plicté un garçon boucher de vingt-deux
vingt six ans, sa tête manqua le panier
et roula terre.
L'écbafaud a été dressé, comme Ro-
zières, en plein champ.
Quand je voulus ramasser la tête, je
m'aperçus qu'elle adhérait en quelque sorte
au sol. Et, en effet, dans les dernières con
vulsions de la vie la bouche du guillotiné
avait saisi une touffe d'herbes et s'y était
cramponnée. Il me fallut enlever tête et
gazon du même coup.
Une troisième exécution fut celle d'un
Italien, tellement terrible et exalté, qu'on
fut, selon l'expression de l'exécuteur,
obligé de le ficeler comme un saucisson
d'Arles
L'opération faite, raconte t il, nous
trouvâmes la tête de l'Italien entièrement
saupoudrée d'une triple couche de sciure
de bois ensanglantée la bonche en était
pleine. Je n'ai rien vu de plus hideux.
Pour se mettre en cet horrible état, cette
tête avait dû rouler sur elle-même, dans
le panier, pendant quarautes secondes au
moins.
Après ce fait, dont j'affirme la parfaite
exactitude, il vous paraîtra difficile de
nier que la vie la vie animale, du
moins subsiste après la décollation.
Pour moi, termina-1 il, la chose ne com
porte pas le moindre doute
Enfin, et cette fois, si le bourreau
n'est point un lugubre et féroce imposteur,
l'observation qu'il a faite est terrible,
enfin il eut décapiter un manouvriér qui
se prêta avec docilité l'effrayable expia
tion.
Mais lorsque, raconte-t il, arrivés au
cimetière, mais aides voulureut tirer du
panier le cadavre et sa tête, ils reculèrent
frappés d'épouvante
Le corps était couché sur le dos, dans
un état de contraction nerveuse indescrip
tible; les bras et les jambes tordus, la
poitrine en quelque sorte enfoncée dans
le dos. Etchose plus horrible encore la
tête les yeux hors de leurs orbites et les
cheveux hérissés adhérait l'une des
cuisses, qu'elle avait mordue jusqu'au
sang.
On fut obligé d'enlever la pièce pour
mettre les deux morceaux dans un cer
cueil que la famille avait fourni.
Un juge de Gotha membre de l'as
semblée législative, vient d'être arrêté. Il
est inculpé de détournements commis au
détriment du greffe du tribunal, pendant
qu'il était chargé de le gérer en l'absence
du greffier.
Dans les îles Kouriles, qui sont une
dépendance du Kamschatka, l'on se bat en
duel de la manière suivante celui qui
provoque reçoit le premier sur le dos trois
formidables coops de bâton, ensuite il les
rend son adversaire. Ce jeu continue
jusqu'à ce que l'un des deux adversaires
demande grâce ou succombe sous les
coups.
FRANCE.
Le Figaro publie les nouvelles suivantes
deCreuzot: Les ouvriers sont généralement
rentrés dans les ateliers. Les absents sont
peine de 8 p. c. Les meneurs sont reve
nus comme les hons ouvriers. L'usine a
repris une grande activité. L'esprit géné
ral paraît excellent.
Un bien triste accident est venu jeter
la douleur dans une pauvre famille de la
rue d'Hautpoul, Paris.
Mm* R... avait donné son petit garçon,
âgé de trois ans, un haricot pour lui ser
vir de jouet. L'Infant l'ayant mis dans sa
gorge et s'y arrtta.
On se hâta d porter le malheureux en
fant dans une parniacie mais il mourut
en route, suffoqié par le haricot.
Nous avms annoncé l'achèvement
de la percée d> Mont-Cenis sur le versant
français. Il n'ei est rien, dit le Mont Blanc.
Les perforateuscontinuent manœuvrer
des deux côtésAinsi, en décembre, l'avan
cement a été le 62 m. 30 du côté de
Modane. Les gileries ouvertes mesuraient
au 1" janvier,10.598 m. 25. Il restait
percer 1,621 n. 75. L'année 1870 verra
certainement I: fin de ce gigantesque tra
vail.
Stephen, e chef fenian qui a soulevé
l'Irlande et qti s'est échappé après une
condamnation! mort, vit ignoré dans un
coin de Paris, du il est en proie la plus
affreuse misère.
Enterremat de Tropmann. Ven
dredi, dans l'qjrès midi, la famille de
Tropmann ayail rempli les formalités
d'usage, le cor|s a été exhumé. C'est M.
l'abbé Crozes qù s'était chargé de la de
mande.
Le corps étaildes plus rigides les bras
n'avaient pu ère ramenés le long du
corps quant tux mains, elles s'étaient
crispées, et le pouce, le fameux pouce,
seul, était reslédroit et menaçant.
Autour de l'eitomac, de longs filets gla
cés de sang:c'éait horrible voir.
La tête mordsit, ricanait, était furibonde
et les cheveux se dressaient horripilés;
les yeux étaien tout ouverts et ternes le
nez s'était pincé ce point que les narines
étaient collées; la lèvre supérieure, relevée,
mootrait des dents blanches serrées.
On fit les prières d'usage, on plaça le
cadavre complet dans une bière en bois
de sapin, que l'on cloua... Pois le cercueil
fut porté, par le fossoyeur et un gardien
du cimetière, quelques pas de l'enolos
des suppliciés, dans le coin affecté aux ré
clamés de famille!
