D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année.
y redi 30 Novembre 1870.
No 5,547.
BULLETIN BU JOUR.
Si le danger d'une guerre générale n'a
pas complètement disparu nous pouvons
du moins constater au'il, s'éloigne. Il nous
revient de divers côtés que la question
soulevée par -la Russie paraît devoir être
soumise une conférence internationale.
La Prussepn aurait fait la proposition for
melle, et la Russie serait disposée y accé
der, dans l'espoir que sa réclamation y aura
gain de cause.
A Londres, les idées inclinent de plus en
plus vers la paix, et le langage du Times
donne penser que l'Angleterre admettra
la discussion sur la révision du traité de
1856, si la Russie reconnaît, de son côté* le
droit des puissances qui s'assembleraient
pour en délibérer.
On sait que le conseil des ministres de la
Reine devait s'occuper deceltegraveaffaire;
espérons que nous ne tarderons pas re
cevoir de Londres la confirmation des nou
velles rassurantes que nous venons de si
gnaler.
En France, les armes républicaines n'ont
pas joui longtemps du retour de fortune
que semblaient leur promettre les heureux
débuts de l'armée de ta Loire. Les forces
réunies dans le Nord ont été battues le 27
près d'Amiens, la suite d'un combat qui
s'est prolongé jusqu'au soir.
Dans la Bourgogne, les garibaldiens ont
subi le même jour un sanglant écbec.
Autour de Paris, on ne signale qu'un feu
assez vif dirigé dans la nuit du 26 au 27 par
les forts situés au sud de la ville.
La cause du Papeest un cause commune
toute les nations. A l'indifférence de plu
sieurs gouvernements, qui paraissent avoir
oublié cette vérité, ne nous lassons pas
d'opposer les protestations des peuples.
En France, malgré les maux de la guerre
qui pèsent si cruellement sur ce pays, les
fidèles de plusieurs diocèses commencent
signer des adresses de dévouement au
S?int Père et joignent leur voix celles
des autres peuples catholiques pour récla
mer la restitution de Rome l'Eglise.
En Suisse, il y a eu ces jours derniers
dans le Jara bernois une assemblée catho
lique qui s'est réunie aux mêmes fins, et
dont l'Adresse, revêtue de très-nombreuses
signatures, a été remise l'évêque de Saint*
Gall.
Une assemblée populaire plus imposante
eucore s'est tenue Montabaur, dans la
Prusse Rhénane. Plus de 6,000 habitants
du Westerwald y ont affirmer de nouveau
l'attachemeut qui unit l'Eglise et la Pa
pauté l'ancien pays de Trêves.
D'autres adresses au même souverain
ont été votées Limbourg, Camberg et
Vilmar sur Lahn.
Dans le Bas Rhin allemand, la nécessité
de revendiquer les droits, la liberté et l'in
dépendance du Saint-Père est également la
grande préoccupation des âmes.
En Angleterre, le mouvement des pro
testations catholiques prend des propor
tions colossales.
y L'Irlande n'est pas restée en arrière.
Une pétition signée de 50.000 noms vient
d'être adressée au cardinal Calien par les
catholiques du diocèse de Dublin. Elle
prie le vénérable prélat de convoquer un
grandf meeting l'effet de protester en
faveur des droits violés de l'Eglise et du
Souverain Pontife.
Des meetings importants ont déjà eu
lieu Kilkenny, Belfasts et Galway, et ces
démonstrations doivent se continuer.
L'Italie elle-même, malgré tant de scan
dales qui la déshonorent et malgré la ser
vitude qui pèse sur elle, prend part l'élan
général du monde catholique. A Milan
Turin, Florence même ont eu lieu des
prières publiques pour le saint captif du
Vatican, et de toutes les régions de la pé
ninsule arrivent au Souverain Pontife des
témoignages de fidélité et de filiale ten
dresse.
Ainsi se généralise de plus en plus le
mouvement dont notre pays a donné le
signal et quiDieu aidant, finira bien par
avoir raison des faits accomplis et par
amener les puissances^ intervenir Rome
l'effet d'y restaurer le droit des gens et
d'y faire respecter le droit de deux cents
millions de catholiques.
Vtoe affaire oes plus curieuses, remise
dans nue précédente audience du tribunal
correctionnel de Lilfe, a été appelée celle
de mercredi malin. L'inculpé est un petit
neveu duo maréchal de France (Soult), cé
lèbre sous le premier Empire. Il est lui-
même fils d'un général.
