accepte de rechercher si le projet présenté
par le gouvernement belge répond la
pensée qu'il indique.
En conséquence, M. Frère Orban et
M. le marquis de La Valette sont convenus
de nommer dans ce but une commission
mixte, composée pour chaque pays de
trois membres, qui seront désignés parles
cabinets respectifs, dans un délai de quinze
jours dater de la signature du présent
protocole.
Fait Paris, en deux exemplaires, le
•vingt-sept avril mil huit centsoixante neuf.
Hierla Chambre des représentants
M. de Theux a déclaré, au nom de ses amis
politiques que l'opposition tout en lais
sant la responsabilité de la situation et
tout en gardant sa liberté d'appréciation
pour l'avenir, renonçait ouvrir un débat
sur le conflit franco-belge, afin de ne pas
entraver les négociations engagées et de
ne pas troubler le travail de la commission
mixte. La droite attendra les documents
propres l'éclairer, avant d'engager un
débat sur celte importante question.
M. le ministre des finances a pris acte
de ces paroles et a déclaré que le gouver
nement assumait sur lui la responsabilité
morale et constitutionnelle de la situation,
et que la droite avait le droit de réserver
son appréciation. Il a émis l'espoir qu'une
solution satisfaisante pour les deux pays
interviendrait.
M. Tesch a prorais do s'expliquer lors
que le débat sera ouvert sur le conflit
franco-belge.
Le bruit de la démission de M. Bara fait
boule de neige. Une lettre adressée de
Bruxelles une feuille ministérielle de
Tournay dit que M. le ministre de la jus
tice aurait annoncé verbalement au Koi
Son intention de donner ea dôrnir.cioi)
mais, ajoute le correspondant de l'organe
tournaisien, jusqu'à présent, l'honorable
ministre n'a pas fait part de sa résolution
ses collègues. Il est positif que M.
Frère-Orban, notamment, la combattra
avec énergie: le chef du cabinet fera bien
certainement tous ses efforts pour con-
server près de lui le membre le plus
jeune, le plus actif et le plus progressiste
du ministère actuel.
On lit dans YÊcho du Parlement
La Meuse annonçait, il y a deux jours,
qu'à la suite du vote du Sénat sur le pro
jet relatif la contrainte par corps, M.
Bara avait exprimé la résolution de se re
tirer du ministère.
Depuis lors, M. Bara a remis sa dé
mission eutre les mains de Sa Majesté.
On lit dans l'Organe de Mons Les
nouvelles du Borinage sont excellentes. Le
travail est repris partout, et le nombre tles
grévistes est insignifiant aujourd'hui.
Des ouvriers grévistes du Borinage,
qui étaient allés demander de l'ouvrage
dans les houillères du Pas-de Calais, ont
été refusés par les exploitants français, qui
ont pris en assemblée la résolution de ne
pas occuper les grévistes belges.
On écrit de Maestricht Le bruit
court que de graves désordres ont éclaté
parmi les ouvriers des polders de l'île de
Walcheren. Ces ouvriers sont mi partie
Néerlandais, mi partie Belges. Les derniers
consentent travailler pour un salaire
moindre que celui qu'exigent les Hollan
dais. De là, bataille. Le bruit court que cinq
ouvriers ont été tués et qu'il y aurait un
grand nombre de blessés. La garnison de
Middelbourg se serait rendue Veere et
Arnemuiden. On dit aussi que des scènes
horribles se sont passées Soubourg.
N. 13. Les Belges dont il est question
ici sont des ouvriers des ci devant 4e et 5"
districts de la Zélande, maintenant Slaals-
Vlaenderen. Tout Néerlandais qu'ils sont,
ils sont toujours appelés Belges.
A Flessingue aussi il y a eu quelques
désordres.
Une lettre de Middelbourg fournit
quelques détails sur les désordres qui ont
eu lieu dans l'île de Walcheren. Elle ne
parle que de blessés et non de morts,
comme on va le remarquer
Ce uiatin toute l'île était en émoi le
bruit courait que des désordres avaient
éclaté parmi les ouvriers des polders qui
sont au nombre de 5,000. Des haines sour
des existent depuis longtemps entre eux
les Hollandais détestent cordialement les
Belges qui travaillent pour un salaire
moindre que le leur; ils désiraient les
éloigner n'importe de quelle manière. Ce
matin donc les ouvriers d'ici se sont ren
dus, armés de gourdins et de fourches,
Oost- et West Souburg et Flessingue.
La police et la garnison de cette ville les
ayant repoussés, ils se sont dirigés vers
Middelbourg, Arnemuiden et Veere. C'est
là qu'on en est venu aux mains, l.es Belges
ont dû céder devant le nombre. Quelques
heures plus tard, les bateaux vapeur les
avaient emportés tous.
Les troupes de la garnison de notre
ville ont stationné au Marché, attendant
les hommes de Veere.
La tranquillité est rétablie.
o II paraît que quelques ouvriers ont
été grièvement blessés.
o Unedépêche télégraphique postérieure
cette lettre annonce que la tranquillité se
maintient et que les travaux sont repris.
Le consentement donné par les Belges
une réduction de salaire n'est pas le seul
grief des Hollandais ils se plaignent aussi
de ce qu'on les a envoyés, eux, de certains
travaux pour y employer exclusivement
des Belges.
La Compagnie du London and North
Western railway vient de payer la famille
du major Edwards, qui, avec son fils, a
péri dans la lerriblecataslrophed'Abergele,
des dommages et intérêts réglés 52,000
liv. st (1 million 300,000 francs.)
Voici quel est le mouvement commer
cial du port de Londres dans le courant
d'une année moyenne.
