D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 53me Jft Samedi 16 Airil 1870. N° 5,482. Il se confirme que le vide laissé dans le ministère français par la démission de MM. Buffet et Oaru ne sera pas comblé avant le vote du plébiscite. M. Segris quit tera l'instruction puBTiqtie pour diriger le département des finances; M. Emile Olli- vier cumulera par intérim le portefeuille des affaires étrangères avec celui de la justice et des cultes; M. Maurice Bichard prendra aussi par intérim le portefeuille de l'instruction publique. La première délibération du Sénat sur le projet de Constitution a eu lieu avant- hier. Cette séance n'a offert aucun intérêt; c'est seulement lundi que seront entendus les orateurs qui se proposent de traiter la question fond. Dans la presse, les avis sont assez par tagés sur le mérite de la nouvelle Consti tution mais, comme le remarquait la France, les défiances qui se font jour de divers côtés proviennent beaucoup moins de l'examen réfléchi du sénalus-consulle que des dissentiments qui sont venus si mal propos affaiblir et désorganiser le minis tère. L'esprit de division surgit, dit ce journal, au moment où nous aurions le plus besoin de l'esprit de transaction. Les partis s'agitent, lorsqu'ils devraient s'im poser une trêve. Lee- questions de fait ab sorbent les questions; de droit. Ce p est pas une bonne disposition pour une reforme de celte importance. On écrit de Carlsrube que le discours prononcé par le grand-duc le 7 de ce mois, pour la clôture des Chambres badoises, a amené dans les provinces une réaction très vive contre les idées d'annexion que le chef de l'Etat a professées. Des réunions populaires ont eu lieu le 10 et le i IOn y a adopté des adresses dans lesquelles on proclame de la manière la plus énergique la conservation de l'autonomie du pays. Dans l'une de ces adresses, rédigée par la réunion de Manheim, on demande de la manière la plus formelle que la question ne soit jamais résolue que par la voie du suffrage universel. Les catholiques anglais se préparent, dit on, tenir pendant la semaine de Pà ques un grand meeting pour protester contre la proposition faite au Parlement de soumettre une inspection les maisons conventuelles et les établissements monas tiques. La présidence du meeting sera of ferte au duc de Norfolk; le cardinal Cullen qui vient de quitter Rome pour se rendre quelque temps en Irlande, assisterait la réunion. Une dépêche de Vienne annonce la mort du feld maréchal de Hess, qui commandait en chef l'armée autrichienne Solferino. La visite des églises l'après midi du jeudi saint, selon l'usage traditionnel, a été très- suivie avant-hier et a répandu une certaine animation dans les divers quartiers de la ville. Duchatelet, l'assassin présumé du malheureux Van Nieuwenhuyse, persiste dans son système de dénégation La semaine passée, il a été conduit de nonveau Meèrendré, l'endroit où, dans la nuit du 9 janvier, l'homicide fut accom pli on le questionna pour savoir où il avait quitté Van Nieuwenhuyse et quelle direc tion lui même avait prise quand, selon son assertionson compagnon et lui furent attaqués par quatre bandits; il répondit que, laissant Van Nieuwenhuyse aux prises avec les assaillants, il s'était enfui dans la direction d'une ferme qu'il indiquait; mais nous ferons observer que l'endroit désigné n'offrait pas d'issue, et que, s'il s'y était acheminéforce lui eût été de revenir sur ses pas. La fille d'une auberge Gand a fait une déposition précieuse. Le lundi matin après le crime, Duchatelet entra dans cette au berge et sortit de sa poche deux porte feuilles; il y remit l'un de ceux ci et exa mina soigneusement le contenu du second; il paraît qu'il ne contenait aucune valeur, il le jeta au feu et les flammes le consu mèrent. Il est plus que probable que le portefeuille brûlé était celui de Van Nieu- wenhuyse. Depuis la découverte du cadavre de Vau Nieuwenhuysel'instruction de l'affaire avance assez rapidement. Le soir du meurtre, quand Van Nieu wenhuyse était jouer aux cartes avec des cultivateurs de Meerendré, il bourra sa pipe et dit Mes amis, je vais fumer encore une pipe, nous allons faire des affaires avec