M———M—M—
trouva l'un des deux lits affreusement
inondé de sang il y en avait une mare, et
il fut évident qu'un meurtre horrible avait
eu lieu. Les parois et lés vitres, portaient
les (races de, mains sanglantes et dè vio
lents jets de sang, niaisnul corps eu nu'
autre débris fyimaïn On léiégrqpj^ià sur
tout le parcours, et bientôt on reçut de la
station de Livron la noury&Jl.ç qu'oq venait
de relever sur les rails un cada.yre percé
de coups et mutilé par le passage d'un
convoi. Quelques heures plus tard on ar
rêtait près de Loriol un homme blessé;
c'était l'assassin, qui, après avoir jeté sa
victime par la fepétre du wagoq, s'était
élancé" lui même sur la voie au moment
où l'on allait arriver Monlélimart il
avait chancéfe dans sa chute, et s'était fait
une blessure qui cependant ne l'avaft pas
empêché dé prendre la fuite.
On a su par, les aveqx de cet, homme
que. c'était un repris de jtistiçé, qu'il sui
vait un négociant d'Àqfrqnas portant une
forte somme, pro'duit'd'uije vente (Je soie,
et que, fe voyant prendre a 'Lyon un coupé-
lit au chemin de fpr, rf y avait également
pris place,
La victime doit avoir été frappée dans
son sommeil elle a été atteinte la tête
et se sera débattue, en juger par les
traces des mains empreintes autour du lit'
qui lui a servi de tombeau. L'instruction,
se poursuit.
Yoiç.i de qouveapx, délpjjs;:,
Le voyageur assassiué est, en effet, M.
Lubanskj. de la maison Louis Sonbeyran,
filateur a Saint Jean du Gard.ll se rendait
de Lyon àMonléliqiart.
Le corps portait-les traces de 47 blessu
res faites avec un stylet corse ou un cou
teau de cuisine. Sa tête était labourée de
coups, la poitrine silonnée de coupures
plus longues que dangereuses mais, dans
la région du cœur, on put.constater une
blessure mortelle.
Ce malheureux a^ait dînédimanche soir
chez un de ses amis Lyon, et, au moment
de son départ, il avait priéJé chef de traim
de le réveiller; Montélimart, ayant pris
ajoutait-il, une place de coupé pour pou-
voir dormir plus son aise.
L'assassin est un jeune homme de vingt-
cinq vingt six ans, nommé Guillaume
Biyon; il est Saint Etienne, et a passé
plusieurs années au pénitencier de Casa?
Bianca, en Corse, Ii.a été condamné
cinq ans de prison et cinq ans de sur
veillance pour vol Privas.
Le lundi, vers midi, alors que tons les
habitants de la contrée savaient ce qui
s'était passé dans la nuit, un paysan pas
sait près d'un buisson situé 10 mètres
de la voie et 130 mètres environ de la
gendarmerie de Lacbau le posant aper
çut une masse noire qu'il; reconnut pour
être un bomme, et courut prévenir la
gendarmerie. Il ne trouva qu'un gendarme
les autres étant partis pour faire des re
cherches.
Le gendarme s'empressa de se rendre
l'endroit qu'on lai indiquaitet, sans
éveiller l'homme qui dormait ou feignait
de dormir, il se laissa tomber sur lui, le
saisit corps corps, et le mit dans l'impos
sibilité de fuir et de se défendre.
C'était Guillaume Bayon, dont la tête,
couverte d'égratiguures et de traces indé
niables d'une lutte, était très enflée. On le
conduisit la chambre de sûreté de La-
chau, et ensuite par le train de marchan
dises 1114, Saulx, où il fut confronté
avec le cadavre de sa victime. Bayon a
avoué son crime.
Dans, le trajet d La chaux Saulx, il;
2
causait fort librement et disait qu'il mon
terait sur l'échafanjJ aussi tranquillement
qu'en fumant un cigare.
Il nie que le içol ait été la cause de sou
forfait. D'après loi Alexandre Lubanski
et lui se sont pris de querelle,», propos du
déplaçeweot ^'qn cousin, Q*. ij, réçqun
soufflet, ce qui la exaspéré et lui a mis
l'arme I.a. mai,n. Çomme Bayon, au mo:
ment où pu, I'arrêjaj, n étajit pprtetjr qoie
d'une ou deux piëcés. decinq francs, ou
lui demanda ce qu'il avait fait de l'argent
de M. Lubanski, il répondit: Je me l'ai
pas d'ailleurs, cherchez.
