Il y a trois jours, ud marquis de X.,
arrive de Spa, viol rejoindre M™ de M...
Le marquis et la comtesse sortirent di
manche, vers cinq heures, bras dessus bras
dessous et allèrent dîner ensemble.
Ils rentrèrent ensuite un peu avant neuf
heures.
Ce qui se passa alors, on ne peut guère,
le préciser. Toujours est-il que des détona
tions successives furent entendues dans
l'appartement. On accourut. On trouva la
comtesse et le marquis baignant dans leur
sang.
La police, immédiatement prévenue, ar
riva avec des médecins.
On constata que la comtesse avait reçu
un coup de revolver dans la poitrine. Mais
la balle, mal dirigée et tirée par un petit
revolver de pocbe, n'a pas péuétré profon
dement et n'a guère fait que labourer les
cbers.
Le marquis, mortellement atteint,avait
dans la région du cœur six coups de pistolet.
Il résulte des premières constatations
que le marquis de X..., obéissant un mou
vement de jalousie furieuse, a tenté de tuer
sa maîtresse, et qu'il a voulu ensuite se sui
cider. On désespère de sauver le marquis.
Il a ditentre autres chosesqu'après
avoir frappé la comtesse d'une balle qui l'a
étendue ses piedsil s'est tiré plusieurs
coups de feu, dont quelques uns ont raté,
et qu'il atout blessé qu'il étaitrechargé
son revolver pour en finir avec la vie.
On écrit du Luxembourg
Samedi une colonne d'environ 6,000
bommes du corps d'armée du prince Fré
déric-Charles s'est dirigée de Metz vers
Longwy pour assiéger cette dernière ville.
FRANCE.
2
Le gouvernement de Paris a reçu le 37 octobre
00e dépêche de Toors do 3 4.
Toursa novembre.
Nouvelles de Paris en date do 39 octobre
Un décret réserve exclusivement la Légion
d'honneur pour récompenser les services militaires.
Uoe antre décret supprime la garde impériale.
Rapport militaire do 38 octobre
Le général Bellemare, dans la matinée, a effectué
une surprise an Boorget avec les francs-tireurs,
qui ont débosqué l'ennemi.
Dans la journée les Prussiens ont attaqué avec
des forces considérables et se sont repliés dans la
soirée.
Nos tronpesoot mis le village en état de défense
et ont occupé également Drancy.
Les souscriptions nationales et particulières re
cueillies dans la journée do 38 montant plus de
70,000 francs. Un crédit de 4o,ooo fraocs est
alloné pour la construction de ballons. M. Dopoy
de Lôme est chargé de les construire.
P. S. Nous apprenons que le marquis
de X... est mort mardi deux heures des
suites de la blessure qu'il s'était faite dans
la région du cœur. Il s'est éteint pendant
que M. le procureur du roi et M. le juge
d'instruction étaientdans la maisonoc
cupés faire l'instruction. La victime,
veuve d'un comte hongrois, est née Festb,
son état est des plus satisfaisants. Cette
dame est âgée de 35 ans.
Tours, 3i ootobre.
Le Moniteur publie de nombreuses dépêches
adressées la délégation do gouvernement par les
préfets et les sous-préfets exprimant l'unanimité
de l'indignation provoquée par la capitulation de
Metz et la résolution énergique de résister ou
trance pour le salut et l'honneur de la France.
Schelestadt, n'ayant pas été avisé de l'ajourne
ment des élections de la Constituante, a nommé
presque b l'unanimité des membres du gouverne
ment de la défense nationale et des candidats
démocratiques.
Tours, 3i octobre. x
Les nouvelles de Paris do 28 octobre constatent
l'excellent esprit des défenseurs de la capitale.
Les enrôlements dans plusieurs bataillons de la
garde nationale sont activement poursuivis. La
souscription publique pour achat de canons va bien.
I.e montant souscrit couvre déjb le prix de 1,000
caoous. Ou estime que le rationnement de la viaude
fraîche durera jusqu'au i5 décembre; il y aura
alors pour cinq semaines de viande salée.
