de l'Allemagne septentrionale: Un proprié taire de Scliœnen, qui devait marier sa fille le 15 novembre, se rendit, le samedi 15 novembre, Ancrow, pour en rapporter du poisson. Il se mit donc en route avec son fils, malgré la neige qui tombait encore en abondance, quoique le sol en fût déjà couvert la hauteur de plus d'un demi- mètre. I.e gendre futur et un de ses amis les accompagnèrent pendant quelque temps; mais bientôt ils s'en retournèrent, décou ragés et effrayés. Quant au père et au fils, qui marchaient l'aventure et ne trouvaient plus leur chemin, on ne |les vit pas revenir Après les avoirattendus pendant 24 heures, on se mit 5 leur recherche, et l'on finit par les retrouver morts de froid et de fatigue. On rapporta les cadavres au moment où des ménétriers, appelés pour le bal des noces, entraient dans la demeure nuptiale. Il parait qu'en Dalmalie le métier de correspondant de journal n'est pas tou jours agréable exercer. Témoin l'infor tuné M. Ludvvig llanlur, dessinateur spé cial d'une revue illustrée, Garienlaube (Leipzig). Le 28 octobre, comme il croyonnait les ruines d'un village, que les Autrichiens avaient llambé la veille, M. llanlur se vit tout coup entouré par une troupe d'insurgés bocchèles. Ces hommes féroces ne se contentèrent pas de dévaliser le dessinateur ils lui coupèrent les deux oreilles, et, selon la mode turque, les lui mirent dans la poche. M. Ludwig Han- tur vient d'arriver Vienne. Il réclame du gouvernement autrichien une idemnité. Le discours prononcé par l'empereur des Français, le 29 novembre, l'ouverture de la session législative, a été transmis im médiatement par le télégraphe toutes les villes de l'empire et aux capitales étran gères. Expédié de la station centrale de la rue de Grenelle une heure vingt minutes, il était rendu Londres une heure qua rante minutes. L'administration télégraphique avait consacré spécialement cinq fils cette transmission. Le discours dont il s'agit contenant 1.229, on a passé, en moyenne, 43 mots par minute et par fil. L'appareil employé était celui de Morse. Le même discours a été reçu au moyen de l'appareil Hughes Berlin, deux heu res quinze minutes; Florence, une heure quarante cinq minutes Bruxelles, deux heures cinq minutes Lille, une heure quarante deux minutes; Bor deaux, une heure cinquante cinq minu tes, Lyon et Marseille, une heure cin quante trois minutes. La transmission, favorisée par un état de lignes généralement bon, a été si rapide que toute l'Europe a pu le lire le soir même. La perte causée par un incendie qui a éclaté ces jours-ci Amsterdam, dans la fabriqueroyalede bougies, s'élève environ 500,000 fl. Par suite de ce sinistre, près de 600 ouvriers se trouvent temporairement sans moyens de substance. Il y a environ deux ans qu'un incendie presque aussi vio lent avait éclaté dans la même fabrique, et les pertes qui en avaient été la suite étaient peine réparées. L'Angleterre se propose de rendre des honneurs royaux aux dépouilles mor telles de M. George Peabody. Elles seront, en effetdéposées bord du Hlonarcli, le plus formidable navire tourelles de la marineanglaise, qui quittera Spilhead pour l'Amérique. Le corps du grand philan thrope sera confié la charge de M. Pea body Russell, représentant, par droit d'aï- nesse, de la famille du défunt, venu exprès en Angleterre pour se charger de ce dou loureux devoir. On lit dans la Presse Le préfet de police, duquel relèvent exclusivement les prisons de la Seine, et chaque jour obsédé de demandes d'autorisation de visiter Ma zas, en vue de voir le meurtrier de Pan- lin. L'ambassadeur d'Angleterre et les re présentants des autres puissances, les no tabilités du monde élégant, des membres de l'institut et des corps savants, des litté rateurs, des médecins figurent parmi les visiteurs qui affluent Mazas depuis qu'on parle de l'affaire Tropmann. Mais aucun visiteur n'a pu voir l'assassin de la mal heureuse famille Kinck. La justice, auquel il appartient, a interdit au directeur de montrer le prisonnier; mais, défaut de sa personne, on peut voir son portrait de grandeur naturelle, qu'on dit très ressem blant. Un exemplaire est au greffe de la prison. Il n'est que temps de juger ce féroce criminel et de mettre fin a la curiosité malsaine et dangereuse pour la moralité publique, pour l'esprit surtout des femmes et des enfants, qui s'attache autour de cette méprisable personnalité. Ou rapporte un incident assez curieux, sur venu pendanl la détention de Troptuanu ei qui esl peut-être l'origine des aveux qu'il s'est enfiu décidé faire. On sait que peudaul longtemps il avait persisté obstinément dans ces dénégations ou dans un système de défense conforme a ce qu il avait lu dans les journaux. Ses gardiens ont cru un jour s'apercevoir qu'il méditait un plan d'é vasion, et qu'il ne voulait rieu dire, espérant bieo s'échapper avant d'être mis eo jugement. Oo pensa qu'il voulait se faite conduire en Alsace pour met tre son plan a exécution pendant ce voyage; mais il paraît qu'il en avait imaginé un plus romanesque et plus absurde. De même qu'il avait rêvé de s'ap proprier la fortune d'une