D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. ^Samedi 17 Décembre 1870. No 5,552. BULLETIN 1>U JOUR. LE GÉNÉRAL TROCHU. PROPAGATEUR FOI CATI10LIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Noos n'avons aucun événement de guerre signaler aujourd'hui. La délégation française paraît au cou rant des mouvements des armées vers l'embouchure de la Seine; du moins affir ment elle sur la foi d'une dépêche du Havre, que le corps du général Manteuiïel, après avoir menacé cette ville, recule sur toute la ligne, et même avec une certaine précipitation. Les habitants du grand duché de Luxera- bourg s'ont très émus de la liberté d'action que la Prusse se réserve leur égard. Ils semblent craindre que cette menace n'aille au delà d'une occupation momentanée de leur territoire, et qu'il ne perdent leur autonomie pour n'avdir point fait respec ter leur neutralité. Une adresse au roi de Hollande se signe en ce moment dans le grand-duché pour protester contre une annexion éventuelle l'Allemagne. Les signataires supplient leur prince de sauver le pays dans cette crise suprême et de ne jamais permettre qu'on dispose de son existence politique sans le libre vote des populations. Une nouvelle annexion se prépare dans l'Allemagne du Nord. Le duc régnant de Brunswick n'a pas d'enfants sa dynastie dort s'éteindre avec lut, et la succession de ce duché échoiten vertn d'un pacte de famille, la dynastie guelphe. Mais la Prnsse a déjà fait valoir avant 1866 ses droits cette même succession, plus forte raison croit elle pouvoir y prétendredepuis la dépossession de la maison de Hanovre. La Gazette d'Elberfeld rapporte que le comte de Bismark recevra le titre de duc. L'intérêt qui s'attache b l'éminen» homme de guerre qui préside 'a la défense de Paris, nous en gage reproduire les principaux fragments d'une biographie éloquente que vient de tracer du général Trocbu M. l'abbé Blanc do clergé de la Madeleine, dans une lettre adressée h Ylmparlial du Loiret En visitant les nombrenses ambulances impro visées par le dévouement des Orléanais, je me suis mis en rapport a«ec plusieurs d'entre eux. Quand on a su, par un Parisien de mes amis, qoe j'appar tenais ao clergé de Parisqoe j'avais été dans la guerre d'Italie, aumônier de la division Troeho, et que mes relations avec le général avaient continué depuis cette époque, on me questionna naturelle ment sur l'homme de la situation qui attire en ce moment tous les regards. Beaucoup de personnes, en proie b de cruelles inquiétudes au sujet du siège de Paris, s'étant trouvées rassurées par les détails que je lenr ai donnés datis l'intimité, m'ont engagé h les rendre publics. Le général Trocbu est un homme de guerre des plus remarquables. Je l'ai souvent entendu appré cier comme tel par beaucoup d'officiers bavorois et prussiens. Certes, on témoignage aossi désintéressé fut une douce consolation pour mon amour propre national, qui souffrait d'entendre traiter d'ineptes et d'incapables les chefs de l'armée du Rhin. De la Le Roi voulait le nommer duc de Lorraine ou duc de Strasbourg, mais M. de Bismark préfère ajouter le titre ducal son nom de famille il s'appellera duc de Bismark- Schoenhausen. C'est la lettre que les manifestations en faveur des droits du Saint Siège font le tour du monde. Lès Etats Unis ont eu la leur le mois dernier, et elle a été réelle ment grandiose. Le 10 novembre, une foule immense, comprenant plus de cin quante mille catholiques et vingt mille protestants, marchant bannières et dra peaux déployés, escortaittravers les rues de Baltimore, Mgr. Spalding, arche vêque de cette ville, qui, après avoir atten du longtemps Rome la réouverture du Concile, venait reprendre possèssion de son siège épiscopal. Obéissant ce sens pratique si propre au génie américain, les ordonnateurs de la fêle profitèrent de cette heureuse circonstance pour organiser se ance tenante dans la vaste cathédrale de Baltimore, et sous la présidence de l'hono rable J. Parking Scott, chèf juge de la cour suprême, un immense meeting ayant pour but une nouvelle protestation solennelle contre l'invasion des|Êlats de l'Eglise. Cette protestation a été faite sous la forme d'une adresse au Saint-Père. La Chambre ne s'est occupée jeudi que des interpellations de M. De Baéls relati vement la démolition de la citadelle de Gand, aux travaux qui concernent le che min de fer de ceinture de cette ville et d'autres