l'avenir les grrnds magasins seraient tous
fermes le dimanche. La raison religieuse a
été invoquée par le plus grand nombre
l'appui de cette mesure réclamée par la
justice et la morale.
Un fait étrange disent les journaux
parisiens, s'est passé hier dans un restau
rant de la rue de Rivoli. Vers 10 heures du
matin, un monsieur, élégamment vêtu, se
présente et s'adresse au restaurateur.
a Je viendrai, dit il, midi, dejeuner
ici avec trois de mes amis, veuillez mettre
le couvert dans un de vos cabinets, et vous
arranger de façon ce que tout soit servi
l'heure précise, car nous serons très pres
sés, et comme nous aurons causer, nous
ne voulons pas être dérangés. Ut il com
manda le menu suivant
Une tête de veau entière, un gigot de
mouton aux haricots, une alose maître-
d'hôtel un poulet marengoasperges
salade, dessert, dix bouteilles de vin, etc.
A midi tout était servi. L'individu arriva.
Mes convives dit ilentreront par
l'allée, je vais prendre place, b
Une heureaprès environ, le restaurateur,
surpris de n'avoir vu personne, alla regar
der dans le cabinet, où il trouva l'individu
dormant profondément.
Tous les mets plus un pain de deux kilog.
avaient disparu.
Les bouteilles étaient vides.
Il aperçut sur la table un papier sur le
quel il lut, écrit au crayon
Ne me réveillez pas, préparez la carte;
ne vous effrayez pas.
Une heure après, l'inconnu sonna, et, en
payant la dépense, il raconta au restaura
teur que tous les deux ou trois ans il était
pris d'une faim dévorante et qu'après
l'avoir assouvie il était en proie un som
meil léthargique qui durait environ deux
heures, et après lequel il se portait parfai
tement. Ce qu'il y a de singulier, ajouta t il,
c'est que je suis marié et que ma femme et
mes enfants ignorent que je suis un digne
émule de Gargantua. Et il s'éloigna en sou
riant.
Curieux de savoir quel était ce person
nage, le restaurateur le fil suivre par un
de ses garçons, qui, l'ayant vu entrer dans
une maison du quartier Saint Germain, se
renseigna, et apprit que ce mangeur ex
traordinaire est membre d'un des grands
corps de l'Etat.
On a faitces jours-cil'autopsie du
dormeur de Bicêtre, et l'on a reconnu qu'il
O
était mort d'une pulmonie. De plus, deux
remarques sérieuses ont été faites le cer
veau présentait un état œdématique qui
explique la torpeur dans laquelle il était
plongé; quand l'estomac, bien que pen
dant sept mois on n'y ait fait parvenir que
du Champagnede l'émétique du halhis
de l'huile de foie de morue, du bouillon et
du chocalat, il était dans un parfait état.
Vendredi soir, au Cirque Napoléon,
après plusieurs exercices de prestidigitation
le docteur Epstein voulut terminer sa
séance par un nouveau tour d'adresse.
Il s'agissait de faire avec une carabine
ce qu'il avait fait les jours précédents soit
avec un revolver, soit avec un fusil, c'est-
dire de charger cette carabine avec un
mouchoir déchiré et de le retrouver intact
dans ses mains au moment où il essuie le
coup de feu.
Un spectateur s'avança et reçut l'arme
des mains mêmes du docteur Epstein, qui
l'avait bourrée, comme d'habitude, sous
les yeux du public.
Par malheur, en faisant cette opération,
le prestidigitateur se livrait ses lazzis or
dinaires pour occuper l'attention delà foule.
Il oublia de retirer la baguette!
Le monsieur ajusta immédiatement. Le
coup partit.
Ah! le malheureux!... s'écria M.
Esptein, il m'a tué
On prit cela pour une plaisanterie.
M. Epstein quitta l'arèue et sortit par
l'entrée des écuyers.
On crut une nouvelle facétie.
Mais quelques secondes se passent... le
prestidigitateur ne reparaît pas!...
En même temps, un grand mouvement
se fait l'entrée des écuyers... on se pré
cipite... Bientôt, un seul cri se faitentendre.
a Il est tué...
Les spectateurs sont littéralement terri
fiés. Plusieurs dames s'évanouissent. Il y a
un momentd'angoisseimpossible.à décrire.
Le monsieur qui a tiré est pâle, livide.
Il ne sait que devenir devant un tel mal
heur, imprévu, foudroyant... Il est affolé
de douleur.
Le docteur Epstein n'était pas tué, fort
heureusement, mais lecri qu'il avait poussé
n'était point une plaisanterie de comédien
au moment où le coup de feu était parti,
M. Esptein avait reçu la baguette au défaut
de l'épaule droite, et la baguette était sortie
par le dos, laissant un trou par lequel le
sang s'échappait en abondance.
Le docteur Epstein ne s'est pas trouvé
mal il a pu se rendre seul dans sa loge.
Là, on l'a déshabillé, et le docteur Géry
lui a donné les premiers soins.
Vers onze heures, on l'a placé sur une
civière, pour le transporter son domicile
rue Tailbout. (Figaro.)
Encore unlanon! Le ministre de la
guerre de France vient d'envoyer eu An
gleterre un officier supérieur d'artillerie
pouréludier un nouveau canon d'invention
britannique. Cet engin, au lieu de reculer
en arrière comme les pièces ordinaires,
opère son recul de haut en bas par la re
tombée de la pièce sur son affût. Puis un
avant corps de planches couvre les artil
leurs et les met couvert des coups de
l'ennemi, tandis qu'un système de glaces
permet au pointeur de voir la position de
l'adversaire et de viser le but.
