S D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
53me Mercredi 16 Mars 1870. fljo 5,473.
La réponse du gouvernement pontifical
la demande faile par la France d'être re
présentée par un ambassadeur spécial au
Concile n'est pas encore arrivée Paris,
maisdans les régions officielles on continue
croire qu'elle sera favorable. C'est tort,
du reste, qu'on a prétendu que celle dé
marche du cabinet impérial était une
réponse la mise l'ordre du jour de la
définition du dogme de l'infaillibilité. Une
note que publie le Français affirme que le
gouvernement de Napoléon lit. en deman
dant d'être entendu au Concile, n'a eu en
vue que les questions qui intéressent les
rapports de l'Église avec l'État.
Le même journal s'élève avec raison
contre le bruit trop facilement accueilli par
certains journaux et d'après lequel le gou-
vernétHent français pourrait être amené
par l'attitude du Cfiincite étirer ses trou
pes de Civita Vecchia. Gomme le dit la
feuille parisienne, si lë drapeau français
couvre la frontière rdfnaine, c'est pour
empêcher que le droit dès'^ens n'y Soit de
nouveau violé par uné invasion italienne,
et les troupes qui occupent ce poste y res
teront tant que leur présence sera néces
saire pour remplir le dessein qui les y a
fait envoyer
Si donc te cabinet de Florence avait
conçu quelque espoir de-voir ses ambitions
favorisées par une rupture entre le Saint-
Siège et la France, il faut qu'il renonce
cette illusion. Ce n'est pas le ministère du
2 janvier qui retirera le jamais de M; Rou-
her. Et sur ce point, il ne faut pas l'oublier,
la nouvelle majorité du Corps législatif
saurait, au besoin, afirmer avec énergie les
droits et tes pevoirs de la France.
L'opposition la politique prussienne
s'accentue simultanément dans la Bavière
et dans le Wurtemberg. A Munich, ta com
mission financière propose de n'accorder
que 2,000.000 florins au lieu 3,665,000
pour l'acquisition de fusils se chargeant
par la culasse et de n'allouer que 52.000
florins sur la somme de 2,791,000 detnhu-
dés par le gouvernement pour la construc
tion de divers bâtiments militaires. fi qe
faut pas oublier que toutes les dépenses
qui concernent l'armée sont la conséquence
des traités conclus avec la Prusse.
A Stuttgart, les démocrates et les patrio
tes ont présenté la Chambre une propo
sition tendant modifier la loi sur le
service et réduire le temps de présence
ainsi que le chiffre du contingent.
Nous trouvons dans la Patrie de Paris
de nouveaux renseignements sur la ligne
de conduite qui paraît devoir être suivie
Munich par le successeur du prince de
Hoheulohe. Le comte de Bray a etfle 11
une conférence avec plusieurs de princi
paux membres du corps diplomatique,
parmi lesquels on cite le représentant de
la France et celui de l'Angleterre, et il leur
a tenu un langage conciliant qui permet
aujourd'hui de déclarer d'une manière
certaine, dit la feuille parisienne, que la
crise en Bavière n'amènera aucune com
plication européenne.
On écrit de Vienne que le projet de loi
sur ta réforme électorale délibéré par les
ministres sera présen té au Refcbsrath dans
le cours dë la session actuelle H consacre
le suffrage universel et l'élection par scru
tin secret des députés au Reitbsralh par le
corps électoral, sans l'intermédiaire des
Diètes; if établit une nouvelle répartition
du nombre des députés nommer par
chaque province La nouvelle représenta
tion cisleitbane compterait 406 et éven
tuellement 418 membres.
L'Angleterre craint, de la part des Irlan
dais, de nouvelles manifestations violentes.
Bien loin que le bill dont la seconde lecture
vient d'être votée une si imposante ma
jorité ait apaisé l'agitation, lès chefs des
fenians ont, au contraire, redoublé d'acti
vité afin de préparer de protestations
bruyantes. Le gouvernemènt. du resté/est
averti, et M. Gladstone a exposé la Cham
bre des communes les mesures que lé
cabinet désire voir adopter pour assurer
le maintien de l'ordre.
Le Sénat a commencé avant bier la dis
cussion générale du projet de loi apportant
des modifications nos lois électorales.
La discussion générale du projet de loi
apportant différentes modifications nos
lois électorales a continué hier au Sénat.
Le projet a été soutenu par MM. Bar-
banson et Van Schoor et combattu par
MM. Pirmez et d'Aneihan. Point de privi
lège en matière électorale,polntde révision
de la Constitution et augmentation dans la
mesure du possible du nombre des élec
teurs, en faisant produire au ceus tout ce
qu'il peut produire, telle est la thèse qu'a
particulièrement développée M. d'Aneihan.
La Chambre des représentants s'est oc
cupée hier du second vole des articles
amendés du projet du Code pénal militaire.
