D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 53me Année.Mercredi II Mai 1870. No 5,489. - - REVUE POLITIQUE. Une fois de plus le suffrage universel vient de parler en France, et son nouveau verdict sera accueilli dans toute l'Europe comme un gage de paix, de stabililité et de conservation sociale. La Révolution est vaincue; vaincus aussi sont les partis qui, par ehtraînemént d'opposition systémati que, s'étaient rapprochés d'elle, au risque d'être enveloppés dans la ruine commune des institutions et des intérêts. L'ordre établi depuis vingt ans triomphe sur toute la ligne, mais un principe nouveau, celui de la liberté garantie contre les empiéte ments du pouvoir, reçoit en même temps la consécration de la volonté nationale. Tel est le résultat du vote du 8 mai, et il importait que le peuple s'exprimât sur ce point avec un ensemble et une netteté qui Hé laissât place aucune contradiction, aucune équivoque. Le chiffre de voix acquis au plébiscite ne laisse rien désirer sous ce rapport, et ta manifestation, on en conviendra, est aussi éloquente que possible. Les résultats connus depuis lundi portent le nombre des votes affirmalifs au delà de 7 millions, en sorte qu'il n'y aura pas même un demi- million d'écart entre le chiffre total de 1870 et le chiffre le plus élevé atteint par l'empire, celui du plébiscite de 1852. Un fait bien remarquable, c'est que cette grande épreuve a pu s'accomplir sans que l'ordre ait été troublé nulle part. Nous avons lieu d'espérer que cette tranquillité ne se démentira pas. En Angleterre, le succès du plébiscite était dès lundi l'objet des commentaires du Morning Post. Ce journal estime que le vole populaire a résolu et décidé en France toute question dynastique, puisqu'il a ratifié une Constitution qui reconnaît la descendance de Louis Napoléon Bonaparte le droit héréditaire la dignité impériale. Le peuple français ayant accepté ce droit en termes solennels, il ne peut y avoir aucun doute aucune contestation possible ce sujet après le plébiscite, o L'agitation républicaine qui couve de puis longtemps en Italie vient de faire explosion daus une province du royaume de Naples. Les chemises rouges qui ont livré ces provinces Victor Emmanuel y ont reparo, mais cette fois pour lever l'étendard de la révolte contre le roi ga- lanthomme. Un prenàier engagement a eu lieu samedi non loin de Catanzaroet les insurgés ont été repoussés avec perte. On ne dit pas que la bande ait été dispersée; les renforts de troupes envoyés dans celte direction par le gouvernement semble raient même indiquer qu'il s'apprête lutter contre de plus sérieux adversaires. Nous constations dernièrement que les négociations du cabinet autrichien avec les chefs du parti tchèque permettaient d'es pérer dans un temps prochain la réconci liation de la Bohême avec l'Empire. Nous apprenons aujourd'hui que l'avènement du comte Potocki est considéré comme le gage certain d'une solution non moins désirable au point de vue de l'avenir de la monar chie, savoir la solution de la question polonaise. i--- Le Sénat, qui devait repréndre lundi d' le cours de ées travaux ne s'est pas trouvé en nombre suffisant pour délibérer. Vingt- huit membres seulement ont répondu l'appel nominal. La séance a été renvoyée hier, deux 1 heures. M. le prince de Ligne avait repris sa place au fauteuil de la présidence. Le Sénat a adopté hier les deux projets de loi inscrits son ordre du jour le projet du Code pénal militaire, ét le budget de la dette publique pour l'exercice 1871. C'est aujourd'hui que l'assemblée procé dera la présentation de candidats pour la place de conseiller vacante la Cour de cassation. La Chambre des représentants, dans sa séance de samedi dernier,a adopté le projet de loi allouant un crédit de 15.593,500 fr. pour l'exécotion de travaux d'utilité pu blique. La Chambre des représentants a abordé hierla discussion générale du projet de loi sur la rémunération des