.Ofl, mandç de Valçqce au Ççulois
Le pèrq de l'infortuné Lubanskiméde
cin Nice, est arrivé! avec sa, femme, Le
frère de la victime est arrivé en (peine
temps, de Paris; ils sopt: repartis ensqtpbfe
de Saulf emporta pi! Njce jje cadavre
qu'ils avaieqt^ajf, exhumer.
Guilaume, Bayon. l'assassin, qui n'est
âgé qpe (Je yipgtsepj; ans, fajl preuve de
beappopp d,'infeJ)igeuce, majs aussi, d'un
cypismp effroyable, lJ,areffH$é de.se rendre
apprès. de wagpp,, sous prétexte qu'il ue
veut pas. aller pied. On. Ip copdpjra,en
voitore.
quelques jours,
•llîips cr;!ffwNw®°!» m* 1
les apnees précédentes,, commis des critpes pouq(
lesquels, ils doiveol subir la peine capitale. L'èo-
droit ou le supplice a lieu es! situé eu dehors des
murs de la villè tarife,.dans la ville chinoise.
Nous attendons an moins upe bonne.heure,. car
la permission ,dp l'igmpe^epr ppor .exécuter les cr.i-;
minels n'était! paseu.cjwearriyée.
>0fUfi
- Une exéeuiion, Pékin, Un jpornal
parisien revoir,4e Chipe upe lettre particulière des
Eo;v,oiçi.le.couleq»
Pékin, 3idécembre 1869.
Les maqdapjns avaient été convoqués ponr nçuf,
heures, je me trouvai l'heure,tfîçe au carrefour op
l'exécution devait avoir lien. Il y avait dans l'eji-
ceioie une multitude de petits martdarios b boutons
de cuivre qui, chargés de la police, frappaient h
coups de bambou lesimprudentsqni ne se rangeaient
pas assez vitesur le passage deshatrts fonctionnaires,
ou qui tâchaient de sç faufile^dpps.l'enceinte qui
leur était interdite.
Les condamnés, au nombre de 12, étaient enfer
més dans une espèce de banque faite en nattes qui
les dérobait anx regards cqrieofde la* foule. De
temps eu temps ou chant partait de cette espèce de,
cqgç ou.bien unp imprécation, mais jamais une
plaiute ni on ge'tnisseroeoj. A environ 5o.mètres de
Ib était bâtie une autre espèce de baraque, ouverte
sur le devant, où devaient se tenir les mandarins
chargés de présider a l'exécution. Une longue table,
couverte d'un tapis rouge, était au milieu. Derrière
cette tablé, il y avait trois larges fauteuils; c'était
Ib que devaient s'asseoir les tidis plus hauts fonc
tionnaires.
La place où i'exéeutioo devait avoir lieo était b
60 mètres b peu près de cette espèce de tribuoal,
dans la direction diamétralement opposée b,l'en
droit où étaient enfermés les criminels de telle
sprte que ces derniers, en se rendant an supplice,,
devaient passer forcement..devant leurs jugps.
Déjb l'impatience commençait a gagner les assis
tants, quand le cri Lai leao (il est arrivé] se fît
entendre, répété par toutes les bouches.
C'était la permission de l'Empereur qui arrivait.
Elle était enfermée dans une boîte jaune, que por
tait respectueusement on cavalier dont le cheval
était conduit par la bride par un homme b pied.
Il était alors 10 heures et (demie. La police chi
noise redouble de zèle, les coups de bâton tombent
dru comme grêle et font ranger la foole de chaque
côté,afin defaireplaceau porteur de l'édit impérial.
Tous les mandarins prennent place sous l'espèce
de dais dont j'ai déjb parlé tous les yeux sont
tournés vers la baraque de nattes d'où les condam
nés doivent sortir. Les coups de bâton des manda
rins b bouton de cuivre avaient formé une ruelle
qui serpentait an milieu de cet océan de têtes; cette
ruelle partait de l'endroit où. étaient enfermés-les
malheureux qui allaient être suppliciés, passait
devant les maudarius et aboutissait b la place de
l'exécution.
