D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. Samedi 3 Décembre 1870. 5,548. r A 991061 9Up éidlf: ,8 FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. BULLETIN! DU JOUR. Dans la voie fatale où la France se trouve engagée, les mirages trompeurs succèdent aux désastreset ce oest pas la moindre calamité de ce pays que la coupable obsti- nation que certains esprits peu scrupuleux mettent le tromper. Une dépêche de Lille nous offre un nouvel exemple des inven tions mensongères qui ont déjà mis Ri souvent l'épreuve la crédulité de nos voisins do midi. Cette dépêche nous mon tre les Prussiens de l'armée du prince Frédéric-Charles balayés sur toute la ligne par l'armée de la Loire; elle n'ose en dire autant des Prussiens de l'armée de Manteuffel, sans doute parce qu'Amiens est trop rapprochée de Lilfe pour qu'on puisse ainsi convertir une défaite en victoire;tuais elle prétend que les troupesallemandes ont quitté subitement Amiens pour se replier vers Paris, où une grande bataille engagée rendait leur présence nécessaire. ,e- Avons nous besoin de dire que tout cela est faux? que, sauf Paris, où il y a eu, sinon une grande bataille du moins des sorties tentées sur plusieurs points, mais toujours repoossées, les indications du télégramme lillois sont précisément le contre pied des faits parvenus notre connaissance. A Amiens les troupes duigénéraLMatL- teuifel, après une victoire vivement dispu tée et qui leur a coûté plus de 1,300 hom mes, ont continué poursuivre les débris de l'armée du Nord dans la direction-de Douliens; la ville d'Amiens a été occupée par elles, ainsi que nous l'avons dit, le lendemain de la bataille, et ce même jour la garnison renfermée dans la citadelle a capitulé, après an combat dans lequel le commandant a été tué. Quant la défaite de l'armée de la Loire Beaune, les dépêches françaises de Tours la passent complètement sous silence, bien qu'elles rendent compte de petits engage ments qui ont eu lieu le lendemain et le surlendemain sur des points voisins du théâtre de cette lutte. Nous n'avons riép ajouter ce que nous avons rapporte^l'a- près les dépêches prussiennes an sujet de cet événement. Les combats sous Paris devaient corres pondre, comme nous l'avons supposé, avec les mouvements de l'armée de la Loire. Mais la sortie des assiégés du côté d'Orléans n'a pas été la seule ils oui dirigé aussi des attaques du côté de l'est et du nord est; toutes ces lentativis ont été infructueuses. La sortie du sud a coûté quelques centaines d'hommes aux assiégés et cent hommes aux Prussiens. Ou ne dit, rien des pertes sur les autres points. Dans la Bourgognedes faits de guerre assez importants paraissent s'être produits ces jours derniers, mais ils ne noUS Sont encore qu'imparfaitement connus. D'après les dépêches françaisesles francs-tireurs auraient obtenu quelques succès; une dé pêche prussienne, faisant probablement allusion nne action plus importante, dit, au contraireque ta retraite de Garibaldi est devenue une véritable fuite. Pouvait-on attendre autre chose du trisjte héros de Monterotoudo Relativement l'incident russeles im pressions sont décidément la paix. S'il faut èn croire Une correspondance de VIndépendance, mais nous ne reprodui sons ce bruit que sous toutes réserves- l'attitude des États-Unis et la crainte de voir éWHWPTaîre eaùse commune avec la Russie auraient engagé l'Angleterre met tre une sourdine ses protestations. P. S. Nous recevons de nombreuses dépêches au sujet des combats qui ont eu lieu mercredi entre l'armée de Paris et lés Prussiens. Les informations françaises af firment que l'avantage est demeuré aux assiégés, tandis que la version allemande, tout en reconnaissant qu'ils avaient d'abord eiitevé plusieurs positions, constate qu'ils ont fini par être repoussés sur toute la ligue. La Chambre des représentants a abordé mercredi la discussion des articles du budget des voies et moyens pour l'exercice 1871. La proposition de MM. de Theux et con sorts, portant suppression de la patente des débits de boissons, a été, d'uu commun accord /renvoyée l'examen des sections. Elle fera donc l'objet d'une loi spéciale. La Chambre des représentants a adopté jeudi, par 