YPRES.
peine de nullité ont été régulièrement
observées en la cause, rejette le pourvoi,
condamne les quatre demandeurs aux dé
pens fixe huit jours la durée de la con-
traiute par corps pour le recouvrement des
dits dépens.
NÉCROLOGIE.
M. Philippe Van der Maelen fondateur
de l'Établissement géographique de Brux
elles membre de l'Académie royale des
sciences, lettres et beaux arts de Belgique
et d'un grand nombre de sociétés scientifi
ques, est mort dans les sentiments de la
plus profonde piété le 29 mai, l'âge de
73 ans, muni de tous les sacrements de
notre Mère la sainte Église.
La procession de la Fête-Dieu est sortie
dimanche dernier de l'église S' Martin et a
suivi son itinéraire accoutumé au milieu
d'une aflluence de fidèles. La sortie du
cortège religieux a été favorisée par le
temps. Deux pelotons de gardes civiques
ouvraient et fermaient la marche de la
procession.
A dater du 1" juin 1869, la marche
des trains sur les lignes ferrées d'Ypres
Poperinghe. d'Ypres Courtrai et d'Ypres
Roulers sera fixée comme suit
Ypres Poperinghe 9,39, 1 1.01, 12.20,
3.19. 7.00. 8.54, 9.50.
Ypres Cour irai 5.20, 6.15,9.35. 12.20,
4.45,5.55.
Poperinghe Ypres 5.00, 5.55, 9.15,
12.00, 4.15, 5 35
Courirai Ypres 8.35, 10.00. 10.40,
2.15, 4.30 (le lundi seulement), 7.50, 8.35.
Ypres lioulers 7.10, 12.25, 6.45.
Houlers Ypres 9.27, 1 30, 7.42.
NOUVELLES DIVERSES.
Il résulte de nouvelles qui nous par
viennent d'Angleterre que les fabricants
de Manchester, filateurs et tisserants, vien
nent de reconnaître la nécessité de diminuer
de cinq pour cent le salaire de leurs ou
vriers. Dès la semaine prochaine, la mise
exécution de la mesure sera tentée; on
craint que les ouvriers refusent de s'y sou
mettre il y aurait donc un chômage en
perspective au milieu du centre manufac
turier le plus important de la Grande
Bretagne. (Belgique.)
Mardi dernier, quatre heures, le
grand ballon captif de Londres est parti
l'improviste, après avoir rompu son câble,
conscrits confiés aux soins rte vieux iostrucienrs.
Uo d'eux le sergent Raymond était chargé de
Victor et de plusieurs autres; la figure du jeune
homme, sur laquelle se peignait une tristesse pro
fonde, intéressa le vieux militaire; il voulut savoir
si les camarades de Victor ne se trompaient pas en
l'accusant de lâcheté il s'approcha de lui et en
tama la conversation.
Eh bien, garçon, loi dit-il, tu es donc tou
jours triste?... est-ce qoe tu ne te trouves pas bien
parmi nous?
Non, sergent, répondit franchement Victor.
Tu as tort, roille-z yeux! l'état de soldat est
le plus beau que l'on puisse exercer pour le quart
d'heure.
C'est vrai, sergent; mais il y a de ces chagrins
qu'on n'oublie pas.
Possible!... possible!... mais aussi, vois donc
quel avantage pour toi d'arriver dans un si bon
moment!...Tupeux te vauterd'avoir du bonheur...
il ne se passera peut ètte pas deux jours avant que
nous ue nous battions comme des enragés.
Je le sais bien, et voilà ce qui me peine...
Est-ce qu'ils auraient dit vrai? s'éciia Ray
mond, en reculant de quelques pas; est ce que tu
aurais peu. moi bleu
au moment où on le faisait monter blanc,
c'est-à dire sans personne dans la nacelle.
L'heure de fa journée montre le temps
devait être peu favorable aux accensions,
et rend compte de la rupture du câble par
l'effet d'une bourrasque, moins que par
malveillance on n'ait versé sur le câble, ne
fût-ce qu'une cuillerée, de l'acide sulfu-
rique qui sert produire l'hydrogène dont
il est gonflé.
Quoi qu'il en soit, il est parti; et en rai
son de la solidité exceptionnelle de sa
construction, il est probable qu'il fournira
une longue course dont on entendra parler.
Ce ballon, de la contenance de 10,000
mètres cubes, est notablement plus grand
que le Géant. Son enveloppe, qui est for
mée de quatre épaisseurs de tissus agglu
tinés entre eux par une mixture de caout
chouc, recouverte d'un vernis la gomme
laque, lui donne presque la consistance
d'un cuir susceptible de résister une pres
sion de cinquante centimètres d'eau sans
se rompre.
Fort heureusement, il s'est échappé sans
emporter avec lui son personnel d'ascen
sion, composé de 30 personnes, hommes,
femmes et enfants, qui auraient eu bien de
la peine prendre terre sous l'impression
du vent. Donc il est parti sans personne
pour tirer la corde delà soupapesupérieure,
emportant avec lui 4 ou 5,000 kiI de l'est
et un bout de câble pesant 1 000 kil. avec
une force ascensionnelle de 3 4,000 kil.
en plus, qui lui auront permis de s'élever
avec la rapidité d'un trait.
Mais, arrivé une hauteur de quatre
ou cinq mille mètres, il sera devenu par
faitement sphérique par suite de la dilata
tion du gaz formant pression; celui ci se
sera dégagé par la soupape automatique
inférieure s'ouvrant de dedans en dehors,
de sorte qu'il aura dû continuer son voyage
au gré du vent après s'être ainsi équilibré,
s'abaissanl la nuit par le refroidissement
et remontant le joursousl'action des rayons
solaires.
