D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 52me AnnéeN^ Mercredi 2 Juin 1869. FILS ET SOLDAT. j\o 5,391. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Le prochain dénouement de la crise électorale continue d'absorber en France toutes les préoccupations. On annonce de Paris que le gouvernement n'a rien décidé encore au sujet d'une session extraordinaire qui devait avoir lieu, disait on, dans le courant du mois de juin. La réalisation de ce projet déprendrait de l'issue des élec tions qui restent faire. Le nouveau ministère italien vient de subir un échec parlementaire des mieux caractérisés. La Chambre des représentants a repoussé dans l'examen préalable en co mité le projet de loi qui confie la Banque nationale le service de la trésorerie et qui approuve la fusion de cet établissement avec la Banque toscane. Une lettre particulière de Madrid an nonce qu'il circule en Andalousie une proclamation signée par les chefs carlistes les plus connus Sanchez, Bemesa, Vrajeri, Salvador de Hubcla et Oslorac, invitant le peuple prendre patience, mais pour peu de temps, car les maux de la patrie augmentent chaque jour, et il est du devoir de tout bon Espagnol de la sauver de l'abîme où veulent la précipiter les hommes de la situation actuelleLa proclamation se termine par le triple cri Vive la patrie! vive la religion! vive Charles VII! l/affichage de ce document et d'autres semblables dans plusieurs villes d'Andalousie a occasionné quelques trou bles assez sérieux. Il se confirme que le gouvernement provisoire vient d'ordonner un mouvement de troupes pour surveiller les agissements des carlistes. Deux colon nes ont été organisées dans ce but. L'une est déjà Valladolid, l'autre va partir de Madrid prochainement. La Prusse, si prodigue d'avances envers les catholiques quand elle espérait pouvoir les détacher de l'Autriche, vient de prendre dans le grand duché de Bade une autre al- ii. (Suite. Voir cotre dernier numéro) Cinq semaines plus tard, on fort détachement de recrues rejoignait l'armée au delà du Rhin. Afin que, dans on poste dangereux, ils fissent plus proraptement l'apprentissage de la guerre on plaça les cooscrits a l'a»aot-garde. Victor était du nombre. Sa tristesse, que rieo ne poutait dissiper, l'avait fait remarquer <îe ses camarades. Tiens! qu'est-ce qu'il a donc, celui-là, avec sa mine de carême? disait I'ud, il a l'air d'aller 'a un enterrement. Eh! non, répondait nn aotre, tu ne vois donc pas qu'il regrette le coin de son feu. Il craint de gober uoe prune autrichienne, disait un troisième. C'est un poltron il a peor il a peur sortait de toutes les bouches. A ces plaisanteries, ces insultes, Victor ne ré pondait pas, et son silence venait encore ajouter la mauvaise opiûioo que l'on avait de loi. Laissait- il, uialg'é lui, percer le dégoût quand il se trouvait titude. On sait qu'un conflit assez grave s'est engagé récemment entre le gouverne ment badois et le chapitre métropolitain de Fribourg. L'archevêché de cette ville a été pendant de longues années occupé par un savant prélat, qui a consacré sa vie la défense de la liberté de l'Eglise catholique. Mgr. Ilerman de Vicari est mort l'année der nière, et c'est sur l'élection de son succes seur appelé occuper I un des sièges les plus importants de l'Allemagne catholique que des difficultés se sont élevées entre le gouvernement badois et le chapitre de cette métropole. Or, de Berlin, on vient de faire savoir Carlsruhe qu'on entend être tenu au cou rant de l'incident, et que, jusqu'à présent, on a approuvé entièrement l'altitude du gouvernement badois. Ainsi, M. de Bismark entend régler jus qu'aux intérêts religieux des populations auxquelles il a fait subir sou influence. En se soumettant la Prusse, le grand duché de Bade a perdu son indépendance et placé l'Eglise catholique d'Allemagne dans une situation incompatible avec sa dignité. Mais en cela, ce gouvernement aveugle fait les aiïaires de la Prusse, qui espère bien re cueillir quelque jour le fruit des dissenti ments qu'elle fomente entre les souverains non encore médiatisés et leurs peuples. Le voyage du roi de Prusse en Hanovre, plusieurs fois ajourné, avait été, la suite d'une délibération du conseil des miositres, fixé au 13 juin. Nousapprenons aujourd'hui que décidément ce voyage n'aura pas lieu. Le roi se bornera visiter Kiel. Il pas sera l'inspection de l'escadre prussienne et des ouvrages