miliciens. On sait que le gouvernement propose de faire consister cette rémunération en une pension ou rente viagère dont le milicien jouirait partir de sa 55* année et qui serait proportionnée au temps qu'il aurait passé sous les drapeaux. Ce mode de rémunératioa a été com battu par MM. Keryn de Lettenhove, de Theux et Coremans, comme peu compati ble avec le principe d'équité sur lequel repose l'idée fondamentale dn projet de loi. Les deux premiers de ces orateurs ont déposé chacun un amendement, l'un pour remplacer la pension par unerémunération de 6 fr. par mois, payable au moment de la libération du service, l'autre pour réduire la pension 100 francsafin d'en commencer plus tôt le payement. Quant M. Coremans, il a déclaré qn'il voterait contre le projet de loimais qu'il se ral lierait tout amendement qui aurait pour objet d'avancer l'époque de la rémunéra tion. M. Lelièvre est jusqu'à présent le seul orateur qui se soit prononcé eu faveur du projet de loi. Par arrêté royal du 7 mai sont nomme's écbevinsà Poperinghe: MM. J. Van Merris et J. Boelens, en remplacement de M. F. Berten. Dans son audience de samedi matin, le tribunal de simple police de Verviers a jugé une affaire charge d'un membre de l'Internationale. C'était un jour de meeting dans les environs. L'Internationale s'y ren dait en corps, précédée de son inséparable drapeau rouge, que portail le nommé C... C'est pour avoir colporté en ville cet insi gne révolutionnaire que C... comparaît devant le tribunal. C... plaide lui-même sa cause Je suis un honnête homme, a t-il dit entre autres choses, la Société m'a fait l'honneur de me confier ses insignes; mon drapeau est mon seul moyen de manifester mon opinion; si vous me poursuivez pour cela, vous pou vez aussi me poursuivre parce que je cir cule en ville coiffé d'une casquette rouge. C... est en effet venu l'audience coiffé d'une casquette rouge et accompagné de plusieurs autres individus portant la même coiffure. Le prévenu continue son plai doyer; il soutient l'illégalité du règlement communal qui défend ces sortes de mani festations, puis il a remis an juge un mé moire qui conteste la légalité du susdit règlement. L'affaire a été remise huitaine. On écrit de Paris, le 8 mai M. Villemain, secrétaire perpétuel de l'Académie fran çaise, est mort anjourd'bui 3 heures, l'âge de 83 ans. Il s'est éteint presque sans souffrances; la véritable agonie pour ce savant et ce lettré, qui, comme le sage an tique, vieillissait en apprenant sans cesse, avait été la perte graduelle de la vue. La nuit intellectuelle, la privation de tout tra vail était pour lui plus cruelle que la nuit même de la mort. Lundi, 3 heures et un quart de l'après-midi, est mort S. A. 1 Mgr. le grand duc Alexandre Alexandrovitch fils puîné de S. A. I. Mgr. le grand duc héritier césarévich de Russie Son Altesse Impériale était née Tsarskoé Sélo, le 26 mai 1869. Le 7 mai 1870, le Roi a reçu au Palais de Bruxellesen audience solennelle Tché Kan et Souenne Kia Kou, envoyés extraordinaires et ministres plénipoten tiaires de S. M. l'empereur de Chine. LL. EEx. ont eu l'honneur de remettre Sa Majesté une lettre de leur souverain. Ces ministres étaient accompagnés de MM. Leavy Brown premier secrétaire, E. deChamps,deuxièmesecrétaire.Fung Yeh, Koné Jung et Lienne-Fang, attachés inter prètes. M. le ministre des affaires étrangères assistait l'audience royale. La mission chinoise a été conduite au Palais dans les voilures de la Cour, par un aide de camp du Roi, et reconduite eosuite son hôtel avec le même cérémonial. L'ambassade chinoise se propose d'aller, pendant cette semaine, Liège et Verviers. Elle visitera également les grands établissements industriels d> s en virons de ces deux villes, Seraing, la Vieille Montagne, etc. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. ACTES OFFICIELS. CHRONIQUE JUDICIAIRE. NÉCROLOGIE. NOUVELLES DIVERSES.

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