris serait du nombi
On écrit de Bogota que les cra ..tes de
guerre civile se sont complètement dissi
pées en Colombie. Les divers décrets rendus
par le pouvoir exécutif fédéral, appelant
5,000 hommes sous^les armes et procla
mant l'étal de siège^dans l'état de Cundi-
namarca, ont été révoqués et le Congrès
a pu se réunir le 1" février pour s'occuper
des affaires intérieures de la république.
Dans sa séance du 1" mars, le sénat co
lombien a refusé, une majorité de 16
voix contre 8, son approbation la con
vention pour le percement de l'isthme de
Panama, conclue le 14 janvier dernier
entre le gouvernement de l'Union et les
Etals Unis d'Amérique. Invitée par la
Chambre des députés revenir sur sa dé
cision, cette assemblée l'a maintenue par
un nouveau vote.
Le Sénat a terminé hier la discussion
UNE LIVRE DE SUCRE.
des articles du projet de loi apportant des
modifications aux dispositions législatives
qui règlent la formation des listes électo
rales. Aucun changement n'a été introduit
dans le projet.
Le projet de loi a été adopté par 29 voix
contre 16.
La Chambre des représentants a conti
nué hier la discussion du budget du dépar
tement des travaux publics pour l'exercice
courant.
On lit dans le Nouvelliste de Gand
Nous apprenons que dans la commune
de Berchem, plus de cent individus se sont
fait débitants de boissons alcooliques, en
vuede participer aux élections communales
du mois d'octobre prochain.
On lit dans la France
Toutes les informations que nous re
cevons nous autorisent dire que les pro
positions formulées en dernier lieu par M.
Frère-Orban ont fait faire aux négociations
un pas considérable, et que la question
franco-belge marche vers une conclusion
satisfaisante.
On lit dans l'Organe de Mons du 26
Les nouvelles que nous recevons ce
malin du Borinage sont plus satisfaisantes
que les jours précédents. On signale une
reprise du travail dans plusieurs charbon
nages. A Dour et Wasmes la plupart des
ouvriers sont la besogne, aux charbon
nages de l'Agrappe et de Crachet-Picquery,
sous Fraraeries et Pâturages, il y a reprise;
Quaregnon les porions, aidés par des
ouvriers dont le nombre peut être fixé
quelques centaines, travaillent dans les
puits de S'MIorlense, 16 et 24 actions, Midi
et Couchant du Flénu. Seules, les houillères
de Jemmapes etCuesmes restent peu près
inoccupées; on espère cependant que dans
quelques jours il en sera aux produits et
Il s'agit de poison, monsieur, de poisou mêlé
uue tasse de café.
au Levant du Flénu comme ailleurs.
APRES*
Nous apprenons que la Direction de
l'Exposition de Roubaix vient d'acquérir,
pour une somme assez importante, le beau
tableau la partie d'Êcliec sous Louis XV,
de notre peintre de genre M. Théodore
Ceriez.
On lit dans le Franc de Bruges De
mémoire d'homme, les industriels de Bru
ges n'eurent plus de besogne qu'aujour
d'hui. Peintres et tapissiers ont surtout
se louer des fêtes prochaines. Les ouvriers
sont introuvables.
Autant la procession jubilaire doit être
belle, autant l'illumination du 3 mai sera
splendide. Verres peints, lanternes chinoi
ses, transparents rien u'y manquera. Di
vers particuliers font d'immenses prépara
tifs, pour que l'ancienne Venise du Nord
offre ses innombrables visiteurs une fête
véritablement vénitienne. L'illumination
ne se bornera point aux seules rues de
VOmmegang, mais s'étendra tous les
quartiers de la ville; elle sera annoncée,
8 heures du soir, par le carillon et le bour
don du Beffroi, auxquels répondront les
cloches de toutes nos églises et oratoires
publics.
Lesévêquesde la Belgique ont accepté
l'invitation de Mgr. Faict d'assister la
procession du 3 mai. Ils y paraîtront en ha
bits pontificaux, assisté de leurs ministres.
C'était dimanche 25 avril le second
anniversaire du mariage du comte de Flan
dre et de la princesse Marie Louise de
Hohenzollern Sigmaringen, fille du prince
Charles Antoine el de la grande duchesse
Joséphine de Bade.
