D'YPRES ET DE L'
'i
54rae Année.
£jj.
Mercredi 16 Novembre 1870.
N» 5,543.
BULLETIN DU JOUR.
Nous sommes aujourd'hui fixés sur la
réalité, sinon sur la portée de la démarche
attribuée ta Russie concernant le traité
de Paris, dont cette puissance nourrit de
puis longtemps la pensée de s'affranchir.
Il est positif que le cabinet de Saint Péters-
bourg a notifié aux puissances signataires
de l'acte international de 1836 qù'elle
n'entend plus observer la convention ad
ditionnelle limitant le nombre des vais*
seaux russes qui pourront naviguer dans
la mer Noire.
Voilà certes une étrange prétention .'et
bien que le respect des traités ne soit pas
précisément un des traits distinciifs de
notre époque, surtout depuis que le droit
nouveau a été inauguré en Italie, cette
façon cavalière de se délier de ses engage
ments a de quoi nous étonner encore.
Le gouvernement républicain de France
vient de communiquer aux puissances le
rapport de M. Thiers sur la négociation de
l'armistice. La question du ravitaillement
de Paris fut la dernière traitée, et M. Thlèrs
ne paraît pas éloigné de croire que M. de
Bismark eût fait des concessions même sur
ce points'il n'avait pas dû s'en référer
aux autorités militaires. Il était cependant
prtivoir qne celtes ci auraient a se pro
noncer dans une question qui est essentiel
lement de leur compétence.
Autant qu'on en peut juger, M. Thiers
passe assez légèrement sur la question des
élections et sur l'offre subsidiaire de la
Prusse de laisser même sans armistice s'ac
complir librement cet acte de la souverai
neté nationale. En revanche, le rapport
nous apprend qu'au début de ses confé
rences avec M. de Bismark, M. Thiers s'est
prononcé très carrément contre la possi
bilité d'une restauration impériale.
La presse italienne se donne beaucoup
de peine pour faire accepter de l'opinion
comme le meilleur des arrangements pos
sibles les prétendues garanties que l'insur-
pateur piémontais offre au Saint Père pour
son indépendance et le libre exercice de
son pouvoir spirituel. Nul catholique, nul
homme de bon sens et de bonne foi ne peut
se laisser prendre ces promesses d'un
gouvernement qui ne s'est fait connaître
depuis 1836 que par la plus honteuse hy
pocrisie et la plus insigne mauvaise foi.
La Chàtûbre des représentants a adopté
hier le projet dé loi dttVrant au budget de
la dette publique un crédit de 2 millions
pour la rémunération des miliciens, et le
budget des recettes et des dépenses pour
ordre de l'exercice 1871.
Cinq sections sur six ont autorisé la lec
ture en séance publique 1° de la proposi
tion de loi de M. Funckdécrétant l'en
seignement primaire obligatoire; 2° la
proposition de loi due l'initiative parle
mentaire de MM. Demeur et consorts, et
tendant reviser les articles 4753 et 56
de la Constitution.
Les interpellations de M. Brasseur ont
fourni M. le ministre des affaires étran
gères 1'occasiorr de répondre que,la Prusse
n'a demandé ^hr'ilhcuoe'ndle des modifi
cations notre législation sur la presse ni
aucune de nos libertés publiqdes.
ÏPRES.
APPEL A LA BIENFAISANCE,
L'influence pénible qu'exercent les évé
nements extérieurs sur notre pays et qui
pèsent surtout sur la Classe ouvrière, a
déterminé le Cercle philanthropique Les
EnfantétYpres, a reprepdrele 27 de ce
mois, son œuvre de bienfaisance.
Dans une récente réunion les membres
de cette Société ont décidé que des soupes
seraient distribuées les Dimanche, Mardi et
Jeudi de chaque semaine.
Une liste de souscription sera présentée
domicile.
Le* aines charitables trouveront égale
ment, des cartes raison de 1 franc pour
4® cachets Chez lé Président et le Secrétaire
de la Société; elles pourront ainsi soulager
bien des malheureux, qui, pendant les
jours difficiles que nous traversons,, auront
certainement beaucoup souffrir des ri
gueurs de l'hiver.
Le Cercle ose.compter sur le concours
généreux du public.
VALCKE H AGE.
Le secrétaire,
THIEBAULT HAGE.