85 voix contre 2 (MM. Coomans et Demeur) le budget des voies et moyens pour 1871. L'assemblée a ensuite abordé l'examen du budget des finances pour le thème exercice. La Cbambre des représentants a consa cré la plus grande partie de sa séance d'hier l'examen de son feuilleton de pétitions recommandées; puis, elle s'est occupé des articles du budget des finances pour 1871. Aucun de ces articles n'a soulevé d'objec tion et le budget a été voté dans son en semble l'unanimité des soixante et douze membres présents. La prochaine séance a été fixée mardi prochain, deux heures. Le plus contagieux des fléaux est la peste militariste on s'arme, on se bat et on se tue par imitation, le sang versé porte la tête des spectateurs, une sorte de fièvre épiieptique s'empare subitement d'eux et les pousse dans la mêlée, ce qui prouve que l'homme naît cruel et batailleur la façon des carnivores sauvages. Nous avons constaté parfois ce phéno mène parmi les chiensles chats et même les troupeaux de bétail. Quelques chiens vivent en paix dans un carrefour deux se mettent aboyer et se prendre la gueofe, sans savoir pour quoi; aussitôt les autres dressent les oreil les, aboient aussi et se mêlent la lutte, excités par un gamin provocatenr, et voilà tout un quartier de ville en émoi! Ces chats s'assemblent la nuit dahs un jardin central avec la senle intention de s'amuser librement. Ils miaulent sans pen ser mal, mais un matou querelleur eh provoque un autre, et la guerre est engagée sur toute la ligne le rut belliqueux devient nne fièvre générale. On a vn des montons et des vaches s'en- flammer d'une ardeur martiale l'aspect d'un duel subit, et changer en conflit total une dispute entre deux bêles. Les natura listes ont décrit ces folies sans pouvoir jamais les expliquer. Les lauriers rougês abondamment récol tés en France la place du blé qui fait dé faut sont enviés peu peu par les partis militaristes qui existent dans tous les pays et qui sont naturellement désireux, par passion comme par intérêt, d'utiliser les grandes armées permanentes. A la vue de l'aigle prussien qui déplume l'aigle français, voilà l'aigle russe qui aspire déployer ses ailes, et tous les autres animaux héraldiques qui se démènent l'unisson pour s'enlre- mordre aussi. La comparaison peut humi lier dos semblablesmais elle est juste et affirmée par l'histoire des trente siècles écoulés. Loin de l'atténuer en faveur de l'homme, nous serions disposés la consi dérer comme injurieuse pour (es bêtes, gui ne se massacrent que rarement en famille et qui ne sont pas éclairéesellespar l'Evangile, par la science, par les innom brables catastrophes "dont l'humanité a été la victime responsable. (Pai$ M i ni'M. Uni.m NOUVELLES DIVERSES. Dimanche, vers 10 heures du soir, .une rixe sanglante suivie de mort d'homme a eu lieu entre un tambour du 7* de ligne, et un brigadier et un trompette des lanciers, en l'estaminet le Ballon, situé rue des Fou lons, Bruges. Le tambour, assis dans l'estaminet quand les lanciers y entrèrent, fut raillé par ceux-ci; piqué au vif, il les défia une rixe s'ensuivit dans laquelle le tambour fut battu. Celui ci alla chercher son sabre la caserne, revint au Ballon et attaqua les lanciers; te^igaidier fut blessé au côté, au dos et l'épaule, te trompette la main. Tous deux ont été transportés l'hôpital, où le premier succombé lundi. Le tambour a été arrêté. Un vol sacrilège a été commis dans la nuit de dimanche lundi, Garni. Des malfaiteurs ont pénétré avec effraction dans la ehapelle dédiée*! saint Antoine au Grand-Béguinage et s'en sont approprié tous les ornements et ex-voto. Jusqu'ici les auteurs de ce crime n'ont pu être arrêtés. Le pays apprendra avec bonheur l'heureuse délivrance de S. A. R. Madame la comtesse de Flandre. Lee premières doulours se sont fait sentir mercredi matin six heures, et huit heures Son Adtesse Royale donnait le jour deux princesses, qui ont été ondoyéeu, quelques instants après leor naissance, par M*' Doonet.curé de Saint Jacques, doyen de Bruxelles (s«d). L'acte constatant cette double naissance royale été dressé jeudi par M. le bourg- LE PROPAGATEUR

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1