D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
53me Année.
iV 5,502.
Le gouvernement français a renoncé
s'ingérer dans les délibérations du Concile
œcuménique. Mais s'il a eu le bon esprit
de respecter la liberté de l'église Rome,
il a le tort de ne point la reconnaître en
France C'est la réflexion que nous suggère
un incident qui vient de se produire Paris
et auquel une note insérée au Journal offi
ciel vient d'initier te public.
Il y a quelques jours, les feuilles reli
gieuses de Paris ont publié une lettre qui
leur était communiquée par le nonce apos
tolique et dans laquelle un des secrétaires
du Pape remerciait les ecclésiastiques
français qui ont fait parvenir Rome des
adresses en faveur de la définition de fin*
faillibilité.
Mgr. Cbigi avait cru pouvoir livrer la
publicité par la voie des journaux la lettre
qui lui était adressée de Rome. Mais il avait
compté sans les restrictions apportées au
Concordat par les articles additionnels
articles qui n'ont ïamais été reconnus par
le Saint Siège et que le gouvernement im
périal s'obstine prendre pour base de son
droit public en cette matière. Le minis
tre des affaires étrangères a donc adressé
de ce chef de sérieuses observations
ce sont les termes de la note officielle)
Mgr. Cbigi. Le représentant do Saint Père
s'est montré conciliant, il a promis de ne
plus recourir aux journauxet grâce sa
modération ce singulier conflit n'a eu d'au
tre suite que l'insertion au Journal officiel
d'une note où s'accusent les ombrageuses
susceptibilités du gouvernement impérial.
Il règne toujours une certaine inquiétude
dans les régions financières Paris Elle
y est entretenue par les bruits alarmants
que des spéculateurs la baisse font courir
sur la santé de l'Empereur. Le public fera
bien de se tenir en garde contre ces ru
meurs intéressées et sans fondement.
Napoléon III est depuis trois jours Saint-
Cloud, sa résidence favorite, et son instal
lation s'y est faite dans les meilleures con
ditions.
Il ne paraît pas qu'on ait éprouvé
Berlin une satisfaction sans mélange des
déclarations faites par les organes du gou
vernement français dans la discussion des
interpellations relatives au Saint Gothard.
La Gazelle de l'Allemayne du Nord, organe
officieuxregrette que le ministre des
affaires étrangères de France ailcru devoir,
par suite d'un malentendu, faire précéder
ses déclarations rassurantes d'une sortie
contre le cbancelirfédéral M. de Bismark»,
l'occasion des paroles prononcées par ce
dernier dans la séance du Reicbstag du
25 mai.
Le Roi, qui avait reçu, jeudiau palais
de Laeken M. le comte de Theux a reçu
de nouveau bier cet homme d'Etat, qui
était accompagné de cette fois de M. le
baron d'Anethau.
Sa Majesté doit revoir M. d'Anethau.
Affaire Anllionissen. La cour d'appel
de Bruxelles, chambre des mises en accusa
tion, vient de rendre son arrêt dans l'affaire
de l'assassiuat des dames Vandepoel.
Henri François Antbonisseh, pâtissier,
néàRuretnonde(partie cédéedu Limbourg)
le 5 mai 1816, âgé par conséquent de 54
ans. domicilié Bruxelles, détenu, est ren
voyé devant les assises du Brabant, comme
accusé
1" D'avoir, Merxem (Anvers), dans la
nuit du 17 au 18 octobre 1860, volontaire
ment, avec intention de donoer la mort et
avec préméditation, commis un homicide
sur la personne d'Antoine Geerts, employé
de commerce, âgé de 20 ans.
2* D'avoir, Saint Josse ten Noode, dans
la nuit du 14 au 15 octobre 1869, volontai
rement. avec intention de donner la mort
et avec préméditation, commis un homicide
sur les personnes de Joséphine Vandepoel,
âgée de 45 ans, et de Marie Catherine Du-
waerls, veuve Vandepoel, âgée de 76 ans,
toutes deux rentières, domiciliées Saint-
Josse ten Noode, 7, rue de Brabant (fau
bourg de Cologne). Ou tout au moins,
d'avoir coopéré l'exécution de ce crime.
5' D'avoir, aux mêmes lieu et date, sous
trait frauduleusement et l'aide de violen
ces et avec la coopération d'un tiers resté
inconnu, au préjudice des dites dames Van
depoel, une somme d'environ mille francs.