Dans une réunion qui a été tenue
vendredi dernier chez le restaurateur Le-
raardelay, les patrons des principales mai
sons de commerce de Paris ont décidé qu'à
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
(Suite et fia. Voir uotie deraier numéro.)
La porte du saloo s'ouvrit a deux battants, et nn
homme entouré de huit ou dix gardes-du-corps fut
cooduit, ou plutôt porté, devant le roi. Il était vêtu
d'uo habit marron la veste et la culotte étaieot
d'un drap pareil, ses gros souliers avaient des bou
cles d'argent; cette toilette commune et la mine
effrayée de l'incoooo formaient le contraste le pins
singulier avec l'or, les broderies et les diamants qui
étidcelaieol de toutes parts. M. de Maurepas, tou
jours habile, toujours spirituel et plein de cet esprit
d'à-propos qui distingue le vrai courtisan d'où
signe éloigna les gardes-du-corpspuis s'avança
vers cet homme qu'il rassura du regard et qu'il
ptésenia au toi.
Sire, dit-il, voilà l'homme qui a rempli votre
sucrier ce soirvoilà celui qui fait du sucre avec
des légumes; pour peu que V. M. le trouve boo,
il fera aussi du poivre, de la caoelle, du gingembre,
et nous pourroos nous passer des colonies.
Il y avait évidemment, dans tons ces petits évé-
nenieois successifs, quelque chose que l'on cachait
Louis XVI il s'en aperçutelsans demander
d'explication, il s'éloigna de quelques pas avec le
le fabricant de sucre, et se mit causer avec lui.
-- Qu'est-ce doue, monsieur, demanda la reine,
le roi est empoisonné?
»- Comme moi, madame; oous tnoorroos tous
deux da poisoo le plus doux possibleheureux
d'avoir saové la vie de V. M. et de partager le sort
de mon sooverain.
Ne plaisantez pas, monsieur, s'il vous plaît.
-- J'ai vu, madame, les craintes de V. M., dit
M. de Maurepas, mais j'ignore de quoi il s'agit.
-- Que V. M. se rassure, il s'agit de sucre de
betterave et pas davantage; il n'y a ici d'attentat
que contre la caone sucre....
-- Qu'est-ce que c'est donc que ce sucre, mon
sieur, demanda la reine.
Le vieox ministre toussa, se plaignit d'oo rhume
obstiné qui le tourmeotait depuis longtemps, et,
sans affectation il prit uu morceau de sucre qu'il
se mit grignoter.
-- Madame, dit-il, il y avait autrefois, eo France
durant la regence de M. le duc d'Oiléans,un savant
NOUVELLES DIVERSES.
nommé Olivier de Serre, homme qui vivait eDtouré
de ses cornues et de ses alambics, et qui, séduit par
la couleur purpurine de la betterave, imagina d'eu
faire du vin. Une année où ses vignes n'avaient pas
donné, le bon homme cherchait do bordeaux au
fond de son récipient, et y trouva du sucre. Dans
ce temps-là, madame, nous étions fort riches; nous
avions les mines du Mississipi,grâce M. Law; nous
n'avions que faire d'an peu plus ou uu peu moios
de sucre; l'aflaire en resta là, et le bon huniru'
mourut, après avoir consigné sa découverte dans
ses paperasses. Un chimiste prussien toujours
l'affût des choses ooovelles, eût ieoi de la décou
verte, et, en suivant les indications de M. de Sent»
il fit du sucre avec de betteraves; aujourd'hui, cet
homme, qui cause avec le roi, a fait de nouvelles
expériences,et vous voyez le poison qu'il a produit.
Marie-Antoinette prit résolument un morceau
de sucre et le mangea les courtisans qui l'entou
raient, les femmes de la cour qui ne la quittaient
pas, suivireot son exemple, se jetèrent sur le sucre
de betterave eten on clio H'œil il i.'eo 'rsis
plus un morceau; c'était qui brave-an le danger
qu'on veoait de craindre, qui ferait parade d'un
courage facile et d'uo dévottment sans pé-i1
-- Messieurs, messieurs, mesdames s'écria \Jde