libations qu'ils avaient faites en l'honneur
des mariés. Ils passèrent par un village bien
tranquille, où tout dormait, jusqu'aux
chiens de garde.
Il était alors minuit.
Ils reconnaissent côté de la route l'em
placement du cimetière. L'idée leur vient
d'entrer dans l'empire de la mort et de
jouer un drame ou plutôt un opéra noc
turne, l'effet d'épouvanter les calmes et
crédules villageois.
L'un des trois compagnons avait une
ffûte, il joua des airs affreux l'autre se fit
deux paires de castagnettes avec des débris
de vases tleurs; le troisième imita tantôt
lesgé missements d'une âme damnée.
Mais voilà que cet infernal concert est
bientôt interrompu. Les exécutants enten
dent une voix indignée, qui s'élève d'une
tombe: celte voix leur fait redouter une
punition méritée...
A ces terribles accents, tout le monde
prend la fuite.
Deux des jeunes gens courent travers
champs, persuadés que le diable est leur
poursuite.
Le troisième est saisi d'une telle frayeur
qu'il tombe la porte du cimetière, frap
pé d'apoplexie foudroyante.
Inquiets de son sort, ses camarades re
viennent sur leurs pas la pointe du jour.
Ils retrouvent leur ami et aperçoivent
ses côtés un pauvre vieillard qui, trop
misérable pour payer un gîte d'auberge,
s'était réfugié l'abri d'un tombeau, où les
gendarmes ne s'aviseraient pas de venir le
chercher et de l'arrêter comme vagabond.
Cet homme, éveillé en sursaut, avait été
scandalisé, et sa voix avait été prise pour
celle d'un revenant.
Le crime de Pantin. Le Gaulois a des
détails circonstanciés sur la découverte du
huitième cadavre. Nous les reproduisons:
a Dans la journée du 25, on a découvert
le cadavre de Jean Kinck sous bois, tout
côté d'un château en ruines, situé dans la
petite commune d'Herrenffuchprès de
SVattwiller. Les gens du pays, qui n'avaient
pas voulu discontinuer leurs recherches
malgré leur peu de succès et le départ de
l'agent envoyé de Paris par M. Claude,
abandonnèrent les pieds des gros arbres
pour fouiller les taillis; ils commencèrent
par la lisière, lorsque tout coup ils virent
une nuée de corbeaux qui fuyaient leur
approche.
En effet, du milieu des pierres amon
celées, on voyait sortir un pied humain
tout déohiqueté.
En quelques instants, un corps humain
fut mis découvert.
Il était déjà dans un état de décompo
sition assez avancé.
C'est lui c'est le cadavre de Jean
Kinck s'écrièrent presque en même temps
tous les travailleurs.
doute n'était plus possible, c'était
bien le cadavre de Jean Kinck; la figure
riait méconnaissable, mais les bas tricotés
étaient semblables ceux portés par les
enfants Kincl, les vêtements furent recon
nus par tous es gens qui avaient rencontré
Jean Kinck amnt le crime.
On souhva le corps avec une grande
précaution, e on le plaça sur un tertre in
cliné. Le ju;e d'instruction demanda
quelques honmes de bonne volonté de
vouloir bien faire garde, afin d'empêcher
les curieux dapprocher et on fit mander
immédiatement le médecin de Guebwiller.
o Les constations légales et l'autopsie
ont eu lieu Ie26
Il est peu probable qu'on puisse trans
porter le coqs de Jean Kinck Paris.
L'enquête qui vient d'être ouverte
par l'autorité au sujet de l'effondrement
d'une partie du pont en construction près
de Hamtn, sur le Hhin, a établi que le
nombre des morts s'élève six mais ce
chiffre il faut joindre onze ouvriers qui
n'ont pas pu être retrouvés jusqu'ici. De
plus, trois ouvriers ont été blessés si griè
vement qu'on désespère de les sauver. Le
nombre des blessés est de dix huit sept
ont pu continuer leur travail.
Il s'est passé, pendant la présence de
l'empereur d'Autriche Constantinople un
incident tragi comique qui mérite d'être
rapporté. Sa Majesté se rendait au théâtre
Naoum, où se donnait un opéra italien.
Tous les abords étaient occupés par une
foule compacte au milieu de laquelle péné
tre au galop l'escadron de l'escorte qui,
aidé par des détachements d'agents de po
lice, pratique une trouée par laquelle la
voilure impériale arrive devant le théâtre.
L'Empereur descend, mais la masse reflue,
et impossible pour lui de faire les cinq ou
six pas qui le séparent de l'escalier.
Une dizaine d'officiers turcs qui se trou
vaient sur les marches brandissent alors
leurs sabres et en distribuent des coups
droite et gauche; un passage se fait, et
Sa Majesté entre au théâtre. Survient une
troupe de polissons qui s'étaient emparés
des torches avec lesquelles la colonie au
trichienne était allée saluer l'Empereur
dans la soirée ils s'avancent faisant tour
ner ces torches, mettant le feu ici un
turban, là une barbe majestueuse des
cris de rage retentissent, et les voyons
n'ont que le temps de fuir, on allait les
fouler aux pieds.
Dans l'intervalle, la police, reconnais
sant trop tard qu'elle aurait dû barrer tou
tes les rues adjacentes, même pour les
piétons, se demandait comment l'Empe
reur viendrait sortir. Au bout d'un
quart d'heure, elle se décida faire faire
sur la foule une charge grands coups
de fouet les victimes hurlent, se poussent,
se renversent le fouet claque toujours;
enfin la place devant le théâtre se dégage.