une telle veuve. Les paysans lui dirent qu'aucune veuve de ce nom ne demeurait l'endroit indiqué; mais Duchatelet inter vint et assura positivement qu'une telle personne demeurait dans les environs. La veuve Van Nieuwenhuyse est appelée assez souvent Gandpour comparaître devant le juge d'instruction, mais on ne la met plus en présence de Duchatelet, depuis le jour où elle fit une scène au meurtrier présumé de son mari. (Pairie de Bruges La hauteur des dégâts est évaluée jus qu'à présent 200,000 francs. On lit dans le Journal de Liège: Au moment de mettre sous presse, nous ap prenons que M. d'Andrimont, bourgmestre, ainsi que MM. les échevins Putzeys et Warnant, ont adressé hier leur démission au Roi. On écrit de Deveniez que, depuis quelques jours, il y arrive des quantités considérables de pommes de terre d'ex cellente qualité importées par la Bavière et la Prusse. On s'atteud ce que l'impor tation extraordinaire de ces tubercules ait pour effet d'en faire baisser considérable ment le prix. Depuis qu'on a répandu la nouvelle que le prince Pierre Bonaparte se dispose quitter Paris, les bonnes gens croient l'apercevoir partout. Samedi dernier, deux gentlemen en traient au café de la Gare, Prague, et prenaient place une table encore inoccupée. Leur apparition fit on grand effet, et l'un d'eux devint toot de suite l'objet de l'attentiqn générale. Un journal français renfermant le por trait de Pierre Bonaparte se passait de main en main, et les regards des assistants qui comparaient le personnage au portrait puis faisaient un léger signe de tête affir- malif, prouvait que personne ne doutait que l'étranger ne fût le prince Pierre lui- même. Le compagnon du pseudo-prince fut pris pour son secrétaire. Les garçons se montraient empressés et respectueux auprès des nouveaux venus, qui n'avaient pas seulement l'air de s'aper cevoir qu'on les regardait. Ils causaient d'ailleurs en français, et assez vivement. Après lfi»r départ, presque tous les as sistants furent persuadés d'avoir vu le prince Pierre en chair et en os, et l'on eu vint même faire là-dessus des paris con sidérables. Enfin, notre homme, voyant que partout on le considérait avec une curiosité près que insolente, s'avisa de questionner, et il apprit, sa grande surprise, qu'on le pre nait pour le prince Bonaparte. Il ne put s'empêcher d'en rire, et il déclara qu'il était tout simplement l'horloger Jaques, de Genève, revenant deVienne, où l'avaient appelé ses affaires. On vient de faire Paris une dé couverte archéologique du plus grand in térêt. Les terrassements opérés pour le percement de la rue Monge ont mis au jour près de la rue des Boulangers et du point de croisement de la rue Monge et de la rue du Cardinal Lemoine, les restes des Arènes de Paris, dont l'existence n'était connue que par les mentions qu'on en trouvait dans divers documents, notam ment dans un poème latin du douzième siècle et par le nom de Clos des Arènes qui avait longtemps servi désigner cet em placement, sur lequel le temps avait accu mulé des couches de terre successives assez hautes pour former une colline Comme Arles, comme Nîmes. Paris pourra m»»o- trer désormais ses Arènes, si toutefois la ville se décide racheter le terrain la Compagnie des omnibus, qui l'a acquis pour y mettre un dépôt de ses voitures. On n'a pu déblayer qu'une parti e .li. pn. diutn, la moitié environ; le reste deim-nie enfoui sous tin monticule sous lequel bâti une maison rie refuge tenue pa-v dis religieuses. La pioche a rencontré quelques LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELLE. REVUE POLITIQUE. NÉCROLOGIE, NOUVELLES DIVERSES. Horrible catastrophe a Saint-Gilles. L'explosion d'une chaudière, arrivée jeudi, vers cinq heures du soir, la princi pale chaudière de l'établissement de la So ciété Linière installé Saint Gilles, hors et près de l'ancienne porte de Hal, a causé immédiatement en ville un émoi indes criptible, et, comme toujours, on exagéra de prime d'abord, dans des proportions impossibles, la portée de l'accident. Cepen dant, on sut bientôt qu'on avait déplorer sept personnes tuées et sept blessées.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1