A l'occasion de la fête patronale du Roi,
un Te Deum auquel assistaient lés autorités
civilesmilitairesecclésiastiques et judi
ciaires,' a été chanté hier, 11 heures du
matin, en l'église Saint Martin.
Dans son audience de mercredi la cour
d'assises du Hainauta condamné Vital De-
cock, ancien meunier demeurant Petit-
Enghieu, 100 fr. d'amende et aux frais
pour avoir, lors des élections communales
qui eurent lieu Petit Enghien en 1869,
fait des promesses d'argent et proféré des
menaces indirectes pour obléuir des suf
frages. Le garde particulier François Béur-
geôis, poursuivi pour le même fait, a été
acquitté.
Cette affaire avait d'abord été déférée
la justice correctionnelle; mais, sur les
plaidoiries do M# Màb'ile, le même qui a as
sisté les prévenus devant le jùry, le tribu
nal correctioûhel se déclara' Incompétent
et l'affaire fut renvoyée devant la cour d'as
sises corûme a'jfant un ëàl-actêre essentiel-
lemënt politique.
La réponse du jury, en ce qui concernait
Decock, n'a été affirmative qu'à la majorité
de 7 voix contre 5. La cour s'est ralliée
l'unanimité du jury.
Dans son audience de ce jour, la cour
dé'Bfuiëlles,'chambres des bppels de police
correctionnelle', était saîéiede l'appel inter
jeté par le-ministèrel publie-ainsLque par
les époux Breton é-cabareiiers, rue aux
Choux, -en cette villecontre un jugement
ide 1" instance qui- avait condamné ces
derhiers à-8 mdis d'emprisonnement, 100
francs d'émendéiet aux peines:accessoires,
comuie cbupables'd'avoir tenu un établis
sement clandestin'et-d'avoir «xcilé ou fa
vorisé l'iuconduile de-jeunes filles mineures
âgées'de -15 ans.
La-cour a: élevé la peine une année
pour chacun thés appelants, ■contradictoire-
- ment l'égarddu mari !et par défaut ence
'qui codcerné-la femme, qui n'a point com
paru.
-i Celte condamnation sévère prouve une
fois de plus que l'autoriléa l'œil ouvert sur
les trafics infâme» qui se commettent dans
-la capitale l'endroit des mœurs.
La cour d'assises du Hâfoéut a pro
noncé vendredi l'acquittement de Ji Du
pont, âgé de-29 -ans, cultivateur, né Bou-
sauefde FIotb Berlemont s»n épouse,
âgéedeSO'ans, ménagère, wée àErquennes,
demeurant tous dèax en eetie'dernière lo-
calitéi'actuSés >de pahricide.
f. rOi V,u
La ville dè Courir ai vient de perdre un
de ses citoyen? les plus estimés. M. Van den
Peereboom-De la Croix, agent de la Société
générale, est décédé"inopinément vendredi
soir.
uo
':'ÙàïrtrÉtltÈS DIVERSES.
On écrit d'Ostendele 11 novembre
Hier matin, 5 hélifes, le prince Napoléon,
accompagné de trois messieurs, a débarqué
iéi venant de Délivrés. Descendu l'hôtel
ta Concorde, il a immédiatement demande'
les journaux, qu'il a parcourus avec le plus
vif intérêt.
Après quelques moments de repos et
avoir déjeuné, il a pris le premier train
pour Cologne.
On écrit de Blankenbergbe10 no-
verabre Ce midi, par une mer houleuse,
une chaloupe de pêche d'Ostende prit le
large, laissant sur la digue trois de ses
hommes.
Les trois marins voûtant aborder leur
bateau, prirent la mer en barque, et un
des trois, père de famille de sixenfauts en
bas âge, fut jeté la mer.
Tous- les secours qu'on organisa fin
staut furent infructueux et le pauvre marin
trouva la mort dans les flots-sous les) yeux
de sou fils aîné, mousse du bateau.
On écrit de Gand que la maréchale
Lebœuf est arrivée récemment en relie
ville, où elle séjourne avec d'autres mem
bres de la famille de l'ancien ministre rit-
la guerre.
Parmi les passagers qui ont traversé
Ostende lundi, venant de Douvres en des
linaiion de Bruxelles, sç trouvait M. Louis
Blanc.
por catïoiiqiie: --"coîtstititmos'Bblce.
r-fm- «m
LE PRÉSIDENT,
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
'IIW'ii
NÉCROLOGIE.