D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année.
Mercredi 25 Janvier 1871.
No 5,563.
BULLETIN BU JOUR.
Les nouvelles de la guerre ne sont au
jonrd'bui ni très-nombreuses ni très im
portantes.
Autour de Paris, le principal effort des
batter/es. allemandes a encore été dirigé
dimanche contre Saint-Denis, et plusieurs
incendies ont éclaté dans la ville qui abrita
pendant des siècles la sépulture des rois
de France. Dans Paris, il y a eu également
quelques sinistres du même genre déter
minés par les bombes prussiennes.
En Normandie, les troupes allemandes
gagnent toujours du terrain. Il y a eu un
combat Bernay, et Lisieux est menacé.
Ces deux localités sont situées sur la ligne
du chemib de fer d'Elbeuf et d'Ëvreu*
Caen. Maîtres de cette dernière placeles
forces qui opèrent de ce côté pourront
donner la main celles qui sont Alençon
et au MaDS. Elles tiendront ainsi en leur
pouvoir tout le pays traversé par .d'Eure
l'Orne et le Loir.
Dans l'Est, le cercle formé par les troupes
allemandes autour de Beifort se resserre
de jour en jour. Après avoir emporté suc
cessivement les positions dominantes au
sud et l'ouest de la forteresse, le général
Treskow a pris dans la nuit du 20 au 21
janvier, après un combat qui, de l'aveu des
commandants des forces prussiennes, a
coûté celles ci des perles importantes,
les positions retranchées dé Pérouse, au
nord-est de la forteresse. Les batteries
nouvelles établies Danjoutin battent di
recteraent le château de Beifort.
Le corps poméranien que le général
Zastrow amène de Paris pour renforcer
l'armée de l'Est paraît déjà avoir atteint
Dijon et menace ainsi de couper la ligne
de retraite de Bourbaki sur Lyon.
La France est prête soutenir une
guerre éternelle plutôt qu'à se laisser mu
tiler Ainsi s'est exprimé M. Gambetta
Lilfe, et le télégraphe nous assure que celte
phrase retentissante a été couverte des ac
clamations publiques Nous poulons bien
le croire, mais, si nombreux que fût l'au
ditoire qui a applaudi ces paroles, nous ne
pouvons lui reconnaître le droit d'engager
la France. C'est sans doute un immense
malheur pour ce pays que d'avoir élé ré
duit par la faute de ses gouvernants une
alternative aussi cruelle pour sou patrio
tisme, mais si l'alternative existe, ce n'est
ni M. Gambetta ni ses collègues, ni
un groupe restreint de la population qu'il
appartient de faire un choix entre les deux
partis en présence c'est la nation qui de
vrait être consultée, et comme c'est sur elle
en déffnitive que pèsent tous les sacrifices
de la défense, il est permis de croire qu'elle
jugerait la situation avec un sang froid qui
manque absolument sou jeune dictateur.
Malheureusement, les hommes qui se sont
imposés la France dans la fubeste jour
née du 4 septembre!870 n'admettent pas
que la nation puisse avoir une autre volonté
que la leur, et c'esi ainsi quetout en
voulant sauver leur patrie, ils ouvrent sans
cesse devant elle de nouveaux abîmes.
Si M. Jules Favre s'est vu refuser par la
Prusse le sauf conduit qu'il avait demandé,
il n'en a pas moins pu traverser les lignes
d'investissement de Paris pour ce rendre
Londres les autorités militaires ont en
ordre de le laisser passer.
Les cérémonies de l'inhumation de la
princesse Joséphine de Flandre ont eu lieu
samedi matin Laeken.
Le convoi funèbre, conduit par le Roi et
le comte de Flanore, est parti de Bruxelles
pour arriver l'église de Notre Dame de
Laeken vers onze heures. Tous les digni
taires de la cour, des ministres et des nota
bilités diverses faisaient partie, du cortège.
La 'dépouille mortelle de la princesse a
élé conduite dans un corbillàrd noir et
blanc, traîné par quatre chevaux.
L'ornementation funéraire de l'église
était simple mais imposante, noir et blanc.
Les autorités communales de Laeken en
uniforme ont assisté également la céré
monie funèbre, de même que les sommités
de la capitale.
Un détachement de la garnison de Lae
ken a rendu les honneurs funèbres mili
taires.
L'inhumation, après le service funèbre,
s'est faite dans le oavoaa royal de l'église
de Laeken Le haut clergé a présidé la
solennité, qui avait attiré beaucoup de
monde.