Mais arrive aussitôt une forte bande de
Croates plus ou moins ivres aussi avec des
torches et avec musique; ils beuglent leur
hymne national, et veulent a toute force
voir leur Empereur.
La police n'ose pas les recevoir a coups
de triques et essaye de parlementer; mais
ils font aussitôt l'assaut du théâtre en son
nant une vigoureuse fanfare. Dans la fu
rieuse bagarre qui en résulte, les tuyaux
de plomb qui figuraient les lettres du nom
du Sultan éclairées au gaz furent arrachés,
et on vit avec effroi surgir avec un siffle
ment aigu une flamme de plus d'un mètre;
heureusement, deux pompiers aperçoivent
le danger et ferment les conduits.
Les Croates, pendant ce temps, ont tout
bousculé devant eux et pénètrent dans le
parterre, hurlant de eviva et des zivio, leur
hourra la foule se précipite derrière eux.
Les spectateurs sont dans les transes; les
acteurs interrompent leur jeu. La police
alors fait une charge désespérée, elle ne
cesse pendant un quart d'heure de jouer
du fouet, du gourdin, du sabre. Enfin elle
l'emporte, après une scène de confusion
indescriptible et un tapage étourdissant
qui, dans la salle, empêchait d'entendre
les chanteurs la place est et reste évacuée.
Il y a eu force horions, des yeux pochés,
des côtes brisées, mais pas une seule mort
d'homme.
On télégraphie de San Francisco, en
date du 9 novembre, au Messager franco-
américaine
La barque Cânder était partie de Tahiti,
il y a six mois, pour aller prendre aux îles
Gilbert une cargaison de coolies. Trois
cents de ces malheureux ayant été embar
qués ils se révoltèrent pendant le voyage
de retour et massacrèrent le capitaine et
deux de ses officiers. Quant au contre
maître, il a réussi gagner la cale. Il plaça
alors un baril de poudre sous les écoutilles
où se trouvaient les coolies, et au moyen
d'une fusée il y mit le feu. Une terrible
explosion se produisit, par laquelle la plu
part des coolies furent tués. Aidé de l'équi
page, le contre maître s'est ensuite rendu
maître des snrvivants, et il a ramené le
navire avarié et désemparé Tahiti.
d Leur quantité était si grande sur un
même point que ce fait leur donna l'éveil,
ils s'avancèrent plus avant du côté du vieux
château ruiné. Plusieurs corbeaux étaient
restés perchés sur un tas de pierres de peu
d'élévation et se disputaient des lambeaux
de chair; ces animaux funèbres s'embJaient
n'abandonner leur proie qu'à grand regret.
Plus de doute, il y avait là un cadavre.
d Le juge d'instruction de Belfort, qui
n'avait pas quitté les environs, arriva im
médiatement et fit les premières constata
tions.
Voici quelques détails sur la catastrophe da
pont du Rhin d«nt nous avons parlé ces jours der
niers Le 21, ai matin, une quarantaine d'ouvriers
travaillaient au pont du chemin de fer qui se con
struit sur le Rho, entre Hamra et Neuss. Survint
on grand bateau, fortement chargé, qui descendit
le fleuve. An lieu d'attendre, comme ou le cria aux
bateliers, qo'nnremorqueur b vapeur vînt les pren
dre pour bien diriger le passage b travers les piles
encore inachevées, ils se laissèrent aller au courant,
qui était très-fo t. Le bateau fut lancé avec vio
lence eo travers contre une des piles, qui s'effondra,
entraînant une masse de fer pesaot 25o,ooo kilog.;
elle s'abattit avec on fracas terrible sur le bateau,
qui coula en in instant. Les deux bateliers la
femme et les trois eafants qui s'y trouvaient dis
parurent et périrent.
Une partie des ouvriers avaient reconnu a temps
le danger, et avaient couru b la hâte vers l'arche
suivante, qui résista au choc. Vingt-cioq furent
lancés l'eau douze ont été repêchés vivants,
deux ont été noyés, les aotres n'ont pu être re
trouvés. Cinq autres bateaux, qoi étaient a l'ancre
devant le pout, ont été écrasés aussi par des débris;
les quelques hommes qui le montaient ont pu se
sauver.
École Tropmann. Sons ce litre, le
Courrier des ÉtatsUnis rapporte le fait suivant
u La famille Clark, composée du père, de la mère
et de trois enfants, vivait Edeo, comté de
Marshalltowu (lovva). Le père est presque toujours
absent son occupation consistant aller battre le
grain, avec une machine lui appartenant, chez les
fermiers d'alentour.
Mardi, sept heures du matin, un voisin entra
dans la demeure des époux Clark, et n'v trouva
que les cadavres des trois enfants; chacun d'eux
avait le visage défiguré par d'horribles blessures et
la tête presque séparée du tronc. Ce triple assassi
nat avait été commis avec une hache, laissée par
l'assassin près de ses victimes.
Comme on savait positivement que Mm° Clark
était rentrée la veille au soir avec ses enfants, et
qne toutes les recherches pour la trouver furent
iuutiles, la première impression fut que c'était elle-
même qui, dans un accès de folie, avait massacré
ses enfants. Mais cette conjecture ne tarda pas
faire place b une autre plus vraisemblable.
L'opinion générale, aujourd'hui, est que Mm'
Clark a été tuée en même temps que ses enfants,
et que l'auteur de tous ces meurtres est un miséra
ble qui, après avoi' violé celte dame, n'a pas hésité
b faire disparaître tous les témoins de son crime.
Cette affaire crée une émotion facile b comprendre
dans le comté, et des fouilles sont faites partout,
mais jusqu'ici sans succès, pour retrouver le corpl
de la quatrième victime.