4° D'avoir commis les crimes repris sub
n* 2* ou d'y avoir directement coopéré pour
faciliter le vol sepris sub n* 5% ou pour en
assurer l'impunité, faits prévus parles art.
295.296.297 du code pénal de 1810, et des
art. 2.392,393,394,471,475 et 66 du code
pénal belge.
Le tribunal correctionel d'Anvers vient
de prononcer on jugement dont on ne sau
rait trop étendre la publicité, pour qu'il
serve au moins de leçon. Le sieur Paul
Hessels, boulanger, demeurant Anvers,
rue Carnot, était prévenu d'avoir mélangé
dans le pain qu'il débitait des matières
nuisibles la santé. Hessels a été condamné
3 mois d'emprisonnement, 600 francs
d'amende,, la publication du jugement
par voie d'affiches au nombre de 50 exem-
plairen dont un placer au domicile du
condamné et par insertion dans les jour
naux le Précurseur et le Handelsbtad. Le
tribunal a de plus ordonné la suspension
de la patente pendant toute la durée de la
détention et a condamné le prévenu aux
frais du procès.
M Watteeuancien échevin de la ville
de Bruxelles et membre de la Chambre
des représentants, a succombé la nuit der
nière l'attaque d'apoplexie dont il avait
été frappé samedi malin. Le défunt était
officier de l'ordre de Léopold.
Dans les différentes situations qu'il a
occupéesM. Watteeu qui était le fils de
ses œuvres, a fait preuve d'uu esprit délié,
d'une grande activité au travail. M. Wat
teeu n'était âgé que de 58 ans.
Mardi 21 est décédé Saint Josse-
ten Noode, dans sa 89" année, un des rares
survivants des années de la première ré
publique française, le général vicomte Le
Hardy de Heaulieu
De 1798 1814. il prit part presque
toutes les guerres que la France laquelle
la Belgique était alors annexée) soutint
contre la plupart des Etats européens. En
1815, il était Waterloo, lieutenant colonel
deravaleriedansl'armée belge hollandaise,
et se trouvait côté du prince d'Orange
quant celui ci fut blessé.
A la révolution de 1830, il donne sa dé
mission de colonel chef d'état major, fut
nommé général, et chargé du commande
ment de la place d'Anvers, dont la citadelle
était encore occupée par les Hollandais. Il
se relira du service la fin de cette année,
la suite du procès qui lui fut intenté pour
avoir exécuté une résolution de la Société
patriotique ayant pour objet de provoquer
une manifestation populaire contre les ten
dances orangistes qui se manifestaient dans
l'entourage du régent. Ce procès eut un
grand retentissement et tourna la confu
sion du ministère public.
De 1849 1860, il habita les Etats Unis.
La cécité d'un de ses fils l'engagea revenir
dans sa patrieoù il s'est éteint après une
longue maladie.
Ces jours derniers, vers 10 heures et
demie du soir, un incendie a réduit en
cendres une des plus belles exploitations
agricoles des Flandres, la belle propriété
de M. Vergauwen, de Beveren. Granges,
belles fermes, immenses étables pour l'éle
vage du bétail, tout est devenu la proie des
flammes, 6 chevaux, 14 bêles cornes, en
viron 60 porcs ont péri dans les flammes.
Quant aux fourrages de cette grande ex
ploitation, tout a été détruit. Les habitants
des fermes et dépendances de l'exploitation
n'ont dû leur salut qu'à une prompte fuite.
On ne connaît pas la cause de cet affreux
désastre qui a fait la plus pénible impres
sion Beveren et dans ses environs, où la
famille Vergauwen jouit de l'estime géné
rale. Les pertes sont très considérables
tout est assuré.
L'Opinion assure que ce sinistre est attri
bué la malveillance. Elle ajoute qu'on a
arrêté dimanche soir, dans son lit, un
domestique que M. Vergauwen avait ren
voyé il y a trois semaines et sur lequel
planent, paraît il, de graves soupçons.
Par une coïncidence étrange si elle est
fortuite, deux fermes dans lesquelles l'in
dividu arrêté avait été employé ont subi le
même sort que celle de M. Vergauwen, et
ce dans des conditions identiques c'est à-
dire après le renvoi du domestique. Ces
fermes sont celles de MM. Van Espeei Boey.
Nous lisons dans l'Escaut Nous ap
prenons que l'individu arrêté dimanche
dernier sous l'inculpation d'avoir incendié
la ferme modèle de M. Vergauwen, Beve-
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.