D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
•vi""- Année. Samedi 22 Mai 1869. N° 5,388.
REVEE POLITIQUE.
LES ENFANTS I)E LA VEUVE.
YPRKS.
Militarisme et paupérisme.
LÏf PROPAGATEUR
FOI CATIIOLIQl'E. - CONSTITUTION BELGE.
L'ordre continue de régner en France,
et c'est au milieu d'un calme remarquable
que la crise électorale s'approche de son
terme. Le gouvernement jusqu'ici n'a pas
rompu le silence, et l'on commence dou
ter vu la proximité de l'ouverture du
scrutin que l'Empereur adresse directe
ment la parole au pays.
A Paris, un lait regrettable, mais qui
heureusement ne se reprodu-' pas dans les
déparlements, domine lésé triions c'est
l'abstention dans la plupart les quartiers
de l'élément conservateur e modéré. Le
Public trouve avec raison q te la capitale
devait un autre exemple au j lys, et il pro
teste contre celte attitude, jtii lui paraît
manquer la fois d'intelligence et de pa
triotisme.
En résumé, la France présente aujour
d'hui ce spectacle singulier les uns crient:
Vivent les libertés! Et ils en demandent da
vantage. Mais les libertés sont des devoirs,
et c'est qui, parmi les autres, se dégagera
du soin de les remplir.
On remarque depuis quelques jours, dit
Union, la persistance avec laquelle cer
taines feuilles italiennes, notamment la
Perseveranza et la Gazette de Turin, donnent
des nouvelles alarmantes de la santé du
Pape ou du cardinal Antonelli. Ces récils
sont de puie invention. Rappelons seule
ment que le Souverain Pontife cl le secré
taire d'Etat ont assisté aux fêtes de la Pen
tecôte, et qu'il y a eu chapelle papale
cette solennité comme de coutume.
On se loue beaucoup Vienne de l'atti
tude sage et modérée qu'ont gardée les
députés polonais membres du Reichsrath.
Il leur a fallu autant de courage que l'ab
négation pour résister aux exigences de
leurs compatriotes au dedans et au dehors
«le la Diète de Galicie qui voulaient les
amener déposer leurs mandats. L'empe
reur François Joseph a été très frappé de
cette conduite et il serait disposé, ce
qu'on dit, accorder la Galicie des con-
(Suite. Voir notre dernier naméio
Le lendemain uoe confrontation eut lieu entre le
meodiant Mooroosseau et M™* Lemoine. Cette der
nière raconta comment elle avait rencontre' nue
première fois ces mendiaots sur les marches de
l'Hôtel-Dieu, et continua soutenir que l'eufant
dout il était question o'était pas son fils. De sou
côté. Mooroosseau affecta de se renfermer dans des
généralités.
Eies-«ous le père de cet enfant? loi demanda
le procureur du roi.
Je sois son père, répondit-il car le vrai père
d'un enfant est celui qoi le nourrit.
Ne serait-ce pas plutôt on enfant qoe vous
aoriez dérobé, cornue cela a-rive a vos semblables?
Je n'ai jamais rien volé.
Mais cet enfant soutient qu'il est Jacques
Lemoine.
Mm* Lemoine en sait là-dessus autant que
moi; si elle m'accuse, je me défendrai.
Oui, je vous accuse, répondit la veave iodi-
cessiotis importantes relativement aux éco
les du pays et l'usage de la langue polo
naise. Ges deux points importent tout par
ticulièrement a celte province sous le rap
port national. D'autre part, il est toujours
entendu que la Constitution commune de
1867 doit rester la base de toutes les ré
formes ou modifications législatives.
Le fenianistne n'a pas dit son dernier
mot en Irlande. Des troubles ont eu lieu
mardi Traie, dans le comté de Kerry. La
police, attaquée par nne bande de fenians
a été forcée d'abord de reculer. Ayant reçu
des renforts, elle a repris l'offensive et at
taqué les factieux coups de fusil. Un de
ces derniers a été tué. Il y a eu des blessés
de chaque côté.
En Espagne, l'inquiétude et le mécon
tentement sont arrivés leur comble.
Prim, Serrano et Topete ont le pressenti
ment des dangers qui les attendent. Ils ne
se font aucune illusion sur le sort réservé
aux promoteurs d'une révolution si funeste
au pays. Cependant, les triumvirs ne veu
lent pas abandonner le pouvoir, et ils pren
nent toutes sortes de mesures pour s'y
maintenir, coule que coûte. Il semblerait
qu'ils mettent leur dernière espérance dans
la guerre civile, dans des luttes sanglantes.
Les Etals Unis, qui guettent Cuba com
me le chat guette la souris, ne perdent pas
non plus de vue le Mexique. Ici la détresse
financière, là les querelles intestines, tels
sont les auxiliaires sur lesquels comptent
les Américains ppur s'arrondir vers l'océan
Pacifique et dans l'archipel des Antilles.
rrr rr tsrm
Lundi prochain aura lieu une élection
d'un conseiller provincial en remplacement
de M. Beke, nommé membre de la Cham
bre des représentants. L'association libé
rale vient de désigner aux sulfrages îles
électeurs M. Louis Rabau, brasseur. Nous
ignorons si l'association conservatrice en
trera en lutte.