Le débat n'a pas offert grand intérêt,
l'exception d'une tentative faite par M.
Coomans propos de l'art. 41 pour ob
tenir l'abolition de la peine de mort en
temps de paix, mais qni, combattue par
M. Guillery, rapporteur de la section cen
trale, n'a pas en de suite, comme n'étant
pas en harmonie avec le Code pénal civil.
En somme, la rédaction, do tous les
articles amendés a été maintenue telle
qu'elle avait étéarrêtéeau premier vote, et
l'ensemble du projet de Code a été adopté
par 65 voix contre 4 et 5 abstentions.
On écrit de Rome au journal la Belgique
RWMrnVf i 'iinilM I vtr. T
Par arçêté royal du 12 mars, M. N. Vie-
toor, candidat notaire Messines, est nom
mé notaire la résidence de Warnêton, en
remplacement de M. Uommens, décédé.
M. Cassiers, ancien sénateur pour
l'arrondissement de Saint Nicolas, est dé
cédé avant hier, en son chàtean de Hout-
hulst, dans sa quatre vingtième année. .M.
Cassiers était chevalier de l'ordre de Léo-
pold et bourgmestre de sa commune.
Pendant de longues annéesM. lë séna
teur Cassiers prit part nos luttes parle
mentaires. D'une tiare énergieil resta
constamment fidèle ses convictions po
litiques. Partisan, comme économiste, de
la protection du travail national, ifoe cessa,
jusqu'au dernier jour de sa vie, défaire des
efforts pour le triomphe de ses principes.
La commune qu'il habitait perd çn lui
un bienfaiteur qui sera longtemps regretté.
On annonce la mort de M. Théodore
Labarre harpiste. Il a fait un très grand
LE PROPAGATEUR
tPO' CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE»
REVUE POLITIQUE. fT0
Rome, 8 mars.
Mgr. Xavier de Mérode a fait hier, eo visitant
les Thermes de Diocléiien, une chute dont les
conséqueoces pourraient être très-graves. Il y a
dans les vastes constructions des Thermes un
établissement destiné aux orphelins pauvres, et
dirigé par vos pienx compatriotes les Frères de la
Saiute-Famille. Eu sa qualité de député du
Sooverain-Pootife auprès de cet établissement,
l'archevêque de Mélytbèhe avait ordonné la con
struction d'ooe chapelle. Comme il vonlait voir de
ses yeux si ses ordres étaient compris, il est monté
sur des débris qui oot cédé soiis ses pieds. Dsds sa
ebote, votreéminent compatriote a porté une jambe
faux et. s'est.brisé, six ponces au-dessus de la
chevillele péroné, os parallèle au tibia et plos
petit. Si Mgr. de Mérode fût resté sur place, atten
dant d'être relevé, il eût mieux fait; mais n'écoo-
taoi que son courage et surmontant la douleur, il
a voulu marcheren sorte que l'extravasion do
sang a amené noè inflammation qui empêchera
qu'on remette en place tout de suite l'os rompu.
Transporté au Vatican, Mgr. de Métode n'a reçu
que quelques heures après la visite de sou chirur
gien. M. Ceccarelli. Sa jambe a été placée daos on
appareil et plongée daos la glace jusqu'à ce que
l'inflammation et l'abcès qui en peut tésulier
soient dissipés.
Dès que la nouvelle s'en est répandue, lès per
sonnages les plus considérables sont accourus
auprès de l'illustre archevêque. Mgr. Decbampset
les prélats belges oot été des premiers, puis sont
venus une foule de Pères da Concile.
Mgr. de Mérode, toujours souriant, a reçu les
visiteurs. M"" de Lamoricière, qui allait partir de
Rome, a voulu rester près de lui, ainsi que la
famille des comtes de Mérode- Westerloo.
Le Saint-Père a envoyé trois fois prendre des
noovelles de son aumônier et l'honorera, dit-on,
lui-même d'une visite demain.
P. S. Au moment de fermer ma lettre, j'ap
prends que l'état du malade est satisfaisant. L'in
flammation se dissipe et toute crainte de complica
tion est écartée, la fièvre elle-même n'a point
ACTES OFFICIELS.
NÉCROLOGIE.
M. le comte de Mootalembert est mort subi
tement dimanche dernier. Depuis quatre ans il
était en proie h on mal incurable qu'il supportait
avec une résignation toute chéiieone. On pouvait
espérer que cet état de langueur et de maladie se
prolongerait. Samedi, <de Mootalembert recevait
encore ses amis rien ne, .faisait prévoir une fin si
prochaine. Le lendemain, huit heures et demie,
il fnt pris d'on évanouissement on n'eut que le
temps d'aller avertir M. le cuté de Saint Thomas
d'Aquin, qni a pn loi donner l'Extiême-Onction.