D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. Mercredi 17 Août 1870. N 5,517. i+ài BULLETIN DU JOUR. La retraite de$ Français en deçà delà Moselle a donnéfieu une bataille impor tante aux abords de Metz. Samedi dans l'après-midi au moment où la première moitié des troupes françaises avait repassé cette rivière, les Prussiens ont paru tout coup et ont attaqué avec des forces consi- dérables les troupes qoi se trouvaient encore sur la rive droite. Il s'en est suivi une lutte acharnée qui n'a pas duré moins de quatre heures. Un télégramme de l'em pereur des Français daté de Longueville dit que les Prussiens ont été refoules avec des perles considérables. De son côté, le roi de Prusse s'attribue la virtoireet il est cer tain qu'il est resté maître du champ de bataille. Mais il n'est pas moins certain, d'autre part, que le but de l'attaque n'a point été atteint, puisque l'armée française n'a pas été coupée et qu'elle a pu continuer en bon ordre son mouvement de retraite vers Cbâlons sur-Marne. D'après les dernières informations ce combat aurait été livré Pange, 12 ou 15 kilomètres de Meta et moitié chemin peu près entre celle ville et le qoartier général du roi de Prusse. Longeville, d'où est datée la dépèche de l'empereur Napo léon, est de l'autre côté de la Moselle, 4 ou 5 kilomètres de Metz. A Paris, ce n'est pas sans quelque sur- prise qu'on a appris que l'armée du maré chal Bazaine se repliait sur Cbâlons. On en a été d'autant plus étonné que l'on s'at tendait, au contraire la voir prendre incessamment l'offensive. La promptitude avec laquelle les Prus siens ont franchi les défilés des Vosges a t- elle déjoué les plans du général français, ou bien était il décidé d'avance prendre pour base d'opérations les plaines de la Marne, en ne faisant Metz qo'uoe étape, dans le but de rallier les différents corps d'armée ramenés de la frontière? C'est ce que nous oe pourions dire quant présent. On comprend seulement qu'il a fallu de bien puissantes raisons stratégiques pour décider le maréchal Bazaine abandonner, même momentanément, l'ennemi une aussi grande partie du territoire français, an risqoe de jeter do découragement dans l'armee et de fournir un nouveau thème aux récriminations de la démagogie de Paris. Tandis que la France recule sur son propre territoire, ses forces navales, dont il a été peu question jusqu'à présentpa raissent la veille de commencer sérieu sement leurs opérations dans le Nord. L'escadre française a pris position devant le port de Kiel, et le Journal officiel de Paris annonce que de grands événements se préparent de ce côté. Puisque nous parlons du Journal officiel français, disons qu'il fait dans son Bulletin une allusion très transparente au projet qu'auraient formé certaines puissances d'essayer d'arrêter le cours des hostilités entre la France et la Prusse. L'organe du cabinet des Tuileries déclare très carré ment que le gouvernement impérial ne saurait se prêter de pareilles ouvertures. Dans sa séance de vendredi, la Chambre des représentants a nommé comme qua trième secrétaire M. de Vrinls. Le projet de loi qui a été déposé vendredi sur le bureau de la Chambre et ouvrant au département de la guerre un crédit ex traordinaire de 15,220,000 francs, est con tre signé par tous les membres du cabinet, y compris M. Malou. L'art. 1" stipule que le crédit a pour objet de faire face aux dépenses résultant de diverses mesures extraordinaires, pen dant l'exercice 1870. D'après l'art. 2, Je crédit sera réparti, piaj* arrêtés royaux, entre les *r?jc|es du budget, suivant les besoins du service; il sera couvert au moyen des ressources or dinaires, et, au besoinpar une émission de bons du trésor. L'article 5 rend la loi obligatoire le leo demain de sa publication. L'Exposé des motifs de ce projet est très laconique; il est aussi signé par tous les membres do cabinet, qui s'empresse ront, disent ils, de fournir toutes tes expli cations