On fait gonfler, par une cuisson dans l'eau, de ia colle de pean de buffalo, puis, après dessiccation, on la fait cuir et dis soudre de nouveau, en y ajoutant le noir de fumée. On brasse le mélange et on y verse une petite quantité d'builq en main tenant la température 30 ou 60 degrés. Quand la pâte est bien homogène, on la divise en plusieurs gâteaux plats, et l'on procède l'opération du moulage. Les moules sont formés d'une pièce de bois en forme de parallélipipède le centre en est percé d'un trou rectangulaire dans lequel on place deux coins de bois, en forme de pyramides tronquées, dont cha cune des faces représente en négatif les dessins et les lettres que l'on veut impri mer sur les deux faces d'encre de Chine. L'ouvrier prend une quantité déterminée de pâte ramolie, l'introduit dans le moule formé sa partie supérieure par un des coins, la recouvre avec le second, met le moule sous un levier articulé sur le banc où il travaille, s'assied sur le levier et comprime ainsi la matière. En frappant le moule sur la table, le coin inférieur chasse alors le pain d'encre, que l'on met sécher. Après une dessiccation de cinq ou six jours, on réunit a plat une grande quantité de pains dans des cadres de bois on passe leur surface un tampou de linge mouillé pour les unir, et on termine en les frot tant avec un gratte brosse très dur im prégné de cire, qui donne aux pains leur aspect brillant. ommod -mum ou Quant l'odeur particulière de l'encre de Chine One, elle s'obstient en mélan géant la pâte, pendant le brassage, du camphre de Bornéo et du musc. Les let tres dorées qui couvrent souvent les pains s'obsliennent en relief au moyen de creux pratiqués dans le moule puis lorsque le pain est sec, on passe sur tes lettres de l'eau tenant de la gélatine en dissolution et on applique l'or ou le cuivre en poudre avec le pinceau. Certains petits pains coû tent en Chine jusqu'à 6 et 7 francs pièce. FRANCE. On mande de Rome que plus de 500 Pères ont déjà refusé de signer la pétition en faveur de l'opporluni:é de définir l'in faillibilité du Pape. Plusieurs autres ont donné une réponse dilatoire. Les adversairesdeladéfinition ont résolu de présenter une contre-pétition, si la ques- tion|esl déférée au Concile. On croit que la définition ne réunira pas l'unanimité morale. M. Raspail est très-malade. L'exécution de Tropmann n'a pas eu lieu aujourd'hui, elle aura probablement lieu demain. On lit dans la Presse: L'arrêt de re jet du pourvoi formé par Tropmann a été signé vendredi quatre heures par M. le président de la chambre criminelle de la cour de cassation: le dossier de cette affaire a été envoyé samedi la chancellerie. Depuis avant-hier, Tropmann a perdu l'assurance et le sang froid qui ne l'avaient pas quitté jusqu'alors. Il est devenu som bre, soucieux des tressaillements ner veux, qu'il voudrait réprimer, attestent et son inquiétude et l'effroi de la mort. A mesure que l'heure du dénouement et de la justice approche, sa prostration aug mente. On prévoit déjà qu'il donnera l'exem ple de beaucoup d'autres criminels, qui ont pâli et tremblé en montant l'écha- faud. Ils reculaient devant les apprêts de la mort qu'ils avaient si cruellement don née, et ils eussent volontiers invoqué la pitié du bourreau, eux qui s'étaient mon trés impitoyables leurs victimes. Dans une très curieuse etude, M. Ma xime Ducamp cite quelques uns des con damnés qui sont morts sans résolution: Verger se roula par terre, lutta, se dé battit, et quand il comprit que rien ne le pouvait sauver entra dans une décompo sition telle et si rapide que la vie parut l'avoir quitté avant qu'il fût mort. Lemaire qui tuait afin que son nom fût dans les journaux, se jeta de lui même avec frénésie sur la bascule. La Pommerais, livide et morne, ne dit pas un mot, et il était si affaissé qu'il semblait n'avoir plus conscience de ce qui se passait. Quelques-uns le peut on croire? cherchent le mot de la fin ils l'ont trouvé, façonné depuis longtemps, et le pronon cent la minute suprême Avinain, qui insulta l'exécuteur et vomit contre lui des injures qu'on ne peut répéter en gravissant les degrés, cria aux soldats qui entouraient l'échafaud: a Adieu! enfants de la France n'avouez jamais, c'est ce qui m'a perdu La plupart, dans les longues heures de la cellule, se sont promis d'être fermes de donner un grand exemple, de faire même quelque chose d'extraordinaire comme une légende admirée de la popula tion des chiourmes mais un grand écra sement se fait en eux. L'espérance, qui malgré tout a surnagé, est si brusquement déçue, qu'ils sont énervés do coup ils oseilient, ils ont peur, ils sont faibles et prouvent une fois de plus qu'il n'y a rien de commun entre le courage et la vio lence. Un affreux malheur vient d'arriver