D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54™* Année. Mercredi 2 Novembre 1870. N° 5,539.
BULLETIN DU JOUR.
Le roi de Prusse a saisi l'occasion de la
capitulation de Metz pour conférer au
prince royal et au prince Frédéric-Charles
le titre de felé-maréchaux. Par la même
occasion le général de Moltite a été nommé
comte.
Un télégramme du quartier-général
prussien tend renvoyer M. Thiers la
responsabilité des retards que subit la né
gociation de l'armistice. Le sauf conduit
aurait été délivré depuis le 25 par les au
torités prussiennes, mais il forcerait M.
Thiers passer par Versailles en se ren
dant Paris. Or, M. Thiers insiste pour se
rendre directement Paris par Orléans
sans avoir traverser la ville où le roi de
Prusse a son quartier-général.
La capitulation de Metz paraît avoir
exercé sur le gouvernement de Tours une
influence désastreuse. Sous le coup de cet
événement qqe toute personne un peu
compétente avait prévu, M. Gambetta a
perdu le peu de sang froid qui lui restait.
Il vient de lancer une proclamation furi
bonde où il éclate en invectives contre le
maréchal Bazaine et l'accuse en propres
termes d'avoir trabi la France.
En attendant la réponse du maréchal,
qui sans doute ne se fera pas attendre, ce
violent réquisitoire trouve déjà sa réfuta
tion dans le rapport publié par le Moniteur
prussien sur la reddition de Metz, rapport
qui retrace les différentes phases du siège
et établit toute évidence qu'il ne restait
plus l'armée bloquée d'autre parti que
de déposer les armes.
On a publié, il y a trois jours, une lettre
adressée par M. Guizot aux journaux an
glais, et dans laquelle l'illustre écrivain
soutenait cette thèse que la guerre actuelle
a été résolue par le gouvernement de Na
poléon dans un intérêt purement dynasti
que et contre le gré de la France. En est-il
bien ainsi, et M. Guizot, en formulant ce
jugement, ne s'est-il pas un peu départi de
cette haute impartialité qui caractérise
d'ordinaire les appréciations decetérainent
esprit? Il est certain que si la guerre avait
été en France aussi impopulaire que l'an
cien ministre de Louis-Philippe le soutient,
legouvernement impérial allait l'encontre
de ses intérêts dynastiques en jetant le gant
la Prusse. La vérité est que, bien long
temps avant cette funeste déclaration de
guerre, l'opinion publique chez nos voisins
avait été engagée dans un mauvais courant
par les fautes de la politique impériale. Le
principe de ces excitations malsaines re
monte la guerre d'Italie et c'est de là que
la politique des grandes agglomérations a
pris son essor pour remanier la carte de
l'Europe. Il convient de ne point faire
abstraction de ces précédents, quand on
veut remonter aux causes de la guerre
actuelle.
Maintenant qu'ils n'ont plus aucun retour
offensif craindre du côté de Metz, les
Prussiens vont poursuivre avec vigueur
leurs opérations militaires dans le midi de
la France.
Dès avant-hier, la ville de Dijon a été
occupée par eux après un combat qui a
duré plus de sept heures.
On assure que le prince Frédàdc Charles
a l'intention d'établir son quartier-général
Lyon.
Sous Paris, les Français étaiett parvenus
le 28 déloger du Bourget, près de Saint-
Denis, les avant-postes prussiens. Mais le
50 les assiégeants ont reconquit ces posi
tions après un combat meurtrier, dans le
quel ils ont fait plus de 1,200 prisonniers.
Les républicains françaissi prompts
dénoncer les traîtressont aujourd'hui
convaincus par un télégramme italien d'a
voir commis une véritable trahison, trop
réelle celle-là, envers leur patrie. Par l'or
gane de M. Sénard, envoyé par eux Flo
rence, ils ont donné l'approbation la plus
explicite et la plus scandaleuse la viola-
lion de la convention de septembre et
l'entrée des troupes de Victor-Emmanuel
Home.
Ainsi la nouvelle république se rend
complice de l'affront infligé la France et
de l'odieux attentat par lequel l'Italie uni
taire a achevé de rompre avec le droit
commun des nations civilisées! Le gouver
nement de Jules Favre ne se lavera jamais
de ce crime c'est lui et lui seul qui trahit
la France; c'est loi qui, en ratraiu alliance
avec la Révolution cosmopolite, va mettre
cette nation si éprouvée au ban de l'Europe
conservatrice et monarchique.