récemmeul construits pour la défense du port. Une nouvelle qui sera accueillie avec une vive satisfaction en Galicie nous arrive de Vienne. Le gouvernement autrichien a enfin prescrit l'usage du polonais, comme forcé de maoger la gamelle, les plaisanteries re naissaient plus moidautes. Voyez donc Monsieur le difficile; apportez des assiettes de porcelaine Monsieur! Victor, veux-tu du nauao? disait un autre. Garçon apportez uoe serviette M. Victoi Une fois, poossé bout par les sarcasmes qu'il s'était attirés, il ne put se cootenir, et fondait eu larmes; les éclats de rire de ses camarades accueilli rent ce mouvement de sensibilité eofantine. Pauvre garçou toutes ses actions tournaient son désavan tage. Accoutumé la vie douce et uuiforme de l'intérieur, il se trouva gauche et emprunté devaut ces mille riens qui composent le service d'un soldat. Fallait il nettoyer son fusil? Victor ne savait com ment s'y prendre. Un bouton venait-il manquer ses vêlements? il paraissait embarrassé pour le recoudre. S'il y avait ou fardeau porter, il pliait sous le poids, et se voyait contraint d'y renoncer. Quel changement pour lui, que sa mère avait habitué ce que rieo ne lui inauquât! combien il trouvait dure et pénible cette vie active des camps! combien enfiu il regrettait la maison maternelle! Sans doute il était ridicule de voir un soldat pleurer comme uo enfant, recevoir patiemment une injure et plier sous uu fardeau supportable; sans langue officielle, dans toutes les affaires d'administration et de justice, ainsi que dans l'enseignement des universelles de Cracovie et de Lemberg. Le Sénat est convoqué pour le lundi 7 de ce mois, deux heures. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 27 mai, M. V. Cop- pine, comptable la maison pénitentiaire de Namur, est nommé provisoirement di recteur de la maison d'arrêt Ypres, en remplacement de M. Godding, décédé. Un arrêté royal du 28 mai accorde la ville de Blankenberghe, pour l'établisse ment et l'exploitation de bains de mer une nouvelle concession de la partie de la plage appartenant son territoire. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Dans son audience d'hier, la 2" chambre de la cour de cassation (section criminelle) a entendu M. le premier avocat général l'aider, qui a combattu les six moyens présentés par les demandeurs F. Vande- putleVirginie TakkensG. Van Over- schelde et J. De Poorter l'appui de leur pourvoi contre l'arrêt de la cour d'assises de Bruges qui les a condamnés comme coupables des crimes d'incendie volontaire commis S" Génois. Le ministère public a rappelé que la cour avait déjà rejeté deux moyens identi ques ceux qui étaient produits. M. l'avocat général a conclu au rejel de tous les moyens de nullité invoqués dans le mémoire fourni l'appui et développés l'audience par M' Lienart. La cour, après délibération en chambre du conseil, est rentrée en séance avec urr arrêt qui, sur les conclusions conformes de M. le premier avocat général Faider et le rapport de M. le conseiller chevàlier Hynderick, et attendu au surplus que tou tes les formaliléssubstaniielleset prescrites doute tout cela prouvait uo manque d'e'oergie, et cependant ce n'était pas sa faute c'était on des résultats de la vie qu'il avait meoée jusque alors, de sa constitution maladive. Trois mois se passèrent ainsi, et je vous laisse penser si Victor fut heureux. Il ne pleorait plus devant ses camarades, mais il attendait qu'il fut seul; et alors il s'abandonnait tonte sa douleur. Plus le temps s'écoulait, plus elle devenait poi gnante depuis le jour terrible de la séparation, Victor n'avait pas reçu de nouvelles de sa mère. Les pensées les plus sombres lui traversèrent l'es prit était-elle morte de chagrin? était-elle ma lade, et, par conséquentincapable d'écrire? La tête du malheureux conscrit était constamment occupée de cette idée, qui, jointe au tourment que lui faisaient endurer ses camarades, altérait iusen- siblemeot sa santé. Cependant, ou jour, la division dont Victor fai sait partieet qui, depuis quelque tempsrestait cantonnée dans un village d'Allemagne, reçut ordre de se mettre eo marche. Cette circonstance eut no heureux résultat pour le jeuue soldat. On savait que l'armée euoemie s'approchait, et tout faisait présumer qu'une bataille était prothai ne. Per.J.ru la marche on achevait l'éJucatiou militaire des

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1