Il habitait naguère la république de
Honduras, dans l'Amérique centrale. Il est
venu en Europe, chargé par le gouverne
ment de plusieurs missions diplomatiques
près des gouvernements belges et français.
D'abordil était chargé au nom de cette
république, de remettre une décoration au
roi des Belges et d'entamer des négociations
pour diverses entreprises, entre autres un
chemin de fer important pour lequel une
souscription uevait être ouverte daus di
vers États européeos.
Eu Belgique, il a eu une audience du
ministre des affaires étrangères Bruxelles,
mais il n'a pas été accrédité officiellement
comme agent diplomatique auprès du
gouvernement.
Il est accusé d'avoir, le 19 octobre der
nier, volé l'Hôtel Royal, Bruxelles, une
bourse contenant 400 fr., que M. Bordel-
lier, médecin attaché une ambulance,
avait déposée momentanément sur une
table.
L'inculpé a été a Bruxelfes l'objet d'une
instruction la suite de laquelle il est venu
a Lille.
M. Bordellierappelé Lille par le gé
néral Bourbaki, a été informé de la pré
sence du prévenu, celui ci ayant écrit une
lettre anonyme la suite de laquelle il a été
invité se rendre Tournaioù les 400
fr. lui ont été remis par un tiers.
Arrêté a Lille, l'înculpé prétend aujour
d'hui être innocent. Ce n'est pas lui, dit-il,
qui a fait rembourser les 400 fr. et il op
pose des dénégations aux charges qui
pèsent sur lui. Après une longue instruc
tion orale l'affaire est remise vendredi
25 ponr Faudiîion d'un témoiu qui doit
venir de Bruxelles. (Courrier de CEscaut.)
Le tribunal correctionnel de Lille a re
pris vendredi l'affaire charge de l'individu
accusé de vol l'Hôtel Royal, Bruxelles.
Le prévenu s'est défendu avec beaucoup
d'habileté. Après de longs débats, le tribu
nal a condamné le prévenu Galinière un
emprisonnement de deux mois et aux frais
dn procès.
Un incident curieux et qui a surpris
l'auditoire s'est passé pendant le cours des
débats. Un ex-huissier de Paris, le nommé
Masson, appelé commelémoin, essayait de
disculper le prévenu. Le ministère public
fit valoir fe peu de confiance que le tribu
nal devait accorder aux dires de Masson,
attendu que ce personnage était sous le
coup d'nne condamnation deux années
de prison prononcée par défaut par le *ri-
bnnal de la Seine du chef d'escroquerie.
Le témoin a dû être arrêté.
ÏPRES.
En raison des événements franco-alle
mands et de la mise sur le pied de guerre
de l'armée belge au mois d'août dernier,
le contingent de la réserve de la levée de
1870, qui, d'après les prescriptions légales
pour le temps de paixne devait être in
corporé qu'an mois d'octobre, l'a été dès le
20 juillet précédent. Or, ces miliciens, qui
ne doivent que sept mois de présence sous
les drapeaux, dont quatre mois la première
année et un mois les trois années suivantes,
ayant la date du 20 novembre courant,
fourni leur premier terme de service, ont
été renvoyés cette date en congé illimité.
De sorte qu'ayaut été invités rejoindre
leurs corps trois mois l'avance, ce temps
leur a été compté, et ils se trouvent aujour
d'hui avoir rempli leurs obligations, et,
comme pour leur appel sous les drapeaux,
leur renvoi dans leurs foyers a été effectué
trois mois l'avance.
Vendredi et samedi ont eu lieu les
grandes chasses que M. le prince de ligne
organise annuellement dans ses propriétés
de Belœil et des alentours. S. A. R. le comte
de Flandre et quelques officiers de sa suite;
M. l'ambassadeur d'Angleterre près la cour
de Belgique les ducs et princes de Croy,
le comte d'Ursel y ont pris part.
Voici le nombre des pièces abattues 38
LE PHOPACITEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
TTTT?
m i.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
A—Wfer, le Corps de musique des Sapeur--
Pompiers a donné ooe sérénade S M' le liente-
oant-colonel Fonteynecommandant le 4m° de
ligne.
Les 4" et 5* bataillons du 4m< régiment d'in
fanterie de ligue sont attendus en cette ville ponr
le 3 du mois prochain.
NOUVELLES DIVERSES.