et tous les renseignements qui leur seront demandés par la Législature. Voici le texte de cet Exposé Messieurs, L'état de guerre existant entre deux puissantes uations voisines a imposé au gouvernemenl du Koi le devoir de prendre sous sa responsabilitéen l'absence des Chambres, des mesures immédiates et effi caces pour assurer la neutralité du terri toire belge. Nos forces militaires ont été mises sur le pied de guerre, ou plutôt de neutralité armée; le gouvernement a rappelé plusieurs classes de milice il a pourvu l'armement et la sûreté des places fortes. d D'après les ordres du Koi, nous venons soumettre ces actes votre ratification et vous demander les crédits nécessaires pour maintenir notre situation militaire. Les dépenses faites et faire se divi sent ainsi qu'il suit 1* Entretien et solde, pendant deux mois, des troupes excédent les effectifs prévos au budget, fr. 8,300,000 2" Remonte de la cavalerie, de l'artillerie et dn train, 3,450.000 3* Matériel de l'artillerie, 2,250,000 4" Matériel du génie, 1.22,0000 Total fr. 15,220,000 Quelques unes de ces dépenses résul tent du passage du pied de paix au pied de guerre; d'autres sont nécessairement pro portionnelles la durée du maientien de l'effectif actuel sons les armes. Nos finances sont prospères; nous ps pérons que les ressources ordinaires suffi ronl pour couvrir ces charges imprévues; toutefois, la prudence conseille d'autoriser une émission éventuelle de bons du Trésor concurrence du crédit demandé. Nous nous empresserons de donner la Cbamhre les explications et les rensei gnements qn'elle désirerait. La Chambre des représentants a voté hier, par 106 voix et une abstention, celle de M. Bergé. l'adresse en réponse au dis cours du trône. M. Bergé s'est ahstenn pareeque l'Adresse contient une invocation la Frovidenee. D'après M Hyroans, une nouvelle élec tion pour le Sénat devra avoir lieu pro chainement Bruxelles. 1,'ex député bruxellois écriten effet la Meuse Il paraît certain que M. Crocq ne pos- sède pas les conditions requises pour figurer sur la liste des éligihles, et la s non validation du scrutin en ce qui le concerne est considérée cotnme une chose certaine. Le Journal officiel français, dans son nu méro du 12, annonce que le traité relatif la neutralité de la Belgique a été signé la veille Londres par M. le marquis de La Valette, au nom du gouvernement de l'Em pereur. Le cours forcé des billets de banque qoi vient d'être décrété en France aura pour conséquence naturelle de faire refluer vers l'étranger toutes les espèces qui circulera dans ce pays-; les transactions avec l'étran ger vont nécessairement se régler en espè ces et celles-ci obtiennent déjà Paris une prime que les besoins intérieurs ne pour raient expliquer. A Gand des réclamations unanimes s'élevaient contre les corvées extraordi naires imposées la garde civique. Le gouvernement vient d'y faire droit en don nant des ordres pour qu'un bataillon de troupes en garnison Termonde se rende immédiatement Gand et y relève les pos tes occupés par la milice citoyenne. Cette décision a été accueillie par la garde civi que avec une vive satisfaction. (Indépend.) Une feuille de Charleroi, en signalant le passage la station de cette ville d'Al lemands expulsés de France, cite une pan vre femme emportant le cadavre de son enfant mort pendant le trajet. Jeudi sont partis de Bruxelles pour Rome 31 jeunes gens, dont 16 BeJges et 15 Hollandais. Quatorze de ces volontaires avaient déjà servi dans l'armée pontificale. Il y en avait même un qui comptait dix ans de son ice. Toutes les troupes ont quitté le camp, où il ne reste en ce moment que le 3m lia taillon du 4m* de ligue, chargé de la gaid.» de> effets militaires et du matériel deguerrt. LE PROPAGATEUR ont i FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. HS (Suivent les signatures de tous les ministres NOUVELLES DIVERSES.

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