Les cfeux dames étaient connues dans le quartier comme jouissant d'une position aisée, ce qui ne les avait pas empêchées, jusque dans ces derniers temps, de sous- louer une partie de l'habitation. Depuis deux ou trois mois cependant, elles avaient paraît il, renoncé cette sous-location, et leur isolement était même devenu complet, car, chose assez singulière, elles n'avaient, plus de domestique. En 1866, Mra* Vande- poel avait perdu son fils, voyageur de com merce, qui jusque là demeurait également avec sa mère. On admirait dans le voisinage la piété filiale de M"* Vandepoel, se privant des distractions et des agréments qui auraient pu convenir son âge et sa situation de fortune, pour se consacrer entièrement sa veille mère. Les choses étaient en cet état, lorsque, vendredi 15 de ce mois, ce qu'on assure, quelques personnes, remarquant la clôture obstinée et inusitée des persiennes du rez- de chaussée et l'habitation, en furent vive ment intriguées, mais un billet collé sur la porte et portant le mot: a Absents fit cesser leurs préoccupations. Elles crurent un voyage momentané de leurs voisines, voyage motivé par un événement de fa mille. Rien d'ailleurs ne semblait justifier de fâcheuses conjectures Mais un ami de la maison, étonné de n'avoir reçu au sujet de cette absence insolite aucune informa tion et ne trouvant dans les relations de ces dames aucun indice qui pût expliquer un départ fortuit, finit par concevoir des inquiétudes tellement intenses qu'il résolut de les éclaircir tout prix. 11 se rendit en conséquence Louvainoù habitent les seules personnes que les dames Vandepoel pussent visiter, sa connaissance et aussi l'improviste. Le résultat de sa démarche fut négatif, on le conçoit, ses pressentiments ne le trompaient point; aussi, dès son retour, sans perdre un instant, couruit il la po lice, qui fit ouvrir par un serrurier la porte de la maison abandonnée. Un horrible spectacle s'offrit la vue de ceux qui, les premiers, pénétrèrent dans cette fatale demeure. Derrière la porte de la salle manger et au milieu d'un énorme caillot de sang, gisait le cadavre, en putré faction déjà avancée, de l'infortunée veuve; une plaie béante la tète devait avoir causé la mort presque immédiate. A quelques pas se trouvaient les restes, également putré fiés, de M1" Vandepoel, mais sans blessure apparente, son meurtrier l'ayant étouffée ou étranglée. Des mèches de cheveux ayant appartenu la victime étaient éparses et là, et les égratignures dont le cadavre était criblé témoignent de la vive résistance qu'elle a dû opposer l'assassin. Nous apprenons que le nommé Bovo, un des assassins italiens qui ont tué le malheureux cabarelier Braet, Bruges, au mois de janvier dernier, est décédé ces jours derniers dans la maison de force de Gand. (Patrie Un journal d'Anvers apprend qu'un assassinat a été commis sur la personne d'un ouvrier briquelier dans la nuit de di manche lundi sur la route de Schelle Niel. Ou a trouvé le cadavre de ce malheu reux lié un arbre, la gorge coupée et transpercée de plusieurs coups de couteau. Voici de nouveaux renseignements sur la tentative d'explosion de la poudrière de Wetteren. Ils rectifient sur certains points les détails donnés précédemment Depuis quelques mois, on s'était aperçu de la disparition d'une grande quantité de cuivre. Une surveillanceactive fut organisée eleut pour résultat l'arrestation en flagrant délit du coupable c'était un ouvrier de l'établissement. Mu par la compassion, M. Van Croraphaut, directeur de la poudrière arrêta les poursuites et se contenta de con gédier le serviteur infidèle. Loin d'être touché de ce procédé, ce der nier résolut de se venger de son renvoi. Il y a quelques semaines, quand déjà les ateliers étaient en activité depuis quelques heures, le chef ouvrier s'aperçut de la pré sence dans la poudre de têtes d'allumettes phosphoriques et de fragments de limes. On arrêta aussitôt le travail des machines. Grâce la promptitude des mesures prises, un désastre épouvantable a été prévenu car, sous la pression des cylindres, les al lumettes se seraient enflammées, et toute la poudrière n'eût pas manque de sauter. Le coupable est arrêté. (Bien public.) Catastrophe de Châtelineau. Un af freux événement est arrivé mardientre dix et onze heures du soir, au charbonnage du Gouffre, Châtelineau. Des eaux, d'une provenance encore inconnue l'heure où nous écrivons, ont fait subitement irrup tion l'un des étages supérieurs du puits n° 7 et ontsurpris les ouvriers occupés dans les travaux. La rumeur publique élevait ce matin (mercredi) le nombre des victimes de 50 80. Il y avait heureusement une grande exagération dans ce chiffre, qui se réduit au momentde nosderniers renseignements, 10 heures, 15 ouvriers noyés et 17 au tres dont on ignore encore le sort. Le nombre des victimes se bornerait donc trente. On pent se fignrer la désolation qui règne Châtelineau; tous les travaux aux fosses voisines sont