famille entière qu'il fe rait disparaître selon ce qu'il avait lu dans le Juif Errant, il songeait s'échapper de prison eu se faisant passer pour mort, idée qu'il avait puisée probablement dans quelque roman. Ses gardiens remarquant qu'il s'absor bail dans ce projet loseusé tinrent devant lui et entre eux le propos suivant Vous savez que le prisonnier d'à côté est mort? on a déjà commencé son autopsie. Eh quoi demanda Tropmaun, on fait l'autopsie des détenus morts en prison Dès que le décès est constaté, reprireot les gardiens, a Tropmann eut une syn cope, et tomba la renverse sans connaissance. Quelque temps après, il se décida donner les in - dications qui ont fait retrouver le cadavre de Kinck père. On lit dans tine correspondance du Courrier du Bas-Rhin J'ai appris ce détail caractéris tique que Tropmann, après avoir assassiné le père Kinck, a été vu, quelques jours après, dansant la fête d'Uffollz, se livrant de fortes dépenses avec de l'argent qu'il avait volé sa victime, et se faisant un plaisir de faire voir sa montre et sa chaîne en or, qui o'étaient autres que celles du père Kinck. Une femme de Watwiller a déclaré la jus tice que le i5 août elle sa trouvait cueillir des framboises au lieu où le cadavre de Kinck a été dé couvert, et qu'elle a eo occasion de voir deux hommes convenablement vêtus dont la présence assez tard déjà en ces lieux loi a paru extraordi naire. Un journal s'est amusé donner la singulière stalastique suivante Pendant la période électorale qui vient de s'écouler, il s'est tenu Paris 142 réu nions publiques ou privées. Pour tenir compte de plusieurs dissolu tions prononcées par les commissaires de police, mettons que chaque réunion n'ait duré que deux heures et demie; cela ferait 555 heures de discours- En mettant encore pour rester en deçà de li vérité que chaque heure de débit la tribune n'eût produit, imprimé en volume de format ordinaire, qu'une moyenne de 60 pages, nous arrivons au total de 21.500 pages, c'est dire 71 volumes de 300 pages chacun. Drake, l'homme qui a creusé le pre micr puits d'huile de pétrole en Pennsyl vanie, vient de mourir dans un dépôt de mendicité, lui qui, un moment donné, il n'y a pas de cela plus de quatre ou cinq ans, s'était vu la tête d'un millon de dollars. Le puits creusé et la première machine forer employée par lui existent encore et sont conservés comme une curiosité. Une souscription est ouverte dans les exploitations de sources de pétrole pour faire élever sur la tombe de Drake un mo nument dans lequel on placerait celte ma chine. L'autonomie locale est une belle chose; mais cependant elle est trop chèrement achetée lorsqu'elle met une population en dehors du bon sens et de la civilisation. L'île de Man, qui a conservé le droit de se gouverner selon ses anciennes lois et coutumes, vient de voir s'accomplir, grâce son code particulier, un incroyable échec de la justice criminelle. Une femme, accusée d'avoir, pendant plusieurs mois, mis du poison dans les aliments de son mari, pour le faire mourir petit feu, a dû être remise en liberté, bien que son crime fût prouvé parce que la loi de l'île de Man avait oublié de prévoir le crime de tentative d'empoisonnement. (International.) Le nouveau cahier des annales mili taires prussiennes contient la fin de la description de la bataille de Sadowa. L'au teur y a donné un tableau comparatif fort intéressant des perles que l'on a constatées dans les batailles qui se sont livrées pen danl les deux derniers siècles. A la bataille de Sadouwa les Prussiens ont eu une perte totale de 559 officiers et 8.794 hommes, les Austro Saxons de 1,147 officiers et 30,224 hommes tués, blessés ou faits prisonniers; c'est donc le 1/25 pour l'armée prussienne, qui était forte d'envi ron 220,000 hommes, et le 1/7 de l'armée austro saxonnequi comptait près de 210,000 hommes, soit une perte de 1/11 pour les deux parties belligérantes. La perte totale a été de 1/5 la bataille de Malplaquet (1709). de 1/25 celle de Rosshach (1757), de 1/11 celle de Leuthen (1758), de 5/8 celle de Zorndorf, même année, de 1/4 Austerlitz (1805), de 1/4 Eylau (1807), de 1/8 Wagram (1809), de 1/3 Borodino (1812), de 1/6 Leipzig (1813), de 1/3 Waterloo (1815) et de 1/3 Sollerino (1859), pour les deux parties belligérantes. Les plus grandes batailles sous le rap port numérique des combattants ont été celles de Leipzig, de Sadowa et de Wagram, où 460,000 h., 430,000 et 520,000"h. se sont trouvés en présence sur le même terrain les trois plus sanglantes ont été, absolument parlant, celle de Leipsic,où la perle fut de 90.000 h., de Borodino, où elle fut de 74,000. et de Waterloo, où les deux parties perdirent 61,000 h. Ces deux dernières batailles ont été re lativement les plus sanglantes, si cependant l'on veut en excepter celle de Zorndorf. où de 80 000 combattants 53,000 mordirent la poussière ou furent faits prisonniers. La perte des Prussiens avait été le 1/3, celle des Russes de 2/5. Les (rois batailles les moins sanglantes relativement ont été cel les de Rosshach, de Leuthen et de Sadowa.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2