D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
53me Année. w v
iS° 5,464.
Les lettres qu'on reçoit de Paris confir
ment les nouvelles rassurantes qui ont été
transmises par le télégraphe; la tranquilité
est complètement rétablie dans éetle capi
tale et aucun symptôme d'agitation né s'y
est plus produit depuis vingt quatre heu
res.
Le Corps législatif a repris la discussion
des interpellations relatives au commerce
et l'agriculture. Ce débat a été précédé
des explications données par le ministre
des beaux arts au sujet des pièces que le
gouvernement de l'Empereur était accusé
d'avoir distrait des archives. Belle occasion
pour M. Kochefort, s'il eût été présent,
d'insulter le chef de l'É'at. Mais, son dé
faut, M. de Kéralry était là pour remplir
ce rôle, et il s'en est acquitté avec un zèle
qui lui a valu un rappel l'ordre.
La Chambre des communes vient de
statuer sur l'élection de Tipperary. On sait
que dans ce canton irlandais le vote*po-
pulaire s'est porté en guise de protesta
tion sur un fenian du nom d'O'Donovan
Rossa qui se trouve encore actuellement
sous les verrous. Certains correspondants
attribuaient au gouvernement anglais l'in
tention de ne pas s'opposer la validation
du mandat, bien qu'aux termes de la loi
1a condamnation encourue par le fenian
Rossa lui eût fait perdre ses droits l'éli
gibilité. Loin de prêter les mains la vali
dation de l'élection, loin de laisser établir
on précédent des plus dangereux en faveur
des idées anarchiques et subversives qui
ont leur expression dans les candidatures
inassermenlées, M. Gladstone a proposé
purement et simplement d'annuler l'élec
tion. Et la Chambre, par 301 voix contre 8,
a ratifié la décision ministérielle.
M. de Bismark affecte de traiter très-
cavalièrement les oppositions qu'il rencon
tre jusque dans les rangs du parti conser
vateur prussien. Nous avons dit que la
Chambre des seigneurs avait émis un vote
contraire la suspension des séances de la
Diète. Au lieu de proroger la session M.
de Bismark fait annoncer par ses journaux
officieux qu'il va la clôturer dès la semaine
prochaine, époque fixée pour la réunion
du Reichstad fédéral.
La Chambre des députés de Vienne vient
d'être saisie de la proposition de M. Rech-
bauer, chef de la gauche, relative aux prin
cipes qui doivent, suivant lui, régler les
questions religieuses. L'orateurdont les
passions semblent partagées par la majo
rité actuelle du Reichsrath reprenant la
proposition faite, il y a quelques années
par le docteur Muhlfeld, a conclu la sé
paration de l'Eglise et de l'État. En consé
quence il a déposé deux projets de loi
l'un rendant le mariage civil obligatoire,
l'autre décrétant l'abolition pure et simple
du Concordat.
Le budget du ministère de la guerre
pour l'exercice 1871 est établi sur une
force moyenne de 42,362 hommes et de
8,792 chevaux.
La force moyenne qui a servi de base
au budget de 1870 était de42,352 hommes
(après réduction de 15 caporaux clairons
opérée sur l'effectif de l'infanterie par
amendement) et de 8.782'Y*ftevaux.
Il y a donc, pour 1871, une augmenta-
lion de 10 hommes et de lu chevaux, pro
venant de la création de deux brigades de
gendarmerie dans les communes de Lanae-
ken et de S' Génois.
Les recettes que le déparlement de la
guerre procurera au trésor pendant l'an-
néé 1871, et qui fjgurenl au budget des
voies et moyens s'élèvent 200,641 fr.
savoir pensions des élèves de l'École mi
litaire, fr. 71,200;. remboursement des
avauces faites quelques villes de garnison
pour construction d'écuries, 8.870; valeur
de chevaux de réforme et de matériel hors
de service, 68,521; loyer des herbages des
fortifications, pêche des fossés,etc., 47,050;
remboursements divers, 4,000; bénéfices
produire par les établissements de l'artil
lerie, 1.000; soit 200,641 francs.
Indépendamment de ces receltes, l'ad
ministration de la guerre donne lieu des
produits que l'on peut classer en deux
catégories, savoir
Produits directs, estimés approximative?
ment 280,000 fr..et provenant des droits
d'enregistrement et de timbre sur toutes
les fournitures; du transport par le chemin
de fer de troupes, de matériel, d'approvi
sionnements de blé et de denrées fourra
gères; enfin de ports de lettres, etc.