Le Français dit que le pain ne sera pas rationné
avant le i" janvier. Les riches se font nn honneur
de se restreindre rigoureusement la ration de
toote le monde.
On établit de grands travaux d'acheminement
do côté de Cachao et de Bagneux, malgré les efforts
des Prussiens poor tes empêcher. On construit une
espèce de grand redan, qui rendra de grands ser
vices <1 la défense.
Les Prussiens construisent de fortes batteries
vers Rezoo, devant Courbevoie, et aussi, assure-t-
oQ au bas de Meudon. Ils ont une forte artillerie
s, Cboisy- le-Roi.
Versailles, 3i ootobre.
Le prioce Frédéric-Charles annooce qu'à Metz
53 aigles avec des drapeaux oui été remis entre ses
mains.
M. Thiers est arrivé ici aujourd'hui b midi, re
venant de Paris.
Versailles, ier novembre.
Les pertes de la deuxième division d'iofauterie
de la garde dans le combat du 3o octobre ont été
de 34 officiers et 44g bommes.
Le 5i octobre au soir et le 1" novembre an
matin, le Mont-Valérien a ouvert un feu très-vif,
sans que nous ayons eu des pertes.
Sarrebruk, a novembre.
Dimanche et londiquatre convois avec des
prisonniers ont passé ici. Hier uu train spécial
contenant MM. Lebœof, Caorobert, Ladmirault,
Frossard et des officiers d'état-major a également
passé par la gare, ainsi que deux convois avec des
officiers.
70,000 prisonniers doivent passer ici par che
min de fer.
85,000 autres prisonniers avec des escortes (une
escorte de 1,700 hommes sor 10 mille prisonniers)
marchent vers Sarrelools, d'où leur transport sera
continué sur Trêves.
Tours, 3 novembre.
Le discours de l'archevêque de Tours prononcé
hier en recevant le nonce du Pape b la cathédrale
signale la coïncidence mystérieuse des malheurs de
la Frauce et de Rome, tl exprime la conviction que
le bras de là France sera le bras dont la Providence
se servira poor replacer le Pape sur sod trône.
La France ne se relèvera qu'en restant fidèle b
s§ vocationqui est de maintenir les droits du
Saint-Siège au profit de la liberté religieuse et
catholique de l'univers.
Versailles, 2 novembre.
M. Thiers a en hier une entrevue de trois heu
res avec M. de Bismark.
Ce matin il y a eu une délibération militaire
chez le Roi, b laquelle assistait le chancelier fédéral.
A deux heures, ce dernier a eu une seconde
conférence avec M. Thiers.
s'apercevaieDt des négociations du maréchal Ba-
zaioe conspiraient poor empêcher la capitolation.
Les habitants firent une démonstration pour pré
venir la reddition, et ils ouvrirent de force l'atse-
nal pour se procurer des armes, mais ils furent
dispersés par la garde impériale.
Lille 9 i novembre.
L'Écho du Nord annonce que Mm° Bazaiue a
passé par Lille, allant b Bruxelles.
On dit que l'avant-garde prussienne a été si
gnalée près Hersoo. Ce broit, s'il est confirmé,
indiquerait l'intention de l'ennemi d'opérer dans
le Nord.
Le bruit que le siège de La Fère a été repris est
faux.
Tousr 3 novembre.
Nous avons des nouvelles de Paris du 1" no
vembre
La veille, une manifestation armée s'était portée
vers l'Hôtel-de - Ville 5 on a retenu prisonniers les
membres du gouvernement. Un comité de salot
public et une commune de Paris ont été formés, ou
figoraient MM. DoriaoLedru-RollioVictor
Hugo, Flourens.
Une proclamation do général Trochu en date do
1", relative b ces faits, dit que les membres du
gouvernement ont été retenus prisonniers mais
que, vers boit heures, le géoéral Trocbo, MM.
Arago, et Ferry ont été arrachés des maios de la
sédition par le 106e bataillon de la garde nationale.
