D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. N« 5,562. BULLETIN DU JOUR. Une dés rares lueurs d'espoir qui res taient la France vient de s'évanouir. Comme d'Aurelles de Paladinebattu devant Orléans, comme Chanzy, refoulé au delà du Mans, le général Bourbaki vient, son tour, malgré tout son courage, de succomber la (àcbe, et pas plus que ses compagnons d'armes il n'a pu réaliser ses espérances que ses compatriotes avaient mises en lui. Après une lutte acharnée de trois jours contre les positions où le général de Wer- der s'était retranché auprès de Belfort, les troupes françaises de Bourbaki ont été fi nalement repoussées et rejetées dans la direction du Sud. Celte nouvelle, officiellement annoncée Berlin par uia télégramme du roi d£ Prusse, qui prend pour la première fois dans cette dépèche le titre d'empereur, est confirmée par les informations qui arri vent de Bordeaux. On annonce de Versailles que le bom bardement de Paris se continue avec plus de vigueur. Une grande cérémonie a eu lieu avant- hier Versailles pour célébrer l'élévation du roi de Prusse la dignité impériale. C'est le roi de Bavière qui a été le pre mier offrir au ,roi de Prusse le titre d'empereur d'Allemagne; mais c'est la Ba vière aussi qui aura le plus longtemps lutté dans ses Chambres, contre le courant irré sistible qui porte tous les Etats secondaires se fondre dans l'empire allemand. Il paraît cependant que le parti autonomiste doit dès présent désespérer du succès de ses efforts. Dans la séance du 18 de la Chambre des députés, où il était revenu en majorité après les dernières élections, un amendement impliquant le rejet des traités d'union avec la Prusse a été rejeté une très grande majorité. Un certain nombre de membres du parti des a patriotes se sont déjugés sous la pression des circon stances. L'adoption finale des traités ne fait donc plus de doute, et peut-être ce vote a-l-il déjà été émis l'heure où nous écrivons. La France continue essuyer désastres sur désastres. L'armée du Nord a subi deux défaites la première, le 18Beauvoir, dans un combat d'avant gardes, où elle a perdu un canon et 500 prisonniers, sans compter les blessés; la seconde, Saint-Quentin, où toutes les forces de Faidherbe ont été en gagées. Cette seconde bataille, qui a eu lieu avant hier, a duré sept heures; après une lutte acharnée, les troupes allemandes du général Gœhen sont restées maîtresses du terrain de 2 canons et de plus de 4,000 prisonniers. L'armée de Paris a fait devant le mont Valérien une sortie, qui a été repoussée. Les Allemands, vainqueurs Montbé- liard, ont commencé poursuivre Bour baki, dont la position est des plus périlleu. ses depuis l'arrivée du général Nanteufïel dans celte partie du théâtre de la guerre. La Chambre des représentants a com mencé mercredi la discussion du projet de loi qui approuve la convention conclue le 22 novembre 1870, modifiée le l9 décembre 1870 et le 16 janvier 1871 entre le gou vernement et la Société des Bassins houil- lers du Hainaut. La Chambre des représentants a conti- nué jeudi la discussion du projet de loi qui approuve la convention conclue entre le gouvernement et la Société des Bassins houillers du Hainaut pour le payement au comptant du matériel de transport, du mobilier, etc., des chemins de fer dont la reprise a été réglée par la convention du 25 avril 1870, approuvée par la loi du 5 juin suivant. Mercredi, 18 janvier 1871, midi, est décédée S. A. R. la princesse Joséphine- Marie Stéphanie Victoire, fille de LL. AA. RH. le comte et la comtesse de Flandre. Quelques journaux ont annoncé que le gouvernement allait former aux environs de la capitale uu camp de 50.000 hommes. Cette nouvelle est inexacte. La vérité est que quelques troupes ont été réunies aux environs de Bruxelles afin de pouvoir être, au besoin, dirigées sur le point de nos fron tières dont les hostilités se rapprocheraient. W9W Voici, dit la Patrie de Bruges, la compo sition du corps d'armée qui garde nos fron tières du Midi, sous le commandement du général Thiebauld 2a régiment de chasseurs pied on ba taillon Meuin; un bataillou VVervicq et Comines. 