Voici le programme des morceaux d'har-
gnée; je voos accuse d'avoir formé un complot poor
me déshonorer et m'obliger reconnaître votre
enfant pour le mien.
Je n'ai point formé de complot répliqua
tranqnillemeol le mendiant; je n'ai rien fait ni
rien dit pour amener le résultat dout vous parlez,
ainsi que peuvent l'attester les nombreuses person
nes qui se trouvaient dans l'église.
Ces réponses cauteleuses étaient peu propres
éclaircir la question. Le procureur du roi fit amener
l'enfant. A peine ce dernier fot-il entré, qu'il vint
de nouveau se jeter aux genoux de Mme Lemoine,
l'appelant sa mère et la soppliant de ne pas le re
pousser. On s'aperçut pourtant que bien il s'effor
çait de pleurer il ne sortait pas une larme de ses yeux.
ous o êtes donc pas le fils Mooroosseau? lui
demanda le magistrat.
Oh! répondit le petit garçon, je ne «eox pas
parler mal de lui qui m'a si bien traité.
Mais Monroussean est-il ou n'est-il pas votre
père?
Ma mère! voilà ma mère!... s'écria -1-il de
nouveau en tendant les bras vers Mmt Lemoine.
Quelques efforts que fit le procureur do roi, il
monie qui seront exécutés le dimanche 23
mai 1869, midi, au Jardin public, par la
musique du 10' régiment de ligne, sous la
direction de M. Walbain
i* Pas redoublé. Bousquet.
2* Ouverture de Beatrix di Teoda. Bellini.
3* Vivat, polka V. Bender.
4° Fantaisie, les Dragons de Villars. T. Bender.
5* La Victoire, valse. Van Geffen.
En ce moment-ci, l'effectif militaire de
l'Europe étant de 5 millions d'hommes, et
les dépenses de 4 milliards et demi, par
an, il en résulte que l'on a 1 soldat pour
60 habitants, et que plus du tiers des im
pôts se gaspille en entretien d'armées. En
conséquence, le contribuable qui paye 100
fr. par an l'Etat n'en payerait que 60 si
les nations ne soldaient pas des hommes
pour s'entreluer. Celte réduction serait
notablement plus forte encore si l'on dé
falquait de l'impôt les sommes consacrées
réparer les maux personnels et les des
tructions matérielles de la guerre. On
obtiendrait enfin un chiffre prodigieux
d'économies, si côté de ces épargnes, on
mettait en ligne de compte le revenu social
que donneraient 4 millions d'hommes jeu
nes et valides, occupés produire au lieu
d'être employés détruire.
Déjà les non-valeurs ne sont que trop
nombreuses dans le grand atelier du globe
terrestre. Défalquez le chiffre des femmes,
des enfants, des vieillards, des infirmes,
incapables d'actes laborieux, il ne reste
guère qu'un travailleur en activité sur
quatre personnes. En d'autres termes, le
travail de vingt cinq hommes doit subvenir
la consommation de cent individus. Dans
ces conditions, qui sont la réalité des cho
ses est il surprenant que, malgré les
perfectionnements de la mécanique; la
division du travail et l'assujettissement la
borieux de la classe ouvrière, la fabrication
ne suffise pas encore donner le strict
nécessaire tout le monde?
n'en put tirer autre chose. Mais Mm° Lemoine était
fort connue Vernoooù elle venait souvent, et
où ses enfants étaient venus plusieurs fois passer
les vacances; les personnes qoi avaient vu le petit
Jacques, frappées de la ressemblance qu'ils lui
trouvaient avec le jenne garçon amené par le men
diant Mooroussean soutenaient tous d'une voix
que c'était bien le même enfaot, et cette clameur
pnbliqoeentonegrandeiofluence sur les magistrats.
Monroosseau fut envoyé eo prison; on recouduisit
l'eofant l'hôpital, et Mm" Lemoine fut mise en
iiberté provisoire, avec injonctioo de se représenter
la première réquisition; mais, malgré cette in
jonction, elle se hâta de revenir Paris, acte de
prudence qui n'était qoe trop justifié par les dan
gers qu'elle venait de conrir. On loi fit néanmoins
on crime de celte foite, et la procédure continua.
Le 29 juillet, Claude Lemoiue, subrogé-tuteur
des eofauts du notaire Lancelot Lemoine, fut assi
gné la reqnête do procoreor do roi poor élire un
curateur l'enfant déposé l'hôpital, et que, dans
l'ex ploit, on nommait Jacques Lemoine. Le 21 ai ût
soivaot, il fut renda une sentence qui accordait a
cet eufaDt uoe forte provision.