MM. Jules Favre, Garnier-Pagès eu Jules Simon
demeureront prisonniers.
Vers 3 heures do matin seulement ces scènes
lamentables ont pris fin par l'interventions des
bataillons de la garde nationale acconrue en nom
bre immense autour de l'Hôtei-de - Villesous la
direction de Jules Ferry.
Les gardes nationaux ont fait évacuer l'Hôt
de-Ville; ils ont rempli les alentours et accoi
avec d'immenses acclamations Trocho passant
vaot leurs bataillons.
Le rapport do général Trochu se termine
A l'armistice aujourd'hui proposé se rattacheot
d'autres avantages dont Paris peut facilement se
rendre compte saos qu'il faille les éoomérer. Et
voilb ce que l'on reproche comme une faiblesse,
peut-être comme une trahison an gouvernement a
La tranquillité est complète aujourd'hui.
MM. Garuter-Pagès, Pelletan et le géoéral Ta-
misier sont indisposés par suites de violences dont
ils ont été l'objet hier.
La conduite de M. Ferry, très ferme, a été très-
admirée.
Samedi aura lieu l'élection d'un maire et de 3
adjoints poor chaque arrondissement.
Les lignes suivantes de Indépendant de la
Moselle, journal républicain de Metz, nous donnent
la clef des accusations dirigées contre le maréchal
Bazaioe. Il en résulte que le vrai crime do maréchal
est d'avoir préféré l'empire b la république
a La capitolatioo a doue été sigoée par Bazaiue;
la honte est donc consommée, et l'armée, trahie,
dépossédée de ses chevaux et de son artillerie, ne
peut plus rien pour défendre sod honneur; elle est
livrée b 'a discrétion prussienne. Metz la pocelle
est elle-même forcée de passer sous les fourches
caudioes, elle a encore ses canons, mais elle n'a plas
de vivres.
Ainsi l'ont voulu celui ou ceux qui nous
commaudeot.
France, ne crie pas contre l'armée qui s'est
battue vaillamment, et qui réclamait la lotte jus-
qu'b la dernière extrémité. C'est b toi qu'il faut
t'en prendre de nos désastres, ce sont les votes ser-
viles et corrompus de tes représentants d'autrefois
qui les ont préparés en laissant b la tête de tontes
nos administrations, de tous les pouvoirs de l'État
des infâmes, des hommes qui n'avaient ancun prin
cipe qui ne croyaient b aucun sentiment droit et
honneteet qui riaient de la devise plaquée sur
leur poitrine Honneur et patrie! Ils n'y voyaient
qu'oue seule chose nne rente annuelle de quel
ques cemaines de francs.
Arrière, traîtres, corrompus, petits-crevés,
jeunes ou vieux Le'malbeur a régénéré la nation,
tels sont les décrets de la Providence, b laquelle
vous ue croyez pas. Metz, 38 octobre.
Mbtz9 ier novembre.
Aucun trouble n'a eu lieu b Metz depuis la ca
pitulation. Les Prossieus sont logés chez les habi
tants, mais ils montrent beaucoup de tact et de
considération ils n'ont pas fait d'entrée triom
phale. Aucune contribution n'a été imposée jus-
qu'b présent. Le chemin de fer de Courcelles h
Metz a été rétabli.
Les officiers français vont eu Allemagne par
bandes. L'entrée des provisions se fait rapidement.
Josqu'b la capitulation, les habitants étaient b
même de se procurer des vivres de toute sorte b des
prix indéterminés; mais les soldats hotsde la ville
souffraient énormément, ils recevaient seulement
100 grammes de pain par jour.
Le sentiment général parmi les habitants ét les
officiers est que le maréchal Bazaioe et les autres
chefs ont trahi Merz, qu'ils ne faisaient jamais
usage eDtier des forces dont ils disposaient et qu'ils
retiraient leurs troupes alors que les sorties parais
saient rénssir.
Les officiers de plusieurs régiments, lorsqu'ils