D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
53me Année.
Samedi 21 Novembre 1869.
No 5.440.
APRES.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQFE. -- COXSTITITION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le roi Victor-Emmanuel relevant de
maladie, n'a pu présider en personne
l'ouverture des Chambres qui a eu lieu
avant hier Florence. C'est le ministre de
la justice qui a donné lecture du discours
royal, si toutefois l'on peut admettre que
le Roi est eu quelque part la rédaction
de ce document. Dans tous les cas, il ne
porte aucune trace des salutaires réfle
xions que Victor Emmanuel a été amené
faire pendant sa dernière maladie ni des
réparations qui eussent été la conséquence
d'une réconciliation sincère avec l'Église.
11 se trouve, au contraire, dans le discours
lu aux Chambres, une nouvelle affirmation
de l'unité italienne, et la naissance du fils
du prince Humbert y est présentée comme
un gage donné au maintien des faits ac
complis. Il ne manquait plus ce gouver
nement usurpateur que de faire de la Pro
vidence la complice de ses injustices La
Providence aura son jour, et l'expiation
sera d'autant plus terrible, que la maison
de Savoie aura plus abusé de ces bienfaits
Les gouvernants espagnols ont imaginé
un nouvel expédient pour faire aboutir
leur combinaison monarchique. Ils vont
faire pourvoir par l'élection aux sièges
parlementaires vacants. Ce que seront ces
élections, on peut le soupçonner; les Prim
et les Serrano sont, dans tous les temps,
d'habilesorganisaleurs du scrutin. On aura,
le tour fait, gagné trentevoix, et l'on pourra
olfrirau duc de Gènes une majorité de deux
cents voix. Mais on sera encore loin du
chiffre promis Victor Emmaelet l'on
comprend que dans ces conditions la cour
de Florence ne se presse pas de donner son
consentement.
Les comités irlandais ne cessent d'orga
niser des meetings en faveur de la mise en
liberté des prisonniers fenians. On sait que
M. Gladstone, plusieurs reprises, a ré
pondu par un refus cette demande, et
qu'il ne veut pas recevoir les députations
qui lui sont envoyées dans le même but.
Par suite d'un nouveau refus de ce genre,
le comité centralqui siège Londresa
décidé de se dissoudre, en déclarant qu'il
n'attendait plus rien du Parlement anglais,
et qu'il attendait tout de l'action du peuple
irlandais. L'Irlande prouvera, espérons le,
qu'on lui fait injure en confondant sa cause
avec celle du fenianisme; ce n'est pas
l'intimidation, la violence et au crime
qu'elle demandera le redressement de ses
griefs.
Le projet de loi relatif au contingent de
l'armée pour 1870 est ainsi conçu
Art. 1" Le contingent de l'armée pour
1870 est fixé cent mille(100,000)hommes.
Art, 2. Le contingent de la levée de mi
lice pour 1870 est fixé au maximum de
douze mille (12.000) hommes, qui sont
mis la disposition du gouvernement.
Art. 3. Le contingent est divisé en deux
parties l'une, active, de onze mille (11,000)
hommes; l'autre, de réserve, de (1,000)
hommes, assignée l'infanterie.
La Chambre des représentants, après
s'être occupée, dans sa séance d'hier, de
l'examen de rapports sur des pétitions re
commandées, a continué la discussion des
articles du projet de loi relatif la milice.
Un incident inattendu a marqué cette
séance. Malgré les observations présentées
par MM. Dumortier et de Theux, l'assem
blée, sur la proposition de M. De Fré, a
voté par 46 voix contre 29 la mise de
l'ordre du jour du projet de loi sur le tem
porel des cultes.
M. le ministre de la guerre a déposé le
rapport qu'il avait promis sur le temps qui
est consacré l'instruction des miliciens
pendant le temps qu'ils passent sous les
drapeaux.
Le Moniteur publie un arrêté royal du
12 novembre instituant uneérole de guerre
qui sera annexée l'école militaire.
Cette école a pour but de répandre dans
l'armée l'instruèlion militaire supérieure
et d'assurer le recrutement du corps d'état-
major en temps de paix comme en temps
de guerre.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 15 novembre, sont
nommés dans le corps de sapeurs pompiers
de la ville d'Ypres Lieutenant, M. J.
Valcke; sous lieutenant, M. A. brunfaut.