Rouen. Jeudi vers une heure de l'après- midi, le bruit se répandit dans cette ville que des ouvriers, occupés aux travaux de réparation du tunnel de Beauvoisine étaient ensevelis sous un éboulement. Voici ce qui s'était passé Afin de réparer la voûte du tunnel de Beauvoisine; qui avait cédé sur une dia mètre de quatre mètres environ, il y a un mois, on pratiquait, immédiatement au- dessus, une ouverture de vingt mètres de long sur douze mètres de large. L'orifice était creusé sur le boulevard, en face de la place du Boulingrin, et en regard de la maison portant le n* 5. On était déjà parvenu une profondeur de huit mètres et il ne restait plus creuser que cinq mètres pour atteindre l'extrados du tunnel. Dans la matinée d'hier, les terrassiers avaient continué leur travail et ils avaient creusé le terrain sur 1 mètre 50 cent, de profondeur, non encore étayé. Au dessus, sur une hauteur de 7 mètres, les terres étaient soutenues par des poutres longitu dinales et par des planches perpendi cu- laires. Vers midi, les charpentiers se mirent l'œuvre pour placer une nouvelle poutre. Ils étaient au nombre de six des terras siers se trouvaient là pour les assister dans leur travail. A une heure moins un quart, un bruit sourd se fit entendre et bientôt les cris Au secours! au secours! attirèrent l'at tention des voisins. On se porta immédia tement vers le chantier et on apprit que six ouvriers étaient ensevelis sous un éboulement. La terre, ébranlée par le passageiides trains, détrempé par la pluie, avait coulé le long des planches et avait produit ce que les hommes du métier appellent un a foiremenl Les six ouvriers qui, au même instant approchaient la poutre, ont été renversés enfouis sous trente mètres cubes de terre, pesant plus de 15,000 kilog. Les terrassiers accoururent. Les ingé nieurs de la compagnie sont prévenus en toute hâte, ainsi que les autorités. Les tra vaux de sauvetage sont poursuivjs avec vigueur. M. le colonel du 94' de ligne ac court et offre d'envoyer des militaires bientôt les militaires arrivent. Comme de nouveaux éboulements peuvent se pro duire et couvrir les travailleursles mili taires enlèvent les matériaux qui pèsent sur la berge. L'anxiété est son comble. On ne trouve pas les victimes. Enfin, on aperçoit un homme couché sous la poutre. On le dé gage. Il est horriblement mutilémais il respire encore; puis on découvre un mal heureux plié en deux sous la poutre qui lui presse la tête. Il est mort. 11 reste encore quatre puvriers sous l'éboulement le troisième qu'on découvre n'a reçu que des blessures aux jambes. Il reprend connaissance, il respire on aper çoit bientôt un quatrième victime; celle-ci est en vie, et, comme la précédente, n'a reçu que des blessures relativement peu graves. Le cinquième ouvrier retiré ést un enfant de quinze ans, qui en a été quitte pour la peur. Il regagne son domicile, tout ému, mais sans avoir besoin d'être reconduit. Quanflaux deux autres ouvriers vivants, ils ont été remontés, et on les transporté leur domicile dans une voi ture. Les fouilles amènent la découverte du sixième ouvrier. Cette fois, on se trouve en présence d'un cadavre. La tête, le corps et les jambes ont été broyés. Le sang coule de toutes parts. C'est un spectacle horrible. M. le préfet a visité le blessé, déposé dans une auberge, a fait appeler le docteur Blanche, et sur son avis, a fait conduire le mourant l'Hospice-Général. On conserve peu d'espoir de le sauver. "n La nuit de vendredi, des malfaiteurs se sont introduits l'aide d'effraction dans la gare de Passy, ligne du chemin de fer d'Auteuil (Paris). Ils ont été pénétré dans les bureaux et se sont emparés d?une somme de 54 fr. 15 c. qu'ils ont trouvée dans le casier aux billets. ils ont ensuite forcé une caisse.,ce qui leur coûté un travail long et difficile, et ils ont dû être bien désappointés en s'aper- cevant qu'elle était vide. Après cet échec ils ont essayé d'enlever un autre coffre- fort mais ils n'ont pu en venir bout cause de sa lourdeur, et ils l'ont abandonné quelques mètres de l'endroit où il était primitivement placé.* De là, les voleurs sont descendus dans le bureau du facteur-chef; mais, par suite des précautions prises d'enlever chaque soir la recette de la journée et de ne lais ser aucun objet susceptible d elre emporté, ils se sont retirés les mains vides. L'importance du vol se borne donc la faible somme que nous avons mentionnée plus haut. M. le commissaire de police du quartier a procédé aux constatations, et les rensei gnements recueillis permettent d'espérer qué les malfaiteurs ne tarderont pas être arrêtés. Voici l'article de la Marseillaise qui a Paris, i6 janvier. Paris, 17 janvier. Paris, 18 janvier.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 2