2 il' FRANCE. Tours 22 octobre. Les Prossieos marchent en forces sur Mantes et Rouen, où l'on fait de grands préparatifs de résis tance. Le Constitutionnel dit qoe l'Angleterre a résolu d'intervenir directement auprès de la Prusse pour obtenir oo armistice, et que lord Lyons a fait des propositions dans ce sens au gouvernement fran çais a Tours comme lord Loftus en a faites au ca binet de Berlin. Le Constitutionnel ajoute que l'Angleterre agit d'accord avec l'Autriche et l'Italie, et que la Russie est disposée k agir dans le même sens, mais isolé— ment. Tours, 32 octobre. Neofchâteau, 21 octobre au soir. Dans une sortie, Bazaioe, avec 80,000 hommes, a écrasé 26 bataillons, deux régiments de cavalerie et a détruit Forges, Église et Ars, qui protégeaient l'ennemi. 195 wagons de vivres et de muoitions ont été pris- L'armée de blocns a été renoovelée plusieurs fois, les soldats étant exténués par de fausses sorties de Bazaine, qui toutes les deux heures fait sonner la charge et gronder le canon, obligeaot ainsi les Prussiens k se lever et k veiller, pendant que nos soldats se reposent, connaissant l'intention de Ba zaine. Les officiers prussiens avouent qoe le typhus, Bazaine et l'insomnie sont trois graods ennemis. Touas, î3 octobre. On assore qoe l'Angleterre a proposé vendredi k Tours et k Berlin on armistice comme prélimi naires des négociations. Des dépêches de Vienne et de Londres expri ment l'espoir que les négociations aboutiront k on bon résultat. Houes, 23 octobre. Les Prossieos ont bombardé Verneo ce matin. Ils étaient de l'autre côté de la Seinequ'ils ne pouvaient passer, le pont ayant sauté. Liub, 31 ootobre. Le général Bourbaki est arrivé hier soir k Lille. M. Tes tel in, commissaire général de la défense de la région do nord, a donné sa démission par une lettre motivée adressée k l'Écho du Nord. Nous empruntons la dépêche suivante an Sun m Lille 2t octobre. Le général Bourbaki, avant son départ poqr le nord a passé dit-on ,*en revue l'armée de la Loire et fait un rapport favorable. Des renforts considérables, surtout en artillerie, sont arrivés depuis leS batailles de la semaine dernière. Le total des forces monte actuellement k environ 100,000 hommes. Le général d'Aorelles de Pala- dine s'est donné beaucoup de mal pour rétablir la confiance et la discipline. Il a réussi en grande partie. Sairt-Questib 21 octobre. Une colonne de 5,000 Mecklembourgeois mar che sur cette ville avec douze pièces d'artillerie. Lille 22 ootobre. La ville de Saiot-Quentin a été occupée hier k une heure, après nue courte canonnade. L'enDemi marche sur Amiens. Deux de ses co lonnes ont été signalées hier soir, l'une k Breteoil, l'autre k Montdidier. Les populations se préparent a une vigoureuse résistance. Lille, 32 octobre. Les Prussiens sont entrés k Saint-Quentin hier matin k 10 heures, après une demi-heure de canonnade. Les notables de Saiot-Quentin sont arrivés ce matin k Lille par un train spécial pour emprunter k la Banque 2 millions, montant des réquisitions en espèces imposées par l'ennemi. Ils sont repartis par la même voie k sept heures. Les communications par chemin de fer sont interrompues avec Amiens; les trains s'arrêtent k la station Albert. Lille 5 octobre. L'ennemi a évacué Saint-Qaentin hier dans la matinée. Amiens n'a pas été attaqué, l'ennemi s'est retiré sans hostilités. Les troupes allemandes se concen trent vers Laon. Le siège de la La Fère est abandonné. Une partie du corps mecklembourgeois est re monté précipitamment sur Paris. Le génial Bourbaki a ordonné la démolition des maisonsjadios et baies vives sitoés dans la première zone des servitades militaires de la place de Lille. Les haies vives seront coupées