On parle d'une alliance entre lp Prusse
et l'Autriche. Serait-ce déjà une réponse
aux menées révolutionnaires des hommes
qui ont usurpé le pouvoir en France?
Par arrêté royal du 28 octobre j M. A.
Sartei, juge au tribunal de première in
stance séant Ypres, est nommé président
du même tribunal, en remplacement de
M. Ëiebuyck, démissionnaire.
Un arrêté de Sa Majesté en date du
27 octobreautorise la commission admi-
nistralivede l'institution royalede Messines
admettre dans cet établissement six filles
de militaires morts ou devenus invalides
au service de l'Etat.
On annonce de Vienne la mort de M.
Conrad Wisgallpeintre de paysages. Cet
artiste, le doyen des paysagistes du monde
entier, était âgé de 115 ans. Jusqu'à son
dernier moment, il a joui d'une santé rela
tivement bonne. Il s'est éteint le 18 octobre.
Le comte d'Onslow, doyen d'âge de
la Chambre des lords vient de mourir
sa ville de Richmond, l'âge de 95 ans
accomplis. Il était né en 1777, douze ans
avant la Révolution française. Lors de sa
naissance, Napoléon I",qui est mort depuis
un demi siècle, avait 10 ans.
Le titre et les biens de lord Onslow pas
sent son petit-neveu, âgé de seize aus.
Les premières neiges sont tombées
Liège le 26 octobre. Il est vrai qu'elles ont
fondu immédiatement, mais ce n'en est
pas moins la première manifestation de
l'hiver qni s'avance.
On commence voir sur la Meuse
des canards et des sarcelles. C'est l'avant-
garde des oiseaux aquatiques fuyant les
rigueurs de l'hiver dans les régions du
Nord^
Depuis quelque temps il y a beau
coup de désertions parmi les soldats ca-
sernés dans la nouvelle euceinte, Anvers.
Un de ceux-ci a été encore arrêté hier et
conduit en prison par les gardes champê
tres de Merxem. Il paraît que dans les
environs de nos forts des enrôfeurs fran
çais ont été aperçus qui tâchent d'embau
cher nos soldats. (Précurseur.)
On écrit de Hassell au Journal de
Liège Le général Chazal est arrivé hier
soir ici; il est descendù l'hôte! du Ferré -
à-Vin, et est parti ce matin pour le camp
de Beverloo. On croit que sa visite au camp
camp se rattache la présence des soldats
français.
Un capitaine français, interné Has
selt, a disparu il y a quelques jours. On le
dit rentré en France. Il avait cependant
donné, comme tous ses collègues internés
ici ca parole d'hnnnour de rester prison
nier.
On écrit de Liège que des mesures
sévères continuent être prises l'égard
des internés français dans nos forts. Per
sonne ue pourra plus.leur rendre visite. La
fuite de quelques internés a encore obligé
l'autorité de recourir ces mesures.
Il y a aujourd'hui 402 ans quqse
passa le fait le plus glorieux Je l'histoire
de l'ancien pays de Liège. Dans la nuit du
29 au 50 octobre 1468, eut lieu la hardie
tentative des six cents Franchimonlois qui
payèrent tous de leur vie leur dévouement
ment leur pays. On célèbre bien des
anniversaires qui ne valent certes pas
celui là. Quelques jours après, la ville de
Liège était détruite de fond en comble,
incendiée et mise au pillage par Cbarles-
le-Téméraire et Louis XI. On ne peut lire
sans un sentiment d'horreur ces scènes de
carnage dont les historiens nous ont laissé
de longs et douloureux récils.
Par circulaire en date du 12 octobre,
M. le député faisant fonclionsdegouverneur
se dit informé que de nombreuses familles
étrangèresque les calamités de la guerre
forcent se réfugier sur notre territoire,
demandent généralement qu'une place soit
momentanément donnée leurs enfants
dans nos écoles.
La position de ces familles est digne
d'intérêt, et M. Dujardin se dit certain
d'être l'interprète du sentiment général eri
priant les administrations communales
d'admettre lesdits enfants dans les écoles
aux mêmes conditions que les enfants du
pays. On ne peut qu'approuver la pensée
qui a dicté cette circulaire. (Gaz. de Mous
LË PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
V
ACTES OFFICIELS.
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.