%ut, a, coupun frémissement court dans la
foule. C'était le premier condamné qui arrivait. II
était, poussé par.trois ou quatre hommes; sgs mains
liéeuderrière le dos; .le malbeor^ était-
excessivemarf paie; sa figure fîâve portait les traces
des souffrances endurées pendant peut-être uo ou
dgU&aoa.d'qmprisoqpeuçeot. Une espèce de pao-
estrteest,»} tachée an-dessus de sa tête; Ib est écrit
son nouvel le crime qu'il a commis. Il est conduit
devant les mandarins, 00 le jette b genoux le
président de ce tribunal l'appelle par sou nom et
lui dit Cheu pou chçu (oui ou non), c'est-b-
diie est-ce bien Ib votre nom. Le condamné ré
pond Cheun (nui). On lui(ljt alors sa sentence,
et les gardes l'entraînent vers l'endroit où le
bourreaq l'attend. Pendant le trajet* on lui arrache
tous les babils qui lui recouvrent la parfie supé
rieure du corps, de telle sorte qp.'en arrivant près
de l'exécuteur il a le torse compjéteqie^rou. Alors
uu bomme lui passe une corde dans la bouchela
ramène sons le menton fait uo noeud ramène les
deox bouts derrière la tête en les croisantles fait
passer ensuite sur les yeux qui sont ainsi fermés,
puis roule autour de la queue les deux, bouts qui
restent, de telle sorte que toute la tête est euvej-
loppée par des cordes.
Une fois ceci fait, on, lç jette b genoux, un
homme le saisit par l'épaqket,le tjre fortement b
loi, un autre a pris la corde attachée b la tê<e et la
lui tire aussi vigooreosemeot deox antres aides
loi ont saisi les genoux, et les écartent le plus pos
sible de manière b rapprocher, le corps de terre,
aotant quj'il se peui. I^e bourrçaq, quaDd tout cela
efl fini, s'avance armé d'up sabre qui a b pço près
uo mètre de long et dont la, lamje très-épaisse est
excessivement loorde.
Il assore son arme, qu'il tiem des déni mains,
la lève, et, d'un seul coup., séppre la tête du
tronc.
Tons les aides qui sont autour do supplicié
s'écrient alors Chao tchil (la tête do rebelle).
Le sourd retentissement du sabre tombant en
sifflant et bouillonnant, le cri des aides, tout cela
se confond et forme le bruit le pl,us aff/,eux, le
plus terrible et le plus difficile b imagier.
Après Monsieur de Pékin, celui qui a le rôle
ce plus important, dans une exécution chinoise eai
celui qoi lire fa tete avec la cortde< ®ar' 80 moment
cù le sabre tombe, il doit donner upe forte selousse
qui aide beaucoup b séparer la tête du tronc.
Une fois l'exécution fqipe, nu aide prend la
tête qui gît b terre, la débarrasse des cordes qui
l'eDtourent, la prend par les cheveux, et se dirige
vers le dais des mandarins .arrivé b one dizaine
de pas, il conrt jusqu.lr eux, met on genou eu
terie, lève la tçfe,qu'il tient au bout de sou bras
en criaDt Chao tchi tso. (La tête du rebelle
est coupée.) Puis il se lèye.et reviep; jeter près-du
corps cette tête mascuiée de sang,,
Ou a ensuite.amené un antre condamné, qui
est exécuté coté dp, premier.
Il y eut six décapités et six .étranglés.
La strangulation, estconsidérée comme one
mort moins infamante qpe la décapitation, car,
suivant les idées chinoises, ils doivent arriver dans
l'autre ipoode entiers, et ne peuvent plus vivre
d'une autre vie sans leur tête.
Pendant que l'exécution avait lieo, nn silence
de mort régnait sur toute la foule; pas on cri, pas
une plaisanterie faite, ainsi que cela se passe chez
nous.
Voici la liste des,crimes commis par les sup
pliciés.
Trois avaient assassiné avec préméditation
(décapités).
Un avait levé le pied avec de l'argent volé
dans le trésor impérial. Le coupable était un petit
mandarin (décapité).
Un avait commis un vol suivi de blessures
graves (décapité).
Un avait faussé des cachets de mandarin (dé
capité.)
Denx avaient tué leurs adversaires dans une
querelle (étranglés.)
Uo antre avait payé desaseassins pour tuer
ttn homme (étranglé).