Si, en raison de la persistance des vents
du sud que nous subissons maintenant, il
a gagné directement la mer du Nord, il
pourra aller se perdre dans les glaces du
pôle; et s'il double le pôle, il reparaîtra
plus tard dans l'océan Austral. Il fera peut-
être le tour du monde.
En présence de ce précédent, il est cer
tain que l'entreprise des ballons captifs
l'usage du public est finie tout jamais,
car désormais personne n'oserait monter
dans la nacelle sans avoir la passion de
l'aéronautique.
Oui, sergent, oui, j'ai peur que la ooovelle
de la bataille ue parvienne jusqu'à ma mère... ma
lade, peut-être... et ne la tue... J'ai peur de mourir
moi-même avaut d'avoir reçu de lettre d'elle.
Pauvre garçon! fît Raymond, en se rappro
chant; lu as doûc laissé ta mère au pays?
Ouije l'ai laissée évanouie!... morte, saos
doute...
Allons donc!... allons donc!... pas de ces
idées-là
Si vous saviez comme je suis inquiet depois
cinq mois bieotôt... ne pas savoir seolement si elle
existe!... Oh! j'ai bien pleuré!.., et je pleoierais
encore, si je ne craignais de vous voir rire.
Veux-tu bien te taire!... me moquer... quand
je suis près d'en faire autant!... Tiens, ça me fait
de la peine de penser tout ce que l'ont fait souf
frir les autres, maintenant qoe je sais... Non, tu u'es
pas un lâche!... on garçon qui a du cœur ne peut
pas être uo lâche! Dooue-moi la main, et malheur
au premier qui le parlera plus haut que l'ordon
nance!.... D'aujourd'hui lu es l'ami du sergeut
Raymond.
Et vous n'aurez pasà roogir de moi,sergent...
je me battrai comme uo autre... surtout si j'ai reçu
M. Henri Giffard, qui a présidé et fait les
frais de cette grande entreprise, a agi en
tout cela sans aucune idée de spéculation;
il souhaitait seulement de produire une
belle chose. A force de persévérance et en
dépensant 500,000 francs, il y avait enfin
réussi, car la construction de sa machine
de cent chevaux pistons rapides, et de
son ballon imperméable au gaz hydrogène
représentent une merveille en leur genre.
Cet accident imprévu est très fâcheux
pour la question de l'aéronautique mais
on est heureux de reconnaître que dans
l'usage de ces ballons captifs, qui ont tant
réjoui la Manche, il n'est arrivé de mal
personne.
Le Cosmos nous raconte une pluie de
feuilles de chêne, par un temps très calme,
Autrèche (Indre et Loire). Ce fait curieux
est mentionné dans une lettre adressée
l'Association scientifique par M. Jollois,
qui le rapporled'après un témoin oculaire.
Le 16 avril, midi 10 minutes, au moment
où il sortait de chez lui, ce témoin constata
que des feuilles tombaient, et comme sa
vue est très perçante, il reconnut aussitôt
qu'elles provenaient des régions élevées de
l'atmosphère. Il les voyait apparaître com
me tles points brillants sur l'azur du ciel
et tomber autour de lui en suivant une
trajectoire presque verticale, légèrement
inclinée île l'ouest l'est. Le phénomène
dura pendant environ 10 minutes, mais il
avait probablement commencé avant la
sortie du témoin. Une pièce d'eau voisine
sur laquelle les feuilles surnageaient en
montrait au moins une par mètre carré.
Ce phénomène me paraît être une consé
quence de la bourrasque du 3 avril, écrit
M. Jollois; les feuilles de chêne soulevées
par un tourbillon et transportées dans les
hautes régions de l'atmosphère ont été sou
tenues par le vent pendant six jours, et
soiiltombées lorsquelecalmes'eslrétabli.
Un phénomène merveilleux, l'embra
sement presque général de la mer Cas
pienne, vient de remplir d'admiration et
stupeur les populations riveraines de ce
grand lac salé.
La tuer Caspienne possède quelques îles,
une, entre autres, où l'on exploite du
naphte, ou huile de pétrole. Les puits ser
vant l'exploitation de ce liquide gou
dronneux s'enilamment quelquefois et l'o
rifice, alors en feu, projette des lueurs
fanasliques sur l'étendue du lac. Mais cette
fois, ce ne sont pas les puits, ce sont des
sources de naphte qui, s'échappant des
rives du lac, se sont répandues sur la sur-
faceet l'ont couverled'uneimmensecouche
une lettre... eela me donnera tant de courage!...
mais je n'ose l'espérer.
Pourquoi pas? le vaguemestre e'tait part»
avant nous, ce matin; il a dû aller la poste de
l'armée; pent être sera ce aujourd'hui. Écoute,
quand nous aurons fait balle, je le chercherai, et je
te rapporterai le poulet, s'il y eu a.
Oh! merci sergent... je vous dois le premier
moment de bonheur que j'aie goûté depuis que
j'ai quitté ma mère.
Dès lors, Victor a un ami; sa position est chan
gée; qu'il reçoive une lettre de sa uière, et il sera
presque heureux.
La division arriva au milieu d'une plaine, où
elle campa. Le soir était venu, des feux lurent
allumés, et des sentinelles placées sur toute la ligue
des avant-postes. Peudant la unit, les autres corps
de P 'armée française occupèrent les hauteurs envi
ronnantes. Lts sentinelles avancées, fournies par
les conscrits, étaient relevées d'heure en heure.
L'ennemi se tenait a on demi-quart de lieue en
avaut, et la vigilance la plus grande était recom
mandée aux factionnaires, sur lesquels on comptait
poor que les troupes pussent prendre un repos
uécessaire.
Pour être continué.)