travaux publics en voie d'exécu tion dans ce district. Nous apprenons que la députation per manente de la Flandre occidentale a émis race des grands capitaines, sans peur et sans repro che comme le chevalier Bayard, aimé de ses soldats comms Tuienne, organisateur et administrateur, stratégisle et tacticien de fyemier ordre; au dire d'on homme de métier, le maréchal Bugeaud le général Trqcbu est l'honneur de l'armée française. Elle le sentelle a une pleine et entière confiance en lui. J'ai pu apprécier dans la guerre d'Italie quel ascendant donnaient au général sur la division qu'if commandaitses talents militaires rehaussés eocore par la distinction de sa personne et la no blesse de sa physionomie, ainsi que par l'affabilité de ses mauières et le charme de sa parole. On a parfois reproché au général Trochn de trop parler; voudrait on lui en faire un crime? Habitué aux spéculations de la pensée, et cherchant en tout la raison philosophique des choses il a su, appro fondir tontes les questions politiques, sociales et religieuses de son temps; aussi les traire -1 - il avec une sûreté de voe et une justesse d'appréciation qui révèlent une intelligence supérieure. O', com me le général a une merveilleuse facilité d'élocu- lioo et qu'il s'exprime dans no langage littéraire, dès qu'il se présente dans uo salon on l'interroge on le consulte avec déférence; sans qu'il cherche le moios du monde b s'emparer de la conversation, il parle parce qu'on Ini demande son avis, et il parle longtemps parce qu'on aime a l'écouter; ou reste socs le charme de sa parole. Le généial Trocbu n'est pas seulement on ora- un avis favorable l'avant-projet do gou vernement tendant faire nommer les échevins par le conseil communal. (Patrie.) CODE PÉNAL MILITAIRE. Un arrêté royal do 12 décembre porte que le Code pénal militaire adopté par les Chambres législatives sanctionné et pro mulgué par le Roi et publié par la voie du Moniteur, sera mis exécution partir du 1" janvier 1871. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Le tribunal de simple police de Namur vient de rendre un jugement qui intéresse au plus haut point tous les chasseurs. Le nouveau Code pénalarticles 551- 556 édicté une amende contre ceux qui, sans en avoir le droit, seront entrés sur le terrain d'autrui et y auront passé ou fait passer leur chien dans le temps où ce ter rain était chargé de grains en tuyaux ou autres produits murs ou voisins de la ma turité, et même s'il est simplement préparé ou ensemencé. En cas de récidive, il peut être prononcé un emprisonnement d'un jour quatre jours. Des chasseurs ayant droit de chassp sur certaine terre emblavée de trèfle y sont entrés avec chien et l'ont parcourue en chassant. Sur la plainte du fermier, ils ont été condamnés l'amende comminée par les articles en question. NÉCROLOGIE. La semaine dernière est mort en Angle terre un grand entrepreneur du nom de teur éniérile et no écrivain dis'iogué, comme le prouve sou livre de VArmée française il est encore on véritable orateur. Dans le cours de la campagne d'Italie, alors que l'armée française traversait la Lombardie pour se rendre b Solferino, j'ai quelquefois eotendu le général faire des conférences militaires aux offi ciers, et adresser des harangues enflammées aux soldats. Attitude, geste,accent, chaleur d'âme, il a tous les éléments de la forme oratoire. A la tribune françaiseil serait éloqnent comme l'étaient le général Foy et le général Lamarque. Pour être b la hauteur de sa mission, et se mettre en rapport direct avec la population parisienne, si intelligente, si artiste, et dont l'âme s'ouvre aisé ment aux émotions religieuses, ne faillait-il pas que le gouverneur de Paris sut manier la parole et la plume anssi bien qoe l'épée? Quelque émineot qne soit un homme, par les doDS d'une nature d'élite et par l'effort du travail personnel, il loi manquera toujours quelque chose, et il ne parviendra jamais a toute la perfection qu'il pourrait atteindre, s'il ne possède nue haute moralité. Cette lacune u'existe pas chez le général. C'est un homme complet. L'inspiration est la régie de ses facultés intellectuelles; il les pnise dans un sens moral d'nue exquise délicatesse et d'une grandeur vraiment exceptionnelle. Chose rare dans tous les temps, le géuéral Tror.hu est un caractère. Aussi sévère pour lui même qu'indulgent pour

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1