Produits indirects, non susceptibles d'éva
luation, attendu qu'ils sont essentiellement
variables. Ils consistent endroitsde douane
sur tous les objetsde provenanceétrangère,
timbres de requêtes adressées par des par
ticuliers; droits de timbred'enregistre
ment et de greffe en cas de contestation
timbres pour saisies arrêts et exploits
contributions pour les immeubles que le
département de la guerre tient en location,
etc., etc.
Les crédits demandés pour l'exercice
1871 s'élèvent la somme de fr.36,871,500,
savoir pour les dépenses ordinaires et
permanentes, fr. 34.523,027 34 pour les
dépenses extraordinaires et temporaires,
181,472 66; pour la gendarmerie 2,167,000.
Le crédit général voté pour 1870 était
de 36,875.500 francs En conséquence, le
même budget de l'exercice 1871 présente
une diminution de 2.000 fr.
La section de la voie ferrée de Furnes
Dunkerque a été ouverte le 10 courant
pour le transport des voyageurs et des
marchandises.
On écrit de Courtrai, 8 février Ce
matin, deux ouvriers virent surnager deux
casquettes près du pont du canal ,sur la
route d'Harlebeke avec l'aide de l'éclusier
ils parvinrent bientôt retirer de l'eau le
cadavre de Pierre Vermote, «âgé de 5i ans,
puis celui de son fils, Léopold, âgé de
20 ans.
Ces deux honnêtes et laborieux ouvriers,
soutiens d'une nombreuse famille, reve
naient la nuit d'une visite faire un ami
malade ils auront longé le canal pour se
rendre chez eux.
Lundi soir, le sieur De Roocultiva
teur Lissewegbe, en revenant des élec
tions de Heyst, a trouvé la mort dans le
canal. Le malin, au moment d'ouvrir les
écluses, on aperçut son corps contre les
portes. On présume que De Roo était
pris de boisson. (Patrie de Bruges.)
Très récemmeul est décédé dans la
prison centrale de Gand le nommé Jean
Van Uyltrecht, qui, condamné,encore jeune
aux travaux forcés perpétuité, était un
homme d'une grande habileté et dont tou
tes les pensées se résumaient jadis en une
seule: s'échapper de la prison.
Cette disposition d'esprit était bien con
nue de la direction de la prison aussi prit-
elle toutes les mesures propres paralyser
les projets d'é asion que méditait le détenu.
Il était l'objet d'une surveillance toute par
ticulière. et la suite des tentatives de fuite
qu'il avait faites, il fut colloqué au quar
tier cellulaire, où il exerça le métier de
tailleur.
Toutes ces précautions ne réussirent pas
faire abandonner Van Uyltrecht ses
projets d'évasion.
Il considéra un jour attentivement la
clef dont le gardien se servait pour ouvrir
sa cellule, et cette inspection lui suffit pour
bien déterminer dans son esprit la forme
de la clef. Il réussit se procurer quelques
morceaux de vieille ferraille et les ajusta
au moyen d'un fil de fer; les aiguilles qu'en
sa qualité de tailleur il avait en sa posses
sion lui servirent perforer le panneton
de laclef et y fairelesrainures nécessaires.
Pour en arriver là, il fallut cet homme
une persévérance et une patience extraor
dinaires, rar le jour il pouvait peine tra
vailler peodantquelquesinstants la fausse
clef, et la nuit, comme nous venons de le
dire, il était transféré dans une cellule où
les aiguilles lui faisaient défaut.
Il parvint cependant achever la con
fection de la clef, et l'épreuve qu'il en fit
fut très satisfaisante. Il en fabriqua une
seconde destinée ouvrir la porte du cor
ridor du quartier cellulaire, et dans la nuit
du 10 juillet 1844, entre 10 heures et mi
nuit, il réalisa son projet d'évasion.
La porte de sa cellule ouvertç, Van
Uyltrecht délivra quelques uns de ses com -
pagnons d'infortuneet ils arrivèrent en
semble au dehors. Là, au moyen de clous,
ils se mirent défaire le ciment et les pier
res d'une porte qui venait d'être murée, et
une fois le trou pratiqué, ils s'enfuirent,
chacun dans une direction différente.
Van Uytlrecht se dirigea du côté de la
porte de Bruges, qui élai l fermée. Revenan t
sur ses pas, il détacha la barquette d'un
navire qui était am irré près de la Coupure
et traversa la Lys; puis il continua pied
son chemin vers Won lelghem, errant dans
lesendroitsécartéspendant -vtiisietirs jours,
et se faisai t passer po t' dét rteur, il ob-
LE PROPAGATEUR
REVUE POLITIQUE.
NOUVELLES DIVERSES.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.