1" de ligne état major et un bataillon Courtrai; un bataillon Belle- ghem et Rolleghem un bataillon Mous- croo et dans les environs. 7* de ligne état major et un bataillon Hérinnes et Warcoing; un bataillon Templeuve et Nécbin un bataillon Pecq. 10a de ligne: état-major et deux bataillons Tournai. 4e de ligne 4 compagnies Ypres. L'état major et 4 escadrons du 5' lanciers CourtraiMarckMenin et Gheluwe. L'état major et 5 escadrons du 4* lanciers Tournai. L'école de cavalerie Ypres. La 11" batterie mon tée Ypres. La 12' batterie montée Ypres et dans les environs.. La colonne de munitions et d'ambulan ces est établie Gand. ft lii ni YPRES. Avant-hier la justice a ordonné des visi tes domiciliaires chez deux habitants de cette ville que des bruits vagues désignaient comme récelant des caisses suspectes. Les investigations ont eu pour résultat la saisie de plusieurs caisses remplies d'armes et l'arrestation des deux individus en ques liou. De grands mouvements de troupes bel ges ont recommencé depuis quelques jours vers la frontière du nord de la France. Sur toute la frontière, de Menin Moùscron M. le commissaire d'arrondis sement de Courtrai. accompagné de M. le commissaire voyer est allé faire planter les poteaux aux couleurs belges qui doiveut indiquer la limite du territoire neutre de la Belgique, dans le cas où des troupes belligérantes seraient repoussées sur ce territoire. A tous les clochers flotte le dra peau belge. On lit dans le Hainaut Le bruit courait hier, Mons, qu'il y avait eu colli sion entre les troupes belges et les troupes prussiennes sur notre frontière près de Givet. On allait même jusqu'à dire qu'il y avait 900 Prussiens et 80 Belges tués. C'est encore un de ces faux hruits de nature jeter l'alarme dans les familles qui ont des parents dans l'armée. Non-senlement celte nouvelle ne s'est pas confirmée jusqu'ici, màis, au contraire, une dépêche nous apprend ce matin que le siège de Givet est abandonné et que les troupes prussiennes ont quitté subitement les environs de cette ville. Au train de marchandisesarrivémardi matin 10 heures de Gand Courtrai. on a trouvé accroché la tringle du marche pied du fourgon placé en tête un pied qui y adhérait par des lambeaux de chair; le machiniste ne s'est aperçu de rien ce qui fait supposer qu'un malheur serait arrivé entre Gand et Courtrai dans sa marche de nuit. On écrit au Nouvelliste de Verviers que dans les environs de Sedan la masse des cadavres enterrés très peu de profondeur dans les champs, commence répandre, malgré la gelée, des odeurs fétides et très- dangereuses. Il ne s'agirait de rien moins que d'opérer une nouvelle inhumation des victimes une plus grande profondeur. La peste bovine vient d'éclater Bat- tincourt (village du canton de Messancy). Le correspondant du Duily News dans Paris, toujours de bonne humeur, écrif la date du 8 Le seul résultat pratique du bombar dement dont je me sois encore aperçu est un nouveau tour de l'inveDlion des gamins de Paris. Dès que ces jeunes incorrigibles aperçoivent un monsieur ou une dame fort bien mis mettons un monsieur porteur d'une magnifique houppelande fourrée, ils s'écrient: Alerte! Un obus! Un obus! A plat ventre! La face contre terre! Le monsieur bien mis tombe immédia tement plat ventre souvent dans le mis seau, et les gamins de rire, que c'est un vrai plaisir. Bien n'est plus curieux et plus tou- chant que la première page des annonces du Times. Une foule de réfugiés français, ayant appris que M. Wasbburti, ministre des Etats-Unis Paris, reçoit ce journal LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. iMunileur.) NOUVELLES DIVERSES.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 1