k on demi-mètre dn sol dans la seconde et la troisième zones. Un arrêté du préfet prescrit les inondations dé finitives aotonr de la place de Lille. Mouscroh, 22 octobre. Les Prussiens sont k 3 kilomètres d'Amieos. On se prépare k la défense. Le sons-chef de gare de Lille est parti cette nuit avec no train spécial de munitions. Il a télégraphié k Lille qu'il a déjk passé Amiens et qu'il se dirige sur Roueu. Ou croit que le général Bonrbaki partira ce matin de Lille avec 5o,ooo hommes. Oo écrit de Lille, le 16 octobre Hier, k dix heures du soir, tout le monde était sur pied. La garde nationale prenait les armes. Sur i5 mille hommes dont elle se compose, il y en avait 12 mille en tenne de gueire. 1 Qoe s'était-il donc passé Il y a k Lille on club, qui est présidé par un teinturier nommé Losson 00 Lauston. C'est un tout jeune homme, qoi avait déjk fait parler de loi, par ses idées exaltées, k l'époque dn congrès de Liège. C'est do siège de ce club que sortirent, k la nnit close, environ quatre cents hommes qui se dirigè rent vers la préfecture. Un certain nombre d'entre eox s'armèrent de marteaux et brisèrent plusieurs barreaux de la grille. Il n'y avait qu'âne douzaine de gardes natiooanx dans le corps de garde de la préfecture mais plu sieurs agents de la police municipale, en boorgeois, s'étaient dissimulés derrière les pilastres de la grille k travers laquelle une dizaine d'individus passèrent. Les premiers purent monter dans la salle où le comité de défense du Nord était réuni. L'on d'eux prit M. Testelin au collet; c'est k loi surtout qu'on en voulait.. Les derniers forent arrêtés daos la cour par les ageots, et il ne t'en présenta plus d'antres, car k ce moments de fortes colonnes de gardes nationales balayaient lestement les rues. M. Losson, qoi était resté k i'encognore de l'une d'elles, prit alors pré cipitamment la fuite. On ne l'a pas encore revu ce matin. On supposait, sans que personne pnisse l'affirmer d'ailleurs, qu'il s'était déjk sanvé en Belgique. Le programme des insurgés était vente de tons les biens des émigrés de France, militarisation de tous les hommes d'église, confiscation de tons lenrs biens, gouvernement de la commune, etc. M. Testelin était trouvé trop tiède, ainsi que les siens. O'ancuns disent que la prochaine arrivée de Bourbaki fait peur et qu'on a voulu tenter uu coup de maio auparavant. Force est restée aux représentants actuels de la défense uatiouale. La garde civiqoe et les citoyens ont été admirables de dévouement et d'entrain. En somme, il n'y a eu que quelques carreaux de cassés, beaucoup d'arrestations faites et uDe grande preuve de civisme donnée. Le Mémorial a été suspendu pour un mois. On écrit de Lille La souscription k l'em prunt de quinze millions voté par les conseils gé néraux des quatre départements est pins que lan guissante. M. Testelin a fait un appel pressant k ses concitoyens, mais rien ne vient. On s'en étonne d'autaut pins qu'il n'y a guère de contrée en France où l'on rencontre tant de fortunes solides et où l'on compte tant de millionnaires. A partir du 1" novembre, les timbres-poste français k l'effigie de l'empereur ne seront pins acceptés par la poste en France. De nouveaux timbres seront mis en circulation, portant une figure de la République, avec la lé gende Liberté, égalité, fraternité. On lit dans le Progrès de Lyon, du 18 L'avis de s'approvisionner de vitres pour deux mois doit être prochainement donné aux habitants do Lyon d'après les informations qui oous par viennent. L'éventualité d'au siège de notre ville se rap proche k mesure que se dessioent les mouvements de l'armée allemande qui agit dans l'Est. Le Moniteur universel, en dehors du Bol- letin