D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 53me Année. Mercredi 19 Janvier 1870. A0 5,457. REVEE POLITIQEE. La journée d'avant-hier a été bonne pour le nouveau ministère de France. Par 226 voix contre 54, le Corps législatif a autorisé le gouvernement poursuivre la répression du délit de provocation l'émeute dont le député Bochefort s'est rendu çoupablè. Après les déclarations faites par;|e ministère, ce résultat a toute la portée d'un vote de confiance, et il montre sur quelle majorité considérable le gouvernement pourra compter chaque fois qu'il aura défendre l'ordre et la légalité contre les coupables'entreprises de la dé magogie. Le télégraphe transmet l'analyse du discours «lu Trône prononcé l'ouverture des Chambres bavaroises, On remarquera que le gouvernement s'engage maintenir en tout étal de cause l'indépendance du pays mais les sympathies prussiennes du prince de Hohenlotiç se trahissent même dqns cette déclaration, puisqu'il semble faire appel au concours de la Prusse pour l'aider tenir cet engagement. Un tel lan gage n'est parfait pour rassurer les patrio tes bavarois. Au début de la séance d'avant hier au Pieichsrath autrichien, le président a com muniqué la Chambre une lettre auto graphe de l'Empereur au ministre M. de Plener, par laquelle M. de TaafFe, prési dent du conseil, et MM. Potocki et Berger, ministres, sont relevés de leurs fonctions. M. de Plener est chargé de la formation définitive d'un cabinet; il est aussi chargé par intérim de la présidence du conseil et du ministère de la défense du pays. D'après les nouvelles de la Siiésie prus sienne, la grève des ouvriers dans les mi nes houillères est sur le point de prendre fin. De 5,000 ouvriers qui y ont pris part, quelques centaines sont allés en Westpha- lie; mais 5,000 au moins ont repris le travail, et cela en signant (a déclaration demandée par les propriétaires des mines et dans laquelle ils affirment qu'ils n'ap partiennent pas au t associations des métier s. (.'es associations, comme on sait, ont été fondées par MM. Schulze-Delitsch, Hirsch et d'autres chefs du parti progressiste, l'exemple des trad.es unions anglaises. Les propriétaires des mines, en refusant l'in tervention de ces associations entre eux j et leurs ouvriers, ont donc eu plein succès. Tous les gouvernements ou peu près promettent des économies; l'Angleterre lait mieux, elle les réalise. Déjà, l'année dernièie, de grandes réductions ont été faites par M. Cladstone sur les budgets de la guerre et la marine. La Gazelle de l'ar mée el de la marine annonce que l'effectif des forces militaires sera encore diminué cette année de 10 mille hommes. Dans l'in fanterie on supprimera deux compagnies par bataillon. Dans la cavalerie, les esca drons seront limités ce qui est strictement nécessaire au maintien des cadres. Nous sommes en mesures d'affirmer que les bruits qui ont couru ces jours derniers au sujet de prétendues difficultés surve nues entre le gouvernement et l'acquéreur de la citadelle du Sud, Anvers, n'avaient pas le moindre fondemeut. La loi qui approuve le contrat de ces sion des terrains de la citadelle paraîtra prochainement au Moniteur. M. Strousberg est attendu Bruxelles, où il arrivera dans quelques jours. Nous sommes également a même d'an noncer que la cession de la citadelle de Gand ne lardera pas s'accomplir. Le prix de vente sera d'environ un million. (Indépendance.) 'i i Par arrêté royal du '12 janvier, M. E. Bossuyt, notaire Wevelghem, est nommé en la même qualité la résidence de Aleulebeke M. P. Schaken, un des plus grands entre preneurs de chemins de fer de l'Europe, vient de mourir en France. M. Schaken était natif d'Ostende et rési dait ordinairement Join ville. Une députation de neuf généraux pen sionnés a.