Il entre dans ce port 8,000 bâtiments
voiles jaugeant 2 millions de tonneaux, et
3,000 bàlimentsà vapeur jaugeant I million
de tonneaux. En tout, 11,000 bâtiments
jaugeant 3 millions de tonneaux.
Il en sort 5,000 bâtiments voiles et
2,000 bâtiments vapeur. En tout 7,000
bâtiments. Pour l'entrée et la sortie, le
total est donc de 18,000 bâtiments.
Si considérable que soit ce mouvement,
il est encore surpassé par celui de Liver-
pool, qui présente un total de 24,000 navires
par an et 8 millions de tonneaux.
Ce port exporte pour une valeur de près
de 2 milliards de fr. de produits anglais,
c'est-à-dire presque la moitié de l'expor
tation totale de l'Angleterre. (Débats.)
Un journaliste d'Olmutz s'était vu
pour une raison ou pour une autre, dans
la nécessité de prendrela fuite. Pendant son
absence et par l'ordre de sa femme, le nom
du fugitif figurait toujours dans le journal
pour désigner le rédacteur responsable.
La justice autrichienne a vu dans ce fait
une espèce de faux, et elle se dispose
punir en conséquence la trop complaisante
épouse. (Dagblad de La Haye.)
Nous lisons dans la Gazette de Coto
FRÈRE-ORBAN, LA VALETTE.
T-g
doit se promeDer dans les souterrains, menaçant
d'incendier les soutiens des nouvelles voûtes, de
tout détruire, de tout ensevelir.
Le maître a écoulé avec soin ces récils exagérés
sa figure est devenue calme. Il a jeté uu coop d'œil
autour de lui. Tous les mineurs soot sortis de la
mine, tous ont les yeux fixés sur loi tous, avec
des marques d'effroi, semblent attendre qu'il se
décide, qu'il fasse un mouvement pour agir.
A la mine! s'écrie-t-il après avoir dit
voix basse quelques paroles aux amis, aux savants
qui l'eDlouraientet il s'élaDce.
Bientôt on peut savoir la vérité le grand jonr
éclaire cette scène. On a porté sur le gazon qui
environne l'entrée du puits le corps froid et hu
mide d'un jeune homme. Ses vêtements indiquent
un autre temps, d'autres modes. Ils sont assez re
cherchés et même on pourrait croire qu'ils ont
lté mis pour un jour de fête. Un coffre était ense
veli près de lui on l'a oavert. Il contient des
nijoux, une croix d'or, une chaîne, un médaillon,
sur lequel est gravé un chiffre mais le temps a
noirci ces objets
Tout le village s'était accouru; et, pendant que
Ls savants examinaient que les autorités se per
daient en conjectures, chaque habitant cherchait
dans ses souvenirs quelque moyeu d'arriver la
vérité; mais c'était en vain.
NOUVELLES DIVERSES.
Marguerite! s'écria ane jeaue femme, d'une
voix qui indiquait l'étonnemenlla vue d'une
bonne vieille qui s'avançait péniblement vers le
cercle immense qui attendait avec anxiété l'expli
cation du mystère.
Place Marguerite! dirent plusieurs jeunes
gens, et la bonne vieille ne fut pas loin du groupe
où les aotorités et le maître étaient réunis.
Elle ne faisait aucune attention cette foule qui
se trouvait autour d'elle, et même peine avait-
elle remercié ceux qui lui avaient ouvert on pas
sage. Son visage, ordinairement pâle, avait repris
un éclat extraordinaire. Ses yeux étaient brillants,
et on voyait qu'il se passait en elle quelque chose
d'inaccoutorué.
Mais soudain elle a écarté d'un mouvement
violent et convulsif le maître qui était devant elle.
Elle s'est baissée... et la voilà genoux près du
cadavre. Elle n'a pas bésitée
Pierre! s'écrie-1-elle; et ses mains affaiblies,
amaigries par l'âge, les chagriosparcourent les
traits du mort.
Elle écarte sa chevelure mouillée, elle dépose
on baiser sur ce front qui, soixante années, fut
enseveli dans les entrailles de la terre et qui ne
dut qu'a cette sépulture anticipée cette apparence
de la jeonesse sur an corps que l'âge devait cour
ber et rider.
C'est Pierre! répète-1-elle, c'est l'ami de
mon enfance, c est mon fiancé! Et des larmes, qui
semblent tour tour provoquées par la joie par
la doulenr, inondent ses joues flétries.
Je l'attendais... Ah! je ne devais pas mourir
sans l'avoir va, sans l'avoir embrassé une dernière
fois!
On veat l'entraîner, l'arracher l'horrible
spectacle dont elle se répaît avec ane joie qai
épuise ses forces qui la tue mais c'est en vain
elle s'attache au corps de Pierre, elle veat mourir
sur ce cœur qu'elle ne peat ranimer, et qui ne
battait que pour elle.
Arors s éxplquè'ént tant de mystères. Paovre
Pierre! Il avait voula surprendre sa fiancée et sans
doute il avait caché les présents qu'il lui destinait.
Comme sa courte agonie dut être horrible! Quel
affreux supplice! Sa pensée le reportait au milieu
des jeux qui se célébraient près de lui, côté de
sa fiancée inquiète, de son père, de sa uièreEt
il ne devait plus les revoir! et son dernier gémis
sement ue pouvait être entendu! et il étouffait plein
de force et de vie sous le poids d'une montagne
entière!
Marguerite l'avait bien dit Pierre j'Miendra»
ton retoar! car elle ne sorvécut pas aux violen
tes émotions qu'elle venait d'éprouver; elle s'étei
gnit en murmurant le nom de Pierre....