Un arrêté royal, en date du 14 no
vembre, institue
1° Une commission pour procéder une
révision de l'ordonnance sur l'exercice et
les évolutions de la cavalerie et
2° Une commission pour procéder
une révision de l'organisation du corps de
la gendarmerie.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Mercredi et jeudi ont comparu devant la cour
d'assises de la Flandre occidentale: i° Charles Ver-
haeghe, âgé de 32 ans, né Thonrout, sans domi
cile fixe; 2° Atig. Cappelle, 69 ans, né et demeu
rant Ichtegheui; 3" Léop. Morysse, 17 ans, né a
Apres, accusés d'avoir commis environ trente vols
avec circonstances aggravantes. Daus certaines de
leurs excursions, ils étaient accompagnés de Ma-
thilde Annet, âgée de 21 an«, et de Françoise
Morysse. Mais celle-ci est eo fuite.
Les quatre accusés formaient une bande qui,
pendant plus de deux mois, septembre et octobre
1068 visitait les communes des arrondissements
judiciaires de Furnes, d'Ypres et de Bruges. I es
produits de leurs vols n'avaient guère d'importance
mais tous furent commis avec des circonstances
aggravantes. Ch. Verhaeghe reconnaît tous les
vols qui lai sont imputés Cappelle, qui déjà a
subi 8 condamnations, a nié. Le premier et Morysse
furent arrêtés le 25 octobre 1 868, vers 7 heures du
soir, en train de fracturer un tronc placé dans une
chapelle Wercken. Les nombreux tiTeis dont ils
furent porteurs trahirent leur profession, chose
qu'ils ne nièrent point.
L instruction qui s'ouvrit amena l'arrestation
d Auguste Cappelle, et fit connaître trente-deux
vols mis leur charge. Maihi.de Annet prit la
fuite. Leur larcin le plus important a été celui
I commis dans l'église de Kuotke, où ils fracto •èrent
trois troncs et quatre ou cinq caisses ou ils trou
vèrent environ 200 francs.
Les accusés sont défendos d'office par MM"5
Desnick, Caowe et Claevs.
Voici le programme des morceaux d'harmonie
qui seront exécutés le Dimaoche, 21 Novembre,
1869. k midi, dans la grande salle des Halles, sons
la direction de M. Walhain
1° La vie Parisienne, quadrille Offefbach.
■j° Obéron, ouvertureCh. Webeb.
3" La Zingarella, grand air de Ferizano. V. Behueb.
4° Moïse, grande fantaisieRossiki.
NOUVELLES DIVERSES.
Voici des détails sur l'arrivée du Roi
en Angleterre A la station du South Wes
tern railway, Londres, le prince Léopold
et le prince Christian de Schleswig Hol-
stein attendaient Sa Majesté dans les ap
partements destinés la reine Victoria.
M. Van de Weyer, ancien ministre de Bel
gique, et madame Van de Weyer, se trou
vaient aussi dans ces appartements. Lors
que le train s'est arrêté, des applaudisse
ments ont éclaté de toutes parts. Au même
instant, les princes Léopold et Christian
se sont rendus au devant du Roi et de la
princesse, et l'entrevue a été des plus cor
diales. Le Roi et la princesse ont paru
aussi fort émus de l'attention de M. et M"™
Van de Weyer, qui avaient voulu être des
premiers les saluer sur le sol anglais.
Une garde d'honneur des grenadiers de
la garde était rangée sur la plate forme,
et lorsque Sa Majesté a paru, la musique
a joué l'air national belge, le drapeau a
salué et la troupe a présenté les armes.
Le sifflet de la locomotive se fait enten
dre. Le train part pour Windsor, où le
Roi est arrivé six heures et demie. Une
autre garde d'honneur des grenadiers de la
garde a salué Sa Majesté la gare de
Windsor; le Roi la princesse Louise, le
prince Léopold et le prince Christian mon
tent ensemble dans une des voitures roya
les qui attendaient les augustes visiteurs,
et, de la station jusqu'au château. Sa Ma
jesté a reçu une ovation des plus splendi-
des. Toutes les maisons étaient pavoisées,
les cloches sonnaient pleine volée et les
volontaires du bourg royal formaient la
haie.
La Reine, accompagnée des princesses
Christian, Louise et Béatrice, et entourée
du sa cour, a reçu Léopold 11 et la prin
cesse sa fille Feutrée du château. Le
soir, il y a eu grand dîner d'apparat.
Les chefs de corps des volontaires de
tout le pays présentèrent une Adresse au
roi Léopold le 25, au palais de Buckin-
gbatn. Parmi les promoteurs de cette e\
cellente idée, on remarque lord Elclm, le
marquis de Donegal. lord liury, le colonel
Loyd Lindsay, etc.
Mardi, 3 heures, le Roi a reçu
Y\ indsor une dépulaiion du comité chargé
de recueillir les signatures des lords lien
tenants des comtés, «les maires, grands
clierilTs, etc., des trois royaumes, l'A
dresse qui doit être aussi présentée au roi