été reçue par le Koi, dimanche midi, et lui a donné communication d'une pétition adresser la Chambre concernant les pensions militaires. L'état nuageux du ciel n'a guère per mis d'observer Bruxelles les dernières phases de l'éclipsé de lune du 17 janvier la chute du jour. La fia seulement du phé nomène planétaire devait être vieille pour uous dans des conditions assez curieuses, la pleine lune se levant éclipsée au moment où le soleil disparaissait sous l'horizon. On a beaucoup parlé du goût excep tionnel que le prince Pierre Bonaparte affiche pour les armes. C'est une chose avérée, et voici encore un fait, parfaite ment véridique, qui vient l'appui. Pendant le long exil de la famille Bona- arte, sous la RestauraiioD et sous Louis- bilippe, le prince Pierre, comme on sait, a longtemps habité le Luxembourg belge, non loin des vastes domaines de l'ancien duché de Bouillon, ayant appartenu au priuce de Coudé et dont l'héritage est échu au duc d'Aumale. Mais le prince Pierre faisait d'assez fré quentes excursions Bruxelles, surtout depuis 1850, et souvent, pendant son séjour dans cette ville, il aimait faire des armes avec les maîtres d'escrime qu'il se faisait indiquer. C'est ainsi que le priuce avait fait choix, comme professeur, d'un simple ca poral tambour du régiment des grenadiers, un Liégeois, vieux soldat, nommé Derkenne, mort il y a peu d'années. Derkenne passait pour une assez bonne lame, mais il était surtout préféré par le prince cause de son urbanité et de sa politesse. Oo n'eût jamais soopçonné en lui le vétéran maître d'armes aux allures d'habitude si différentes. Le prince, comme tous les personnes d'un certain rang, belges ou étrangers, avec lesquels le maître d'armes s'était trouvé accidentellement en relation, l'honora d'u ne estime particulière et ne dédaigna pas de visiter en sa compagnie el comme sim ple amateur les principales salles d'armes de la capitale. L'International raconte un vol commis dans des circonstances assez plaisantes Ces jours derniers, un fermier de Penwor- tham, désirant acheter on cheval, s'en vint la foire de Preston dans cette intention. Notre fermier, avant de s'occuper de cette affaire, crut prudent de prendre un bon déjeuner, qu'il arrosa copieusement au moyen de bière et de spiritueux. Tout en mangeant, il entra en conversation avec un jeune homme aux allures fort respec tables, auquel il fit part de son projet. Parbleu,fit l'inconnu, j'ai moi même une superbe bête vendre je vous la lais serai pour quarante livres sterling. Le fermier se récria, disant qu'il ne vou lait pas donner une si forte somme; mais, les spirtueux aidant, le marché fut conclu, l'argent fut payé, et, quelques instants après, notre homme enfourcha son nouvel achat; avec un faux air d'Alexandre en trant dans Babylone, il traversa la ville et, d'un pas majestueuxse dirigea vers sa maison. A peine avait-il quitté Preston que son cheval donna quelques signes de défaillance, et, malgré les encouragements de son nouveau propriétaire, refusa de faire un pas de plus els'affaisa sur la routte. Notre homme se désespérait, quand un in dividu s'approcha de lui. Allons, mon vieux, fit l'inconnu, vous avez été refait. Votre bête ne faut pas dix livres, ma parole! mais, tenez, vous l'air d'un brave homme, je vous en donne quinze livres. Le fermier, pensant que ce serait quinze livres de retrouvées sur les quarante qu'il avait payées, accepta l'offre et reçut sou argent en beaux jaunets étincelants comme un soleil. Avant d'arriver chez luinotre homme se sentit altéré et, entrant dans un public- house, demanda un verre de bière; mais, lorsqu'il voulut payer, il s'aperçut que tous les souverains étaient de fausses pièces. Il a déposé aussitôt se plainte entre les mains de la police. Parmi les produits fabriqués par les Chinois, il en est un pour lequel nous restons entièrement leurs tributaires c'est l'encre de Chine. On en fait certaine ment chez nous, mais il suffit de s'être servi nue fois de ces deux produits simi laires pour en apprécier toute la différence. Il est évident que la qualité du noir de lu- inée est la cause principale de la valeur particulière de l'encre qu'il compose L'en cre se fait d'ailleurs par des procédés très- simples. LE PROPAGATEUR 't:r. FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. ACTES OFFICIELS. NÉCROLOGIE. NOUVELLES DIVERSES.

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