officiel et dans la partie qoi lui est propre, intervieot au profit de Garibaldi, le généralissime des francs-tireurs des Vosges auprès du général Cambriels et de M. Keller; il j>rie l'ancien député catholique du Haut-Rhin d'imiter le grand exemple de patriotisme que vient de lui dooner le gouvernement républicain eu acceptant sans hésitation le concours de Charette et de Cathe- lineau. Voici quelle est en ce moment la situation des différentes gares de Paris Trois continuent k expédier des voyageurs; ce sont celles du Nord, de la Bastile et de Saint-Lazare. Par la gare de Saint-Lazare, on va snr la ligne de ceinture et sur la ligne d'Aotenil. Le chemin de fer de la place de la Bastile s'arrête k Bel-Air, et Saint-Denis est devenu tête de ligne do chemin de fer du Nord. Cinq gares sont absolument fer mées; ce sont celles de Strasbourg, de Lyon, d'Or léans, de Montparnasse et de Sceaox. Les mobiles font l'exercice dans les coors d'ar rivée des gares de Strasbourg, du Nord et de Mont parnasse. La salle des Pas-Perdoe de la gare de Lyou a été transformée en école de garçons; le vestibule de la gare de Sceaox est deveun no poste de la garde nationale. La gare de Saint-Lazare est celle qui a sobi le moins de chargement; c'est la aenle qui ait con servé k cause de la ligoe de ceinture on semblant de vie et d'animatioo. L'amiranté anglaise a expédié le bateau poste Helicon an Havre poor y protéger les intérêts britanniques. Oo doit se rappeler que des trooble* sérieux ont éclaté dans ce port, parce qoe des na vires anglais avaient pris des chargements de vivres* La populace croyait que pendant la crise actuelle l'exportation des objets desubstaoce portait préju dice au pays; dans son excitation, elle avait attaqué plusieurs capitaines de navires anglais. Des soldats allemands, daos les lettres adres sées k lenrs familles, font un récit navrant des privstions qui leor sont imposées devant Paris. L'uo d'eux s'exprime ainsi Je vous ai dit déjk qoel temps affreox nous avions ici depuis quelques jours. La pluie tombe en abondance et c'est lk le plos grand ennemi dn penple en campagne et beancoop des nôtres sont affectés de surdité par soite de l'humidité do ter rain sur lequel nous concbons. Le typhns et la dyssenterie font de grands ravages dans ncs camps et nos campements en plein air, auxquels nous sommes assujettis sans iuterrupsion depuis des semaioes, affectent sérieu sement la santé et le moral des troupes. Les noits sout très-froides et les feux nous sont strictement interdits; nous couchons deux par deux dans les tranchées. Combien cette situation dnrera-t-elle encore? Nul ne le sait, et nous n avons poor nous soutenir que la confiance que noschefsont su oous inspirer. [Journal de Saint Quentin.) Une lettre d'un militaire wurtembergeois donne quelques détails sur la vie des camps soos Paris Nous sommes cantonnés dans nn village abandonné, comme tous les aotres, de ses habitants, et nous avons pris possession, sans façon, des mai sons dont tous les objets mobiliers avaient été enlevés. La maison où je loge a on admirable jardin, plein de raisins et de fruits; de beaux appar- tements, mais plus de mobilier. Des vivres, il n'y en a presque plos; point de paio k plusieurs lieues k la ronde; pas une goutte de vin; les Français ont généralement enfoui leurs vins, et parfois noos découvrons des cachettes remplies de barils, de bouteilles, ce qui cause toujours une joie infinie. Quant k la viande, les bouchers sont obligés d'aller la chercher au bois où les paysans ODt remisé leur, bétail. Du reste, noos nous procurons du gibier, des lièvres et de la volaille qpe les soldats ont

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 2