Il y en a aujourd'hui quatre Verger,
Orsini, Lapommerays et Tropmann.
Là, aucun nom; une croix avec une
inscription Que Dieu ait son âme!
Au bas un millésime, et c'est tout.
Tremblements de terre. Le 15 jan
vier, un tremblement de terre avec de for
tes secousses s'est produit dans les deux
départements limitrophes du Gers et des
Hautes-Pyrénées.
Ce phénomène s'est également fait sen
tir dans le département de l'Ariége, et pro
bablement dans le canton de S' Gaudens
(Haute Garonne), qui sépare ce dernier
département quecelui des Hautes Pyrénées.
Nous recevons simultanément trois ré
cits dates d'Oust, chef lieu du canton de
l'Ariége situé sur le Salat. au sud de Saint-
Giron, d'Auch et de Tarbes Ces trois
points, qui ne sont pas évidemment les
colonnes d'Hercule du phénomène, sont
situés aux sommets d'un triangle isocèle
dont la grande base parallèle la direc
tion générale 'de la chaîne des Pyrénées
aurait 100 kilomètres de longueur, et dont
les quatre côtés auraient chacun de 60
80 kilomètres.
La convulsion paraît avoir éclaté dans
le voisinage de deux heures du matin,
sans qu'il soit possible de préciser d'une
façon définitive quel a été le premier
point ébranlé.
Les récits que nous avons entre les
mains semblent indiquer que le phéno
mène auiait eu lieu Oust quelques mi-
nutes avant d'arriver Tarbes; mais le
oin
temps moyen d'Oust est en avance sur le
temps moyen de Tarbes, cause de la dif
férence des longitudes, et cette avance
suffit peut être pour expliquer la circon
stance avec une impression simultanée,
peut être même postérieure.
Toutefois, le bruit paraissant avoir été
plus fort dans les stations montagneuses
de Tarbes et d'Oust qu'à Aucb, on en peut
induire que lè centre d'ébranlement a été
dans la montagne. Peut être le choc a t il
été produit simplement par la chute de
masses très-lourdes tombant dans les ca
vernes profondes qu'a sans doute laissées
le soulèvement de la chaîne des Pyrénées.
A Oust'Ie bruit semblait venir de l'orient
et se propager dans la direction de l'ouest.
Il ressemblait au fracas que ferait une lo
comotive entraînant derrière elle une
vingtaine de wagons. A Tarbes, on l'a
comparé la détonation d'un fort coup de
canon.
A Auch et Tarbes, on a senti les lits
trembler, les vases s'entre choquer et les
vitres produires une sorte de cliquetis.
C'est seulement Oust qu'on a essayé
d'évaluer la durée du phénomène. On sup
pose qu'il a duré vingt secondes.
Ajoutons ces premiers détails que les
habitants d'Oust se rappellent avoir res
senti une secousse analogue, quoique
moins vive, il y a une douzaine d'années.
ANGLETERRE.
On écrit de Londres que l'on com
mence avoir des inquiétudes sérieuses
sur le Greal Eastern, qui a quitté Saint-
Vincent, du Cap-Vert, depuis le 25 novem
bre, et dont on n'a pas eu de nouvelles.
La reine d'Angleterre a beaucoup
souffert pendant ces derniers mois d'qne
névralgie affectant différentes parties du
corps. S. M. vient de subir une attaque de
celte maladie, qui s'est portée sur la face.
Cette attaque paraît causée par des trou
bles du système nerveux, par l'action de
l'air froid et l'excitation de l'esprit. (Times.)
Le nouveau traité entre l'Angleterre
et la Chine a mis les spéculateurs sur le
qui vive.
Une maison de Londres est sur le point
d'envoyer Shanghaï une consignation de
840,000 couteaux de poche et 60,000 bou
teilles de cognac, qui seront transportées
après dans l'intérieur du pays.
Nous avons annoncé dernièrement
qu'un Société anglaise s'est formée pour
extraire les galions espagnols échoués dans
la baie de Vigo depuis 1700. Les premiers
travaox pour ce sauvetage ont commencé
il y a quelques jourset déjà trois galions
ont été pointés et visités par les plongeurs.
Les plongeurs sont descendus au fond
de la baie revêtus de l'appareil dit scaphan
dre. Les trois galions retrouvés jusqu'à
présent sont en parfait état de couservation
et garantis par une espèce de cuirasse for
mée par des coquillages. Deux portent
des traces qui prouvent que le feu fut mis
bord pour les cauler.
Au moment où l'on transmet ces nou
velles, on visite les navires l'aide de
lampes sous marines. C'est un ingénieur
français qui dirige les travaux. Il est con
vaincu que l'on sauvera jusqu'aux plus
petits objets contenus dans l'intérieur des
galions submergés, dont le nombre est de
quatorze, et la somme qui se trouve enfouie
dans ses flancs atteint le chiffre formidable
de 375 millions de francs en lingots d'or
et argent monnayé. De cette somme, 431/2
p. c., soit 162 millions, seraient dévolus
au gouvernement et 216 millions aux ac
tionnaires.
Paris, 25 janvier