Dans la séance de la Chambre des repré
sentants du 18 de ce mois, MM. les minis
tres des travaux publics et des finances ont
déposé un projet de loi ouvrant un crédit
spécial de 6,500,000 francs au déparlement
des travaux publics. Ce crédit a pour objet:
1° l'extension du matériel de traction et de
transport, sa voir: 50 locomotives, 1,650,000
fr.; 1,000 wagons, 2,500,000 fr.; 3,000 bâ
ches, 300,000 fr.; 2° l'établissement de
voies de garage et de manœuvre et autres
installations ayant pour but de faciliter le
chargement et le déchargement des wagons
etc., 1,750,000 fr.;3' l'extension des lignes
et appareils télégraphiques300,000 fr.
Ensemble, 6,500,000 fr.
L'exposé des motifs nous apprend que
si le commerce et l'industrie se plaignent
généralement de l'insuffisance des moyens
de transport dont disposent les chemins
de fer de l'Etat, c'est qu'ils ne connaissent
pas les véritables causes de cette insuffi
sance, qui est plus apparente que réelle.-
PESTE BOVINE.
Le cercle de lepizootie s'élargit dans la
province de Luxembourg. Le fléau vient
d'éclater presque simultanément dans trois
étables appartenant différents proprié
taires de la section de Baltincourt, dépen
dance de la commune d'Halanzy, canton de
Messancy. Quinze bêles bovines ont élé
abaf'ûes.
Halanzy se trouve proximité de Long-
vVy, où 11 est probable que la peste a été
amenée par les armées allemandes.
Depuis le 10 janvier, il n'y a plus de
nouveau cas Corbion ni dans les envi
rons de Virton. Par contre, les cantons de
Couviu (Namur) et de Cbimay (Hainaut)
sont menacés de l'invasion du fléau, qui
règne dans les environs de Hocroi, où il a
déjà ravagé plusieurs étables.
(J. de la Société agricole du Rrabant.)
La guerre entre la France et la Prusse
vient rie faire éprouver une perte bien re
grettable une honorable famille de cette
ville, celle de Monsieur le docteur Dalmote.
Son neveu, beau jeune homme, bien connu
en cette ville, officier dans les gardes mo
biles du Nord a eu la tête emportée jiar
un boulet de canon, en se lançant avec sa
compagnie pour s'emparer de la pièce.
Quand celle horrible guerre qui décime la
belle jeunesse deErance prendra t elle fin?
Quelle immense responsabilité pour ceux
qui sont cause d'une telle boucherie hu
maine.
De grandes c.oncentrations de troupes
vont avoir lieu sur nos frontières. Il est
question d'établir Lauweprès de Mous-
crofi, on camp de 40,000 hommes, sous le
commandement de S. A. R. le comte de
Flandre, qui aurait son quartier général
au châtean de M. le comte «le Betbune.
Plusieurs batteries d'artillerie sont afri-
véesjà Courtrai; les canons et les fotirgeons
de inanitions sont rangés en face de la
prison. (Bien public.)
On écrit d'Ostende, le 19 janvier
Dans nos bassins et sur nos quais, ordinai
rement calmes, règne depuis la fermeture
de 1'Eseaut ou mouvement extraordinaire.
Les principales maisons d'expédition et
d'affrètement de notre métropole ont dépê
ché ici une formidable colonne d'employés,
vrais pionniers du commerce et soldats de
la paix et de la joie.
Une grande quantité de pêcheurs de
Boulogne, de Calais et de Dunkerque se
trouvent actuellement ici pour vendre leur
pécbe.
On écrit de Blankenberghe20 jan
vier On est parvenu ce midi renflouer
le navire anglais Elwin Hawlhorn, capitaine
Jobn Crayliog, qui avait échoué le 5 cou
rant sur le Paardenùiarkt, Kuocke, daos*
son voyage de Londres Gand avec graine
de navets. Le navire se trouvait ce soir
devant le port de Blankenberghe, où le ca
pitaine compte entrer cette nuit pour y
faire ses réparations.
Le steamer Garinet a été renfloué et a
continué sa roule pour Anvers Sans a varies
apparentes.
Le ballon le Steenacker. Voici quel
ques détails curieux transmis de Harder-
wyck (Gueldre) ou est descendu l'un des
derniers ballons venus de Paris
Lundi 16 janvier est parti de la gare du
Nord Paris, sept heures du matin, le
ballon le StmtacAer, mesurant environ deux
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.