suspendus. Aucune indice, aucun suintement ne fai sait prévoir ce fatal événement. L'administration et les ouvriers travail laient dans cette section du charbonnage du Gouffre en pleine assurance que nul dan- gerjn'était craindre. (J. de Cliarleroi On écrit d'Anvers, le 20 Hier soir et une partie de la nuit un ouragan a régné sur la ville. L'Escaut a franchi ses rives ce matin 5 heures et a atteint le milieu des quais entre les deux rangées d'arbres. Beaucoup de marchandises ont été dété riorées. Il régnait hier sur le littoral belge une forte tempête. Le vent qui soufflait con stamment en pleine côte, sautait d'ouest est par saccades de régions intermittentes d'entre ces deux directions. La mer était très-agitée. Le commerce de débit en détail de boissons continue de gagner, Bruxelles, des proportions fabuleuses qui témoignent de la prospérité croissante dont ce genre d'industrie est redevable aux avantages de tout genre qui lui sont assurés. A la date du 1" janvier de l'année actuelle, le nombre total des estaminets ou cabarets proprement dits était déjà 849, non corn pris 771 débits de liqueurs alcooliques (exclusivement), 414 débits de liqueurs et cabarets, et 524 autres établissements mix tes où l'on vend boire, en tout 2,458, ou 151 de plus qu'au 1" janvier de l'année précédente. Dans le cours de 1869, le nombre de ces débits s'est encore accru dans une notable proportion. Il est remarquer que les faubourgs qui forment la banlieue de Bruxelles (po pulation, 140uiillehabitants)ont eusemble, pour les huit communes d'Anderlecht, Et- terbeek. Ixelles, Laeken, Molenbeek Saint- Jean S'-Gilles, S'-Josse-ten Noode et Schaerbeek, près de 1,900 buvettes paten tées! c'est-à-dire que la proportiou est en core plus forte que pour la ville de Bru xelles, dont la population atteint le chiffre de 175,000 habitants. En dernière analyse, on trouve, pour une population totale deôlS.OOO habitants dans l'agglomération bruxelloise, environ quatre mille débits de boissons diverses. Les premières neiges ont commencé faire leur apparition sur les hauts pla teaux des Ardennes. Dimanche dernier, il a neigé sur les fanges de Spa et de Francor- champs. Les froids y sont déjà très-vifs. La prise de corps ayant été abolie en Saxe, plusieurs députés, afin de protéger les créanciers, que la loi a laissés pour ainsi dire sans la moindre protection ont pro posé la Chambre de voter une loi qui autorise la saisie mobilière ou immobilière d'un débiteur immédiatement après que la dette aura été reconnue par le tribunal. Le fauteuil qu'occupait Sainte-Beuve l'Académie française, comme successeur de Casimir Delavigne, était le dix neuviè me il a été successivement occupé En 1654, par Balzac. En 1654, par H. de PéréfixedeBeaumont, archevêque de Paris. En 1671, par François de Harlay, arche vêque de Paris. En 1695, par André Dacier. En 1722, par le cardinal Dubois. En 1725, par Hénault. En 1771, par le prince de Beauveau. En 1795 1805, par le comte Merlin. En 1816, par le comte Ferrand. Et en 1825, par Casimir Delavigne. On a éprouvé plusieurs secousses de tremblement de terre au Chili, mais ce n'est rien en comparaison de celles qui se font sentir presque tous les jours dans le sud du Pérou. Lima est plongé dans la con sternation, par suite des nouvelles de trem blements de terre qui ont eu lieu les 20, 21 et 24 août dans les provinces méridio nales. Beaucoup de propriétés ont été ra vagées et, le 24 août, surtout, les secousses, ont été épouvantables. A lquique et Arica, la mer s'est retirée avec une rapidité effrayante, et elle est re venue plusieurs fois en s'élevant six pieds plus haut que la marque ordinaire. Les affaires sont complètement paralysées et Arica est désert. Aux Antilles, le temps continue être favorable et les récoltes marchent bien. A Saint Thomas, les tremblements do terre ont recommencé et l'on a éprouvé une forte secousse. (Times.) Des lettres en date de Mexico 10 sep- tembrenousapprennent que le 16 du même mois devait être inauguré Puebla le che min de fer de celte ville Mexico (180 ki lomètres.) Ou y attendait le Président avec i un brillant cortège, pour la réception du quel la Compagnie avait fait des préparatifs qui contrastent singulièrement avec la mi sère des populations. Il reste faire les 180 kilomètres de Puebla Vera-Cruz, déjà partout entamés; des tronçons équivalent au tiers du parcours sont achevés et en partie exploités. Au moment où allaient être fusillés les complices de Negrete, plusieurs d'entre eux ont été l'objet d'une commutation de peine. Belle réponse de Bonaparte. Une daine se trouvant on jonr dîner avec Bonaparte, après ses premières campagnes d'Italie, fatigua le héros d'éloges, sans mesure. Que peut-on être dans le monde, s'écria-1-elle a«ec enthousiasme, quand on n est pas le général Bouaparte? il lui répondit i Madame, ou peut être uue Louue tuêie de famille!

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2