O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52me
No 5.384.
REVEE POLITIQUE.
Les nouvelles d'Espagne sont toujours
le reflet fidèle de la confusion des idées et
de l'agitation des esprits où achève de
s'user en ce moment ce qui restait de vita
lité politique dans ce malheureux pays.
Dans une séance de nuit tenue du 5 au
0 mai, l'Assemblée constituante a adopté
les articles 20 et 21 du projet de consti
tution aux termes desquels la religion
catholique reste la religion de l'Etat, sans
préjudice de la liberté qui est garantie in
distinctement tous les cultes dissidents.
Le dernier vote de la Chambre des dé
putés de Florence a donné occasion aux
partis de se compter. La majorité, la
quelle une fraction notable de la Perma
nente s'est réunie, se compose aujourd'hui
de 168 voix l'opposition, réduite une
centaine de députés, sous le patronage de
MM. Rattazzi et Crispi, a perdu dans ce
dernier tour de scrutin environ 40 de ses
alliés.
Dans quelques jours, tous les ministres
mettront leur portefeuille la disposition
de la couronne, et M. Menahrea, suivant
toute probabilité, sera chargé de former
un nouveau cabinet, dans lequel auront
place les chefs principaux de la Perma
nente et du tiers-parti.
La Chambre des communes d'Angleterre
continue sansdésemparer la discussion des
articles du bill relatif l'Eglise d'Irlande.
La séance de lundi a été marquée par le
rejet d'un amendement de M. Fawceit, le
député radical de Brighton qui trouvait
une disposition du bill trop favorable aux
propriétaires irlandais. M. Gladstone a
défendu sa proposition, qui a été votée par
181 voix contre 33. On pense que la loi
pourra être votée avant les vacances de
Pentecôte. Il ne reste plus qu'à décider
une question de principe la dotation du
collège catholique de Maynooth.
La Chambre des communes d'Angleterre
a autorisé mercredi la première lecture
d'un bill tendant déclarer le maire de
Cork indigne de remplir désormais ses
fonctions.
Une dépêche de Florence apporte la
nouvelle de la démission du ministère. Le
général Menahrea est chargé de la recon
stitution du cabinet, dans lequel il s'agit de
faire entrer les chefs de la fraction la Per
manente récemment ralliée au gouver
nement.
La Chambre des représentants s est
ajournée mercredi jusqu'à mardi prochain,
deux heures, aptes avoir voté divers pro
jets de loi relatifs des naturalisations et
avoir adopté un projet de crédit de fr.
69,493-75 pour le payement des frais des
funérailles du prince héritier du trône.
Les collèges électoraux des cantons de
justice de paix de Doperinghe, d'Ypres, de
VVervick et d'Ostende, sont convoqués ex-
Iraordinairemenl pour le 24 mai 1869, 9
heures du matin l'effet de procéder
l'élection dequalre conseillers provinciaux,
en remplacement de MM. Jules Van Merris,
et Pierre Beke, élus membres de la Chambre
des Représentants, et de MM. J. Verhaeghe-
Van Elslande et Gabriel Jean, décédés.
Par arrêté royal du 3 mai, la démission
de M. F. Declercq, de ses fonctions déjugé
suppléant la justice de paix du canton de
Passchendaele, est acceptée.
Un accident est venu attrister la fin
des courses, dimanche, Gand. Un jockey
a fait une chute la course avec obstacles.
Le cheval, lancé fond de train, a jeté son
cavalier dans l'arène et est venu tomber
sur lui. Quand on a relevé le jockey, on a
constaté qu'il avait reçu plusieurs blessures
la tête. Heureusement, elles n'offrent,
dit-on. aucune gravité.
On écrit d'Ostacker qu'un meurtre
vient d'y être commis par le fils puîné d'un
riche cultivateur sur un valet de ferme.
D'après la rumeur publique, le valet aurait
reçu plusieurs coups de couteau et serait
mort le lendemain des suites de ses bles
sures. Le coupable a été arrêté mardi et
mis la disposition du parquet de Gand,
qui l'a fait écrouer. Si nous sommes bien
informé, le motif de la querelle suivie de
ce meurtre est futile il s'agissait d'un
emprunt de soixante quinze centimes.
(J. de Gand.)
On lit dans le Journal d'ille et-Vilaine
Un accident déplorable, arrivé la semaine
dernière, nous est rapporté. Les causes en
sont au moins singulières.
Il y a trois ans environ, un nommé
Mauduil, journalier, demeurant Juillerie,
en Saint-Jean sur Couesnon, trouva, en tra
vaillant près du camp de la lande d'Ouée,
un boulet creux qu'il emporta chez lui;
après avoir enlevé la mèche, pour s'assurer
s'il restait de la poudre, il le plaça sous un
buffet, où il resta oublié. Il paraît que cette
vérification n'avait pas été soigneusement
faite; car ce projectile a été cause d'une
catastrophe le 24 du mois d'avril.