La question des inhumations précitées
est décidément l'ordre du jour. Avant-
hier, le Petit Moniteur racontait comment,
par le plus grand des hasards, un enfant
n'avait pas été enterré vif. A ce propos,
nous sommes heureux de signaler un ap
pareil très simple et fort peu coûteux que
vient d'inventer un banquier de Copenha
gue M. James Pfeiffer, pour prévenir cet
horrible malheur. La semaine dernière
M. Pfeiffer s'est lui même en présence
d'une foule de curieuxfait ensevelir sous
deux pieds de terre; il voulait y passer la
nuit; mais, au bout d'une heure, on l'a re
tiré, sans qu'il eût été un instant incom
modé. Dans le cercueil se trouve disposée
une houle de telle façon que le mouvement
le plus léger du corps la remue et en ce
même moment, par un mécanisme parti
culier, consistant entre autres en un tube
qui va du cercueil la surface du sol, uu
pistolet part, une lumière s'allume et l'air
arrive la bouche de la personne enterrée.
Tout l'appareil ne coûte p3S 100 fr.
(Moniteur français.)
Nous lisons dans le Ciltadino Leccese
du 12 avril A Diso, petit village situé
quelques kilomètres de Maglie, le nommé
Salvatore Verdicchia recherchait une jeune
fille, qu'il ne pouvait épouser parce qu'il
n'avait pas encore tiré au sort. Il avait un
petit frère âgé de six ans. Il résolut de s'en
débarrasser pour rester fils unique et
s'exempter ainsi de la conscription. Voici
comment il s'y prit pour commettre cel
abominable forfait
Il dit un jeune homme de quinze ans,
Giacorao Frisco, qui travaillait avec lui,
après lui avoir fait part de son projet
Nous conduirons mon frère près du puits,
hors du village, et lorsque je me serai
éfj&fné, lu lui banderas les yeux et tu le
lond'as dedans Je te donnerai, eu récom-
pîjuiii;, doux paires de souliers neufs. Fris
co accepta, et le 1er avril, la chute du
jour, le pauvre enfant fut impitoyablement
noyé.
La police n'a pas tardé découvrir ce
crime atroce. Les deux assassins odI été
arrêtés, et ils ont fait les aveux les plus
complets.
De ces aveux est résulté que quand
Frisco, après avoir précipité leur victime
dans le puits, raconta au fratricide la façon
doul la chose s'était passée, Salvatore le fit
retourner sur ses pas pour tuer le malheu
reux enfant coups de pierres, s'il n'était
pas encore mort.
Un correspondant de la Gazelle mé
dicale de Turin dit que le choléra, qui sem
blait depuis quelques mois cantonné
Téhéran, où il s'était développé, a fait son
apparition Ramadan, province d'Irak-
Adzem, au sud de la Perse.
Cette marche de l'épidémie est d'autant
plus dangereuse que Ramadan est sur la
route de Bagdad où passent les caravanes
des Persans pour la Mecque.
Le grand chériff de la Mecque et le
gouverneur général de la province ont
pris les dispositions nécessaires pour l'épo
que des cérémonies religieuses qui doivent
clore le pèlerinage. Déjà 200.000 moulons,
5,000 boucs et 2,000 génisses sont réunis
dans de vastes parcs et doivent être im
molés le jour de la fête des sacrifices. La
chair de ses animaux sera immédiatement
brûlée sur d'immenses bûchers disposés
cet effet. Autrefois, on la laissait se dé
composer par 40 degrés de chaleur, et
celle pratique, imposée par le fanatisme
musulman, engendrait des maladies épidé-
miques terribles.
Celte réforme salutaire a été une des
plus difficiles obtenir. On la doit aux dé
cisions de la Commission sanitaire inter
nationale de Constanlinople et l'initia
tive de la France, ainsi qu'à l'énergie et
l'inielligeuce des autorités actuelles de
l'iledjaz.
Maurepasen riant, prenez garde, cela vaut un louis
le ruorceau.
-- Il n'est pas meilleur que le sucre ordinaire,
dit la reine, et, puisqu'il coûte si cher, c'est une
curiosité ruineuse, voilà (ont.
V. M. a raison, reprit le ministre, l'échantil
lon est fort cher; mais l'inventeur prétend que si
on lui donnait le moyen d'en fabriquer des milliers
de quintaux, il livrerait son sucre dix sousla livre.
Tenez, monsieur, dit Louis au fabricant de
sucre et eu élevant la voix, veuillez accepter cette
tabatière en témoignage de notre gratitude. Notre
café était très-bien sucré aujourd'hui mais deux
millions pour établir vos raffineries, c'est trop
d'argent, l'État est obéré.
-- Sire, répondit le fabricant en saluant, tôt ou
tard la betterave fera son chemin.
-- Deux millions? s'écria la cour toute entière,
d dx millions ponr des morceaux de sucre I fi donc,
c'est trop cher.
Le soir même, la reioe arrachait au roi une
sigoatuie qui lirait des coffres de l'État trois rail
lions et demi, pour enrichir la famille de Polignac.
Il s'est écoulé plus de septaute ans; nous ne
voulons pas rappeler ce que sont devenus les ac
teurs de cette petite histoire; mais la betterave fait
son cheœiû. M. A.