Ce jour-là, vers sept heures et demie du
soir, un des enfants de Maudit, âgé de
treize ans, jouait avec un bambin de quatre
ans et demifils des époux Bossé. Par un
hasard malheureux, ayantaperçu le boulet,
ils eurent l'idée de l'employer l'eur amu
sement; il fut roulé dans le foyer; peut
être même les jeunes imprudents y mirent-
ils le feu; tout ce que l'on peut savoir, c'est
qu'une forte explosion ébranla tout coup
la hutte qui sert de demeure la famille
Mauduit.
Le fils aîné fut la première victime de
l'accident. Un éclat de bombe l'atteignit au
bas ventre et le coupa presque en deux;
l'effet du projectile fut tel que tous ses
vêtements furent arrachés, et que le corps
fut lancé une grande distance du foyer.
La mort fut instatanée. Le jeune Bossé,
avec lequel jouait Mauduit fut atteint
jambe droite, dont les os furent brisés, et
dont la partie inférieure ne tenait plus au
corps que par des lambeaux de chair.
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
UNE AVENTURE DE BAUDOUIN IX.
Ce qu'il j a de beau aous la couronne,
c'est le pouvoir de faire des heureux.
Foejot.
En l'année 1198, le comte Baudonin IX, médi
tant déjà la croisade qui devait plus tard l'élever sur
le trône de Constantinople, s'occupait de doooer a
ses peuples ides lois sages. Ce prioce voyait bien
que le genre humain commençait a se mettre en
marche, et qoe la civilisation faisait des progrès, h
mesure qoe l'Évangile était répandu.
Les Flamands avaient obtenu de ses prédéces
seurs des privilèges et des franchises. Il voulut leur
donner des chartes complètes, qui assurassent leurs
droits. Il favorisa largement le commerce; et ce
n'est pas se tromper qoe de le regarder comme l'un
des pères de la prospériié du nord.
Il disait souveot que, selon les lumières de la
saine raison, les princes devaient être aidés et ho
norés par leurs sujets; mais que, réciproquement,
les droits des sujets devaient être sainetueot res
pectés et maintenus par le prince.
ACTES OFFICIELS.
NOUVELLES DIVERSES.
Ponr Ini, loin de porter atteinte ces droils, il
les agrandit; et, s'il eût régné plus longtemps, la
Flandre eûi devancé davantage encore les peuples
voisins dans les sentiers du progrès. Il voulait
établir partout des lois, des mesures, des poids et
de9 monnaies uniformes. Il ne rêvait qu'améliora
tions; et son plus grand soin était d'étudier les
besoins de ses Etass.
Sooveut il allait seul, comme il disait, la dé
couverte, vêtu de manière a ne pas se faire recon
naître. Il parcourait les campagnes et les lieux de
réunion dans les villes; il se mêlait aux bonnes
gens, vidait familièrement avec eux le pot de bière;
et, se faisant passer pour un marchaod de l'Artois
ou du pays de Liège, il s'entretenait libremeot de
leurs usages, de leurs désirs, de leors goûts; il re
cueillait leurs observations et leurs remarques; il
étudiait les mœurs; il prenait note des vices qo'ou
lui signalait daDs l'administration de la justice,
dans la perception des impôts; il s'instruisait des
empiétemeots et des vexations que se permettaient
parfois les baillis on les seigneurs. Et souvent, sans
pouvoir deviner commeut leurs griefs avaient été
connus do souverain les opprimés se Irouvaieot
toot surpris de les voir réparés, el de recevoir
justice avant de l'avoir sollicitée.
Les légendaires ont recoeilli ce sujet plosieurs
aventures de Baudouin IX. Celle que nous allons
raconter n'est cependant pas telle qu'on pourrait
l'atteodre d'après le préambule qu'on vient de
subir. Elle n'a pas rapport seulement aux bonnes
gens que Baudouin surveillait pour les protéger.
Mais on s'est abandonné h ce petit avant-propos,
pour rendre hommage la vie privée do grand
prince qui fut le héros de l'histoire qoe voici
Un jour que Baudouin IX (on ne l'appelait pas
encore Baudouin de Constantinople) se trouvait
depuis peu avec sa cour dans sa bonne ville de
Broges, il lui prit envie, après dîner, d'aller faire
une de ses promenades solitaires dans les villages
qui avoisinaient la ville. Broges était déjà riche%t
belle mais dans cette cité commerçante la popu
lation se trouvait si serrée, que dès lors le comte
de Flandre songeait a agrandir son eoceiole, projet
qoi ne reçut son exécution que dans la seconde
moitié dn siècle suivant.